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La beauté des minérauxRéveillez-vous ! 1970 | 22 janvier
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La beauté des minéraux
APPRÉCIEZ-VOUS la beauté ? La beauté qui se cache sous un dehors peu attrayant ? La beauté qui enchante et émeut ? Venez donc chez moi visiter mon “musée” au sous-sol. Là je vous ouvrirai, un tout petit peu, la porte donnant sur un monde de beauté dont peu de gens soupçonnent l’existence. Oui ! je suis collectionneur de minéraux.
Je dois vous préciser toutefois que je ne m’intéresse pas aux minéraux dans un but industriel — c’est là un tout autre domaine — mais uniquement pour la beauté cachée qu’ils renferment, une beauté éblouissante, enchanteresse, conçue par le Créateur pour réjouir les yeux de l’homme. Avez-vous entendu parler de microspécimens ? Non ? Je vais donc vous initier.
Ces tiroirs contiennent des spécimens de divers groupes de minéraux provenant de toutes les régions du monde. Ils sont montés sur du bois de balsa collé sur le fond du tiroir. Ces minuscules groupes de cristaux sont appelés microspécimens parce qu’il est nécessaire de les grossir pour les apprécier pleinement. Cependant, ils ont cet avantage que l’on peut en mettre beaucoup dans un espace réduit. Alors, à l’aide d’un microscope, il est possible d’avoir un aperçu d’un petit univers d’une beauté enchanteresse.
Vous remarquerez que chaque tiroir est muni d’une étiquette qui porte le nom du minéral ainsi que d’autres renseignements, tels que la forme du cristal, la famille à laquelle il appartient et son lieu d’origine.
Tout simplement incroyable !
Sans doute connaissez-vous le cuivre et ses multiples utilisations, mais l’avez-vous jamais considéré comme un minéral d’une grande beauté ? Sinon, permettez-moi de vous faire connaître cet aspect du cuivre, car les formes variées de ses cristaux et leurs couleurs intenses font de ce minéral la joie des collectionneurs. Regardez d’abord cette petite boîte. Son étiquette porte les mots : “Cuivre, Bisbee, Arizona.” Vu à l’œil nu, le contenu ressemble simplement à de minuscules fils de cuivre.
Regardez-le maintenant sous le stéréomicroscope et un éclairage approprié. Quelle métamorphose, n’est-ce pas ? Les “fils de cuivre” sont devenus un amas de cristaux ressemblant à de l’or rougeâtre. Mais ce n’est pas tout. Examinons à présent les cristaux individuellement. Ils revêtent plusieurs des structures cristallines fondamentales : le cube, l’octaèdre, etc. Voyez-vous ces fines aiguilles rouges sortant de l’un d’eux ? Les collectionneurs leur ont donné le nom de chalcotrichite (tiré des vocables grecs signifiant “cuivre” et “cheveu”).
Grossissons davantage ces “aiguilles”. Elles apparaissent à présent comme de longs prismes carrés, et leur teinte s’intensifie. Ne sont-elles pas admirables ? Au sommet de l’un de ces prismes élancés se trouve un cristal en forme de deux minuscules pyramides rouges ayant une base carrée commune. La pointe de l’une d’elles est rattachée à l’extrémité du prisme. Ce cristal est appelé un octaèdre, puisqu’il a huit faces triangulaires. Les diverses formes géométriques des cristaux ne sont-elles pas incroyables ?
Les systèmes cristallins
Chaque minéral appartient à l’un des six systèmes cristallins, classification fondée sur la disposition des axes (lignes imaginaires) à l’intérieur du cristal. Pour déterminer le système auquel un minéral donné appartient, il faut connaître le nombre, les longueurs relatives et la juxtaposition, de ces axes. Le cuivre et la chalcotrichite appartiennent au système cubique. Les cristaux de ce système ont trois axes formant des angles droits.
Voici un autre spécimen intéressant : de l’azurite provenant des mines de cuivre de Tsumeb, dans le Sud-Ouest africain. Cette région est célèbre pour ses magnifiques spécimens de minéraux, et on y a même trouvé des cristaux d’azurite d’une longueur de dix-huit centimètres. Regardez ce spécimen au microscope. Sa teinte bleu est magnifique, n’est-ce pas ? Ce minéral est très recherché par les collectionneurs à cause de sa couleur vive et de ses structures cristallines très variées.
Et voici un spécimen de malachite recueilli dans les mines du Katanga, au Congo. L’hémitropie de ce minéral produit des “ailes de papillon” d’un beau vert. L’azurite et la malachite sont des carbonates de cuivre et leurs cristaux font partie du système monoclinique, car leurs axes forment deux angles droits (donc de 90 degrés) et un angle différent de 90 degrés (ces détails ne sont pas trop techniques j’espère). Signalons en passant qu’en 1800 on découvrit en Sibérie un morceau de malachite zonée de qualité gemme qui mesurait environ deux mètres soixante-dix sur cinq mètres quarante. On finit par le trancher et le transformer en de nombreux objets d’art que l’on peut encore voir dans divers musées du monde et dans des collections particulières.
