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  • Pourquoi tant de suicides?
    La Tour de Garde 1983 | 1er novembre
    • Pourquoi tant de suicides?

      LE PÈRE de Bruce avait toujours été heureux en affaires. Il y a quelque temps déjà, il avait divorcé d’avec la mère de Bruce et refait sa vie avec une femme plus jeune. Toutefois, il n’avait jamais cessé de s’intéresser à ses enfants. Il avait même essayé de monter une entreprise avec eux. Cependant, lorsqu’il eut dépassé la cinquantaine, sa vie changea du tout au tout. L’une de ses sociétés fit faillite, et il se retrouva gravement endetté. Par ailleurs, il dut être hospitalisé pendant quelques jours, et il ne voulut jamais dire pourquoi. C’est alors que sa jeune épouse le quitta... et qu’il décida de se donner la mort.

      À la suite de ce drame, Bruce déclare: “Si seulement j’avais pu l’aider davantage! À son âge, il ne se sentait sûrement pas capable de se remettre à flot et de repartir à zéro sur le plan financier. Qui plus est, la perspective de devenir vieux et de se retrouver seul avec sa souffrance ne présentait aucun intérêt pour lui.”

      Malheureusement, ce n’est pas là une tragédie exceptionnelle de nos jours, tant s’en faut. Rien qu’aux États-Unis, en une année seulement 27 294 hommes, femmes et enfants se sont volontairement supprimés. En outre, certains soutiennent que pour un suicide réussi on compte au moins dix tentatives infructueuses.

      Pourtant, dans le monde entier, sous les conditions les plus accablantes, des hommes luttent âprement contre la mort. La plupart des gens atteints de maladies douloureuses, condamnés à de longues peines de prison ou réduits à une misère noire se débattent pour demeurer en vie. Dès lors, comment se fait-​il que d’autres personnes, qui ne sont pas nécessairement dans une situation aussi désespérée sur le plan physique, essaient de mettre fin à leurs jours?

      Cette question est plus déconcertante encore pour ceux qui vivent dans les pays dont les habitants se disent chrétiens. En effet, la Bible enseigne que la vie est sacrée, que c’est un don inestimable qui vient de Dieu (Psaume 36:9). Elle présente en revanche la mort comme une ennemie et révèle qu’au prix d’une peine et d’un sacrifice extraordinaires, Jéhovah nous a offert la possibilité d’acquérir la vie éternelle (Jean 3:16). Malgré cela, même dans des nations prétendument chrétiennes, de plus en plus de gens attentent à leurs jours. Pourquoi? Qu’est-​ce qui peut donc les amener à regarder leur bien le plus précieux, leur vie, comme un fardeau dont ils désirent se défaire coûte que coûte?

      Des sentiments mortels

      “Désespoir..., détresse..., douleur... Tout m’accablait.” Par ces mots, une femme qui sur un coup de tête, a tenté de se suicider en absorbant une dose excessive de médicaments décrit ce qui l’a poussée à faire ce geste. Un médecin qui a traité des suicidaires explique: “Ils se croient généralement indignes, abandonnés et frustrés de tout espoir. De plus, ils se sentent parfois terriblement coupables.”

      C’est ainsi que quantité de personnes sont conduites au suicide par des sentiments négatifs et destructeurs qu’elles ne dominent plus. C’est souvent dans le désespoir que réside le nœud du problème. Le candidat au suicide ne voit pas la moindre lueur d’espérance poindre à l’horizon. À ses yeux, la vie ne vaut vraiment plus la peine d’être vécue.

      D’où peut venir pareille désespérance? Sans doute beaucoup de gens sont-​ils submergés par leurs problèmes, comme l’était le père de Bruce. Les personnes âgées constituent d’ailleurs l’une des catégories les plus vulnérables sous ce rapport. À ce propos, le docteur Nathan Kline, spécialiste des troubles neurasthéniques, écrit: “La vieillesse entraîne une solitude qui lui est propre, et le nombre des suicides varie en proportion de l’âge.” (De la tristesse à la joie [angl.], de Nathan Kline). Toutefois, le suicide peut aussi être déterminé par d’autres causes.

