dans l’erreur, mais au lieu d’être bien accueilli par ces derniers, il fut persécuté. La guérison ne s’opérait qu’après rejet des erreurs, acceptation de la Parole divine, restauration de la pure adoration. Malgré toutes ses chutes, la nation prétendait servir fidèlement Jéhovah. Malgré leur idolâtrie, les Juifs se disaient fidèles à Dieu. Enfoncés dans les traditions annulant la Bible, ils se déclaraient soumis à Jéhovah, et quand ils persécutaient et faisaient périr les vrais témoins de Dieu, ils affirmaient que ces mesures avaient pour but la sauvegarde du culte de Jéhovah. Jésus a dit au sujet des fidèles témoins de Jéhovah : “ Quiconque vous fera mourir croira rendre un culte à Dieu. ” — Jean 16:2.

14. Que voyons-​nous se produire aujourd’hui ?

¹⁴ Imaginez-​vous ce peuple prosterné devant les idoles et prétendant servir Jéhovah ? Imaginez-​vous ces gens alimentant leur esprit de doctrines païennes tout en affirmant se nourrir des vérités de Jéhovah ? Concevez-​vous qu’on puisse se dire serviteur de Jéhovah tout en persécutant ses témoins ? Concevez-​vous un tel illogisme ? En fait, cet effort d’imagination n’est pas nécessaire. Vous pouvez voir ces choses de vos propres yeux. Les événements survenus à Israël étaient prophétiques. Ils figuraient notre époque, annonçant les événements devant se produire en notre temps. Les conducteurs religieux infidèles d’Israël étaient les types prophétiques des conducteurs religieux de la chrétienté apostate actuelle. La majorité des pratiquants de la religion suit ses chefs religieux et, à leur exemple, elle est tombée dans l’erreur. Tous persécutent la fidèle minorité des témoins de Jéhovah qui reste attachée à la pure adoration, qui offre une nourriture spirituelle pure, qui fait entendre l’avertissement divin.

Comment éviter à notre époque la rechute dans le péché

1. Pourquoi ne pourra-​t-​on nous accuser d’être prévenus et de déformer les faits ?

POUR éviter de retomber dans le péché il faut fuir les apostats. Et pour les fuir il faut savoir les identifier. Au fait, qu’ils s’identifient eux-​mêmes. On ne pourra alors nous accuser d’être prévenus ou de déformer les faits quand nous dépeignons la condition spirituelle des religions orthodoxes de la chrétienté. Donnons la parole aux conducteurs religieux de ces systèmes, qu’ils s’expriment sur ce sujet et mesurent eux-​mêmes la valeur spirituelle des institutions qu’ils représentent. Que le jugement se fonde sur ces paroles du Christ : “ Je te juge sur tes paroles, méchant serviteur. ” Laissons-​nous guider par cette règle de Jésus : “ Car par tes paroles tu seras justifié, et par tes paroles tu seras condamné. ” Les paroles de leur bouche les justifieront-​elles comme des hommes représentés par les fidèles minorités d’Israël ou bien les condamneront-​elles comme constituant le parallèle des majorités apostates de la nation typique ? Quel rôle les religions orthodoxes de la chrétienté jouent-​elles dans l’accomplissement actuel des drames prophétiques d’Israël ? — Luc 19:22 ; Mat. 12:37.

2, 3. Qu’ont dit deux hommes d’Église au sujet de la nourriture spirituelle de la chrétienté ? Des conditions semblables ont-​elles existé jadis ?

² Pourvoient-​elles à la nourriture spirituelle solide ? Voici ce qu’a déclaré le docteur Pettingill : “ L’enseignement religieux actuellement dispensé est une malédiction et non une bénédiction. La plus grande partie n’est que fausse religion et méconnaît les préceptes du Christ⁠^a. ” L’évêque Pardue fit entendre cette plainte : “ La mauvaise maladie de nos dénominations américaines orthodoxes provient des acides corrosifs de l’incrédulité, lesquels ont entamé nos convictions au point de faire d’une bonne partie de notre religion une affaire de tradition et de coutume. D’autre part, la haute critique destructive de la Bible s’est généralisée à ce point que beaucoup d’entre nous, ministres modernes, savons à peine ce que nous croyons. Par ailleurs, nous sommes devenus des adorateurs si zélés des cultes et des clichés intellectuels que nous n’osons plus croire aux puissances surnaturelles⁠^b. ”

