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Le péché a-t-il encore de l’importance?La Tour de Garde 1981 | 1er février
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Le péché a-t-il encore de l’importance?
“EN TANT que nation, nous avons officiellement cessé de ‘pécher’ il y a une vingtaine d’années”, écrivit le docteur Karl Menninger dans son livre Qu’est devenu le péché? (angl.). Il faisait en effet remarquer que c’est en 1953 qu’un président des États-Unis a parlé pour la dernière fois du péché comme d’un souci majeur de la nation.
En Orient, on accorde généralement moins d’importance à la notion de péché qu’au sens de l’honneur ou de la piété filiale, par exemple. Dans les pays occidentaux, en revanche, cette notion de péché revêtait autrefois une importance capitale. Être accusé de pécher était chose extrêmement grave. Mais les temps semblent avoir bien changé. Aujourd’hui, quand les gens disent qu’ils ont péché, c’est souvent avec un sourire au coin des lèvres, car on ne craint plus guère le péché. Mais est-ce la bonne attitude à adopter?
Qu’est-ce au juste que le péché? À dire vrai, beaucoup ne le savent plus très bien. Jadis, on parlait des “sept péchés capitaux”: l’orgueil, l’envie, l’avarice, la luxure, la gourmandise, la colère et la paresse. Aujourd’hui, tous ces défauts sont monnaie courante. On encourage l’orgueil quand il s’agit, par exemple, de celui de la nation ou de la race. On voit mal comment la société de consommation pourrait continuer d’exister dans nombre de pays riches si le public ne faisait preuve, dans une certaine mesure, d’avarice, d’envie et de gourmandise. L’adultère, l’homosexualité et la fornication, qui sont autant de formes de luxure, sont tolérées ou encouragées, même par certains chefs religieux. Quant à la paresse, les gens y sont incités par des inventions telles que la télévision.
À quelle opinion se rallier?
On entend parfois dire: ‘Tant que vous vous laissez guider par votre conscience, vous ne péchez pas.’ Il est vrai que la conscience est un instrument que Dieu nous a donné pour nous aider à reconnaître le bien et le mal. Sans elle, il est probable que la société humaine aurait depuis longtemps sombré dans le chaos et la barbarie. — Rom. 2:14, 15.
Mais la conscience peut aussi nous induire en erreur. Par exemple, la plupart des gens admettent que tuer est un péché. Cependant, la religion a donné la permission de tuer aux adorateurs de la déesse hindoue Kali ainsi qu’aux inquisiteurs catholiques du moyen âge. Jésus avait averti ses disciples en ces termes: “Oui, l’heure vient où quiconque vous tuera s’imaginera avoir servi Dieu par un service sacré.” (Jean 16:2). Aujourd’hui encore, l’avortement tue jusqu’à 50 millions d’enfants chaque année, souvent sous le couvert de la loi.
D’aucuns ont aussi la faculté remarquable d’infléchir leur conscience. Comme on l’a dit à propos d’un certain homme d’État, leur conscience devient leur “complice” plutôt que leur “guide”. Effectivement, la plupart des gens estiment que le vol est un péché, surtout si c’est leur argent qu’on a volé. Aux États-Unis, l’un des crimes qui pose le plus de problèmes est le crime d’affaires: larcins, fraude sur les assurances, dessous de table et commissions secrètes. Des millions de gens ordinaires recourent à ces pratiques. Leur conscience les trouble-t-elle? Il semble que non. Peut-être est-ce parce qu’on ne les dénonce pas ou parce que “tout le monde le fait”.
Ainsi, bien que la conscience nous aide à déterminer ce qu’est le péché, il est apparemment nécessaire de la diriger. Mais où trouver cette direction? Souvent, ceux-là mêmes qui disent être des autorités en la matière se contredisent l’un l’autre.
Dans l’Église catholique, par exemple, il fut un temps où l’on considérait que manger de la viande le vendredi était un péché. À présent, il est permis de manger de la viande presque tous les vendredis de l’année. Voyant cela, beaucoup se demandent: “Qu’est-ce qui a donc changé entre-temps?”