      Le désarroi, la culpabilisation et la dépression

      Le sentiment de culpabilité, par exemple, s’avère souvent très difficile à supporter. D’ordinaire, lorsqu’une personne a commis une faute grave, sa conscience la tourmente, surtout si son péché a fait du tort à un tiers. David, roi de l’antique nation d’Israël, expliqua combien ce sentiment l’affectait: “Il n’y a point de paix dans mes os à cause de mon péché, dit-​il. Car mes propres fautes ont passé sur ma tête; comme une lourde charge, elles sont trop lourdes pour moi.” — Psaume 38:3, 4.

      Le sentiment de culpabilité qui procède d’une mauvaise conscience en a amené plus d’un à perdre tout espoir et à vouloir en finir. Ainsi, un jeune homme se brûla la cervelle après avoir commis la fornication. Dans la lettre qu’il écrivit avant de mourir il déclara qu’il voulait être sûr de ne plus jamais jeter le discrédit sur qui que ce soit.

      Certains sont affligés par de douloureuses cicatrices affectives. Ils sont peut-être constamment hantés par le souvenir d’une expérience malheureuse qu’ils ne réussissent pas à oublier. Tel était le cas d’une jeune femme qui avait été victime d’un inceste. Son père, en effet, avait abusé d’elle lorsqu’elle était enfant. Devenue adulte, le sentiment de culpabilité et d’indignité que ce drame lui avait laissé l’obsédait avec tant d’opiniâtreté qu’elle essaya de se donner la mort.

      D’autres sont anéantis parce qu’ils souffrent d’une dépression aiguë et qu’ils pensent ne jamais s’en remettre. Ceux qui n’ont jamais été vraiment déprimés peuvent difficilement s’imaginer à quel point ce trouble peut être accablant. Ce n’est pas un simple moment de découragement comme nous en traversons tous de temps à autre. Non, il s’agit plutôt d’un profond abattement émotionnel qui poursuit le malade sans répit, quoi qu’il fasse et où qu’il aille. La situation paraît sans issue.

      Il n’est pas rare que ceux qui sont atteints d’une telle dépression aient des idées de suicide. Une femme qui a été sévèrement déprimée explique qu’elle devait se montrer très prudente. Ainsi, quand elle prenait un bain, elle se surprenait à penser: “J’aurais si vite fait de mettre la tête sous l’eau, et tout serait fini.” De même, en marchant au bord d’une route et en voyant une voiture venir en face d’elle, elle ne pouvait s’empêcher de se dire: “Ce serait tellement facile!”

      Les gens qui sont dans un état dépressif se sentent parfois horriblement coupables. Pourquoi? Une chrétienne qui était profondément déprimée éprouvait ce sentiment parce qu’elle n’arrivait plus à s’occuper de sa famille aussi bien qu’auparavant; elle avait l’impression d’être devenue un boulet pour les siens, de les priver des activités qui leur plaisaient. De plus, elle croyait que Dieu ne lui accordait plus son esprit saint, car elle avait perdu la joie et la paix de l’esprit (Philippiens 4:7; Galates 5:22). Il lui fallait fournir des efforts surhumains pour continuer à parler tant soit peu de Jéhovah. Beaucoup sont passés par de telles épreuves, certains allant même jusqu’à imaginer qu’ils avaient commis le péché impardonnable.

      Avec des idées aussi lugubres, on comprendra sans doute aisément que quelques-uns finissent par se demander s’il est encore utile de persévérer. Néanmoins, tous les suicides ne sont pas motivés par ce genre de problèmes.

      D’autres motifs

      D’après certains psychologues, une partie des tentatives de suicide n’auraient d’autre objectif que d’attirer l’attention. Il s’agirait en quelque sorte d’appels au secours. Le candidat au suicide essaie peut-être même de punir quelqu’un, agissant un peu à la manière d’un enfant qui dirait à ses parents: “Quand je serai mort, vous le regretterez!”

      Il semble parfois que le suicidant cherche en réalité à faire pression sur ses proches. Ainsi, telle jeune fille que son petit ami laisse choir attentera à ses jours sans trop de conviction, dans l’espoir de l’obliger à lui revenir. Tel père ou telle mère âgés essaieront de se supprimer pour inciter, si possible, leurs enfants adultes à ne pas les négliger et à leur consacrer plus de temps.

