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Soyons reconnaissants envers l’“esclave fidèle et avisé”La Tour de Garde 1969 | 1er septembre
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remises de diplômes et vu beaucoup de jeunes hommes et de jeunes femmes en bonne santé s’en aller dans des territoires lointains qui leur étaient assignés en leur qualité de missionnaires à la fin du cours de formation à Galaad.
De temps à autre, notre organisme a besoin de repos et nos forces doivent être restaurées pour pouvoir continuer d’effectuer efficacement notre tâche ; c’est ce qui m’est arrivé en 1962. À la suite d’une intervention chirurgicale indispensable, j’ai dû arrêter mon activité pendant un temps ; c’est une situation extrêmement pénible quand on a la volonté de faire un travail qu’on aime. Mais par leurs soins affectueux et leurs encouragements, certains de mes compagnons chrétiens m’ont soutenue, et l’assurance d’être l’objet de la sollicitude du Seigneur, comme cela est exprimé dans le Psaume 23:4, m’a particulièrement réconfortée.
Je pourrais vous raconter bien d’autres événements joyeux qui ont rempli ma vie, mais je n’ai ni le temps ni la place de le faire. Au service que nous accomplissons ici, au Béthel, il faut ajouter les soirées et les fins de semaine que nous consacrons à l’œuvre de prédication de maison en maison. J’ai eu la joie de voir certaines des personnes avec lesquelles j’ai étudié la Bible devenir à leur tour des proclamateurs du message du Royaume et, dans un cas, le devenir jusqu’à la troisième génération. Peut-on goûter de plus grandes joies ? Je ne suis plus toute jeune et pourtant, grâce à la bonté imméritée de Jéhovah, j’espère néanmoins passer encore beaucoup de temps à montrer combien je suis reconnaissante envers l’“esclave fidèle et avisé”.
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La moisson en Amérique du Sud : un véritable défiLa Tour de Garde 1969 | 1er septembre
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La moisson en Amérique du Sud : un véritable défi
“EH BIEN ! Jean, voilà une réunion de service qui était très édifiante.”
“Tu as raison, Albert ; je me sens plein d’enthousiasme et impatient de faire quelque chose de plus que ce que j’ai fait jusqu’à présent. Vois-tu, mes pensées sont constamment tournées vers nos missionnaires dans les pays éloignés. Irène et moi recevons toujours des lettres d’Amérique du Sud, et chaque fois, nous parlons de faire nos bagages et de nous diriger vers le sud.”
“Mais Irène et toi servez déjà beaucoup, même maintenant. Tu es serviteur d’un rendez-vous de service, et elle est pionnier de vacances un mois sur deux. Vous conduisez tous deux des études bibliques avec des personnes bien disposées. Que voulez-vous faire de plus ?”
“Il est vrai que nous sommes très occupés, comme vous l’êtes de votre côté, Agnès et toi. Mais ce à quoi je songe, c’est au besoin très grand qui existe dans d’autres pays. Tiens ! Certains d’entre eux ressemblent tout à fait à un champ de blé mûr devant être moissonné sans délai !”
“La situation n’est-elle pas la même dans notre pays ? Il reste certainement un grand travail à faire ici.”
“Non, ce n’est pas tout à fait la même chose. Ici, presque tout le monde connaît les témoins de Jéhovah, et la plupart des gens ont eu l’occasion de lire la Bible. Chercher à les intéresser aux desseins de Dieu reviendrait à cajoler un enfant pour lui faire manger quelque chose de nourrissant, alors qu’il est dans l’abondance. Songe que si l’œuvre doit être faite ici, il me semble qu’il y a, pour s’en occuper, assez de nouveaux qui viennent chaque année grossir le nombre des ouvriers.”
“Veux-tu dire que ce n’est pas la même chose en Amérique du Sud ?”
PRIEZ POUR QUE LES OUVRIERS SOIENT PLUS NOMBREUX AU BRÉSIL
“J’en suis sûr. Prends, par exemple, le cas du Brésil. Pendant de nombreuses années, avant 1945, il y avait environ 250 témoins, dont la plupart étaient des immigrants polonais ou ukrainiens. Puis la Société a commencé à y envoyer des missionnaires formés à l’École de Galaad ; dès lors, les choses ont changé. Au cours des vingt années qui ont suivi, on a assisté à un accroissement extraordinaire. En 1965, il y avait plus de 36 000 témoins et, si je m’en souviens bien, en 1968, il y a eu plus de 50 000 ministres actifs.”
