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Le fruit de l’espritLa Tour de Garde 1955 | 1er avril
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Le fruit de l’esprit
“ Mais le fruit de l’esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance. ” — Gal. 5:22, 23.
1. Pourquoi les efforts de l’homme pour se développer lui-même échouent-ils souvent ? Que dit la Bible à ce sujet ?
DE TEMPS immémorial, l’homme a voulu se développer physiquement, mentalement et moralement. Par suite de son imperfection, ses efforts ont souvent manifesté une absence d’équilibre et une tendance à aller à l’extrême. Il est des hommes, par exemple, qui s’enorgueillissent de leurs muscles et de leurs performances qui leur valent des témoignages d’admiration et des applaudissements. Cependant on ne se rend pas toujours compte que les exploits en ce domaine sont souvent réalisés aux dépens de la santé et de choses meilleures, quoique invisibles, du domaine de l’esprit et du cœur. L’apôtre dit : “ L’exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. ” — I Tim. 4:8.
2. a) Comment la religion a-t-elle en général favorisé l’idée du développement de soi-même ? b) À ce propos que déclara Paul concernant le judaïsme ?
2 En cherchant à se développer mentalement et moralement, les hommes ont aussi souvent fait preuve d’une absence d’équilibre et d’une tendance à aller à l’extrême, s’enorgueillissant des résultats qu’ils avaient obtenus ou croyaient avoir obtenus. Les efforts pour se développer sont souvent entrepris sous la direction de l’une des nombreuses religions qui appartiennent au présent ordre de choses. À en croire ces systèmes religieux, celui qui met rigoureusement en pratique leurs préceptes acquiert un certain mérite affectant sa vie présente et sa vie future. Les religions qui se réclament du nom du seul vrai Dieu n’ont pas non plus évité cet écueil. Comment Paul en vint-il à opposer “ le fruit de l’esprit ” aux “ œuvres de la chair ” dans son épître aux Galates ? Ne fut-ce pas à propos de la question soulevée par ceux qui restaient attachés à la religion judaïque et affirmaient que la justice dans la chair pouvait s’obtenir par les œuvres de la loi pratiquée “ à la manière des Juifs ” ? Paul ne savait que trop bien à quoi il avait affaire, car voici ce qu’il écrivit à propos de sa conduite dans le passé : “ J’étais plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de mon âge et de ma nation. ” Aussi, exaspéré, écrivit-il ce qui suit : “ Êtes-vous tellement dépourvus de sens ? Après avoir commencé par l’esprit, voulez-vous maintenant finir par la chair ? ” — Gal. 5:19, 22 ; 2:14, 16 ; 1:14 ; 3:3.
3. Sous quels rapports la chrétienté et le judaïsme se ressemblent-ils ?
3 Des idées et des prétentions semblables à celles qu’entretenaient les partisans du judaïsme ont cours parmi les nombreuses sectes de la chrétienté. On croit en général que le chrétien se trouve sous le régime des dix commandements, dont celui sur le sabbat, et que l’on peut devenir juste en affectant d’observer rigoureusement tout ce qu’ils nous ordonnent. Comme dans le judaïsme, on a ajouté une multitude de traditions humaines telles que la pénitence, les jeûnes, l’abnégation, les austérités de la vie monastique, etc., choses qui doivent toutes conduire à la sainteté et former celui qui les met en pratique pour la vie future avec le Christ dans la gloire céleste. Quelques-uns ont même prétendu avoir atteint la sainteté absolue dans la chair. Une telle prétention est insensée quand on se souvient des paroles suivantes de Paul : “ Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair. ” — Col. 2:23.
4. Que ne comprennent ni n’apprécient les chefs religieux de la chrétienté ?
4 Les conducteurs religieux de la chrétienté ne comprennent pas en général que, selon les Écritures, les chrétiens ne sont pas sous la loi mais sous la grâce ou bonté imméritée et qu’ils sont proclamés justes en rapport avec la nouvelle alliance conclue par le médiateur Jésus-Christ. Ces mêmes conducteurs n’apprécient pas que, sous la nouvelle alliance, la puissance de justice n’est pas le Décalogue aboli mais l’esprit de Dieu qui transforme les chrétiens à l’image de Dieu. Paul dit en effet : “ Si vous êtes conduits par l’esprit, vous n’êtes point sous la loi. ” — Rom. 6:15 ; Gal. 5:18. Voyez aussi Éphésiens 2:15 ; II Corinthiens 3:5-18.
5. a) Pourquoi la révélation de la vérité suivie de la purification de l’erreur a-t-elle été une œuvre graduelle ? b) Comment peut-on le constater à propos du fruit de l’esprit ?
5 Il n’est donc pas étonnant que dans les premières années de notre mouvement actuel, soit avant 1914 et quelque temps après, ceux qui écoutèrent le message de vérité et délaissèrent la fausse religion de la Babylone de notre temps, comme l’ordonne Apocalypse 18:4, aient continué à être influencés dans une certaine mesure par l’enseignement qu’ils avaient accepté auparavant comme étant la vérité. Nous ne devons jamais oublier que la révélation de la vérité suivie de la purification des souillures babyloniennes, dans la doctrine comme dans la pratique, a été une œuvre graduelle (Prov. 4:18 ; És. 52:11). Dans ces années, on accordait beaucoup d’attention au développement des “ fruits et grâces de l’esprit ”, comme on disait alors. Avec Galates 5:22, 23 pour base, ce fut souvent là le thème favori de nombreux discours, présentés sous forme de conférences. On montrait invariablement que chaque individu devait cultiver en lui-même, conformément au “ développement du caractère ”, les diverses qualités énumérées par l’apôtre. Quelques-uns de ceux qui étaient dans la vérité soulignèrent avec une telle vigueur le développement du caractère et allèrent à de tels extrêmes qu’ils finirent par accorder bien trop d’importance à leur personne. On croyait que chaque petite expérience ou circonstance jouait un rôle dans le développement du caractère, à tel point que quelques-uns ne s’occupaient plus que de leur “ moi ”, sans, bien entendu, sortir de leur humilité. En d’autres termes, on pouvait dire que, trop mûrs, ils tombèrent de l’arbre.