      Ces exemples nous donnent une idée du genre de sentiments qui peuvent tirailler l’esprit d’un suicidaire. Bien souvent, le malade refuse de parler de ses problèmes, ce qui ne fait que les aggraver. Peut-être cherchera-​t-​il à paraître serein aux yeux de son entourage, alors qu’il se sent en fait extrêmement tendu. Dans de telles conditions, la moindre broutille peut devenir un détonateur et entraîner une tentative de suicide.

      C’est ainsi qu’un homme essaiera de se détruire à la suite d’un licenciement. Un adolescent en fera autant après avoir échoué à un examen, après avoir perdu son animal familier ou sa petite amie, ou encore en apprenant que son professeur préféré quitte l’école. Au fond, une déception de ce genre n’est pas la cause profonde de la tentative de suicide. Ce n’est jamais que “la goutte d’eau qui fait déborder le vase”, la dernière déconvenue d’une longue série.

      Lorsque sa fille tenta de se suicider, une femme en fut complètement bouleversée. Plus tard, cependant, elle apprit à mieux comprendre les émotions secrètes qui harcèlent le cœur des adolescents. Elle déclare: “À présent je sais combien une jeune fille peut être troublée. Ma fille ne pouvait plus supporter ses problèmes, et j’étais trop occupée pour l’aider. Maintenant, j’essaie de mieux la connaître, de parler davantage avec elle, d’être plus proche d’elle. Croyez-​moi, c’est efficace. Aujourd’hui, ma fille rit et plaisante avec moi, comme s’il ne s’était rien passé.”

      Une issue

      Le suicide ne se justifie en aucun cas. Certes, celui qui est affligé peut voir en lui une tentation, un moyen rapide d’échapper à son calvaire. Toutefois, si Jéhovah présente dans sa Parole la vie comme sacrée, il propose aussi de l’aide à ceux qui sont soumis à de pénibles épreuves. Effectivement, la Bible renferme cette promesse: “Il ne permettra pas que vous soyez tentés au delà de ce que vous pouvez supporter.” Ce passage parle de l’attraction que peuvent exercer des “choses mauvaises”, telles l’idolâtrie et l’immoralité sexuelle (I Corinthiens 10:6, 13). Cependant, rien ne saurait être plus mauvais ou dommageable que le suicide. C’est pourquoi une issue est également ménagée pour ceux qui sont tentés par cet acte. Jéhovah nous tend la main au moyen de sa Parole, la Bible, ainsi que par l’entremise de la congrégation chrétienne.

  • De l’espoir pour les désespérés
    La Tour de Garde 1983 | 1er novembre
    • De l’espoir pour les désespérés

      “TOUT ce qui a été écrit jadis a été écrit pour notre instruction, afin que par notre endurance et par la consolation qui vient des Écritures nous ayons l’espérance.” (Romains 15:4). Comment ne pas penser à ces paroles de l’apôtre Paul quand on sait que l’un des problèmes majeurs des suicidants est précisément la désespérance, la perte de tout espoir? “La consolation qui vient des Écritures” serait-​elle assez puissante pour dissiper leur affliction? Effectivement. D’ailleurs, plus d’un suicidaire en a fait l’expérience. Considérez les exemples suivants:

      Une jeune femme venait d’ouvrir le gaz pour s’asphyxier quand un Témoin de Jéhovah frappa à sa porte et lui communiqua une espérance nouvelle qui émanait de la Bible.

      Une jeune fille, réduite au désespoir depuis qu’un accident de voiture l’avait laissée paralysée, avait essayé plusieurs fois de se donner la mort. Mais les Témoins de Jéhovah lui ont fait découvrir “la consolation qui vient des Écritures”, et elle a retrouvé goût à la vie.

      Cet homme âgé avait perdu sa femme juste avant leur cinquantième anniversaire de mariage. Il se sentait profondément déprimé, et il était en train de préparer le poison qu’il projetait d’absorber quand les Témoins de Jéhovah se présentèrent à sa porte et lui montrèrent comment le message de la Bible pouvait lui donner une nouvelle raison de vivre.