“Voilà donc précisément une preuve que l’œuvre du Royaume arrive à être bien connue, là aussi.”
“Oui, jusqu’à un certain point, Albert ; mais il ne faut pas oublier de tenir compte de l’immensité du territoire à prospecter et de l’énorme densité de population qui est en cause. Pense que le Brésil compte 85 millions d’habitants, et que cette population s’accroît rapidement. Ne comprends-tu pas le véritable défi que cela représente pour les témoins de Jéhovah qui servent là-bas ? Chacun d’eux doit prêcher à environ 1 700 habitants. C’est une grande responsabilité. De plus, la population est répandue sur un territoire presque aussi vaste que la partie continentale des États-Unis. En fait, le Brésil couvre la moitié de la superficie de l’Amérique du Sud.”
“Je dois reconnaître que tu es en possession de faits et de chiffres bien précis. Je suppose que c’est grâce à la correspondance que tu entretiens avec les missionnaires.”
“C’est vrai ! Ils me disent que la plus grande partie de l’œuvre faite jusqu’ici au Brésil, l’a été dans les grandes agglomérations, et que beaucoup de villes et de villages n’ont pas encore reçu un témoignage complet sur le Royaume. En outre, de nombreuses congrégations connaîtraient un accroissement plus rapide si des ministres mûrs leur venaient en aide.”
“Mais Jean, as-tu songé au problème de la langue ?”
“Évidemment. Certains le considèrent peut-être comme un véritable obstacle, mais pour ma part, voici comment je l’envisage. Les missionnaires qui, dans le passé, sont partis au Brésil, étaient plus âgés que nous ; ils ont pourtant surmonté ce handicap. À l’heure actuelle, ils se sentent tout à fait chez eux dans le territoire qui leur a été attribué. Je pense donc qu’en étudiant le portugais selon un programme régulier, on ne devrait pas mettre longtemps à le connaître. En outre, en le parlant journellement avec les gens du pays, on arriverait vite à le parler couramment.”
“Qu’en est-il de la religion pratiquée dans ce pays ? La majorité des gens ne sont-ils pas de fervents catholiques ?”
“Certes, ils sont catholiques, mais une lettre récente que j’ai reçue de ce pays nous apprend que la puissante emprise de l’Église s’affaiblit et que la plupart des gens accueillent aimablement et écoutent les témoins qui se présentent à leur porte. À titre d’exemple de ce changement, citons la ville de São João do Rei, où des catholiques fanatiques avaient l’habitude de recevoir les témoins à coups de pierres. Finalement, un des prêtres de la localité, impressionné par l’endurance que manifestaient les témoins, leur a demandé de conduire une étude biblique avec lui. D’autres habitants ont été si favorablement impressionnés qu’il y a actuellement une congrégation active de témoins dans cette ville.”
“Tu vas finir par me persuader d’aller servir là où le besoin est grand. Toutefois, je ne sais pas si Agnès et moi pourrions supporter le changement de climat et de coutumes.”
“Tu parles vraiment comme si vous étiez déjà vieux. Voyons ! Vous n’avez pas encore quarante ans, et vous jouissez d’une excellente santé. De plus, on ne vous demandera pas de faire comme certains missionnaires qui sont allés prêcher dans la jungle et habiter dans des huttes faites d’herbe. Non, les frères ont besoin d’aide dans un grand nombre de belles villes modernes de 100 000 habitants et plus. Il se peut qu’il y fasse un peu plus chaud qu’ici, mais les missionnaires ont trouvé qu’il est possible d’y vivre, et les récompenses d’ordre spirituel sont très grandes. Représente-toi un territoire où tu n’aurais pas assez de temps pour conduire toutes les études bibliques intéressantes que tu pourrais commencer !”
“Cela me semble merveilleux ! Mais es-tu sûr que l’œuvre continuera de progresser au Brésil ?”
“Eh bien ! écoute un passage de cette lettre que nous venons de recevoir ; elle vient d’un missionnaire qui est là-bas depuis 1949. Il écrit : ‘Comme je suis heureux d’avoir pris la bonne décision d’entrer dans le service de pionnier, il y a vingt-trois ans de cela ! Je suis actuellement au service de Jéhovah à Belém, une ville du nord du Brésil qui compte plus de 450 000 habitants. À notre arrivée en 1958, il n’y avait que 60 témoins. Or, le nombre des proclamateurs s’élève actuellement à près de 400, répartis dans plusieurs congrégations. Comme nous sommes reconnaissants à Jéhovah de s’être servi de nous pour enseigner la vérité à un si grand nombre de personnes et les aider ensuite à croître vers la maturité chrétienne !’ De plus, j’ai entendu dire qu’en 1968, 126 520 personnes avaient assisté à la Commémoration au Brésil. Songe un instant aux possibilités d’accroissement que cela représente !”