6. Que faut-il bien comprendre ? Quel danger doit-on éviter ?
6 Nous n’avons nullement l’intention de tourner ce sujet en ridicule, car il occupe une place bien déterminée dans la Parole de Dieu. S’il est aisé de montrer le côté ridicule de ceux qui se prennent trop au sérieux, nous voulons avant tout souligner le besoin de comprendre notre position exacte par rapport à la question de porter du fruit. En ce qui concerne le danger de trop nous occuper de notre moi, l’épître aux Galates, chapitre 5, montre que c’est là notre plus grand ennemi interne. Voici ce que dit Paul : “ Si nous vivons par l’esprit, marchons aussi selon l’esprit. Ne devenons pas égocentriques, en nous provoquant les uns les autres, en nous portant envie mutuellement. ” — Gal. 5:25, 26, NW.
7. a) Comment devrions-nous nous voir nous-mêmes ? b) Comment Ésaïe décrit-il notre prospérité présente ?
7 Qu’est-ce qui permettra de nous faire une image exacte de nous-mêmes afin d’éviter ce danger ? Nous devons nous voir comme Jéhovah nous voit. Comment cela ? À notre époque il nous voit et traite avec nous principalement en tant que peuple rassemblé au sein de son organisation théocratique, Sion. De nombreuses prophéties parlent de ce peuple rassemblé et, dans une d’elles, Ésaïe établit un rapport avec l’esprit de Dieu et son fruit. Après avoir décrit un temps de stérilité, Ésaïe annonça que cet état de choses prévaudrait jusqu’à la restauration de l’organisation théocratique, en ces termes : “ Jusqu’à ce que l’esprit soit répandu d’en haut sur nous, et que le désert se change en verger, et que le verger soit considéré comme une forêt. Alors la droiture habitera dans le désert, et la justice aura sa demeure dans le verger. L’œuvre de la justice sera la paix, et le fruit de la justice le repos et la sécurité pour toujours. Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres, dans des asiles tranquilles. ” (És. 32:15-18). Quelle belle image de bénédictions et d’accroissement ! Quel fruit délicieux !
DIFFÉRENTES SORTES DE FRUIT
8. Tous les fruits sont-ils les mêmes ? Dans les Écritures, qu’implique le mot fruit ?
8 On nous demandera peut-être ici si le fruit auquel fait allusion cette prophétie est le même que celui que décrit Paul dans Galates 5:22, 23. Et que dire du fruit de la vigne mentionné dans la parabole de Jean chapitre 15, dans laquelle Jésus dit : “ Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié ” ? (Jean 15:8). Jésus voulait-il dire qu’il fallait manifester beaucoup d’amour, de joie, etc. ? Tous les fruits sont-ils les mêmes ? Évidemment non. Le mot fruit apparaît souvent dans les Écritures et s’applique à différentes choses, bonnes et mauvaises. Mais dans chaque cas le mot fruit implique un produit, un résultat, l’aboutissement ou l’issue d’une certaine conduite et les effets de certaines causes.
9, 10. Comment peut-on envisager le fruit du Royaume sous différents angles ? Avec quel appui biblique ?
9 Étant donné que nous vivons au temps où le royaume de Dieu a été établi dans les cieux et où une organisation royale a été instaurée sur la terre, au sein de laquelle a été rassemblé le peuple de Dieu, nous pouvons appeler à bon droit “ fruit du royaume ” le fruit que nous produisons avec l’aide de l’esprit de Dieu. Mais on peut envisager ce bon fruit sous différents angles. Comme Jésus le montra dans une de ses paraboles, le fruit que le grand Semeur diffuse est la Parole de vérité, le message du Royaume. Voici ce que déclara le Christ : “ Ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance. ” (Luc 8:15). Ainsi, puisque chaque variété de semence produit sa propre espèce et que nous sommes venus à la connaissance de la vérité par la prédication du message du Royaume, proclamé par un serviteur de Dieu, il s’ensuit que le fruit que nous devons porter consiste à rendre à notre tour témoignage à nos semblables et contribuer ainsi à multiplier les intérêts du Royaume. C’est là un angle, le principal d’ailleurs, car il gouverne l’application de la prophétie d’Ésaïe 32 et de la parabole de Jean 15 en ce qui concerne le fait de porter du fruit.
10 Mais ce n’est pas là le seul angle. L’apôtre, écrivant à ceux qui avaient été éclairés par la Parole de vérité, déclare : “ Marchez comme des enfants de lumière ! Car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. ” (Éph. 5:8, 9). Une sorte est ce qui devrait se manifester dans notre vie quotidienne par “ toute sorte de bonté ”. L’autre sorte est ce qui devrait se manifester par rapport à la proclamation de la vérité, par “ toute sorte ” de service dans le champ. En fait, les deux sortes marchent de pair, elles sont inséparables, comme nous le verrons plus loin. Mais ici nous accorderons une attention particulière à la sorte qui concerne notre vie quotidienne, notre personnalité et notre disposition. N’oublions pas d’envisager ces choses sous leur angle pratique : “ Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter. ” — Jacq. 1:22.
