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temps, ils ont enduré l’opprobre, la moquerie et la violence (II Chron. 36:15, 16; Jér. 7:25, 26; Héb. 11:32-38). Toutefois, ceux qui les accueillaient favorablement recevaient d’eux des bienfaits spirituels et matériels. — I Rois 17:8-24; II Rois 4:8-37; voir Matthieu 10:41.
NOMINATION ET INSPIRATION
Il est vrai que plusieurs prophètes, comme Samuel, Zacharie fils de Jéhoïada, Jérémie et Ézéchiel, étaient des Lévites, et que certains descendants de prophètes sont eux-mêmes devenus prophètes. Néanmoins, cette fonction n’était pas pour autant héréditaire (I Rois 16:7; II Chron. 16:7; Zach. 1:1). Ce n’était pas non plus une profession que l’on pouvait choisir. Les prophètes étaient désignés par Dieu et nommés par l’esprit saint (Nomb. 11:24-29; Ézéch. 1:1-3; Amos 7:14, 15), lequel leur faisait aussi savoir ce qu’ils devaient dire (Actes 28:25; II Pierre 1:21). Certains, au début, n’étaient guère disposés à s’acquitter d’une telle tâche (Ex. 3:11; 4:10-17; Jér. 1:4-10). Quant à Élisée, Dieu l’a établi prophète par l’entremise de son prédécesseur Élie, qui, en signe, a jeté son manteau ou vêtement officiel sur lui. — I Rois 19:19-21.
Bien qu’ils aient été désignés par l’esprit de Jéhovah, il ne semble pas que les prophètes parlaient continuellement sous l’inspiration divine. L’esprit de Dieu ‘tombait sur eux’ à des moments précis, pour leur révéler les messages qu’ils devaient annoncer (Ézéch. 11:4, 5; Michée 3:8). Il avait sur eux un effet stimulant, il les incitait à parler (I Sam. 10:10; Jér. 20:9; Amos 3:8). Non seulement les prophètes faisaient des choses qui sortaient de l’ordinaire, mais encore leur attitude et leur manière de s’exprimer reflétaient sans doute l’intensité de leurs sentiments. Cela explique peut-être en partie la signification de l’expression “se comporter comme des prophètes”. (I Sam. 10:6-11; 19:20-24; Jér. 29:24-32; voir Actes 2:4, 12-17; 6:15; 7:55.) Leur concentration totale et le zèle dont ils faisaient preuve dans le cadre de leur mission pouvaient en effet paraître étranges, voire irrationnels à ceux qui en étaient témoins. C’est ainsi que des chefs militaires regardaient le comportement du prophète qui était venu oindre Jéhu. Cependant, dès que ces hommes ont compris qu’il s’agissait d’un prophète, ils ont pris son message au sérieux. — II Rois 9:1-13; voir Actes 26:24, 25; INSPIRATION; VISION.
COMMENT DISTINGUER LES VRAIS DES FAUX
Certains prophètes de Dieu, comme Moïse, Élie, Élisée et Jésus, ont accompli des miracles qui prouvaient l’authenticité de leur message et de leur fonction. Néanmoins, tous n’ont pas opéré de telles œuvres de puissance. Les trois critères qui permettaient de reconnaître le vrai prophète ont été énoncés par Moïse: Il parlerait au nom de Jéhovah. Ce qu’il annoncerait se réaliserait (Deut. 18:20-22). Ses prophéties favoriseraient le vrai culte, elles seraient en harmonie avec la parole et les commandements révélés de Dieu (Deut. 13:1-4). Cette dernière exigence était sans doute la principale et la plus déterminante. En effet, il se pouvait qu’un hypocrite utilise le nom de Dieu et que par coïncidence sa prédiction s’accomplisse. Toutefois, comme nous l’avons montré, le vrai prophète n’était pas seulement ni même essentiellement un pronostiqueur. C’était plutôt un défenseur de la justice, et son message portait surtout sur des principes moraux et sur leur application. Il exprimait la pensée de Dieu (És. 1:10-20; Michée 6:1-12). Par conséquent, il n’était pas nécessaire d’attendre des années ou des générations pour savoir si un homme était un vrai ou un faux prophète sur la base de l’accomplissement de ses prédictions. Si son message contredisait la volonté et les principes révélés de Dieu il ne pouvait être qu’un faux prophète. Par exemple, quiconque annonçait la paix pour Israël ou pour Juda en un temps où le peuple désobéissait à la Parole et à la Loi de Dieu était nécessairement un faux prophète. — Jér. 6:13, 14; 14:11-16.
La mise en garde que Jésus a formulée plus tard contre les faux prophètes ressemble à celle qui avait été énoncée par Moïse. Certes, les faux prophètes utiliseraient son nom et produiraient “des signes et des prodiges pour égarer”, et pourtant leurs fruits montreraient qu’ils “méprisent la loi”. — Mat. 7:15-23; Marc 13:21-23; voir II Pierre 2:1-3; I Jean 4:1-3.