      Toutes ces personnes ont appris à ‘espérer en Jéhovah et à être courageuses’. (Psaume 27:14.) Elles se sont mises à puiser de la force auprès de lui et à ‘se décharger sur lui de leur fardeau, et il les a soutenues’. (Psaume 55:22.) Elles en sont aussi venues à connaître le dessein qu’il se propose de réaliser. Devant cette perspective exaltante, leur situation actuelle leur a soudain paru moins grave, moins accablante. Oui, “la consolation qui vient des Écritures” leur a littéralement sauvé la vie.

      Mais que dire de ceux qui, anéantis par leur sentiment de culpabilité, perdent leur joie et en concluent que “le Dieu qui donne l’espérance” les a rejetés (Romains 15:13)? Les Écritures leur réservent-​elles une quelconque “consolation”? Absolument. “Jéhovah est proche de ceux qui ont le cœur brisé et il sauve ceux qui ont l’esprit écrasé.” (Psaume 34:18). Il ne les abandonne pas si facilement.

      Le sentiment de culpabilité

      On comprend bien sûr, que celui qui a commis un péché grave se demande pendant quelque temps si Dieu lui pardonnera jamais. Lorsqu’il prend pleinement conscience de ce qu’il a fait, il est peut-être tellement bouleversé qu’il a l’impression d’être devenu la personne la plus haïssable et la plus indigne au monde. Pourtant, bien que Jéhovah exècre le péché, il fait miséricorde au pécheur qui regrette sincèrement sa mauvaise conduite et qui la délaisse, et il sait lui pardonner “largement”. — Ésaïe 55:7.

      Le roi David en était convaincu. Il écrivit en effet: “Car toi, ô Jéhovah, tu es bon et prêt à pardonner; et abondante est la bonté de cœur envers tous ceux qui t’invoquent.” (Psaume 86:5). David resta fidèle à Dieu durant toute sa vie, mais il n’en commit pas moins des péchés très graves. Cependant, chaque fois, quand il revint à la raison et comprit vraiment la gravité de ses actes, il se repentit sincèrement et s’approcha de Jéhovah par la prière, persuadé que celui-ci lui pardonnerait. — Psaume 51:9-12.

      Point n’est besoin de dire que nous ne voudrons pas imiter le roi David pour ce qui est de ses péchés. Maintenant, quand il nous arrive malgré tout de commettre un péché, nous pouvons manifester le repentir sincère et profond dont il fit preuve, reconnaître ouvertement que nous avons mal agi et avoir foi en Jéhovah, sachant qu’il est tout disposé à nous pardonner. — I Jean 2:1, 2.

      Toutefois, si un chrétien perd la joie ou la paix de l’esprit pour une raison ou pour une autre, ne faut-​il pas, tout de même, en déduire que Dieu lui a retiré son esprit? Pas forcément. En effet, bien que les serviteurs de Dieu soient le plus souvent joyeux, ils ne sont pas à l’abri de l’angoisse. Du reste, Jésus lui-​même connut cette pénible sensation, notamment lorsqu’il se trouvait dans le jardin de Gethsémané, peu avant sa mort. Le récit biblique rapporte: “Mais, entrant en agonie [“saisi d’angoisse”, Bible en français courant], il continua à prier plus ardemment; et sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient à terre.” (Luc 22:44). Vous sentez-​vous parfois coupable à cause de l’anxiété que vous suscite telle ou telle épreuve? Dans ce cas, à l’instar de Jésus tournez-​vous vers Jéhovah pour obtenir du réconfort.

      Mais n’est-​il pas mal pour un chrétien de désirer la mort? Au fait, vous souvenez-​vous de ce que Job ressentait lorsqu’il était abattu? Il souffrait d’une maladie cruelle, il était harcelé par ses prétendus amis et il croyait que Jéhovah l’avait abandonné. Aussi gémit-​il: “Mon âme éprouve assurément du dégoût pour ma vie.” (Job 10:1; 14:13). À ses yeux, la mort était un moyen d’échapper à ses souffrances et de retrouver la paix. Elle ne lui apparaissait plus comme une ennemie, bien qu’elle en soit objectivement une. — I Corinthiens 15:26.

      Si Job avait décidé de prendre les choses en main et d’attenter à ses jours pour mettre fin à son supplice, c’est alors qu’il aurait commis un péché grave. Mais quand quelqu’un est désespéré, malheureux, ou en proie à un grand trouble affectif, il ne peut pas toujours maîtriser les pensées qui lui viennent à l’esprit. Toutefois, si nous nous surprenions à songer continuellement à la mort ou à l’appeler sans cesse, il nous faudrait considérer ces symptômes comme un signal d’alarme. Il serait grand temps de faire quelque chose. Mais quoi?