Cette même Église qualifie de péché grave le recours aux méthodes “artificielles” de limitation des naissances. Mais de nombreuses personnes, y compris des catholiques, qui s’inquiètent de l’explosion démographique, ne l’entendent pas de la même oreille. Ils se rallient sans doute à l’avis du docteur Karl Menninger, qui déclara: “L’insensibilité, l’indifférence, le manque de maîtrise de soi dans la procréation, ou bien l’ignorance et le mépris des conséquences qu’elle peut avoir à l’échelle mondiale, m’apparaissent comme la manifestation du péché le plus abominable.” Dans ce cas précis, le péché consiste-t-il à limiter ou à encourager la croissance démographique?
De tels dilemmes engendrent la confusion dans l’esprit des gens. Une enquête réalisée aux États-Unis auprès des catholiques a révélé que “la plupart d’entre eux n’ont pas une idée claire du péché”. Beaucoup ont reconnu qu’ils “se demandent ce qu’est le péché” et, par conséquent, qu’ils “ne sont pas sûrs de ce qu’ils ont à confesser”.
Certains intellectuels doutent même que le péché existe encore. Ils préfèrent parler de “maladie” que de “péché”. À propos de Jim Jones, qui fut responsable du suicide collectif de ses disciples en Guyana, un théologien déclara, selon la revue Time: “Je pense que ce qui s’est passé dans le cas de Hitler et de Jones est dû à une simple maladie psychique. À mon avis, notre seule réaction devrait être de nous apitoyer sur le sort des victimes, et non de nous horrifier moralement.”
Le péché a-t-il vraiment de l’importance?
Devant une telle diversité d’opinions, on peut se demander si le péché a encore beaucoup d’importance. Si nous nous préoccupons de notre famille et de notre prochain, si nous voulons pouvoir espérer dans l’avenir et mener dès à présent une existence heureuse et satisfaisante, il nous faut répondre oui.
On définit parfois le “péché” comme “la violation d’une loi religieuse ou d’un principe moral”. L’expression “loi religieuse” nous rappelle qu’en fait, le seul qui ait autorité pour nous dire ce qu’est le péché et comment l’éviter est l’Auteur de la vraie religion, Jéhovah Dieu. Celui-ci créa l’homme de façon qu’il vive en accord avec certaines lois morales. Si nous enfreignons des lois naturelles, telles que celles de la pesanteur, les résultats peuvent être tragiques. De même, si nous passons outre aux lois morales de Dieu, autrement dit si nous péchons, les résultats peuvent s’avérer finalement tout aussi désastreux. C’est pourquoi la Bible nous donne cet avertissement: “Ne vous laissez pas égarer: on ne se moque pas de Dieu. En effet, quoi que l’homme sème, c’est aussi ce qu’il moissonnera.” — Gal. 6:7.
Les effets désastreux du péché pour l’individu ressortent des paroles suivantes rapportées en Ézéchiel 18:4: “L’âme qui pèche — elle, elle mourra.” Quant aux effets qu’il a sur des nations entières, nous lisons en Proverbes 14:34: “La justice, voilà ce qui élève une nation, mais le péché est quelque chose de déshonorant pour les groupements nationaux.”
Oui, le péché a bel et bien de l’importance. Il est dans notre intérêt de déterminer en quoi il consiste et d’apprendre comment l’éviter. Examinons, si vous le voulez, les articles suivants.
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Est-il vrai que ‘tous ont péché’?La Tour de Garde 1981 | 1er février
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Est-il vrai que ‘tous ont péché’?
VOUS êtes-vous déjà demandé pourquoi, malgré tous les efforts de gens sincères, l’homme n’a toujours pas réussi à résoudre ses problèmes urgents? Pourquoi, tout en voyant très clairement ce qu’il veut, c’est-à-dire vivre dans la paix, la prospérité, le bonheur et à l’abri de la maladie, semble-t-il s’éloigner de plus en plus de ces objectifs louables?
L’apôtre Paul énonça l’une des raisons majeures en ces termes: “Tous en effet ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu.” (Rom. 3:23). C’est donc le péché qui a fait échouer la plupart des efforts humains.