L’AMOUR — PRINCIPAL FRUIT DE L’ESPRIT
11. Quel est le principal fruit de l’esprit ? Quelle question est soulevée à ce propos ?
11 Parmi les neuf choses qui, selon Galates 5:22, 23, composent le fruit de l’esprit, l’amour figure en tête et cela à juste titre. Maintenant interrogeons-nous nous-mêmes d’une façon pratique. En ce qui me concerne, que dois-je entendre lorsqu’il est écrit que “ le fruit de l’esprit, c’est l’amour ” ? Cela veut-il dire que je dois m’imposer un exercice mental en me disant tous les matins au réveil : “ Il faut que je manifeste plus d’amour, il faut que j’aime davantage ” ? Si nous faisions cela, c’est-à-dire si nous cherchions à nous développer nous-mêmes, quel que soit le résultat obtenu en ce sens, ce serait le fruit de notre propre esprit. Mais l’apôtre parle ici de l’esprit de Dieu et non du nôtre. Comment expliquer alors son opération ?
12. Comment les Écritures montrent-elles que l’amour de Dieu nous affecte et opère en nous ?
12 Lorsque nous commençons à apprendre la vérité, c’est l’amour, la bienveillance et la bonté de Dieu qui nous attirent. Plus nous progressons dans la vérité, plus nous apprenons à apprécier l’amour désintéressé de Dieu jusqu’au point de répondre à son invitation que voici : “ Mon fils, donne-moi ton cœur. ” (Prov. 23:26). Cela signifie que par esprit de dévouement nous nous offrons nous-mêmes à Jéhovah pour faire sa volonté, devenant ainsi de vrais chrétiens. Il est évident qu’il ne s’agit pas ici d’un amour que nous aurions développé nous-mêmes, car Paul nous dit : “ L’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le saint esprit. ” — Rom. 5:5.
13. Comment cet amour affecte-t-il nos rapports avec nos frères ?
13 En même temps nous comprenons que nous avons été unis à d’autres qui ont suivi la même voie et fait les mêmes pas. Ils sont chrétiens comme nous et tous membres aujourd’hui de la société du Monde Nouveau. Nous établissons naturellement et logiquement des relations avec ces frères et ces sœurs, tout comme un fruit est un produit naturel et non une chose forcée ou fabriquée. À ce propos, voici ce que Jean écrivit : “ Et cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu (les premiers), mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime expiatoire pour nos péchés... (et) si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer les uns les autres ” de la même manière affectueuse, bienveillante et désintéressée (I Jean 4:10, 11). Nous devons nous aimer les uns les autres. Lorsque nous devenons de véritables chrétiens au cœur rempli de l’amour de Dieu et à l’esprit éclairé par la connaissance de la vérité et par l’espérance du Royaume, il est inévitable que toute notre vie en soit transformée.
14. Comment les Écritures soulignent-elles la responsabilité individuelle en ce qui concerne le fruit de l’esprit ?
14 Doit-on en conclure que porter le fruit de l’esprit est une chose simple et facile ? Non. S’il ne s’agit pas ici de se cultiver soi-même, cela ne veut pas dire que nous n’avons rien d’autre à faire que d’attendre et de nous remettre. entre les mains de Jéhovah, sans tenter aucun effort. Comme nous l’avons déjà mentionné, nous aimerions savoir ce qui en est et quel est notre rôle. Dans la parabole du vrai cep, Jésus déclara : “ Mon Père est le vigneron. ” (Jean 15:1). Jéhovah est celui qui fait croître le fruit du royaume ; à lui en appartient tout le mérite. Cependant, sous sa conduite, nous nous adonnons à un certain travail de culture. Comme le dit l’apôtre Paul, nous plantons, arrosons, arrachons de mauvaises herbes, sans jamais oublier que c’est Dieu qui fait croître. Mais, poursuit Paul, bien que nous ne soyons rien, “ que chacun prenne garde ” à la manière dont il assume ses responsabilités, car “ l’œuvre de chacun sera manifestée, car le jour (le jour de jugement actuel) la fera connaître ”. — I Cor. 3:6, 7, 10, 13.
15. Quelle est notre responsabilité individuelle ? Comment peut-on s’en acquitter ?
15 Quel est exactement notre rôle lorsqu’il s’agit de cultiver le fruit de l’esprit en ce qui concerne l’amour ? Il n’est pas difficile de répondre à cette question. À mesure que grandit notre appréciation du véritable amour, manifestée en Jéhovah, la source même de l’amour, et à mesure que nous resserrons les liens qui nous unissent à lui, nous éprouvons le désir ardent d’exprimer la même qualité. C’est là une des caractéristiques de l’amour. Il veut se manifester, être actif. Il est désintéressé ; aussi désirons-nous voir les autres partager avec nous les mêmes bonnes choses. De quelle autre manière voulez-vous que l’amour produise tout son fruit si ce n’est lorsque nous nous associons aussi pleinement que possible à ce corps de personnes dévouées que Jéhovah a rassemblées et qui forment la société du Monde Nouveau ? De quelle autre manière voulez-vous que nous soyons “ les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ” marchant dans l’amour, si ce n’est en participant activement à toutes les réunions de notre groupe et à toutes les formes du service dans le champ ? En suivant cette voie, nous avons d’innombrables occasions de pratiquer la vertu d’amour ainsi que la bonté et la miséricorde. En ce domaine il n’y a aucune limite, car, dit Paul, “ contre de telles choses, il n’y a aucune loi ” pour imposer des restrictions. — Éph. 5:1, 2 ; Gal. 5:23, NW.