      “Demandez de l’aide”

      Une jeune femme avait connu de graves problèmes financiers et conjugaux. Au plus fort d’une mauvaise passe, elle absorba une dose massive de médicaments, mais, heureusement, elle survécut. Après avoir réfléchi aux raisons qui l’avaient conduite à cette extrémité, elle expliqua: “Je crois que le problème venait de ce que je ne m’étais confiée à personne. Je n’avais pas prémédité mon suicide. Les tensions se sont simplement accumulées au-dedans de moi, jusqu’au moment où elles ont été assez fortes pour me pousser à l’action.” A-​t-​elle un conseil à nous donner? “Demandez de l’aide avant d’en arriver là.”

      Il est effectivement judicieux d’agir ainsi. Lorsque nous sommes soumis à de fortes tensions affectives, notre fardeau nous semble parfois excessivement lourd à porter. Notre sentiment de culpabilité, notre peine et notre désespoir peuvent nous paraître par trop pesants. Mais nous ne sommes pas tenus de les porter tout seuls. En effet, par le truchement de l’apôtre Paul, Jéhovah a formulé ce commandement: “Continuez à porter les fardeaux les uns des autres.” (Galates 6:2). Oui, il y a toujours des gens qui sont prêts à vous aider. D’ailleurs, certains sont peut-être même dans l’obligation de le faire. Seulement, en règle générale, ils ne sauront jamais combien vous avez besoin de leur soutien si vous ne le leur dites pas.

      Une jeune fille, effondrée après avoir appris que trois de ses amies s’étaient donné la mort, se demanda: “Comment aurions-​nous pu le savoir? (...) Comment aurions-​nous pu être là au moment où elles avaient besoin de nous, alors que nous ne soupçonnions pas un instant ce qu’elles ressentaient?” Il peut vous sembler terriblement difficile de parler aux autres de vos problèmes. Toutefois, vous serez vraisemblablement surpris de la facilité avec laquelle vous vous épancherez dès que vous aurez fait le premier pas. En outre, vous pouvez être sûr que certaines personnes sont réellement désireuses de vous aider. Qui, par exemple?

      [Encadré, page 7]

      Pensez aux autres

      Une jeune fille qui songeait à se suicider explique ce qui l’a retenue d’aller jusqu’au bout: “Quiconque se suicide, dit-​elle, laisse derrière lui une douleur, un chagrin et un sentiment de culpabilité autrement plus pénibles et plus tenaces que les problèmes qui lui paraissaient insupportables.” — Matthieu 7:12.

      [Encadré, page 7]

      Les choses s’arrangeront

      “Rien n’est éternel en ce monde (...). Nous savons que le soulagement est proche.” Cette pensée a permis à un désespéré de répudier ses idées suicidaires.

      [Encadré, page 8]

      Changement d’avis

      Le docteur Herbert Hendin raconte qu’au fil des années il a connu quatre personnes qui avaient sauté du haut d’un grand immeuble et qui s’en étaient tirées. Deux d’entre elles lui ont avoué que, dès l’instant où elles se sont précipitées dans le vide, elles auraient aimé pouvoir encore changer d’avis. — “Le suicide en Amérique” (angl.), de Herbert Hendin.

  • Ils sont prêts à vous aider
    La Tour de Garde 1983 | 1er novembre
    • Ils sont prêts à vous aider

      “NOUS vous exhortons, frères: (...) ayez des paroles consolantes pour les âmes déprimées.” (I Thessaloniciens 5:14). Comme l’indiquent ces paroles que l’apôtre Paul adressa aux chrétiens de Thessalonique, c’est essentiellement par l’entremise de la congrégation que les personnes abattues recevront l’aide divine. Oui, tout chrétien qui se sent accablé par des émotions pénibles peut trouver réconfort et secours auprès de ses frères en Christ.