Mais certains mettront en doute la remarque de Paul et diront: ‘Comment pouvez-vous croire que je suis un pécheur? Je ne fais pas de mal à mon prochain. Je mène une vie paisible, sans jamais créer de problème. Quels péchés est-ce que je commets?’ Pour dire la vérité, pécher, ce n’est pas simplement faire du tort à son prochain ou lui créer des problèmes. Bien sûr, ces choses-là sont des péchés, et il convient de les éviter, mais le mot “péché” a un sens plus large. Paul associa ce terme au fait de ‘ne pas atteindre à la gloire de Dieu’. Le péché est donc lié à nos relations avec Jéhovah Dieu, notre Créateur.
Les mots que nos Bibles modernes traduisent par “péché” emportaient à l’origine l’idée de “manquer le but” qu’est l’obéissance parfaite. L’obéissance à quoi? À la volonté de Dieu. C’est pourquoi un dictionnaire moderne de la Bible dit ceci: “Pécher, c’est à la fois renoncer aux relations que nous entretenons avec Dieu en tant qu’hommes fidèles et désobéir à la loi et aux commandements.” Puisqu’il en est ainsi, Dieu seul peut nous donner des indications dignes de foi sur la façon dont il considère le péché, et c’est ce qu’il a fait dans la Bible.
Des exemples de péché
Disons tout de suite que bien des choses que le monde moderne en vient à accepter sont réellement mauvaises. La Bible dit: “Ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni hommes qu’on entretient pour assouvir sur eux des appétits contre nature, ni hommes qui couchent avec des hommes, ni voleurs, ni gens avides, ni ivrognes, ni insulteurs, ni extorqueurs n’hériteront le royaume de Dieu.” (I Cor. 6:9, 10). Oui, l’adultère, la fornication et l’homosexualité sont bel et bien des péchés, au même titre que le vol.
Certes, beaucoup de gens repoussent l’immoralité et le vol, et cela est bien. Mais il y a d’autres péchés, que nous pouvons commettre en paroles ou en actions. Le mensonge est un péché, de même que la calomnie, les paroles violentes et les insultes (Col. 3:9; Ps. 101:5; Éph. 4:31). Paul écrivit: “Ne murmurez pas non plus comme murmurèrent certains d’entre eux, et ils périrent par le destructeur.” (I Cor. 10:10). Jacques condamna les fanfaronnades et Paul les propos stupides et les plaisanteries obscènes (Jacq. 4:16; Éph. 5:4). Quelqu’un parmi nous peut-il dire en toute honnêteté qu’il n’a jamais commis au moins l’un des péchés précités? C’est douteux. Jacques, frère de Jésus, déclara: “Si quelqu’un ne trébuche pas en parole, celui-là est un homme parfait.” (Jacq. 3:2). Qui d’entre nous peut se dire parfait? Personne.
Le même disciple montra que nous pouvions encore pécher d’une autre manière. Il déclara: “Si donc quelqu’un sait faire ce qui est juste, mais ne le fait pas, il y a péché pour lui.” (Jacq. 4:17). Comment cela pourrait-il se produire? Imaginons qu’un homme marchant sur le trottoir voie soudain un enfant surgir d’un jardin et courir dans la rue, où les voitures passent sans arrêt. Cet homme peut empêcher l’enfant de se faire renverser, mais il feint de ne pas l’avoir vu et passe son chemin. Certes, il n’a rien fait de mal. Mais il a péché en ne faisant rien pour sauver l’enfant. Combien de fois avons-nous négligé de faire vraiment preuve d’amour envers nos semblables ou envers Dieu? C’était à chaque fois un péché.
Une mauvaise attitude peut aussi constituer un péché. La Bible condamne, par exemple, l’arrogance et la lâcheté (Prov. 21:4; Rév. 21:8). Nous pouvons même pécher par de mauvaises pensées, comme en témoigne le dernier des Dix Commandements, savoir: “Tu ne dois pas désirer la maison de ton semblable. Tu ne dois pas désirer la femme de ton semblable, ni son esclave mâle, ni son esclave femelle, ni son taureau, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton semblable.” — Ex. 20:17.
Comment pouvons-nous empêcher les mauvais désirs d’entrer dans notre esprit? Peut-être en nous absorbant dans de saines occupations. Mais si nous n’y arrivons toujours pas, alors il nous reste à reconnaître ces mauvais désirs pour ce qu’ils sont et à les combattre (I Cor. 9:27), car ils constituent des péchés aux yeux de Dieu. — Prov. 21:2.