16. Quelles sont nos obligations en tant que membres de la société du Monde Nouveau ?
16 Notez bien que c’est là une chose toute différente que d’assister simplement aux réunions pour obtenir une bénédiction et d’absorber en silence toutes les bonnes choses qui y sont présentées, ou de s’engager dans le service par routine, poussé par le sens de notre devoir. Il est vrai que les arbres absorbent toutes les bonnes choses qu’ils peuvent retirer du soleil, de l’air et du sol. Mais pourquoi ? Afin de pouvoir porter du fruit pour le profit et le réconfort d’autrui. Cela s’applique aussi au fruit que nous portons dans notre vie quotidienne et notre disposition ainsi qu’au fruit de notre prédication du Royaume. Notre personnalité devrait plaire et être appréciée des frères ainsi que des honnêtes gens de ce monde, à cause de ces bonnes qualités. Votre personnalité plaît-elle à cause de cela ?
17. Que faut-il entendre par “ vivre par l’esprit ” et “ marcher par l’esprit ” ?
17 Pour confirmer l’idée que le meilleur moyen de produire le fruit de l’esprit, c’est de nous associer aussi pleinement que possible avec le peuple rassemblé de Dieu, considérons de nouveau le verset suivant, déjà cité : “ Si nous vivons par l’esprit, marchons aussi selon l’esprit. ” (Gal. 5:25). C’est là le secret de la part que nous devons accomplir pour cultiver et produire ce fruit désirable. L’apôtre ne parle pas du développement de soi-même par une série d’exercices mentaux. Il s’agit ici de vivre par l’esprit et de marcher selon l’esprit. Cela signifie que nous devons nous considérer comme un peuple rassemblé à Sion où Jéhovah a répandu son esprit sur sa classe de serviteurs et où il a mis ses paroles dans notre bouche, car il est notre Instructeur, celui qui nous instruit non pas individuellement mais en tant que peuple et nous montre comment vivre par l’esprit, son esprit. Puis, lorsque nous nous sommes engagés sur la bonne voie, nous devons, sous sa direction théocratique, y marcher en faisant des progrès constants. Ne craignons pas, le fruit de l’esprit sera produit pour la gloire de Jéhovah, pour la joie de nos semblables et pour notre propre salut qui signifie la vie dans le monde nouveau. — És. 54:13 ; 59:21.
18. Comment l’organisation nous aide-t-elle sous ce rapport ?
18 L’organisation de Jéhovah pourvoit à beaucoup d’aides pour nous montrer comment marcher et faire de bons progrès. La Tour de Garde, l’Informateur et aussi les réunions où sont traités les vérités et les conseils contenus dans ces publications, nous aident par leurs encouragements et leurs réprimandes à avoir une vision claire, à observer une bonne conduite et à faire un bon service. Dans les temps difficiles que nous traversons, nous nous heurtons souvent à des problèmes et nous ne savons quelle ligne de conduite adopter. Nous avons également sous ce rapport un grand intérêt à rester fermement attaché à l’organisation, car elle possède, comme au temps des apôtres, des serviteurs mûrs et dignes de confiance dont la conduite et la disposition sont un bon exemple et qui sont là dans le dessein de nous aider, même si leurs conseils ne sont pas toujours ceux que nous espérions. Voici ce que Paul écrivit aux Philippiens : “ Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas. Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous. ” — Phil. 3:16, 17.
19. En devenant chrétien, est-il possible et nécessaire de changer de personnalité ?
19 Nous voulons encore dire un mot à propos du changement de disposition ou de personnalité. Chacun de nous devrait bien comprendre cette question. Personne ne peut se dire ce qui suit : “ Je ne crois pas que ma conduite ou personnalité ait été très mauvaise avant que je vienne à la vérité. Je ne vois pas la nécessité d’y apporter un changement quelconque. Après tout, nous devons être naturels, n’est-ce pas ? ” Admettons que votre conduite ou personnalité soit tout aussi séduisante que celle de ce jeune homme riche, très bien élevé, que Jésus aima et qui gardait sincèrement tous les commandements depuis sa jeunesse. Il voulut savoir ce qui lui manquait. Eh bien, il lui manquait l’essence même du fruit de l’esprit, un amour désintéressé (Marc 10:17-22). Soyons donc honnêtes avec nous-mêmes et humilions-nous devant Jéhovah. Chacun de nous devrait se placer à côté de ses frères éphésiens auxquels l’apôtre Paul écrivit : “ (Dépouillez-vous) du vieil homme (de notre moi) qui se corrompt par les convoitises trompeuses, (mais soyez) renouvelés dans l’esprit de votre intelligence, et (revêtez) l’homme nouveau, créé (et non développé par soi-même) selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité. ” — Éph. 4:22-24.
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Comment marcher honnêtementLa Tour de Garde 1955 | 1er avril
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Comment marcher honnêtement
“ Marchons honnêtement. ” — Rom. 13:13.