      Le disciple Jacques conseilla à ses lecteurs de se tourner en pareil cas vers les anciens nommés dans la congrégation. Il écrivit: “Quelqu’un parmi vous est-​il malade? Qu’il appelle auprès de lui les aînés de la congrégation, et que ceux-ci prient sur lui, en l’enduisant d’huile au nom de Jéhovah. Et la prière de la foi rétablira celui qui est souffrant, et Jéhovah le relèvera.” — Jacques 5:14, 15.

      Mais il se peut que quelqu’un hésite à s’adresser aux anciens. Une femme qui était aux prises avec un problème grave rechignait à le faire. Pourquoi? “Au fond de moi, avoua-​t-​elle, je pensais que les anciens ne me comprendraient pas, et qu’ils estimeraient que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-​même.” Toutefois, lorsqu’une situation vraiment critique se fut déclarée dans son foyer, elle décida de s’en ouvrir à eux. Voici ses impressions: “Bien sûr, les anciens ne sont pas parfaits. Mais en tout cas, ils m’ont bel et bien comprise.”

      Souvenez-​vous cependant que l’apôtre Paul encouragea toute la congrégation à ‘consoler les âmes déprimées’. Certes, les anciens sont prêts à proposer leur aide. Mais ceux qui sont découragés peuvent aussi bien s’adresser à d’autres chrétiens mûrs avec lesquels ils se sentiront à l’aise. Ainsi, les jeunes choisiront souvent de se livrer à leurs parents. Les femmes préféreront peut-être s’épancher en compagnie de leurs sœurs plus expérimentées, de celles qui sont en mesure ‘d’enseigner ce qui est bien’. (Tite 2:3.) Ce qui compte, c’est de SE CONFIER À QUELQU’UN.

      Mais que ferez-​vous si une personne déprimée vient chercher secours auprès de vous, ou encore si vous prenez l’initiative de lui offrir votre aide? Il est des impératifs que vous ne devez pas oublier.

      Consolation et compassion

      Avant tout, veillez à ne pas porter un jugement hâtif sur la spiritualité des personnes déprimées. Paul souligna en effet qu’elles avaient surtout besoin de réconfort. C’est pourquoi nous ferons bien de manifester à leur égard les qualités qu’il énuméra en ces termes dans sa lettre aux Philippiens: “Si donc il y a quelque encouragement en Christ, s’il y a quelque consolation d’amour, s’il y a quelque participation à l’esprit, s’il y a quelques tendres affections et compassions, comblez ma joie par ceci: soyez bien d’accord et ayez un même amour.” (Philippiens 2:1, 2). L’encouragement, l’amour, la consolation, la sympathie, la tendre affection et la compassion sont autant de remèdes souverains pour une personne déprimée.

      L’apôtre Pierre ajoute à cette liste une autre qualité fort précieuse. Il déclare: “Soyez tous dans de mêmes dispositions, vous mettant à la place d’autrui, ayant de l’affection fraternelle, pleins d’une tendre compassion.” (I Pierre 3:8). Quiconque sait ‘se mettre à la place d’autrui’, gagner la confiance de son interlocuteur et lui parler d’une manière consolante dispose d’un atout maître pour aider les âmes déprimées.

      La dépression aiguë

      Que faire maintenant si un membre de la congrégation souffre d’une dépression aiguë? Supposez par exemple qu’il se sente profondément indigne, coupable et désespéré, sans que rien ni personne ne semble réussir à le consoler. Dans ce cas, il faudrait lui conseiller d’aller consulter un médecin, car une telle dépression a souvent une cause d’ordre physiquea. Toutefois, quel que soit le traitement médical qu’il suivra, la congrégation a toujours un rôle important à jouer.

      Les membres de la congrégation devraient avant tout s’interdire de critiquer la personne déprimée et de l’exhorter à “se secouer” ou à “ne pas se laisser aller”. Un homme a reconnu que si, sous l’empire d’un état dépressif, sa femme avait parfois eu des idées suicidaires, c’est en partie parce que lui-​même et d’autres avaient manqué de compréhension à son égard.