“C’est merveilleux ! Je pense qu’Agnès et moi devrions nous entretenir sérieusement de cette question, afin d’envisager notre départ vers le sud.”
“C’est précisément ce qu’Irène et moi allons faire. Pourquoi se contenter d’y songer et de souhaiter y aller ? Il y a quelque chose à faire, surtout quand on lit et relit, comme je l’ai fait, les derniers mots de cette précieuse lettre : ‘Nous qui servons joyeusement au Brésil, nous ne cessons de supplier le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.’ Du reste, le Brésil n’est qu’une partie du vaste champ qui attire l’attention sur les paroles précédentes, tirées de Matthieu 9:38.”
“Maintenant que tu as éveillé mon intérêt, voudrais-tu me dire ce que tu sais encore sur ce sujet ?”
UNE BELLE MOISSON EN ARGENTINE
“Eh bien ! nous avons également reçu des lettres d’Argentine. Quelle joie de constater les progrès de l’œuvre du Royaume accomplis dans ce pays depuis ses petits commencements en 1924. En fait, l’arrivée des missionnaires formés à Galaad a été rapidement suivie d’un accroissement spectaculaire. À partir de 1946, les progrès ont été excellents ; à présent, plus de 14 000 témoins sont au service d’une population de 23 000 000 d’habitants. Sais-tu ce que cela représente ? Environ 1 650 habitants pour un témoin, et la population est répandue sur un territoire allant des tropiques chauds du nord aux vents froids de l’extrême sud.”
“Cela signifie qu’il serait possible de choisir son climat.”
“Tu as raison. Mais j’aimerais que tu écoutes les commentaires intéressants que font les missionnaires à propos de leur territoire. Voici ce que nous écrit l’un d’eux, qui sert à Tucumán : ‘Cette région est si verdoyante, et sa végétation tropicale si luxuriante, qu’on l’appelle le jardin de la République. En été, c’est-à-dire pendant les mois de décembre, janvier et février, les nuits sont parfois si chaudes qu’on ne peut pas dormir. Ces soirs-là, à notre retour de la réunion ou des études bibliques, les gens sont généralement assis devant leur maison ou à la terrasse des cafés. Il est évident que la chaleur ralentit considérablement le rythme de la vie, lequel est ici un peu plus lent que dans d’autres parties du pays.’”
“En somme, il serait probablement plus facile de supporter ces trois mois chauds que les cinq ou six mois froids que nous, les gens du Nord, avons à endurer.”
“C’est vrai, Albert. Écoute encore la description de l’arrivée d’une missionnaire dans son nouveau territoire, telle qu’elle nous la retrace : ‘De la capitale chilienne de Santiago, blottie sur le versant occidental de la Cordillère des Andes, notre avion monte en spirale pour prendre de l’altitude, afin de survoler la plus haute chaîne de montagnes des deux Amériques. Nous attachons nos ceintures qu’il faut d’ordinaire garder jusqu’à Mendoza, située sur les pentes orientales des Andes, où prend fin notre vol de courte durée. Mais les quelques brèves minutes que nous passons au-dessus de cette masse de rochers et de glace majestueuse nous laissent un souvenir inoubliable. Nos yeux contemplent avec délices les œuvres grandioses de Jéhovah.’ Les missionnaires puisent de grandes joies à servir dans ces pays.”
“Assurément ! Et comme cela doit être agréable d’admirer la création dans sa réalité et non pas seulement sur des photographies ! Mais quel genre de territoire est la ville de Mendoza ?”
“Voici ce que cette lettre nous apprend : ‘Mendoza, malgré la proximité des Andes enneigées, est un pays de soleil et de champs fertiles, avec un grand nombre de vignes et d’oliveraies. Les rues, bordées d’arbres, sont très fraîches. La ville est d’une propreté irréprochable. Les ménagères mettent particulièrement leur orgueil à faire briller les carreaux vernissés du trottoir, devant leur porte. Au bord du trottoir, en deçà de la bordure, un caniveau étroit amène l’eau, ce qui permet d’avoir des arbres dans un endroit où les chutes de pluie sont négligeables. Les gens recueillent l’eau pour arroser la rue. Le rythme de la vie à Mendoza est celui d’une ville moderne et active, aux habitants travailleurs et instruits. Quand des gens de cette sorte se vouent à Jéhovah Dieu, ils manifestent la même ardeur dans le ministère chrétien.’”