1. Où trouvons-nous la source et le canal du fruit de l’esprit ? Comment pouvons-nous manifester alors notre appréciation ?
CE QUE NOUS venons d’expliquer concernant le fruit de l’esprit en général et l’amour en particulier s’applique aussi à toutes les autres choses mentionnées. Dans chaque cas, on voit que ces autres qualités sont, dans leur perfection, inhérentes à Jéhovah. On les voit aussi dans son Fils bien-aimé, Jésus-Christ. Et comme nous voyons, grâce à une exacte connaissance de la vérité, quelle merveilleuse manifestation de ces qualités Jéhovah a donnée dans tous ses rapports avec ses créatures, nous nous mettons à les admirer et dans chaque cas nous voulons devenir “ les imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés ”, et marcher selon ces qualités, les manifestant également dans nos rapports avec autrui. Voici ce que Paul déclara dans la conclusion de son épître aux Galates : “ Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi. ” — Éph. 5:1, 2 ; Gal. 6:10.
2. Pourquoi la qualité qu’est l’amour ouvre-t-elle la liste donnée dans Galates 5:22, 23 ?
2 Voyons rapidement ces autres qualités qui, toutes, composent le fruit de l’esprit. Il ne fait aucun doute cependant que la plus grande de toutes, c’est l’amour. Elle est la source principale, sans laquelle les autres qualités ne peuvent véritablement exister ou opérer. Nous allons considérer ces dernières dans l’ordre établi par l’apôtre, bien qu’elles ne paraissent pas suivre un ordre particulier, car elles sont mentionnées à maintes reprises dans un ordre différent dans les Écritures grecques. — I Cor. 13:1-3, 13, Sy.
LA JOIE
3. Quelle autorité ou raison est invoquée à propos de l’étroite relation entre la joie et l’organisation de Dieu ?
3 La joie est mentionnée après l’amour. Où peut-on trouver aujourd’hui la joie et la meilleure occasion de porter ce fruit ? Il n’y a qu’une seule réponse : dans l’organisation de Jéhovah. La prophétie de Sophonie n’invite-t-elle pas Sion à se réjouir et à triompher de tout son cœur et ne dit-elle pas que Jéhovah “ se réjouira avec joie à ton sujet : il se reposera dans son amour, il s’égayera en toi avec chant de triomphe ” ? (Soph. 3:14, 17, Da.) Citons à l’appui la joie et le bonheur qu’ont éprouvés des milliers de nos lecteurs durant les huit jours du grand congrès international tenu en 1953 au Yankee Stadium. Pendant huit jours, ce fut là le meilleur endroit de la terre pour connaître la joie, et cela est aussi vrai de toutes les assemblées spéciales du peuple de Jéhovah.
4, 5. Quelle joie fut réservée à Jésus ? Comment pouvons-nous la partager ?
4 Nous savons aussi que Jésus-Christ est entré dans la joie qui lui était réservée en devenant l’instrument choisi, le Roi, pour exécuter pleinement le glorieux dessein de son Père céleste et réhabiliter le nom divin. Tous les vrais disciples du Seigneur sont invités à prendre part à cette œuvre joyeuse. C’est pourquoi “ le dessein bienveillant ” de Dieu est de réunir toutes choses en Christ et dans l’organisation placée sous sa conduite “ afin que nous servions à la louange de sa gloire ”. Soyons donc fidèles dans le service en faisant fructifier les intérêts du Royaume qui nous ont été confiés afin d’avoir la joie de pouvoir entendre et répondre à cette invitation : “ Entre dans la joie de ton maître. ” Peut-on trouver une joie plus grande que celle que l’on éprouve en cherchant, trouvant et nourrissant les autres brebis du Seigneur ? — Héb. 12:2 ; Éph. 1:9-12 ; Mat. 25:21.
5 Sur le plan personnel, n’avez-vous jamais été désemparé par un problème qui vous a fait paraître la vie bien triste ? N’êtes-vous pas alors allé à une réunion pour retrouver la compagnie de vos frères qui croient les mêmes vérités et font le même service que vous, ou bien n’avez-vous pas jeté un coup d’œil sur La Tour de Garde qui venait d’arriver ? Vous savez quel en a été l’effet. C’est comme si un poids avait été enlevé de votre cœur. Cela vous a fait oublier vos soucis (ce qui est merveilleux) et vous a peut-être donné un nouveau point de vue sur la façon de résoudre votre problème. En d’autres termes, comme on l’a déjà dit, vous avez profité des dispositions prises par l’intermédiaire de l’organisation, et de nouveau l’esprit de Jéhovah a opéré sur votre esprit et votre cœur avec son fruit de joie.
LA PAIX
6. Comment les Écritures soulignent-elles l’importance de la paix ?
6 Puis vient la paix. Que peut-on dire de la paix ? Beaucoup de choses évidemment, mais si nous citions l’exemple du chasseur allant à la recherche du gibier puis le poursuivant, ce ne semblerait pas être une image de paix, n’est-ce pas ? Cependant voici ce que David écrivit au Psaume 34:15 34:14, NW : “ Recherche et poursuis la paix. ” Cela signifie-t-il que la paix est un oiseau insaisissable comme “ la colombe de paix ” ? Non. C’est l’importance de la paix qui est la chose soulignée. Premièrement nous devons avoir des rapports paisibles avec Dieu, par Jésus-Christ, et avec sa famille : son peuple dévoué. Puis nous devons voir la nécessité de poursuivre et de maintenir cette paix, priant et travaillant pour elle, comme David le dit dans un autre Psaume : “ Demandez la paix de Jérusalem. Que ceux qui t’aiment jouissent du repos ! À cause de mes frères et de mes amis, je désire la paix dans ton sein ; à cause de la maison de l’Éternel, notre Dieu (le centre de la pure adoration), je fais des vœux pour ton bonheur. ” (Ps. 122:6, 8, 9). Cela peut signifier un sacrifice de votre part, peut-être s’agit-il de certaines de vos relations qui, à vos yeux, sont parfaitement légitimes, mais vous savez qu’elles provoqueront un malaise parmi vos frères et seront une occasion de bavardage pour ceux qui ne sont pas dans la vérité. Il est toujours bien de placer les intérêts de la communauté de Dieu au-dessus des vôtres.