³ Au temps d’Ésaïe les défenseurs de la tradition furent dénoncés pour avoir édulcoré la vérité divine symbolisée par le vin. Ils s’approchaient de Jéhovah en paroles et l’honoraient des lèvres, mais “ (leur) cœur reste éloigné de moi, et (...) (leur) religion envers moi n’est que commandements humains, leçons apprises ”. À l’époque de l’apôtre Paul, ces hommes altéraient la parole divine, préconisant les cultes intellectuels, aussi l’apôtre leur rappela-​t-​il cet avertissement de Jéhovah : “ Je détruirai la sagesse des sages, et j’anéantirai l’intelligence des intelligents. ” Paul demanda : “ Dieu n’a-​t-​il pas convaincu de folie la sagesse du monde ? ” Les hommes d’Église de notre époque affaiblissent la Parole de Dieu en y mêlant la sagesse du siècle et redoutent à ce point les intellectuels de ce monde qu’ils n’osent défendre la position de la Bible au sujet des puissances surnaturelles. Il est indéniable que “ la crainte des hommes tend un piège, mais celui qui se confie en l’Éternel est protégé ”. — És. 29:13, Jé ; II Cor. 4:2 ; I Cor. 1:19, 20 ; Prov. 29:25 ; És. 1:22.

4. Quel aveu fit un ministre ? Comment cela peut-​il se produire ?

⁴ Après trente-cinq ans d’activité dans un temple, un ministre de marque a fait cette déclaration : “ Mon Église est sur une pente glissante et mes paroissiens ne font rien pour l’arrêter. Connaissez-​vous le point faible de mon Église ? Mes gens ont de l’affection pour moi, mais ils n’aiment pas Dieu⁠^c. ” Nous ferons remarquer que si le ministre reflète la vraie lumière de Jéhovah, il inspirera l’amour pour Dieu, mais s’il reflète la sagesse humaine, il en résultera la glorification de la créature. Jésus mit les pharisiens en garde contre l’élévation de sa propre personne : “ Ce qui est élevé parmi les hommes est une abomination devant Dieu. ” Paul mit également en garde contre ceux “ qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur ”. — Luc 16:15 ; Rom. 1:25.

5. Comment la formation orthodoxe pour le ministère est-​elle un échec à notre époque ? Quel parallèle existait au temps de Jésus ?

⁵ Pourquoi tant de ministres modernes ne réussissent-​ils pas à donner cette nourriture spirituelle qui inspire l’amour pour Jéhovah ? Un article du Christian Century imputa cet échec à leur formation. Il disait ceci : “ Pourquoi voit-​on si souvent des hommes qui sont entrés dans une faculté de théologie avec toute l’assurance de leur conviction en sortir attiédis et même refroidis ? Dans certaines grandes facultés, où les études sont encore plus poussées, une proportion assez élevée d’étudiants (plus d’un quart, m’a-​t-​on dit) n’entre jamais dans le ministère. S’agit-​il uniquement de l’élimination des incapables, de ceux qui ne peuvent répondre aux exigences intellectuelles ? Ou bien un nombre élevé représente-​t-​il un échec spirituel de la part de la faculté ? (...) Je suis ému de voir ce que les facultés ont fait de tant d’entre eux⁠^d. ” Beaucoup disent que les témoins de Jéhovah devraient passer par les facultés de théologie pour y acquérir la capacité d’exercer en tant que ministres. Mais pourquoi iraient-​ils exposer leur zèle ardent pour Jéhovah aux douches glacées de ces écoles ? Même la tiédeur est, pour Jésus, une raison d’exclusion du ministère : “ Je connais tes œuvres. Je sais que tu n’es ni froid ni bouillant. Puisses-​tu être froid ou bouillant ! Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. ” Jésus-Christ, pas plus que ses apôtres et disciples, n’ont passé par les écoles religieuses de leur temps, et ils eurent du succès ; les scribes, les pharisiens et les sadducéens, pourtant pourvus d’une solide instruction religieuse, échouèrent lamentablement en tant que ministres. — Apoc. 3:15, 16.