Enfin, la fausse religion peut nous amener à pécher. Outre des pratiques mauvaises, telles que l’idolâtrie et le spiritisme, que la Bible condamne expressément, le simple fait d’appartenir à la fausse religion est en lui-même un péché. Le dernier livre de la Bible représente la fausse religion comme une ville universelle appelée Babylone la Grande, et il dit: “Sortez d’elle, mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir une part de ses plaies.” (Rév. 18:4). La fausse religion est effectivement coupable de grands péchés: elle a mal représenté le seul vrai Dieu, a persécuté ses vrais serviteurs et s’est mêlée de politique. Tout adepte de la fausse religion participe à ces péchés en ce qu’il soutient les organisations qui les commettent.
Pourquoi sommes-nous pécheurs
Nous n’avons mentionné que quelques-unes des façons dont nous pouvons tomber dans le péché. La Bible en indique beaucoup d’autres. Après réflexion, vous en arrivez peut-être à la conclusion qu’il est impossible de ne pas pécher d’une manière ou d’une autre. Vous êtes probablenent d’accord avec le roi Salomon, qui écrivit: “Il n’y a pas d’homme qui ne pèche.” (I Rois 8:46). Dieu lui-même fit cette remarque: “L’inclination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse.” (Gen. 8:21). Oui, bien des choses nous font pécher, mais surtout la faiblesse de notre propre chair.
Pourquoi en est-il ainsi? C’est une affaire d’héritage. À l’origine, Adam et Ève, nos premiers parents, n’avaient pas ce problème. Ils étaient parfaits et pouvaient décider en personnes raisonnables et équilibrées de ne pas pécher. Mais ils firent un mauvais choix, décidèrent de se rebeller contre Dieu et tombèrent donc dans l’imperfection. De ce fait, ils léguèrent à tous leurs enfants des tendances mauvaises et pécheresses. L’apôtre Paul expliqua cela en ces termes: “Par un seul homme [Adam] le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et (...) ainsi la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché.” — Rom. 5:12.
Quand bien même on serait animé des meilleurs mobiles du monde, on ne pourrait éviter de pécher. Quelle en est la raison? L’apôtre Paul lui-même fit cet aveu: “Le bien que je souhaite je ne le fais pas, mais le mal que je ne souhaite pas, voilà ce que je pratique.” (Rom. 7:19). Nous rencontrons tous le même problème.
Les résultats de cet état de choses ont été catastrophiques. L’homme a vu ses plus nobles intentions ruinées par sa propre faillibilité. L’égoïsme et l’avidité ont apporté la pollution, la misère et l’injustice. La suspicion et la méfiance sont cause d’instabilité dans les relations internationales comme au sein des familles. La corruption et le crime font obstacle aux efforts d’amélioration. Et l’homme ne peut pas changer grand-chose à tout cela.
Par surcroît, en raison de l’imperfection héréditaire, la règle énoncée en Romains 6:23 fait planer au-dessus de nos têtes cette menace sinistre: “Le salaire que paie le péché, c’est la mort.” En ce qui nous concerne, nous ne pouvons rien faire pour échapper à cette peine capitale, pour la raison que nous ne pouvons non plus rien faire pour échapper totalement au péché. Nous sommes donc en grande partie esclaves de notre imperfection.
Mais faut-il s’en tenir là? Les faiblesses vont-elles toujours empêcher l’homme de réaliser ses aspirations et ses rêves les plus nobles? Non, car Quelqu’un peut nous aider. L’apôtre Paul déclara, après avoir reconnu qu’il était personnellement incapable de ne pas pécher: “Homme misérable que je suis! Qui me délivrera du corps sous le coup de cette mort?” Et il répond: “Grâce soit rendue à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur!” (Rom. 7:24, 25). Le fait de mesurer l’emprise que le péché a sur nous et notre incapacité de nous en affranchir par nos propres moyens éveille en nous de la reconnaissance pour le grand amour et pour l’indulgence dont Dieu a déjà fait preuve en nous aidant. Qu’a-t-il donc fait?