7. Qu’implique cela ? Comment Jésus accomplit-il aujourd’hui sa promesse contenue dans Jean 14:27 ?
7 Généralement les gens recherchent la paix en essayant de créer des conditions qui sont littéralement des conditions de paix. Pour qu’ils goûtent à cette paix, il leur faut un certain entourage et, le plus souvent, il s’agit là d’une chose sentimentale. C’est le seul moyen dont dispose le monde pour pourvoir à ce trésor précieux. Mais dans la chambre haute, Jésus dit à ses disciples : “ Je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. ” (Jean 14:27). En ces jours de sa seconde présence avec ses disciples, il est en train d’accomplir cette promesse en nous délivrant de la puissance de ce monde divisé et en nous transportant dans son propre pays, son domaine théocratique où, comme Roi, il règne selon la justice dans la capitale céleste, la nouvelle Jérusalem. Par l’esprit tout-puissant de Dieu, il dirige de là son peuple dans la grande œuvre de justice qui a pour effet de donner “ le repos et la sécurité ” à tous ceux qui y prennent part. Sous la conduite de cet esprit de paix qui contrôle et protège les facultés de notre cœur et de notre esprit, nous demeurons vraiment “ dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres, dans des asiles tranquilles ”. Quel glorieux fruit de l’esprit ! — És. 32:1, 17, 18 ; Phil. 4:7 ; Col. 1:13 ; 3:15. Voyez aussi La Tour de Garde du 15 janvier 1954, p. 25, 26, § 3-6.
LA PATIENCE
8, 9. Quels exemples de patience sont cités ? En quel sens devraient-ils nous influencer ?
8 Voyons maintenant la qualité qu’est la patience. C’est là encore une grande qualité qui se manifeste dans les rapports de Dieu avec ses créatures car il “ a supporté avec une grande patience des vases de colère formés pour la perdition, et... il a voulu faire connaître la richesse de sa gloire envers des vases de miséricorde ”. Paul cite aussi son propre cas pour donner un exemple remarquable de la patience ou longanimité que le Christ manifesta à son égard, en dépit de sa conduite passée. Cela devait encourager ceux qui croiraient au Seigneur (Rom. 9:22-24 ; I Tim. 1:16). Devant de tels exemples, nous devrions comprendre qu’il nous faut aussi manifester cette qualité. Cela ne veut pas dire que nous devrions supporter indéfiniment le mal de la part d’un individu ou dans l’assemblée, mais chaque fois qu’on demande sincèrement miséricorde et chaque fois que l’ignorance entre en ligne de compte, comme c’est le cas pour ceux qui ne sont pas dans la vérité, nous devrions manifester cette qualité divine.
9 L’impatience est le défaut qui s’oppose à la patience. Perdez-vous rapidement patience avec vos frères, étant toujours prompt à les reprendre dans un esprit d’irritation, par impatience ? Ce n’est pas là le fruit de l’esprit de Dieu. Cela ne veut pas dire qu’une parole tranchante n’est jamais nécessaire. Mais s’il s’agit de donner libre cours à ses sentiments, il vaut mieux attendre un peu plus longtemps.
LA BIENVEILLANCE
10. Qu’est-ce que la bienveillance ?
10 Comment définirons-nous la qualité qu’est la bienveillance (Synodale) ? C’est la disposition qui porte quelqu’un à vouloir du bien, à donner du bonheur, à se montrer aimable et serviable. C’est une expression spontanée de l’amour et les Écritures la rattachent souvent étroitement à l’amour. En ce qui nous concerne, la bienveillance divine à notre égard est toujours imméritée. — Gen. 20:13 ; I Cor. 13:4 ; Héb. 4:16, NW.
11, 12. a) Que nous enseigne la manifestation de la bienveillance divine ? b) Que déclara Jean au sujet de Jésus ?
11 La bienveillance prend sa source en Jéhovah, le Très-Haut. Quand Jésus parla de ce sujet, il montra qu’on ne devrait pas seulement se montrer bienveillant envers ceux qui nous rendent la pareille. “ Au contraire ”, déclara Jésus, “ continuez à aimer vos ennemis, à faire du bien et à prêter sans intérêt, sans rien espérer en retour, et votre récompense sera grande parce que vous serez fils du Très-Haut, car il est bienveillant pour les ingrats et les méchants. Ne vous lassez pas d’être miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. ” (Luc 6:35, 36 ; Mat. 5:43-48, NW). Que cette leçon pénètre profondément en nous, surtout quand nous portons le message du Royaume à nos semblables, car nous avons alors l’occasion de manifester ce fruit. Quand nous nous heurtons à l’indifférence et à l’opposition, nous sommes peut-être tentés de rendre la pareille, mais ce fruit de l’esprit nous empêchera de le faire.
