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Les effets de la télévision sur les enfantsRéveillez-vous ! 1978 | 8 août
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en participant à des activités communes, en conversant et en s’influençant réciproquement. Tout cela est nécessaire pour que l’enfant puisse devenir plus tard un bon père ou une bonne mère. Oui, les échanges avec les différents membres de la famille sont irremplaçables.
L’enfant a besoin de communiquer constamment avec les membres de sa famille. Il reçoit ainsi les réponses à ses questions; on peut corriger ses idées fausses et le féliciter quand il fait preuve de jugement. Mais tout indique que l’abus de télévision a un effet néfaste sur l’esprit, effet qui se fera sentir plus tard, quand ces enfants auront à leur tour une famille.
Les conséquences de la violence
Le spectacle de la violence a des conséquences particulièrement effrayantes. Dans tous les pays, les preuves abondent que beaucoup d’enfants qui regardent trop de scènes de violence ont tendance à devenir plus violents dans leur conduite habituelle. Ils deviennent également indifférents devant les mauvais traitements infligés à autrui.
Un article paru dans le journal de l’Association des médecins américains montrait qu’au moment de quitter l’école secondaire, le jeune Américain “aura vu quelque 18 000 meurtres et d’innombrables vols qualifiés, incendies volontaires, attentats à la bombe, faux, fraudes, coups et tortures, le tout avec un luxe de détails”. Cet article notait qu’il y a environ un acte de violence par minute dans les dessins animés, conçus pourtant pour des enfants âgés de moins de dix ans.
Certains parents observent une réaction immédiate quand leurs enfants regardent trop de scènes de violence. L’un d’eux a dit: “Ils deviennent rapidement de moins en moins capables de se contrôler. Ils geignent et ils s’agitent, oui, ils régressent sur tous les plans. (...) Il leur faut tout un temps pour revenir à la normale.”
Mais les effets peuvent aller beaucoup plus loin qu’une simple irritabilité temporaire. Par exemple, 146 études scientifiques portant sur des enquêtes menées auprès de 10 000 enfants arrivent toutes aux mêmes conclusions, entre autres que la violence à la télévision entraîne une augmentation durable de l’agressivité.
Cet état de choses n’est pas propre à l’Occident. Une manchette du South China Morning Post de Hong-Kong déclarait: “SELON LES EXPERTS, LA VIOLENCE À LA TÉLÉ FAIT DU TORT AUX ENFANTS.” Le journaliste écrivait: “Les enfants de Hong-Kong risquent particulièrement d’être influencés par la violence présentée à la télévision, disent des éducateurs, des assistantes sociales, des psychiatres et des psychologues.” Et un article sur le Japon publié dans la revue Atlas montrait que la télévision offre aux enfants “de la violence et des effusions de sang presque à jet continu”.
Au Canada, un rapport de 91 pages, envoyé par l’Office de l’éducation de Hamilton (Ontario) à la Commission royale du gouvernement, traitait de la violence présente dans les moyens d’information. Ce document disait: “La violence à la télé peut engendrer un comportement antisocial, déclencher des frayeurs irraisonnées et rendre les enfants insensibles aux émotions du monde qui les entoure.”
Ce même rapport disait encore que les effets de la violence sur les enfants peuvent se comparer à ceux d’une bombe à retardement qui explosera d’ici 10 à 20 ans. Il déclarait: “Chaque meurtre, chaque brutalité qu’un enfant regarde à la télé est comme un poids, un poids minuscule certes sur la balance, (...) mais aucun psychologue ne peut garantir qu’en penchant, le fléau de la balance ne va pas déclencher des actes de violence de la part de gens qui paraissent normaux.”
En Angleterre, après deux ans d’études, on a conclu que la piètre qualité des programmes de télévision était la cause de l’accroissement de la criminalité chez les jeunes. Une autre étude, poursuivie pendant six ans, portait sur 1 565 garçons de 13 à 16 ans. Elle permit de découvrir que ceux qui regardaient souvent des scènes de brutalité à la télévision étaient une fois sur deux plus enclins à recourir à la violence que ceux qui ne regardaient pas régulièrement de tels programmes.
Des recherches ordonnées par le Directeur du service fédéral de la santé publique des États-Unis ont abouti à la même conclusion. En regardant la violence à la télévision, les enfants apprennent la violence, peu importe leur situation économique, les qualités de leur famille ou leur entourage.
À propos d’une expérience qui dura 10 ans, la revue Science Digest relate ce qui suit: “L’agressivité d’un garçon de 19 ans est en relation directe et significative avec la quantité de scènes de violence qu’il a vues à la télévision à l’âge de 8 ans. Cela est vrai quels que soient le niveau initial d’agressivité, le statut social, les capacités intellectuelles ou le comportement des parents.” Cette publication donne l’avertissement suivant: “Des scientifiques ont découvert que certains effets, notamment une agressivité accrue, peuvent être permanents.”
Nombreux sont les parents qui ont fait l’expérience que relate l’un d’eux en ces termes:
“J’ai observé les effets de la télévision sur mon propre enfant et certains ne me plaisent pas du tout. Son vocabulaire, par exemple, est devenu de plus en plus violent.
“Il est toujours en train de me ‘tuer’ ou de ‘mourir’ ou de ‘tirer’ sur quelque chose ou sur quelqu’un avec n’importe quel ustensile qui ressemble plus ou moins à un revolver.
