Coup d’œil sur le monde
Que valent les témoignages?
“Rapportons une expérience pratiquée dans une université américaine. Un professeur (ayant donné préalablement son accord pour être la victime) est attaqué brutalement par un jeune homme sur les marches de l’amphi, bien en vue d’un groupe de 141 étudiants (non prévenus). Juste à ce moment, se trouvait là, ‘fortuitement’, sur les marches aussi, un jeune homme du même âge que l’agresseur qui resta tout à fait étranger à l’agression. Le professeur est dégagé et emmené à l’infirmerie, et les expérimentateurs viennent dans l’heure qui suit procéder à l’interrogatoire des 141 témoins de la scène! ‘Qui a agressé le prof., comment était-il fait, vêtu, etc.?, (Les expérimentateurs avaient choisi des garçons inconnus des étudiants et du professeur pour jouer les rôles de l’agresseur et du jeune homme présent sur les marches.) La description de l’agresseur donnée par les témoignages immédiats était relativement juste dans 25 % des cas! Sept semaines plus tard, on présenta aux témoins un groupe de photographies parmi lesquelles se trouvaient celle de l’agresseur et celle du jeune homme présent sur les marches: 40 % seulement des témoins ont identifié l’agresseur; 25 % ont formellement reconnu comme agresseur le jeune des marches!” Ces faits publiés dans un article de Science et Vie sous la plume du docteur Jacqueline Renaud ne manquent pas d’être troublants, d’autant plus que, toujours selon le même article, “si l’on projette devant une assistance française, pendant une minute cette image [qui représente] une dispute entre un Algérien aux mains nues, et un Européen qui tient un couteau, plus de la moitié des ‘témoins’, quelques heures plus tard, affirmeront que le couteau était dans la main de l’Arabe. Cette expérience psychologique classique a été faite également à plusieurs reprises aux États-Unis avec la même séquence mettant en scène un blanc tenant un couteau et un noir”.
La chirurgie thoracique chez les Témoins de Jéhovah
On a beaucoup parlé il y a quelques mois d’une greffe du cœur “en parallèle” réalisée suivant une technique utilisée pour la première fois en Europe par l’équipe chirurgicale du professeur Vincent Dor. Un autre exploit à l’actif de cette équipe est rapporté dans les “Annales de chirurgie thoracique et cardio-vasculaire”. Abordant les opérations réalisées sur des Témoins de Jéhovah, un article explique que “cette population particulière non seulement est opérée en autoperfusion absolue ce qui ne présente pas de difficulté spéciale, mais dans les suites opératoires les pertes sanguines ne sont pas compensées — si ce n’est de façon volumétrique par des substituts macromoléculaires (Hémacel, Plasmion)”. L’article conclut que “l’autoperfusion comme méthode de routine pour les CEC [circuits extracorporels] nous semble présenter un maximum d’avantages. C’est une méthode fiable et sûre avec laquelle toute la gamme technique de la chirurgie cardiaque peut être effectuée. Sans insister sur le côté économique qui sans être au premier plan est d’importance, la non-utilisation ou la réduction d’utilisation de sang soulage les centres de transfusion, facilite l’organisation des interventions. Les opérés plus que tous autres sont à l’abri des effets secondaires des transfusions massives (nombre d’hépatites postopératoires extrêmement réduit, phénomènes infectieux plus rares, etc.). (...) La nécessité permanente d’être économe de sang incite, sans allonger le temps opératoire, à une méticulosité de tous les temps, au soin de la tactique la plus simple, de la technique la plus sûre et ne doit pas être étrangère aux bons résultats postopératoires. Quant à l’emploi de cette méthode chez les Témoins de Jéhovah nous ne l’avons abordé que sous l’aspect purement et exclusivement technique, pour aller au delà de ce que l’on fait d’ordinaire, et, un peu comme la compétition automobile qui a apporté beaucoup aux voitures banales, cette chirurgie exceptionnelle nous a fait adopter chaque fois de nombreux gestes économiques et sûrs. Ne serait-ce que pour cette discipline elle mérite d’être retenue”.
Des racines anticonceptionnelles
Une tribu insulaire primitive voit son existence menacée par son régime alimentaire. Dans la baie du Bengale, sur les îles Andaman, la tribu des Onges mange des plantes tubéreuses qui contiennent l’un des éléments qui entrent dans la composition de certains contraceptifs oraux. La baisse de natalité a réduit la tribu à quelques centaines de membres, et la proportion des sexes est déséquilibrée, avec 6,8 filles pour 10 garçons au-dessous de 15 ans. Fait intéressant, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) encourage actuellement l’étude des plantes pour leur valeur contraceptive dans six centres de recherches répartis en différents endroits du monde. L’OMS a noté avec surprise que l’on n’accordait que peu d’attention à cette possibilité, phénomène qui s’explique en partie par l’habitude des groupes pharmaceutiques de s’en tenir aux produits de synthèse.