12 Nous apprenons ensuite que Jésus a été spécialement choisi pour expliquer pleinement la bienveillance divine et en donner un exemple. Voici ce qu’écrivit l’apôtre Jean : “ Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. ” “ Le Fils unique, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître. ” — Jean 1:14, 18.
13. Qui nous montrera comment porter ce fruit de l’esprit ?
13 Jésus-Christ est le seul qui connaît pleinement le Père et qui est disposé à le révéler à ceux qui l’acceptent et qui croient en son nom. Ceux-ci trouvent une grande consolation en entrant, comme disciples, dans le service du Maître qui a déclaré : “ Mon joug est doux, et mon fardeau léger. ” Nous avons donc toute raison de répondre à l’appel suivant de l’apôtre : “ Soyons bienveillants les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant réciproquement, comme Dieu vous a pardonné par le Christ. ” — Mat. 11:27-30 ; Éph. 4:32 ; Jean 1:12, NW.
LA BONTÉ
14, 15. Quel est l’auteur de la bonté ? Par quelle révélation fut favorisé Moïse ?
14 Pour savoir ce qu’est la bonté et comment porter ce fruit, nous devons nous tourner vers le grand Auteur de la bonté. Ce n’est pas Jésus, comme le montrent ses paroles adressées à quelqu’un qui lui avait donné le titre de “ Bon maître ”. Cela ne veut pas dire que Jésus ne donna pas un exemple parfait de la bonté, sinon il n’aurait pas invité cet homme à le suivre. — Marc 10:17, 18, 21.
15 Nous commencerons à bien comprendre ce qu’est la bonté, ainsi qu’elle se manifeste en Jéhovah, en considérant la révélation merveilleuse et intime qu’il donna de lui-même à Moïse. Vous vous souvenez que Moïse avait des rapports étroits avec Jéhovah, peut-être plus étroits que ceux que connut aucun autre homme sur la terre, sauf Jésus-Christ, car la Bible dit : “ Jéhovah parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. ” Un jour Moïse demanda à Jéhovah de lui faire voir sa gloire. Dieu répondit : “ Je ferai passer devant toi toute ma bonté, et je prononcerai devant toi le nom de Jéhovah. ” Toute la bonté de Jéhovah est contenue dans la grandiose proclamation de son nom qui suivit peu après, en ces termes : “ (Jéhovah, Jéhovah), Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu’à mille générations, qui pardonne l’iniquité, la rébellion et le péché. ” — Ex. 33:11, 18, 19, Cr 1905 ; 34:6, 7.
16. Qu’enseigna Jacques à propos de la bonté ? Quel est notre devoir ?
16 Dans son épître, Jacques indique la même source de toute bonté en disant : “ Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières... Il nous a engendrés selon sa volonté, par la parole de vérité, afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. ” Cela montre également comment nous entrons en étroite relation avec Jéhovah ; d’où il suit que les “ prémices ” doivent porter, tout comme leurs compagnons de bonne volonté, le même fruit qui se manifeste en celui qui les a engendrés, et confirmer ainsi l’exactitude de ce principe : “ Celui qui fait le bien est de Dieu. ” — Jacq. 1:17, 18 ; III Jean 11 ; voyez aussi I Pierre 3:8-11.
LA FOI
17. En quel sens la foi est-elle un fondement principal ?
17 Le fait que la foi occupe la septième place dans la liste de l’épître aux Galates (5:22, 23, NW) semble indiquer que l’apôtre n’a pas choisi un ordre particulier, car la foi est un des principaux fondements chrétiens (Héb. 11:6 ; II Pi. 1:5). Nous devons croire profondément en Jéhovah et aux choses auxquelles Dieu lui-même a confiance, c’est-à-dire en son Fils, sa Parole, son dessein et son organisation royale, Sion.
18, 19. Comme partie du fruit de l’esprit, quelles œuvres réclame la foi ?
18 Plutôt que d’entamer ici une étude de la foi, nous voulons souligner non seulement le besoin d’avoir la foi en nous-mêmes, mais aussi celui d’apprendre à la porter et à la communiquer à nos semblables, comme une partie du fruit de l’esprit. Autrement dit il nous faut avoir une foi vivante, active, ainsi que le dit Jacques : “ Si elle n’a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. ” (Jacq. 2:17). L’apôtre Paul indique quelles sont les œuvres par lesquelles nos semblables peuvent bénéficier de notre foi. Par des questions, il démontre en effet que la prédication du message de vérité est notre œuvre la plus importante afin que d’autres puissent entendre parler de Jéhovah, croire en lui et l’invoquer, ce qui signifie le salut pour eux comme pour nous. — Rom. 10:9-15.
19 Nous devons donc être prêts en tout temps à parler et à agir en harmonie avec notre foi. Croyons-nous fermement au royaume de Jéhovah et à son message ? Alors, dit Paul : “ Prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non. ” (II Tim. 4:2). Croyons-nous fermement à l’organisation de Jéhovah ? Donnons-lui alors un appui ferme et loyal. Votre assistance régulière aux réunions du groupe est un témoignage de votre foi et encourage les autres à suivre votre exemple. Nous connaissons des frères très anciens dans la vérité et très avancés en âge. Leur faiblesse physique les empêche de faire un grand travail de prédication et parfois leur surdité leur fait perdre une bonne partie de ce qui est dit aux réunions. Pourtant ces frères y assistent aussi régulièrement que possible. Ils aiment la compagnie du peuple de Dieu. Ils manifestent ainsi la solidité de leur foi et de leur dévouement. Leur présence encourage les nouveaux intéressés et les dispose favorablement envers l’organisation qui inspire à ses membres une confiance qui dure toute la vie. Puisse Jéhovah bénir ces âmes fermes dans leur foi et leur dévouement durant toute leur carrière terrestre.
