La sécurité contre l’incendie — quelques conseils
Il se produit chaque année, en France, quelque 40 000 sinistres qui causent 300 décès, rendent 1 000 personnes invalides et occasionnent des dégâts matériels évalués à 80 milliards de francs français (Hygiène et Prévention, B. Lescot). Ce bilan pourrait sans doute être allégé si les personnes connaissaient et mettaient en pratique les règles élémentaires de sécurité. Voici quelques conseils.
La prévention
La négligence est responsable de beaucoup de sinistres. Il est bien, tout d’abord, de se souvenir qu’il n’est pas nécessaire qu’il y ait une flamme pour qu’un corps brûle. On ne devrait donc pas laisser de bouteille d’alcool ou d’essence à côté d’une source chaude. Le danger peut venir de chiffons gras qui traînent dans un coin de l’atelier ou dans le panier à linge. L’huile rancit, ce qui provoque un dégagement de chaleur; celle-ci s’accumule et la réaction peut s’accélérer jusqu’à l’inflammation spontanée vers 300 °C, température plus facile à atteindre qu’on ne l’imagine.
La négligence se manifeste dans d’autres domaines: manque de vigilance vis-à-vis des enfants, défaut d’entretien ou mauvaise utilisation des appareils. Ainsi, le bon usage d’un four à gaz demande qu’on allume rapidement les brûleurs après avoir ouvert les robinets. Sinon, il y a risque d’accumulation de gaz dans le four et d’explosion. Par contre, le risque de voir la flamme se propager dans le tuyau d’arrivée du gaz et faire éclater la bouteille est assez réduit, le gaz qu’elle contient étant en général trop riche pour pouvoir brûler. Il peut cependant y avoir explosion si la bouteille est presque vide, ou si la chaleur d’un incendie fait trop augmenter la pression qui règne dedans.
En cas d’incendie
Avez-vous une cheminée? Si le feu y prend, il est bon de se souvenir que, si on ne peut agir sur le carburant (la suie), on peut, par contre, couper l’arrivée du comburant (l’oxygène de l’air). Voici plusieurs méthodes: mettre des chiffons mouillés à la base de la cheminée, ou boucher par le haut si c’est possible, ou encore jeter une bonne poignée de soufre dans le foyer. Ce corps, très avide d’oxygène, “dévore” celui-ci et la combustion de la suie s’arrête. La meilleure protection consiste cependant à faire ramoner régulièrement les conduits, surtout si on y brûle du bois.
Si le feu se déclare dans une pièce, il faut agir vite. Un seau d’eau, du sable ou une couverture peuvent suffire, au départ, pour arrêter l’incendie. Pour les feux électriques, d’essence ou de matières grasses, l’eau ne sert à rien et est même dangereuse; il faut un extincteur approprié. Si le feu prend de l’extension, veillez à évacuer les personnes. On peut retarder la propagation en coupant les arrivées d’air. Pour cela, on ferme les portes et les fenêtres et on calfeutre les orifices avec des linges humides. Si c’est possible, coupez le courant et sortez les bouteilles de gaz et les bombes aérosol.
Sachez où sont chez vous les dangers potentiels d’incendie et ce qu’il faudrait faire en cas de sinistre. Respectez le mode d’emploi des appareils de chauffage et de cuisine. Veillez à votre sécurité personnelle, vous contribuerez à celle de tous.