Le spécimen suivant est de l’atacamite. Mettez bien le microscope au point et vous verrez les amas de cristaux prismatiques élancés, aux extrémités d’un vert vif. Grossis, ils ont l’aspect d’une émeraude transparente. Ce spécimen vient du Chili. Les cristaux de l’atacamite appartiennent au système orthorhombique caractérisé par trois axes de longueur inégale.
Voici une de mes propres trouvailles. Ce seul spécimen comporte plusieurs cristaux — chalcopyrite, stilbite, heulandite, laumontite et chabasie — tous formés sur des cristaux de quartz. Voyez-vous ces trois petits triangles d’un jaune cuivré debout sur leur pointe ? Ce sont des cristaux de chalcopyrite, une sulfure de cuivre et de fer que les personnes non initiées prennent souvent pour de l’or. Cependant, ce minéral friable se désagrège lorsqu’on appuie dessus avec un couteau. Il appartient au système quadratique, car ses trois axes forment des angles droits, mais seuls les deux axes latéraux sont de longueur égale.
Examinez maintenant ce spécimen de chalcanthite qui vient de la mine Ting Tang de Gwennap, en Cornouailles. Il s’agit d’un sulfate de cuivre appartenant au système triclinique dont les trois axes de longueurs inégales forment des angles différents de 90 degrés. Les cristaux, courts et prismatiques, varient en couleur du bleu de Berlin au bleu azur. On dirait qu’ils sont mouillés, n’est-ce pas ? En effet, ces cristaux, exposés à l’air, absorbent l’humidité. Si on les laisse dans un endroit trop humide ou trop sec, ils se transforment, suivant le cas, en une petite flaque bleu verdâtre ou en une poudre blanc verdâtre. Le nom de chalcanthite dérive d’un terme signifiant “fleurs de cuivre”.
Saviez-vous que vous pouvez “cultiver” certains de ces cristaux chez vous ? Il vous suffit d’acheter à la droguerie un peu de sulfate de cuivre (vitriol bleu). Broyez-le et laissez tomber dans l’eau la poudre ainsi obtenue, de façon à avoir une solution concentrée. Mettez le liquide de côté, dans un plat ou une cuvette, dans un endroit où la température est plus ou moins constante. Examinez la solution journellement ; vous constaterez que pendant le processus d’évaporation, il se forme de beaux cristaux comme ceux que vous voyez ici.
Je veux vous montrer en dernier lieu un véritable trésor : la dioptase. Il s’agit d’un silicate de cuivre. Regardez ce groupe de cristaux du Congo et ces autres cristaux brillants, d’un beau bleu vert, provenant de diverses régions. Ils appartiennent au système hexagonal, caractérisé par trois axes latéraux formant des angles de 60 degrés et un axe vertical de longueur variable qui rencontre les autres axes à angle droit. Admirez ce spécimen de l’Arizona, composé de cristaux prismatiques élancés bleu vert, sortant d’un cristal de Wulfénite jaune vif. Il n’est pas étonnant que celui-ci soit un de mes spécimens préférés.
À la recherche de la beauté
D’où viennent la plupart de mes spécimens ? Certains d’endroits très lointains, comme je vous l’ai dit, grâce à des échanges faits avec d’autres collectionneurs. Cependant, on peut souvent trouver des spécimens admirables près de chez soi. Les mines et les carrières sont généralement des endroits fertiles pour le collectionneur. Évidemment, on doit obtenir une autorisation pour y pénétrer, et observer toutes les règles de sécurité. On peut également trouver de beaux spécimens dans les endroits où les roches ont été ouvertes à coups de mine ou mises à nu, dans des gravières et même dans les pierres d’un vieux mur.
Quand je pars à la recherche de spécimens, je me munis d’un marteau de prospecteur, d’un ciseau et d’un sac de collectionneur. Je porte de vieux vêtements et des chaussures robustes. Je dois dire que ces excursions sont très rares, car en général je trouve assez de spécimens lors d’une seule promenade pour m’occuper pendant des heures, puisqu’il faut encore les classer et les monter. On peut même rechercher des minéraux, entre autres distractions, lors d’une sortie en famille.
Un bon manuel de minéralogie aide le collectionneur à identifier les spécimens. Une vieille brosse à dents et un détergent suffisent pour les nettoyer. Une loupe de poche facilite les opérations de classification et de montage. Les spécimens, une fois montés, ne prennent que peu de place. Je suis collectionneur depuis des années, et pourtant ce petit meuble à tiroirs d’environ un mètre de haut, un mètre de large et soixante centimètres de profondeur, suffit largement pour ma collection. On peut même utiliser le tiroir d’un bureau pour commencer.
Collectionner les minéraux procure une détente agréable. Chaque fois que l’on se penche sur ces trésors tirés du sol, on est de plus en plus convaincu que seul un Créateur intelligent, épris de beauté, un artiste incomparable, a pu préparer pour les yeux de l’homme un tel festin de formes et de couleurs. Sans conteste, ceux qui la recherchent trouveront une beauté enchanteresse dans les minéraux. — D’un de nos lecteurs.
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