LA DOUCEUR
20. La douceur et ses qualités sœurs se voient-elles en Jéhovah ?
20 Voyons maintenant la qualité qu’est la douceur. Elle est étroitement rattachée à l’humilité. Ayant présentes à l’esprit l’autorité suprême, la volonté souveraine et la position exaltée de Jéhovah, on se demandera peut-être si cette qualité est inhérente à Dieu. Mais voyez ce que Jéhovah dit lui-même sous ce rapport : “ Car ainsi parle le Très-Haut — qui trône à jamais et dont le nom est saint : — J’habite un lieu haut et saint, mais aussi avec le contrit et l’humble d’esprit, — pour ranimer l’esprit des humbles — et pour ranimer le cœur des contrits. ” Quelle bonté imméritée de la part de Jéhovah de descendre à notre niveau ! — És. 57:15, Li.
21. Pourquoi cet aspect du fruit de l’esprit est-il si agréable et si désirable ?
21 Il est très réconfortant de goûter à cet autre aspect du fruit de l’esprit. Après tout, n’est-ce pas sa douceur, plutôt que sa richesse en vitamines, qui nous fait aimer un fruit ? C’est si agréable ! Vos frères et sœurs trouvent-ils votre société agréable, sans jamais craindre de votre part une tendance à la rudesse et à l’antipathie, comme si vous étiez supérieurs à eux ? Il est surtout conseillé de faire preuve de douceur et d’humilité en rendant témoignage à vos semblables, surtout à ceux qui ont l’esprit abattu. Vous souvenez-vous des paroles de Jésus à ce sujet ? Les voici : “ Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. ” — Mat. 11:28, 29.
22. Pourquoi ceux qui occupent des positions comportant des responsabilités doivent-ils faire preuve de douceur ?
22 Ceux qui occupent des positions comportant des responsabilités doivent aussi faire preuve de douceur, car voici ce que Paul écrivit aux Galates : “ Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté. ” — Gal. 6:1. Voyez aussi II Timothée 2:25.
LA MAÎTRISE DE SOI
23. À quoi la maîtrise de soi est-elle étroitement liée ? Pourquoi nous faut-il être vigilants ?
23 Nous allons considérer maintenant la maîtrise de soi (NW). Cette qualité est le contraire de l’esprit qui règne actuellement en ce monde déchiré par la violence, la colère et le dérèglement (II Tim. 3:3). La maîtrise de soi n’est pas mentionnée dans les Écritures aussi souvent que les autres qualités, mais il suffit de se rappeler qu’elle est étroitement liée à la discipline ou châtiment pour constater qu’elle trouve un bon fondement dans la Bible. Notre imperfection nous pousse parfois d’un extrême à l’autre : ou bien nous nous livrons à l’obstination, ou bien nous tombons dans le relâchement. Rappelez-vous qu’un arbre fruitier qu’on ne surveille pas cesse rapidement de produire un fruit de qualité ; il dégénère et devient la proie facile de la maladie et de la vermine. C’est pourquoi nous devons être vigilants en tous temps, non seulement en ce qui concerne les intérêts du Royaume mais aussi en ce qui concerne les dangers qui nous menacent. Nous sommes engagés dans une course, comme le dit Paul : “ Tout athlète se maîtrise en toute chose. ” Et il poursuit : “ Je traite durement mon corps et le traîne en esclavage, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même disqualifié. ” — I Cor. 9:25, 27, NW.
24. Quel autre aspect de la discipline produit un bon fruit ?
24 Plus loin dans la même épître, Paul, après avoir attiré l’attention sur les tristes conséquences qu’entraîne l’absence de maîtrise de soi et sur le besoin de nous sonder nous-mêmes, mentionne un autre aspect de la discipline ou châtiment : celle qui est administrée par Jéhovah. Il dit : “ Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur. ” Chaque fils légitime reçoit un tel châtiment, comme Paul l’indique dans son épître aux Hébreux : “ Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. ” — I Cor. 11:31, 32 ; Héb. 12:11.
25. En quels termes Paul nous exhorte-t-il dans Colossiens 3:12-14 ?
25 Avant de conclure notre étude, rappelons ce que Paul écrivit aux Colossiens. Il n’emploie pas ici l’exemple du fruit, mais celui du vêtement, qui identifie. Mais la même idée ressort encore. Nous n’avons pas à concevoir nous-mêmes le modèle des différents vêtements, puis à couper toutes les pièces. C’est Dieu qui pourvoit au vêtement, conçu selon son propre modèle, et c’est à nous de le revêtir. Voici ce qu’écrivit Paul : “ Ayez donc, comme les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, des entrailles de miséricorde. Revêtez-vous de bonté, d’humilité, de douceur, de patience, vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant réciproquement, si l’un de vous a quelque sujet de plainte contre l’autre : comme le Seigneur vous a pardonné, vous aussi, pardonnez de même. Mais, par-dessus tout, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection ”, celui qui nous maintient unis en tant que peuple rassemblé de Jéhovah. — Col. 3:12-14, Sy.
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