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Une vedette du football choisit la piétéRéveillez-vous ! 1980 | 22 février
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Pourtant, à mon avis, il n’était pas incompatible de jouer au football comme professionnel tout en étant Témoin de Jéhovah. Un soir, j’ai invité le surveillant-président de notre congrégation à venir me voir jouer. J’ai marqué un but, et nous avons gagné. Plus tard, dans la même soirée, il m’a rendu visite. Après avoir bavardé un moment, je lui ai demandé ce qu’il pensait de la partie. Lorsqu’il m’a dit que je n’étais pas la même personne à la Salle du Royaume et sur le terrain, il m’a sidéré. Je lui ai alors expliqué que je priais Jéhovah avant chaque partie pour qu’il m’aide à ne pas me mettre en colère. Pourtant, il m’a répondu que mon comportement sur le terrain lui faisait penser à un gladiateur. Je ne compris pas ce raisonnement.
Un peu plus tard, nous avons joué contre Manchester United, et la foule me fit une extraordinaire ovation. Elle scandait: “Une passe à Knowles! Nous voulons des buts!” À chaque fois que je marquais un but, l’enthousiasme touchait au délire, et les gens scandaient mon nom de plus belle. C’est alors que je pris peu à peu conscience que les paroles du surveillant chrétien étaient fondées. Beaucoup de supporters me vénéraient presque comme un dieu. Dans un sens, ils m’idolâtraient, et je savais que c’était mal. Néanmoins, je ne voulais toujours pas abandonner le ballon rond. Je me rappelle qu’un jour, avant de disputer un match, j’ai prié Jéhovah en ces termes: “Veuille m’aider à combiner les deux. Aide-moi à garder mon sang-froid et, s’il te plaît, Jéhovah, aide-moi aussi à marquer trois buts. Au nom de Jésus, Amen.” Mais, dans mon cœur, je savais que ma carrière de vedette du football touchait à sa fin.
Les conséquences de mon choix
À l’occasion d’une interview par un rédacteur sportif d’un grand journal britannique, je déclarai que je songeais à abandonner le football. Il se précipita pour trouver un photographe, et, le lendemain matin, les pages sportives titraient: “Peter Knowles devient Témoin de Jéhovah! — Il songe à abandonner le football!” Dès lors, les choses allèrent bon train. J’étais conscient que la voie de la piété au service de Dieu en tant que Témoin de Jéhovah m’apporterait la récompense de la vie éternelle. Une carrière de vedette du football ne parviendrait jamais à me procurer cela. Je donnai donc ma démission pour quelques semaines plus tard, et je jouai mon dernier match contre Nottingham Forest.
Trois semaines plus tard, Jeanne et moi nous sommes fait baptiser pour symboliser l’offrande de notre personne à Jéhovah. À part une rencontre que j’ai disputée en l’honneur de mon frère Cyril pour tenir une promesse que je lui avais faite, jamais plus je ne suis revenu au football.
À cette époque, il y avait dans notre congrégation deux personnes qui se consacraient à plein temps à enseigner la Bible, et nous passions en leur compagnie beaucoup de temps à prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu de maison en maison. Les gens nous invitaient souvent à entrer chez eux et ils acceptaient assez fréquemment le livre Vérité. Mais il était difficile de parler de la Bible et, pendant deux ans, nous n’avons jamais pu commencer une étude biblique, car nos interlocuteurs ne voulaient parler que de football. De différents côtés, des pressions s’exercèrent sur moi pour me persuader de revenir au football. Toutefois, je ne reçus pas que des lettres qui m’encourageaient à reprendre le sport, car, du monde entier, des Témoins m’écrivaient pour m’encourager à ne pas abandonner ma foi. Nous avions maintenant vraiment le sentiment de faire partie d’une famille mondiale de frères et sœurs. Nous ne l’avons pas quittée et, six mois plus tard, nous avons saisi le privilège de consacrer tout notre temps à prêcher la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Neuf ans plus tard, je suis devenu ancien dans notre congrégation.