La montée du psoriasis
La revue Science et Vie explique que “lorsque trop de globules blancs, du groupe des leucocytes polymorphonucléaires, encombrent le site d’une lésion dans un tissu vivant, celle-ci, loin d’être améliorée par cet afflux de défenseurs, s’en trouve plus mal. C’est le phénomène qui se produit dans le psoriasis, affection de la peau dont on connaît mal l’origine. Alors s’enclenche une réaction en chaîne, comparable à un cercle vicieux: la lésion attire encore plus de globules blancs. Selon trois dermatologues américains, Lazarus, Thonias et Yost Jr., le tissu endommagé libère une substance qui dissocie certaines protéines dans les cellules. Cette substance vient d’être identifiée par ces chercheurs: c’est une enzyme, nommée par eux protéinase chémotactique; elle attire encore plus de globules blancs. Cette enzyme n’est pas spécifique du psoriasis; on la trouve dans tout le corps humain. Si on parvenait à l’inhiber, on pourrait améliorer le psoriasis”. À ce propos, la revue rappelle qu’on assiste à une montée mondiale du psoriasis: 3,8 pour cent des Français, 4,77 pour cent des Allemands, 5,40 pour cent des Suisses et même 8,15 pour cent des Islandais en sont atteints.
Le retour de la petite reine
Après des années de marasme, le marché de la bicyclette dans les pays industrialisés est en train de dépasser celui de l’automobile. En RFA, les quatre millions de bicyclettes vendues en 1977 excédaient de 1,8 million le nombre des immatriculations de voitures neuves. Aux États-Unis, le marché de la bicyclette a également dépassé celui de l’auto, et les ventes ont doublé en quelques années en Grande-Bretagne. Parmi les causes de ce phénomène, on a invoqué le regain d’intérêt pour l’exercice physique et le fait que le public est conscient des problèmes liés à la pollution de l’environnement dus à l’industrie et à l’automobile. D’après des rapports médicaux, il apparaît que la bicyclette est plus saine que le footing pour quelqu’un qui n’a pas de préparation spéciale. En outre, ce moyen de locomotion est extrêmement bon marché. Un ministre du gouvernement allemand a suggéré de libérer 30 pour cent des routes du pays pour en faire des pistes cyclables.
L’énergie solaire en Australie
“Le premier système de télécommunications à énergie solaire est en cours de construction en plein cœur du désert australien, explique la revue britannique New Scientist. Une micro-onde radio qui tire son énergie du soleil transmettra les télécommunications du vingtième siècle à des endroits tels que Bullocky Bore, Tea Tree, Devil’s Marbles et 16 Mile Creek.” Le système, qui fait intervenir 13 répéteurs de micro-ondes alimentés par l’énergie solaire, servira à acheminer des signaux téléphoniques, télégraphiques et télévisés dans les régions inhospitalières situées 580 kilomètres plus loin. Les unités solaires au silicium débitent 132 watts en puissance continue et jusqu’à 814 watts en puissance de crête. Les batteries fournissent une énergie suffisante pour la nuit et les jours où le ciel est couvert. On espère que le système sera fiable et qu’il demandera un minimum d’entretien dans ce cadre inhospitalier.
Régression de l’aide au tiers monde
Un rapport des Nations unies a fait apparaître que l’aide des pays industrialisés au tiers monde a considérablement diminué au cours de ces six dernières années. Dix-sept États occidentaux s’étaient en effet engagés à aider les pays du tiers monde en leur versant 0,7 pour cent de leur Produit national brut. Si certaines nations ont tenu leurs promesses généreuses, comme la Suède (0,9 pour cent), la Norvège (0,8 pour cent), les Pays-Bas (0,8 pour cent), la France (0,63 pour cent), on reste loin du compte dans l’ensemble puisque l’aide financière au tiers monde est tombée de 0,34 pour cent à 0,30 pour cent.
Sur quoi se fondent les hypothèses?
On a beaucoup parlé des découvertes d’“ancêtres” de l’homme sur le continent africain, particulièrement en Tanzanie et au Kenya. “Les chercheurs, (...) explique le journal belge Le Soir, sont parfaitement conscients de la part d’hypothèses et de la relativité de ces découvertes. Dans la région du lac Turkana, ils n’ont finalement trouvé que des restes bien épars, en majorité des dents (200), des mandibules (45), des fémurs (23), des tibias (13), contre une faible minorité d’autres os essentiels pour des études anthropologiques: omoplates (1), bassins, métacarpes et phalanges (2), vertèbres (3). Cela ne représente qu’un dix-millième de pour cent de la population initiale dans l’hypothèse la plus optimiste, d’un dix-millionième de pour cent, si l’on retient comme plausible la densité minimale de la population d’hominidés. Dès lors, comment tirer des conclusions à partir des différences morphologiques entre ces quelques ossements. (...) N’est-il pas dangereux de voir des savants s’enflammer pour des théories ou des hypothèses qui ne sont pas encore scientifiquement avérées?”
L’espérance de vie augmente au Japon
Il y a tout juste 30 ans, l’espérance de vie des Japonais était en moyenne de 50 ans. Aujourd’hui, elle dépasse toutes les longévités enregistrées dans les autres pays, avec une moyenne statistique de 72,69 années chez l’homme et de 77,9 années chez la femme. Même les pays scandinaves arrivent derrière le Japon, avec une espérance de vie pour les hommes de 72,12 années en Suède, et pour les femmes de 77,83 années en Norvège.