“Il est parfois un monstre, parfois un pirate ou simplement un bandit. Il parle de prison et, la nuit, quand les lumières sont éteintes, d’étranges créatures viennent le visiter.”
Les juges constatent à présent cette insensibilité devant la violence. Un juge pour enfants déclara que les jeunes malfaiteurs sont devenus de plus en plus insensibles à cause des crimes qu’ils voient à la télévision. Il dit: “Les gosses ne pleurent plus beaucoup au tribunal. Leur manque de cœur est tout simplement incroyable. Ils voient la violence à la télé, où personne ne témoigne de remords; aussi, quand ils blessent quelqu’un, ils n’ont pas le sentiment d’avoir affaire à un être humain.”
Les rapports de police montrent que les jeunes qui imitent les crimes vus à la télévision sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit. Par exemple, un jeune homme de 17 ans qui avait tué une jeune femme reconnut avoir reconstitué un crime qu’il avait vu à la télévision. Un garçon de sept ans qu’on surprit à répandre du verre pilé dans le ragoût de mouton familial déclara qu’il avait vu faire cela à la télévision. Deux garçons qui tentaient d’extorquer 2 500 F à une compagnie sous la menace d’une bombe avaient pris cette idée à la télévision. Un gamin de neuf ans qui, à Noël, avait offert à son professeur une boîte de bonbons empoisonnés, raconta que dans une émission un homme avait tué sa femme de cette façon sans se faire prendre. À six ans, le fils d’un policier demanda à son père de vraies balles pour pouvoir “tuer pour de vrai” sa petite sœur, comme il le voyait faire à la télévision.
Nombre de crimes sexuels perpétrés par des adolescents reproduisent presque de façon identique ce qu’ont présenté des émissions télévisées. Certains parents ont même intenté des procès à des chaînes de télévision. Une mère, que la violence diffusée à la télévision ne préoccupait pas, changea d’avis lorsque son fils âgé de quatre ans tenta d’étouffer le chien avec un oreiller, comme dans le crime qu’il avait vu à la télévision.
Des enfants ont également mis leurs jours en danger après avoir regardé certaines émissions. À Perth (Australie), une fillette de quatre ans tenta de se pendre pour imiter ce qu’elle avait vu dans un dessin animé. Des enfants se sont blessés en sautant depuis des endroits élevés parce qu’ils voulaient imiter les “Superman”, “Batman” et autres héros de feuilletons télévisés. De jeunes cyclistes se sont infligés de graves blessures en voulant reproduire les acrobaties des cascadeurs qu’ils avaient vus à la télévision.
Ainsi, de plus en plus d’études sur les effets à court terme et à long terme des mauvais programmes de télévision arrivent à cette conclusion publiée dans la revue Parade: “La violence à la télé (...) est nuisible aux enfants pour trois raisons. D’abord, ils apprennent à devenir agressifs et beaucoup retiennent la leçon, quand ils ne passent pas aux actes. Ensuite, la violence ne leur fait plus peur, ils sont même incités à y recourir. Enfin, au lieu de défouler leur agressivité, la télévision l’excite.”
Il est vrai que l’agressivité et la violence ont toujours existé chez les jeunes, mais, si mauvaise qu’était la situation autrefois, elle n’a fait qu’empirer avec la consommation régulière de mauvais programmes télévisés par les enfants.
Que peuvent faire les parents pour protéger leurs enfants? Que devraient faire les adultes pour ne pas subir les conséquences néfastes des mauvais programmes de télévision?
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Ne devenez pas esclave de la télévision!Réveillez-vous ! 1978 | 8 août
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Ne devenez pas esclave de la télévision!
GRÂCE à la télévision on peut apprendre les nouvelles, s’instruire et se distraire. À condition de lui accorder une attention raisonnable, elle peut donner du sel à la vie. Inversement, si l’on en perd le contrôle, la télévision peut avoir des effets catastrophiques. Il faut donc apprendre à rester maître de cette distraction si l’on ne veut pas en devenir esclave, ce qui est particulièrement le risque pour les enfants.
D’ailleurs, le docteur S. Kapel a écrit récemment ce qui suit: “Le temps des recherches est fini. Maintenant, il faut que les parents tiennent compte des résultats (...) et qu’ils surveillent de plus près la qualité des émissions que suivent leurs enfants ainsi que le temps qu’ils passent devant l’écran.” Il va de soi que cette remarque s’applique également aux adultes.
Êtes-vous esclave de la télévision?
Il serait sage d’examiner en toute objectivité combien de temps chaque membre de votre famille consacre au petit écran. Pourquoi ne pas mettre une feuille de papier et un crayon près du poste, et marquer régulièrement pendant une semaine le temps que chacun consacre à la télévision. Vous n’aurez plus qu’à en faire l’addition. Le résultat risque de vous surprendre.
Voici un questionnaire dont vous pouvez vous inspirer pour savoir si vous commencez à être esclave de la télévision:
1. Attendez-vous le soir avec impatience, afin de suivre vos émissions préférées?
2. Quand votre émission favorite est terminée, continuez-vous de regarder le programme?
3. Vous arrive-t-il régulièrement de vous comporter comme dans les questions 1 et 2?
4. Préférez-vous regarder la télévision plutôt que de passer du temps avec vos amis ou de vous consacrer à votre famille?
5. Si l’occasion s’y prête, allumez-vous la télévision le matin?
6. La télévision reste-t-elle allumée quand vous ne la regardez pas?
7. Si vous êtes privé de télévision pour une raison quelconque, devenez-vous irritable?
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