[Encadré, page 6]
LA “PEUR” DE L’AVENIR
Dans une lettre qu’elle a écrite au Star de Toronto, une jeune Canadienne a ainsi exposé sa vision du monde moderne:
“J’ai 14 ans, et j’ai peur — peur de ne pas avoir d’avenir parce que nous ferons tout sauter avant que je sois sortie de l’université. Chaque jour, j’entends parler de la crise en Iran, de la crise du pétrole, de meurtres, de vols, etc. Je me demande pourquoi les gens font cela et pourquoi moi et ceux de ma génération sommes obligés de payer pour les erreurs de nos aînés.
“Quand je pense aux années 80, je me demande si la terre verra les années 90. Mon avenir me paraît très sombre. (...) Le problème est que personne ne se soucie de ce qui va se passer dans dix ans, quand ce sera à ma génération de ramasser les morceaux. Quel égoïsme! Et le plus triste, c’est que la plupart des gens sont trop indifférents pour comprendre ce qui se passe. C’est très triste, vraiment.”
Oui, c’est “très triste”. Mais ne vous désespérez pas. Jésus Christ avait annoncé des temps difficiles où ‘les hommes défailliraient de peur et à cause de l’attente des choses venant sur la terre habitée’. Il ajouta: “Mais, quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance approche.” (Luc 21:27, 28). Ce n’est donc pas le moment d’avoir “peur”, mais d’accepter la promesse biblique d’un avenir heureux. — II Pierre 3:13.
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Dieu efface la marque du péchéLa Tour de Garde 1981 | 1er février
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Dieu efface la marque du péché
QUAND Jéhovah Dieu eut fini de créer, il passa en revue tout ce qu’il avait fait et déclara que c’était “très bon”. (Gen. 1:31.) Tout était parfait (Deut. 32:4). Aussi lorsque le péché vint troubler cet ordre juste, ce fut comme lorsqu’une cellule cancéreuse commence à se multiplier dans un corps sain.
En réalité, les humains n’ont pas été les seuls à se rebeller contre Dieu et à pécher. La Bible parle aussi des “anges qui avaient péché”. (II Pierre 2:4.) D’ailleurs, c’est Satan le Diable, une créature spirituelle, qui amena Adam et Ève à s’engager dans leur mauvaise voie (Jean 8:43, 44). Cependant, le cas de ces esprits méchants est désespéré. Ils étaient parfaits et ont choisi délibérément de pécher, de sorte qu’ils sont inexcusables. Dieu effacera de l’univers la marque de leur péché quand viendra le temps qu’il a fixé pour leur destruction. — Mat. 25:41.
De même, Adam et Ève choisirent de pécher. Bien qu’ayant été créés parfaits, ils firent délibérément le mal. Ils devinrent donc volontairement les esclaves du péché, puisque Jésus lui-même expliqua: “Quiconque pratique le péché est esclave du péché.” (Jean 8:34). Ils finirent par disparaître quand Dieu permit à l’imperfection née du péché de causer leur mort. — Gen. 3:19; 5:5.
Notre situation à nous est différente. Nous sommes également esclaves du péché, mais ce n’est pas tout à fait par choix. Nous sommes pécheurs parce que nous sommes nés ainsi et que nous avons été, pour ainsi dire, vendus comme esclaves avant même notre naissance (Rom. 5:12; 7:14). Cependant, dans son amour et sa sagesse, Jéhovah Dieu a pris des dispositions pour que quiconque le désire vraiment puisse s’affranchir de l’esclavage du péché.
La solution au problème
Jéhovah montra dans sa façon d’agir avec la nation d’Israël qu’il acceptait le principe du rachat. Par exemple, si un Israélite devenait pauvre et devait se vendre comme esclave à un non-Israélite, un proche parent pouvait, s’il en avait les moyens, le racheter ou offrir une rançon (Lév. 25:47-49). On calculait alors le prix avec exactitude, pour que le rachat soit tout à fait équitable.
Jéhovah a encore établi le principe de l’équivalence en matière de culpabilité. Par exemple, si un Israélite en blessait volontairement un autre, la justice voulait qu’il subisse le même genre de traitement. La loi stipulait que l’on devait donner “âme pour âme, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, impression au fer rouge pour impression au fer rouge, blessure pour blessure, coup pour coup”. — Ex. 21:23-25.