“Jean, voilà qui me paraît être un territoire idéal.”
“Effectivement, et ils sont nombreux les territoires semblables à celui-là. Voilà comment s’exprime à ce propos un missionnaire de la première classe de Galaad : ‘Plus de dix-neuf ans se sont écoulés depuis mon arrivée en Argentine, et je n’ai pas changé de résidence depuis le début de 1950. J’ai passé presque le tiers de ma vie dans ce pays, et depuis la mort de ma mère, il est devenu réellement mon pays. Je suis fortement attaché aux amis que j’ai ici. En fait, à Tucumán, un grand nombre d’entre eux me considèrent comme un membre de leur famille. Je suis reconnaissant à Jéhovah de m’avoir accordé le privilège de servir ici.’”
“Il y a donc, me semble-t-il, de nombreuses petites villes ayant besoin d’un plus grand nombre d’assistants mûrs.”
“Oui, mais ce n’est pas tout. Je sais que le besoin est encore très grand à Buenos Aires, la capitale fédérale, et dans de nombreuses autres villes. Il n’y a donc aucun doute à ce sujet : ces pays du Sud offrent une moisson magnifique qui pourra accueillir toutes les mains et tous les cœurs susceptibles d’être recrutés. Ne penses-tu pas que nous pourrions faire quelque chose ?”
“Si, cela me paraît une excellente idée ; mais où partir ?”
“Eh bien ! nous pourrions écrire au bureau du président de la Société Watch Tower, afin d’obtenir les renseignements concernant les conditions requises pour être acceptés et les choses que nous aurions à prendre en considération en rapport avec ce départ.”
“Si tu t’en chargeais pour nous quatre ? Pendant ce temps, j’écrirais à la filiale de la Société dans l’un de ces pays pour savoir s’il nous serait possible d’y entrer et d’y recevoir un territoire.”
“Très bien. Toutefois, il reste une question à régler : celle de la langue. Il nous faudra décider où nous aimerions nous rendre avant d’entreprendre quoi que ce soit, car si on parle le portugais dans le premier de ces pays, c’est l’espagnol qui est la langue parlée dans le second. Une fois notre choix arrêté, nous pourrions étudier la langue en groupe, un soir par semaine, tout en achevant nos préparatifs et en nous acquittant de nos responsabilités ici.”
“Il y a une chose qu’il faut faire sans délai. Nous devons parler à nos femmes, nos chères épouses. À mon avis, il serait bien que chaque couple discute d’abord de la question en privé, après quoi nous pourrions prévoir une réunion à quatre et une discussion plus longue.”
“Très bien. Nous apporterons toutes les lettres que nous avons reçues des missionnaires et nous pourrons ainsi augmenter notre connaissance de base à propos du champ en Amérique du Sud. La prochaine fois que nous nous réunirons à la Salle du Royaume, il sera intéressant de voir où nous en serons dans nos projets et ce que nous pourrons encore faire pour relever le défi que représente la moisson abondante dans les pays du Sud. Au revoir.”
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Un joueur de tambour devient un témoin heureuxLa Tour de Garde 1969 | 1er septembre
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Un joueur de tambour devient un témoin heureux
En République centrafricaine, un ministre témoin de Jéhovah passait régulièrement devant la maison d’un joueur de tambour. Le prêtre avait conseillé à celui-ci d’ignorer les témoins de Jéhovah.
Quelque temps plus tard, le joueur de tambour fut réduit à une extrême pauvreté. Il perdit même ses chaussures au jeu. Or, voilà que, le visage souriant et les pieds chaussés, le même témoin passe de nouveau près de chez lui. Le joueur de tambour commence à réfléchir sérieusement. “Pourquoi, se dit-il, moi qui suis un bon catholique n’ai-je que des ennuis, alors que ce témoin de Jéhovah semble toujours si heureux ?” Quelques jours plus tard, ayant guetté le témoin au passage, il l’aborde et lui demande : “Comment expliquez-vous la grande différence qu’il y a entre nous ?” Avec plaisir, le témoin lui démontra comment l’application des principes bibliques protège toute personne. Aujourd’hui, le joueur de tambour n’est plus le même homme ; il est devenu témoin de Jéhovah. Il a bien organisé sa vie, régularisé sa situation matrimoniale, et il porte de nouveau des chaussures !
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