6. Quels aveux furent faits à propos du retour aux choses de ce monde et de la maladie spirituelle ?

⁶ Les ministres modernes admettent leur échec, reconnaissent que les religions dont ils sont membres se sont détachées du vrai christianisme. Le docteur McCracken déclara que les chrétiens “ doivent admettre ce fait qu’une immense portion des 680 000 000 de chrétiens du monde ne sont guère que des chrétiens nominaux, ignorant ce que le christianisme représente en certains cas, apathiques et indifférents en beaucoup d’autres et qui font passer leur religion après tout le reste⁠^e ”. La généralisation de la maladie spirituelle incita le comité de prières de la All-Scotland Crusade à faire imprimer ceci sur des cartes de prière diffusée largement : “ Prions pour que l’Église se repente la première ; pour qu’il nous soit montré à nous, chrétiens, à quel point nous avons mal représenté Dieu, détourné les hommes de ses voies et dérobé à nos enfants l’héritage de joie qui aurait pu être le leur ; pour que nous comprenions que nous avons vécu bien au-dessous du niveau des promesses de Dieu ; pour que nous nous détournions de la vie sans joie, sans prière et pleine de faiblesse que nous avons menée et que nous soyons couverts de honte pour le message flétri, sans force, que nous avons prêché trop souvent⁠^f. ”

7. Comment la religion orthodoxe a-​t-​elle annulé la Bible aussi bien aux jours de Jésus qu’à notre époque ?

⁷ Au temps de Jésus la vigueur spirituelle du peuple avait été sapée à la base par la famine spirituelle. Les philosophies et les traditions dont il avait été nourri ne lui donnèrent aucune force et annulèrent la Parole de Dieu, ainsi que l’a dit Jésus : “ Vous annulez ainsi la parole de Dieu au profit de votre tradition. Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des préceptes qui sont des commandements d’hommes. ” Et Paul a dit : “ Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. ” (Mat. 15:6-9 ; Col. 2:8). Quelques-unes des traditions, doctrines et philosophies scientifiques enseignées autrefois sont encore en cours à notre époque, et ont le même effet : elles discréditent la Bible. Le Watchman-Examiner, organe baptiste, déclara : “ L’Église chrétienne a trop souvent nié toute révélation de Dieu à l’homme en y substituant l’évolution, une conscience marquée et une Bible mutilée. C’est l’Église chrétienne qui a oublié Dieu et (...) a engendré une foule de gens rejetant la Bible⁠^g. ”

8. Qu’est-​ce qui montre l’inutilité de l’actuel réveil religieux ?

⁸ Que dire à propos du présent réveil religieux ? Une personnalité de l’Église presbytérienne s’est exprimée en ces termes : “ Le prétendu réveil à travers l’Amérique n’est pas authentique ni permanent. La plupart des gens semblent avoir besoin de Dieu comme on a besoin d’une bouillotte la nuit — pour vous aider à vaincre un malaise passager. ” Il ajouta : “ Les statistiques révèlent une nation devenant toujours plus chrétienne. La presse révèle une nation devenant toujours plus païenne⁠^h. ” Les paroles de Jésus s’appliquent avec la même force aujourd’hui qu’autrefois : “ Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. ” Jésus demanda à ceux qui envisageaient la carrière chrétienne de bien en calculer le prix mais à notre époque la tendance populaire est d’en calculer le profit. Quels en seront les avantages ? Cela me donnera-​t-​il la paix de l’esprit et du cœur ? Cela me fera-​t-​il réussir dans mes affaires ? Pour faire un ministre il faut autre chose qu’un psychologue en habit d’ecclésiastique. Les vrais chrétiens ne passent pas tout leur temps à accommoder les gens à la vie présente au point ne de plus avoir le temps de les accommoder à la vie à venir, la vie véritable dans le monde nouveau de Jéhovah. — Mat. 7:17, 20 ; I Tim. 6:17-19.