De même, Dieu permettrait que l’humanité soit rachetée de l’esclavage du péché, mais d’une façon conforme à la justice. Le prix devait être exact et non insignifiant, comme si l’objet du rachat n’avait aucune valeur. Quel était ce prix? Réfléchissons. Ce qu’Adam avait perdu, c’étaient la vie humaine parfaite et la possibilité de prolonger celle-ci éternellement, autrement dit quelque chose de très précieux.
Rien de ce que l’homme possède n’a une valeur égale à ce trésor. Les personnages les plus fortunés du monde sont condamnés à mourir un jour ou l’autre. Leur argent et leur or ne leur permettant même pas de prolonger leur vie imparfaite, comment leur assureraient-ils la vie éternelle? Le psalmiste écrivit sous l’inspiration divine: “Aucun d’eux ne peut en aucune façon racheter un frère, ni donner à Dieu une rançon pour lui (...) pour qu’il vive encore, à jamais, et ne voie pas la fosse.” (Ps. 49:7-9). Le secours ne peut donc venir que de quelqu’un qui n’appartiendrait pas à la race humaine.
Dieu révéla son dessein de venir en aide au genre humain aussitôt après qu’Adam et Ève eurent choisi de pécher plutôt que d’obéir. Il annonça la venue d’une “postérité” qui lutterait contre l’influence des créatures spirituelles méchantes qui avaient conduit l’humanité au péché (Gen. 3:15). Des révélations successives permirent d’identifier la famille qui produirait cette postérité ou descendance. Finalement, ces révélations attirèrent l’attention sur deux fiancés, Joseph et Marie, qui vivaient en Palestine aux jours de l’Empire romain. — Gen. 22:15-18; 49:10; Luc 1:26-35.
Ce couple apprit que Marie allait avoir un fils qui jouerait un rôle capital pour ce qui est d’enlever de la création de Dieu la marque du péché. L’ange de Jéhovah parla à Joseph dans un rêve et lui dit: “Joseph, fils de David, n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car ce qui a été engendré en elle vient de l’esprit saint. Elle enfantera un fils, et tu devras l’appeler du nom de Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés.” (Mat. 1:20, 21). Enfin, quelqu’un avait le pouvoir de “racheter un frère”.
En tant que fils de Marie, Jésus était véritablement un Juif de la famille de David. Toutefois, comme on l’apprit plus tard, il avait eu une existence préhumaine dans les cieux. Grâce au pouvoir miraculeux de Jéhovah, la vie de ce Fils de Dieu fut transférée dans le ventre de Marie, afin qu’il puisse naître en tant qu’homme (Jean 1:1-3, 14). De cette façon, Jésus n’hérita pas le péché dont tous les humains avaient été affligés jusqu’alors. Comme Adam, il était parfait, mais à l’inverse d’Adam, il resta obéissant. Jésus fut donc le seul homme de l’Histoire qui ne pécha jamais. L’apôtre Pierre écrivit: “Il n’a pas commis de péché, et il ne s’est pas trouvé de tromperie dans sa bouche.” Paul expliqua, quant à lui, que Jésus s’était montré “fidèle, sans malice, immaculé, séparé des pécheurs”. — I Pierre 2:22; Héb. 7:26.
Jésus possédait par conséquent la seule chose qui ait autant de valeur qu’une vie humaine parfaite, à savoir une autre vie humaine parfaite. Sa mort ne fut pas “le salaire que paie le péché”. (Rom. 6:23.) Jésus ne méritait pas de mourir. En mourant néanmoins, il sacrifia donc l’équivalent exact de la vie parfaite qu’Adam avait perdue. — I Tim. 2:6.
Le sacrifice de Jésus eut un effet diamétralement opposé à celui du péché d’Adam. L’apôtre Paul déclara: “De même qu’en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus à la vie.” (I Cor. 15:22). Jésus se servit de sa vie humaine parfaite comme d’une rançon pour racheter l’humanité du péché. “Il s’est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous délivrer du présent système de choses méchant, selon la volonté de notre Dieu et Père.” — Gal. 1:4.