Le vrai prophète ne dévoilait jamais l’avenir pour satisfaire la curiosité de son entourage. Toutes ses prédictions se rattachaient à la volonté, aux desseins, aux principes ou aux jugements de Dieu (I Rois 11:29-39; És. 7:3-9). Souvent, les événements annoncés étaient la conséquence de conditions existantes. En un mot, les hommes moissonnaient ce qu’ils semaient. Les faux prophètes, quant à eux, berçaient le peuple et les dirigeants en leur laissant entendre que, malgré leur injustice, Dieu était toujours avec eux pour les protéger et pour les faire prospérer (Jér. 23:16-20; 28:1-14; Ézéch. 13:1-16; voir Luc 6:26). Ils imitaient les vrais prophètes en recourant à un langage et à des actes symboliques (I Rois 22:11; Jér. 28:10-14). Quelques-uns étaient de purs imposteurs, mais beaucoup étaient de toute évidence des prophètes devenus délinquants ou apostats (voir I Rois 18:19; 22:5-7; Ésaïe 28:7; Jérémie 23:11-15). Il y avait aussi de fausses prophétesses (Ézéch. 13:17-23; voir Révélation 2:20). Chez de tels individus, un “esprit d’impureté” remplaçait l’esprit de Dieu. Tous les faux prophètes de ce genre devaient être mis à mort. — Zach. 13:2, 3; Deut. 13:5.
Quant à ceux qui satisfaisaient aux critères divins, l’accomplissement de prophéties “à court terme”, en un jour ou en un an par exemple, donnait aux autres la certitude que leurs prophéties relatives à un avenir plus lointain se réaliseraient également. — I Rois 13:1-5; 14:12, 17; II Rois 4:16, 17; 7:1, 2, 16-20.
LES “FILS DES PROPHÈTES”
Comme l’explique la Grammaire hébraïque de Gesenius (deuxième édition, impression de 1952, p. 418, angl.), le terme hébreu bèn (fils de; pluriel benéi) peut dénoter “l’appartenance à une corporation ou à une société (une tribu ou n’importe quelle classe bien définie)”. (Voir Néhémie 3:8, où l’expression “membre des préparateurs des mélanges d’onguents” se traduirait littéralement par “fils des préparateurs des mélanges d’onguents”.) Les groupes de “fils des prophètes” pouvaient donc être des écoles, ou plus simplement des associations coopératives de prophètes. On rencontrait de telles sociétés à Béthel, à Jéricho et à Guilgal (II Rois 2:3, 5; 4:38; voir I Samuel 10:5, 10). Samuel présidait une assemblée de ce genre à Ramah (I Sam. 19:19, 20), et il semble qu’Élie occupait une position analogue à son époque (II Rois 4:38; 6:1-3; voir I Rois 18:13). Le récit raconte que quelques-uns de ces fils de prophètes ont construit leur demeure en se servant d’un outil emprunté, ce qui laisse entendre qu’ils menaient une vie simple. Ils logeaient et mangeaient souvent ensemble, mais ils étaient parfois chargés de missions individuelles. — I Rois 20:25-31; II Rois 4:1, 2, 39; 6:1-17; 9:1, 2.
LES PROPHÈTES DANS LES ÉCRITURES GRECQUES CHRÉTIENNES
Le grec prophêtês correspond à l’hébreu nâviʼ. Le prêtre Zacharie, père de Jean le Baptiste, a agi en qualité de prophète quand il a révélé le dessein de Dieu concernant son fils, Jean, qui serait “appelé prophète du Très-Haut”. (Luc 1:76.) Le message de Jean et son mode de vie simple rappelaient les anciens prophètes hébreux, et beaucoup ont salué en lui un prophète. Hérode lui-même avait une certaine crainte de lui (Marc 1:4-6; Mat. 21:26; Marc 6:20). Jésus, pour sa part, a dit de Jean qu’il était “bien plus qu’un prophète”. — Mat. 11:7-10; voir Luc 1:16, 17; Jean 3:27-30.
Jésus, le Messie, était “le Prophète” par excellence, celui dont la venue avait été annoncée par Moïse longtemps auparavant (Jean 1:19-21, 25-27; 6:14; 7:40; Deut. 18:18, 19; Actes 3:19-26). Ses œuvres de puissance et sa connaissance surnaturelle ont amené ses contemporains à le reconnaître comme tel (Luc 7:14-16; Jean 4:16-19; voir II Rois 6:12). Plus que tout autre il se tenait dans le “groupe intime” de Dieu (Jér. 23:18; Jean 1:18; 5:36; 8:42). Il a souvent cité les anciens prophètes à l’appui de sa mission et de son service divins (Mat. 12:39, 40; 21:42; Luc 4:18-21; 7:27; 24:25-27, 44; Jean 15:25). Il a annoncé sa trahison et sa mort, en précisant qu’en sa qualité de prophète il mourrait à Jérusalem, “la ville qui tue les prophètes”, que ses disciples l’abandonneraient, que Pierre le renierait par trois fois et qu’il serait ressuscité le troisième jour. Du reste, nombre de ses prédictions étaient elles-mêmes fondées sur d’autres prophéties consignées antérieurement dans les Écritures hébraïques (Luc 13:33, 34; Mat. 20:17-19; 26:20-25, 31-34). En outre, il a annoncé la destruction de Jérusalem et de son temple (Luc 19:41-44; 21:5-24). L’accomplissement précis de toutes ces choses durant l’existence même de ceux qui l’avaient entendu fournissait à ces derniers une solide raison de croire à l’accomplissement de ses prophéties relatives à sa présence. — Voir Matthieu 24; Marc 13; Luc 21.