RETOUR AUX CHOSES DE CE MONDE

9, 10. En quel sens le monde a-​t-​il triomphé des religions dans le passé et à notre époque ?

⁹ La mauvaise nourriture spirituelle est cause de l’état de maladie des religions de la chrétienté. Leur état leur enlève toute force pour résister au monde. Elles reviennent aux choses du présent siècle, aux relations intimes avec ce monde dont elles sont captives. Elles sont incapables de résister à ses influences. Avant la venue de Jésus sur terre, les Juifs s’étaient détachés de la pure adoration pour accueillir les pratiques des nations païennes et, quand le Christ fut présent parmi eux, ils le rejetèrent au cri de “ Nous n’avons de roi que César ! ” Il en est de même des religions orthodoxes actuelles qui ont des attaches étroites avec ce monde. Leurs conducteurs ne s’en cachent pas.

¹⁰ Jésus a vaincu le monde, mais la majorité de ses soi-disant disciples a été vaincue par le monde. Voici ce que The Christian Century a écrit : “ L’impression générale est que la religion est une affaire commode et accommodante. Le christianisme du XX^e siècle a perdu la note de la rigueur. Pour la plupart d’entre nous il n’y a en lui ni croix, ni abstinence, ni mortification de la chair dans l’intérêt de l’esprit. Les gens n’ont pas le sentiment, quand ils regardent l’Église et son programme, que le christianisme est une croyance pour héros et qu’adhérer à cette foi signifie mener une “ vie dangereuse ” (...) Mais telle était l’impression générale au premier siècle. La qualité de chrétien comportait des exigences et des efforts. Des années 30 à 313 personne ne songea jamais que le christianisme était une religion confortable. C’était une croyance pour héros⁠ⁱ. ” Comment quelqu’un ayant été conquis par le monde peut-​il être conquis par Dieu ? “ Tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi. ” Mais comme la foi vient du fait d’écouter la vérité biblique, le monde qui refuse de se nourrir de la vérité biblique ne peut posséder une foi triomphante. — I Jean 5:4 ; Rom. 10:14, 17 ; Héb. 11:1.

11. En quels termes un ecclésiastique décrivit-​il la timidité de la religion et sa crainte du monde ? Quelle fausse conception au sujet du Christ ruina-​t-​il ?

¹¹ Le docteur McCracken remarqua la timidité de ceux qui sont installés dans la confortable routine de l’orthodoxie, leur souci de ne jamais heurter les tendances populaires : “ Si seulement l’Église était moins liée par les convenances, moins asservie aux traditions, moins effrayée par les innovations ! Ce serait merveilleux si nous pouvions sortir de la routine, en finir avec les banalités, rompre avec les antiques traditions et faire de l’inattendu, scandaliser certains au lieu de les endormir, substituer la trompette à la flûte (...) Aujourd’hui nous évitons soigneusement de prendre position tant que nous ne savons pas de quel côté souffle le vent⁠^j. ” Le même ministre a encore dit brutalement : “ La religion à notre époque n’a guère de ressort. Elle n’offense jamais personne. En règle générale elle est bien trop timide pour faire sentir son influence en dehors de sa sphère immédiate. Sur la plupart des controverses publiques elle n’a de souci que d’apaiser l’État et le monde (...) C’est pourquoi toute espèce d’injustice, d’oppression et de corruption peut prospérer sous ses yeux. La plupart des gens imaginent le Maître comme une âme pleine de douceur et de gentillesse qui allait de lieu en lieu répandre de douces bénédictions (...) Au contraire, partout où il allait il scandalisait des gens de toutes conditions : ses parents, les disciples, les scribes et les pharisiens, les gens ne songeant qu’à l’intérêt comme les vendeurs du temple⁠^k. ”

12. Quels textes montrent que l’amitié pour ce monde est de l’infidélité ?

¹² Jésus déclara : “ Mon royaume n’est pas de ce monde. ” Le disciple Jacques a dit qu’une des conditions de l’adoration pure et sans tache, c’était de “ se préserver des souillures du monde ” et il dénonça les chrétiens ayant des relations illicites avec le présent siècle : “ Adultères que vous êtes ! ne savez-​vous pas que l’amour du monde est inimitié contre Dieu ? Celui donc qui veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. ” Pourquoi ? Parce que “ le monde entier est sous la puissance du malin ” et qu’en faire partie, c’est se trouver sous son pouvoir. — Jean 18:36 ; Jacq. 1:27 ; 4:4 ; I Jean 5:19.