Il ne fait aucun doute que si Jeanne et moi n’avions pas décidé de servir Jéhovah, nous ne serions plus ensemble. C’est notre foi qui nous a réellement unis. Nous sommes aujourd’hui réjouis de savoir ce que l’avenir tient en réserve pour nous. Bien entendu, nous avons encore des hauts et des bas, mais, grâce aux conseils de la Parole de Dieu, nous sommes à même de faire face à n’importe quel problème.
Il y a encore un texte biblique qui m’a beaucoup impressionné. C’est celui de I Timothée 4:8, qui déclare: “L’exercice corporel (...) est utile à peu de chose, mais la piété est utile à tout, puisqu’elle possède la promesse de la vie présente et de la vie qui est à venir.” Cette “vie qui est à venir” évoque pour moi la joie intense de revoir mon père et ma petite sœur ainsi que des millions d’autres ressuscités qui vivront sur la terre dans le nouvel ordre juste que Dieu va établir prochainement. Quant à la “vie présente”, elle me permet d’être plus heureux maintenant que je ne l’ai jamais été au temps où je jouais au football.
Certains penseront qu’il n’est pas incompatible d’être footballeur professionnel et en même temps chrétien. Mais ce n’est pas mon avis. Il est difficile, sinon impossible, de conserver son sang-froid pendant une partie. Les rencontres sont acharnées et dominées par l’esprit de compétition, ce qui favorise bien souvent l’idolâtrie. Lorsque je me remémore le temps où les foules scandaient mon nom et me considéraient presque comme un dieu, je me rends compte combien ce sport est dangereux. Je me sens aujourd’hui beaucoup plus détendu. Le culte de Jéhovah m’a apporté la paix de l’esprit ainsi que de nombreux amis véritables. Il m’a également appris l’amour, non seulement l’amour de moi-même, mais aussi celui de ma femme et, par-dessus tout, l’amour de Jéhovah Dieu. — Mat. 22:37-39.
Ainsi, j’ai su ce que c’est que la gloire quand j’étais footballeur, mais mon seul désir aujourd’hui est de mener une vie de piété. — D’un de nos lecteurs.
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Des spectateurs en furieRéveillez-vous ! 1980 | 22 février
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Des spectateurs en furie
Examinant dans quelle mesure les activités sportives d’une nation reflètent la société, la revue britannique “New Scientist” fit cette remarque: “Le football n’offre aux joueurs que peu de possibilités de se montrer agressifs, mais la violence semble avoir gagné les gradins. (...) Les gardes armés, les clôtures en fil de fer barbelé ainsi que les issues de secours rendues nécessaires en certains endroits pour protéger les joueurs et les officiels du public qu’ils sont venus distraire, tout cela évoque les dispositifs de sécurité mis en place dans les prisons.” L’“Encyclopédie britannique” a rapporté dans une édition récente de son “Livre de l’année” quelques cas qui illustrent cette furie des spectateurs:
“L’histoire de la violence dans le monde du football s’est poursuivie en 1975, et c’est en Angleterre que les incidents ont été les plus graves (...). Mais l’Angleterre n’a pas le monopole de ce fléau. À Santiago du Chili, le 25 juin, après que pas moins de 19 joueurs eurent été expulsés du terrain à la suite d’une bagarre, les joueurs durent rester un quart d’heure de plus sur le terrain à cause de la pluie de projectiles lancés depuis les gradins. (...) On a également signalé d’autres émeutes en Amérique du Sud ainsi qu’en Italie.” — 1976, p. 350.
1977: “La violence qui accompagne le football est un sous-produit de l’esprit de dissension qui anime le monde. À l’occasion d’un championnat d’Europe disputé à Cardiff [Pays de Galles], (...) des spectateurs ont lancé des canettes de bière sur le terrain pour exprimer leur colère devant certaines décisions de l’arbitre est-allemand. (...) À Malte, après une altercation, plusieurs joueurs ont été condamnés à des peines de prison. En Amérique du Sud, des joueurs ont blessé à mort un arbitre.” — P. 350.
1978: “Dans le monde entier, le public n’a cessé de causer des problèmes, et dans de plus en plus de pays on élève des clôtures pour protéger les joueurs des vandales. À Barcelone (Espagne), le club a fait creuser un fossé (coût: 630 000 FF) pour empêcher le public de pénétrer sur le terrain.” — P. 394.
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