À la Pentecôte de l’an 33, conformément à ce qui avait été prédit, l’esprit de Dieu a été répandu sur les disciples de Jésus qui se trouvaient à Jérusalem, de sorte que ceux-ci se sont mis à ‘prophétiser’ et à avoir des ‘visions’. En d’autres termes, ils ont commencé à parler “des choses magnifiques de Dieu”, et ils ont reçu une révélation au sujet du Fils de Dieu et des conséquences qui résulteraient de son action pour ceux qui les écoutaient (Actes 2:11-40). Une fois encore, il convient de se souvenir que la prophétie ne consiste pas seulement, ni même nécessairement, dans l’annonce de l’avenir. L’apôtre Paul explique que “celui qui prophétise édifie, encourage et console les hommes par sa parole”. À ses yeux, la prophétie était un objectif convenable et particulièrement désirable pour tous les chrétiens. Alors que le fait de parler en langues étrangères constituait un signe pour les incroyants, la prophétie, elle, était destinée aux croyants. Pourtant, même l’incroyant qui assistait à une réunion chrétienne pouvait retirer des bienfaits des prophéties. En effet, il était repris et scruté par elles, si bien que ‘les secrets de son cœur devenaient manifestes’. (I Cor. 14:1-6, 22-25.) Cela aussi indique que les prophéties chrétiennes n’étaient pas essentiellement des prédictions, mais qu’elles se rapportaient souvent au présent, tout en procédant à l’évidence d’une source surnaturelle, de l’inspiration divine. Paul encourageait les congrégations à l’ordre et à la maîtrise de soi dans la prophétie, afin que tous apprennent et reçoivent un encouragement. — I Cor. 14:29-33.
Bien entendu, certains ont été choisis pour recevoir un don de prophétie particulier (I Cor. 12:4-11, 27-29). Paul lui-même avait le don de prophétie, et pourtant il est surtout connu comme un apôtre (voir Actes 20:22-25; 27:21-26, 31, 34; I Corinthiens 13:2; 14:6). Ceux que Dieu avait spécialement désignés comme prophètes, tels Agabus, Judas et Silas, semblent avoir été des porte-parole en vue dans la congrégation chrétienne; ils venaient au deuxième rang, juste après les apôtres (I Cor. 12:28; Éph. 4:11). À l’instar des apôtres, ils ne servaient pas seulement là où ils habitaient, mais ils voyageaient aussi dans différentes régions pour donner des discours et annoncer certains événements futurs (Actes 11:27, 28; 13:1; 15:22, 30-33; 21:10, 11). Comme nous l’avons dit plus tôt, des chrétiennes recevaient le don de prophétie, mais elles devaient toujours se soumettre à la direction des hommes de la congrégation. — Actes 21:9; I Cor. 11:3-5.
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PROPHÉTESSE
Femme qui prophétise ou qui fait œuvre de prophète. Miriam est la première prophétesse que la Bible nous présente comme telle. De toute évidence, Dieu avait divulgué un ou plusieurs messages par son entremise, peut-être dans des chants divinement inspirés (Ex. 15:20, 21). Voilà pourquoi Aaron et elle ont un jour dit à Moïse: “N’est-ce pas aussi par nous [que Jéhovah] a parlé?” (Nomb. 12:2). Par l’entremise du prophète Michée, Jéhovah lui-même a déclaré qu’il avait envoyé “Moïse, Aaron et Miriam” aux Israélites quand il les avait fait sortir d’Égypte (Michée 6:4). Bien que Miriam ait eu le privilège d’être utilisée par Dieu comme canal de communication, elle n’avait pas avec lui des relations aussi intimes que son frère Moïse. Comme elle n’a pas gardé sa place, elle a subi un châtiment sévère de la part de Dieu. — Nomb. 12:1-15.
Au temps des juges, Déborah divulguait des renseignements venus de Jéhovah. Elle faisait connaître ses jugements et transmettait ses ordres, notamment ceux qu’il a donnés à Barak (Juges 4:4-7, 14-16). Ainsi, durant une période de faiblesse et d’apostasie nationales, elle servait, figurément parlant, comme une “mère en Israël”. (Juges 5:6-8.) La prophétesse Huldah a joué un rôle semblable à l’époque de Josias, en ce qu’elle a fait connaître le jugement de Dieu sur la nation et le roi. — II Rois 22:14-20; II Chron. 34:22-28.
Ésaïe appelle sa femme “la prophétesse”. (És. 8:3.) Cela laisse entendre qu’elle avait reçu une mission prophétique de Jéhovah, comme les prophétesses qui l’avaient précédée.
Jéhovah a parlé à Ézéchiel de femmes israélites qui se comportaient “en prophétesses, et cela de leur propre
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