13. Que dit la Bible à propos du matérialisme ? Le clergé a-​t-​il écouté cette mise en garde ?

¹³ Il est dit aux chrétiens de résister à l’attrait du matérialisme : “ N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie (l’étalage de ses moyens d’existence, NW), ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. ” Ce n’est pas seulement la masse des soi-disant chrétiens qui a succombé à l’attrait de ce monde, mais également les conducteurs religieux. Harold C. Case, président de l’université de Boston, a dit ceci aux ecclésiastiques : “ Les budgets semblent recevoir plus d’attention que la Bible et la compétition pour une place au soleil paraît être plus captivante que la coopération ou l’accomplissement des conditions du Royaume de Dieu sur la terre (...) Les ministres perdent quelquefois de vue leur objectif en s’intéressant outre mesure à leur salaire, leur situation et leur avancement⁠^l. ” — I Jean 2:15-17.

14. Le matérialisme clérical a-​t-​il été préfiguré par la Bible ?

¹⁴ Que la ressemblance avec les conducteurs religieux d’Israël est frappante ! Au temps d’Ésaïe ces hommes étaient censés remplir les fonctions de sentinelles de Jéhovah et mettre en garde contre les périls du relâchement spirituel, en d’autres termes ils devaient aboyer comme de bons chiens de garde. Mais le matérialisme triompha d’eux, et Ésaïe écrivit à leur sujet : “ Ses gardiens sont tous aveugles, sans intelligence ; ils sont tous des chiens muets, incapables d’aboyer ; ils ont des rêveries, se tiennent couchés, aiment à sommeiller. Et ce sont des chiens voraces, insatiables ; ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre ; tous suivent leur propre voie, chacun selon son intérêt, jusqu’au dernier. ” Le prophète Michée les dépeignit en ces termes : “ Ses chefs jugent pour des présents, ses sacrificateurs enseignent pour un salaire, et ses prophètes prédisent pour de l’argent ; et ils osent s’appuyer sur (Jéhovah), ils disent : (Jéhovah) n’est-​il pas au milieu de nous ? Le malheur ne nous atteindra pas. ” Et aujourd’hui ? Ne voit-​on pas les ecclésiastiques matérialistes, bien qu’ils admettent leurs péchés, prétendre que Jéhovah est avec eux et qu’il les protégera ? Quand Jésus déclara : “ Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et des richesses ”, les pharisiens, qui aimaient l’argent, “ commencèrent à se moquer de lui ”. — És. 56:10, 11 ; Michée 3:11 ; Luc 16:13, 14, NW.

“ AH ! SI NOUS AVIONS UN ÉSAÏE OU UN SAINT PAUL ! ”

15. Quelle est la condition de la chrétienté ? Quand exista une condition analogue ?

¹⁵ Après avoir confirmé la chute dans le matérialisme, le docteur Sutherland Bonnell reconnut l’existence de la famine spirituelle en ces termes : “ Il faudrait qu’un grand souffle de Dieu passe à travers la nation⁠^m. ” À l’occasion d’une réunion du Mouvement des Étudiants Méthodistes, le professeur Ehrensperger de l’université de Boston fit entendre cette plainte : “ Nous avons identifié notre religion avec les pouvoirs de ce monde et il n’y a aucun vrai prophète pour nous faire entendre notre condamnation, pour nous faire prendre conscience de nos péchés, pour nous réveiller avant que nous ne nous entre-détruisions. ” La religion, déclara-​t-​il, est devenue “ une dénomination, une institution, rien de vécu. Il nous faut des prophètes — mais il n’y a plus de prophètes⁠ⁿ ”. De leur propre aveu il n’y a pas de prophète dans leurs systèmes. Ils reconnaissent que la famine subie par eux est analogue à celle qui sévissait en Israël et en Juda, à savoir “ non pas la disette du pain et la soif de l’eau, mais la faim et la soif d’entendre les paroles de (Jéhovah) ”. (Amos 8:11.) Eux-​mêmes ont créé cette famine. Ils ont substitué à la Parole de Dieu les traditions, la philosophie, la psychologie, l’évolution et le paganisme. Les paroles de Jéhovah adressées à ceux qui se disaient son peuple au temps de Jérémie conviennent aux religions de la chrétienté : “ Car mon peuple a commis un double péché : ils m’ont abandonné, moi qui suis une source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l’eau. ” — Jér. 2:13.