Délivrés du péché
La situation de l’humanité n’est donc plus sans issue. Une rançon a été versée. Cela veut-il dire que tous les gens actuellement vivants vont être automatiquement affranchis de l’esclavage du péché et vont retrouver la perfection? Pas exactement. Jésus expliqua en ces termes comment l’on peut bénéficier de la rédemption: “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque exerce la foi en lui ne soit pas détruit, mais ait la vie éternelle.” (Jean 3:16). Oui, ceux qui exercent la foi en Jésus Christ, l’instrument que Dieu a utilisé pour opérer la rédemption, recevront la vie éternelle dont la désobéissance volontaire d’Adam les avait privés.
Toutefois, ceux qui acceptent vraiment le sacrifice de Jésus en retirent dès à présent des bienfaits. Certes, ils sont toujours imparfaits et ils le resteront tant que le moment fixé par Dieu pour amener les hommes à la perfection ne sera pas arrivé. Mais si leur imperfection les conduit à pécher, cela ne rompt pas irrémédiablement leurs relations avec leur Père céleste. L’apôtre Jean écrivit: “Je vous écris ces choses pour que vous ne commettiez pas de péché. Mais si quelqu’un vient à commettre un péché, nous avons un assistant auprès du Père, Jésus Christ, un juste.” (I Jean 2:1, 2). Si nous tombons dans le péché par suite de notre imperfection, nous pouvons donc prier Dieu sur la base du sacrifice de Jésus en étant confiants qu’il nous pardonnera. — I Jean 1:7-9.
Cela signifie-t-il que le péché n’a plus d’importance? Compte tenu des dispositions pleines d’amour que Jéhovah a prises, pouvons-nous maintenant pécher comme nous le voulons avec la conviction que Dieu nous pardonnera ensuite à cause du sacrifice de Jésus? Non, certainement pas. Si nous voulons bénéficier de la rédemption, nous devons manifester envers le péché la même attitude que Jésus. Comme lui, nous devrions ‘aimer la justice et haïr le mépris de la loi’. (Héb. 1:9.) Comme Paul, nous devrions ‘bourrer notre corps de coups et l’emmener comme esclave’, afin de vaincre la tendance au péché (I Cor. 9:27). Pour cela, il faut bien comprendre ce qu’est le péché et lutter contre lui. Alors, Dieu nous aidera, et nous pourrons opérer de véritables transformations dans notre personnalité. — Rom. 12:2.
En revanche, si nous ne combattons pas nos tendances pécheresses, les paroles suivantes de l’apôtre Paul risquent de s’appliquer à nous personnellement: “Si nous pratiquons le péché volontairement après avoir reçu la connaissance exacte de la vérité, il ne reste plus pour les péchés aucun sacrifice, mais seulement une sorte d’attente terrible du jugement.” — Héb. 10:26, 27.
Mais ceux qui démontrent, malgré leur chair imparfaite, qu’ils souhaitent ardemment échapper à l’esclavage du péché, se voient offrir de plus belles perspectives encore. Dieu leur promet qu’ils pourront vivre dans un ordre nouveau où le péché aura complètement disparu de la création divine. Alors, “on ne fera aucun mal et on ne causera aucun ravage dans toute ma montagne sainte, car la terre sera assurément remplie de la connaissance de Jéhovah comme les eaux couvrent la mer”. (És. 11:9.) Le psalmiste inspiré par Dieu nous promet que “le méchant [c’est-à-dire celui qui pèche volontairement] ne sera plus”, mais qu’au contraire, “les humbles posséderont la terre, et vraiment ils se délecteront de l’abondance de la paix”. — Ps. 37:10, 11.
Tous les effets néfastes du péché — la maladie, la mort et l’éloignement de Dieu — appartiendront au passé (Rév. 21:3, 4). À la place, les hommes connaîtront la pleine réalisation du dessein de Dieu à l’égard de la terre. — Mat. 6:9, 10.
Oui, grâce au sacrifice rédempteur de Jésus, les humains croyants se voient offrir la possibilité merveilleuse de s’affranchir de l’esclavage du péché. Il est donc temps de prendre au sérieux cet encouragement du psalmiste: “Détourne-toi de ce qui est mauvais et fais ce qui est bon, et ainsi réside jusqu’à des temps indéfinis. Car Jéhovah aime la justice, et il ne quittera pas ses fidèles. Ils seront assurément gardés jusqu’à des temps indéfinis.” — Ps. 37:27, 28.
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