      Quelques-uns ont jugé bon d’entretenir les personnes déprimées de choses dont elles étaient jadis convaincues, mais qu’elles trouvent maintenant difficiles à croire en raison de la confusion mentale qui résulte de leur état. Parlez-​leur de Jéhovah, “le Père des tendres miséricordes et le Dieu de toute consolation”. (II Corinthiens 1:3.) Rappelez-​leur qu’il est prêt à pardonner “largement”. (Ésaïe 55:7.) Attirez leur attention sur les beautés de sa création, et aidez-​les à se souvenir de toutes les œuvres divines qu’elles ont pu apprécier par le passé. Évoquez l’amitié qui unit les membres de la congrégation et dont elles retiraient naguère tant de joie. Mettez en lumière l’amour qu’elles ont pour leur famille, et dites-​leur combien elles sont elles-​mêmes chères à leurs proches. Assurez-​les que, même s’il vous est impossible de comprendre parfaitement ce qu’elles ressentent, l’expérience d’autres personnes prouve qu’elles se remettront. Soyez prêts à écouter tout ce qu’elles vous diront avec “de l’affection fraternelle” et “une tendre compassion”, même si leur affliction les amène quelquefois à tenir un raisonnement peu cohérent.

      Si le malade fait allusion au suicide, prenez la chose au sérieux. Et même s’il n’en parle pas, mais que vous ayez des raisons de penser qu’il y songe, n’ayez pas peur d’aborder vous-​même la question. Par exemple, peut-être voudrez-​vous vous exprimer ainsi: “Je sais que tu es très malheureux en ce moment, sans doute plus que je ne puis l’imaginer. Vois-​tu, quand quelqu’un traverse une épreuve comme la tienne, il se dit parfois que le mieux serait d’en finir une bonne fois pour toutes. As-​tu déjà songé à cela?” Si tel est le cas, votre question l’incitera à en parler franchement, ce qui le soulagera du sentiment de culpabilité qui accompagne ces idées noires.

      Quand ‘la machine fonctionne mal’

      Un médecin qui sert comme ancien dans la congrégation chrétienne déclare: “Je prends parfois l’exemple d’une calculatrice. Quand les piles sont à plat, quelles que soient les opérations qu’on pose, on n’obtiendra jamais une réponse sûre. De la même manière, je dis souvent à celui qui est atteint d’une dépression aiguë que ses ‘piles’ sont momentanément déchargées. De ce fait, il aura forcément des idées bizarres et il en tirera des conclusions non moins insolites. Mais cela ne durera jamais que le temps de la ‘panne’. Dès que le dérèglement cessera, les choses s’amélioreront.”

      Ce médecin ajoute: “Lorsque quelqu’un est dans un tel état, ce n’est pas toujours ce que nous disons qui importe. L’essentiel, c’est que nous fassions de notre mieux, en tant que frères chrétiens, pour prendre part à sa douleur. Les anciens pourront demander à une personne qui a beaucoup d’expérience de prendre le temps de parler avec lui, ou tout simplement de l’écouter. J’ai constaté bien des fois qu’une chrétienne âgée ayant elle-​même traversé une dépression aiguë est mieux placée que quiconque pour aider une personne déprimée. Il lui suffira peut-être de s’asseoir auprès du malade, de lui poser la main sur l’épaule et de lui dire: ‘Je sais ce que tu ressens.’”

      La guérison est possible

      Certes, celui qui est accablé par des sentiments dévastateurs pense sans doute qu’il lui faudrait fournir un effort surhumain pour les surmonter. Or, une personne déprimée n’a souvent aucune envie de faire le moindre effort. Mais en tout état de cause, le suicide n’est certainement pas la meilleure solution. Une femme qui, pendant une longue dépression, avait perdu l’appétit et le sommeil, se sentait sans forces, nerveuse, tendue et désirait la mort, nous écrit ce qui suit: “Prenez courage. Peu importe le temps depuis lequel vous souffrez et la nature de votre problème, Jéhovah a tout à la fois le pouvoir et le désir de vous aider. J’en suis la preuve vivante.” — Philippiens 4:13.

      Il est encore une dernière chose que nous pouvons tous faire pour soutenir les âmes déprimées. Il ne tient qu’à nous, en effet, de prier en leur faveur, en nous inspirant du souhait formulé en ces termes par l’apôtre Paul: “Que notre Seigneur Jésus Christ lui-​même et Dieu notre Père, qui nous a aimés et a donné, par faveur imméritée, une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs et vous affermissent en toute bonne action et parole.” — II Thessaloniciens 2:16, 17.

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