16. Pourquoi les religions de la chrétienté n’aiment-​elles pas la vérité biblique ? Comment leur attitude correspond-​elle à celle d’Israël infidèle ?

¹⁶ Il a été prédit ceci : “ Les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs. ” Les messages de Jéhovah annoncent souvent des malheurs et “ quiconque en entendra parler ” en aura les oreilles assourdies. La chrétienté désire que ses oreilles soient flattées mais non qu’elles tintent ; aussi, à l’exemple de ceux qui la préfiguraient autrefois, elle dit “ aux voyants : Ne voyez pas ! et aux prophètes : Ne nous prophétisez pas des vérités, dites-​nous des choses flatteuses, prophétisez des chimères ! Détournez-​vous du chemin, écartez-​vous du sentier, éloignez de notre présence le Saint d’Israël ! ” À notre époque les conducteurs religieux préfèrent s’assoupir au son de paroles douces plutôt que d’être bouleversés aux accents des rudes paroles de vérité, et dans leur désir de ne plus entendre parler de Jéhovah le Dieu d’Israël ils sont allés jusqu’à faire disparaître son nom dans les versions des Écritures. — II Tim. 4:3 ; II Rois 21:12 ; És. 30:10, 11.

17, 18. Quel cri fit entendre Truman ? Mais pourquoi cela est-​il inutile ?

¹⁷ Après avoir demandé aux Églises catholiques, protestantes et israélites d’Amérique de s’unir pour former des forces d’assaut capables d’accomplir le réveil spirituel jugé nécessaire pour résoudre les problèmes créés par l’énergie atomique, le président Truman fit entendre ce cri dramatique : “ Ah ! si nous avions un Ésaïe ou un saint Paul pour faire prendre à un monde malade conscience de ses responsabilités⁠^o ! ” Ces paroles résonnent agréablement dans la bouche, mais il est douteux qu’elles soient venues du cœur. Jésus déclara inutile le retour des morts pour mettre les vivants en garde : “ Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent ” et “ S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait. ” — Luc 16:29, 31.

¹⁸ Le monde possède les paroles d’Ésaïe et de Paul : elles sont consignées dans la Bible. Si ces hommes revenaient sur la terre, ils ne changeraient pas leur message pour flatter certaines oreilles. Ésaïe a recommandé de transformer les épées en hoyaux et de ne plus apprendre la guerre et Paul a dit que les armes de la guerre chrétienne ne sont pas charnelles, mais Truman a donné l’ordre de lancer des bombes atomiques sur deux villes. Il n’écouta pas les paroles d’Ésaïe et de Paul consignées dans les Écritures. Les aurait-​il écoutées si ces hommes étaient revenus pour lui répéter en personne les mêmes paroles ? — És. 2:4 ; II Cor. 10:4.

19. Dans quel sens y a-​t-​il aujourd’hui des prophètes ? Qui sont-​ils ?

¹⁹ Il y a aujourd’hui des prophètes qui font entendre l’avertissement de Jéhovah pour que les cœurs bien disposés puissent prendre conscience de leurs péchés, pour réveiller les malades spirituels. Ils ne sont pas prophètes dans le même sens que ceux d’autrefois, mais ils publient les prophéties bibliques ayant rapport à notre époque et annonçant ce que l’avenir réserve aux vivants de notre temps. Ils montrent aussi de quelle manière s’accomplissent aujourd’hui les anciens drames prophétiques, comment, par exemple, la chrétienté apostate a été préfigurée avec exactitude par Israël infidèle. Ceux qui annoncent ces messages prophétiques