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Le temple au temps des apôtresLa Tour de Garde 1961 | 1er août
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Le temple au temps des apôtres
LA PÂQUE de l’an 30 de notre ère était toute proche quand Jésus-Christ “ monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons, et les changeurs assis. Ayant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, et renversa les tables. Les Juifs, prenant la parole, lui dirent : Quel miracle nous montres-tu, pour agir de la sorte ? Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. ” — Jean 2:13-15, 18, 19.
On peut se poser cette question : Quelle sorte d’édifice était-ce pour abriter tout ce trafic ? En réalité, ce temple ne comprenait pas un seul bâtiment mais plusieurs constructions dont le sanctuaire-temple occupait le centre. La langue originelle explique très clairement cela, car les écrivains des Écritures établissent une différence entre les deux par leur emploi des mots hiéron et naos. Hiéron se référait à tout le territoire dépendant du temple, tandis que naos s’appliquait à la structure même du temple, qui avait remplacé le tabernacle dans le désert. C’est pourquoi Jean dit que Jésus trouva tout ce négoce dans le hiéron. Mais lorsque Jésus compara son corps à un temple, il employa le mot naos, désignant le “ sanctuaire ”-temple, comme cela est indiqué dans la note marginale de la New World Translation.
Cette succession de bâtiments, qui existaient du temps des apôtres, furent rebâtis par le roi Hérode. Ce gouverneur iduméen, sensuel et sanguinaire, était exécré de ses sujets juifs tant pour ses offenses à l’égard de leurs susceptibilités religieuses que pour ses meurtres gratuits, tel celui de sa femme Mariamne, princesse asmonéenne. Désireux de s’insinuer dans leurs bonnes grâces, et en même temps de satisfaire son orgueil démesuré, il décida de reconstruire leur temple qui, après cinq cents ans environ, tombait visiblement en ruines.
Les Juifs continuaient à se méfier d’Hérode, non sans raisons, aussi insistèrent-ils pour qu’il prouve ses bonnes intentions en commençant par fournir tous les matériaux nécessaires, ce qu’il fit. Pour l’œuvre de construction il engagea 10 000 ouvriers spécialisés ainsi que 1 000 prêtres formés spécialement pour un tel travail. Pour que les Juifs ne soient pas privés de temple, la démolition de l’ancien se fit peu à peu, à mesure que le nouveau se construisait. C’est pourquoi nombreux sont ceux qui ne parlent que de deux temples à Jérusalem, le premier et le deuxième, au lieu de trois, celui de Salomon, celui de Zorobabel et celui d’Hérode. C’était en particulier la coutume des Juifs contemporains qui haïssaient tellement Hérode que, bien qu’il eût fourni tous les matériaux et payé la main d’œuvre, aucun d’eux dans ses écrits ne mentionna jamais son nom en relation avec le temple.
Hérode doubla les dimensions du territoire du temple. Pour cela, il nivela de vastes étendues de rochers et, avec des pierres énormes, il renforça les pentes du mont Morija sur une cinquantaine de mètres. Le sanctuaire-temple fut achevé en une année et demie, les autres structures importantes en huit ans. Par conséquent, la reconstruction se poursuivit et se termina moins de six ans avant sa destruction en l’an 70 de notre ère. Josèphe donne deux dates contradictoires pour le début de l’œuvre de reconstruction, mais, eu égard au fait qu’en l’an 30 apr. J.-C. les Juifs déclarèrent qu’elle avait demandé quarante-six ans, il s’ensuit que l’œuvre a dû commencer en l’an 17 av. J.-C. — Jean 2:20.
L’édifice du temple fut bâti droit vers l’est et l’ouest et comptait sept degrés de sainteté, allant de l’inférieur au supérieur : 1o la Cour des Gentils ; 2o la Cour extérieure ; 3o la Cour des femmes ; 4o la Cour des Israélites ; 5o la Cour des prêtres ; 6o le Lieu saint ; 7o le Saint des Saints. Chaque lieu successif était généralement plus élevé en accord avec sa sainteté prétendue plus grande. Chacun avait sa série de portes ou entrées et de bâtiments correspondants. En tout, il y avait vingt-quatre postes où les prêtres et les Lévites montaient la garde.
LA COUR DES GENTILS
Toute l’aire du temple était entourée d’un mur immense surmonté de colonnades. Les terrains à l’intérieur de ces murs avaient une superficie de six cents à huit cents ares ; ils étaient donc aussi étendus que le Yankee Stadium et les Polo Grounds de New-York, réunis.a La Cour des Gentils était ainsi appelée parce que les Gentils avaient la permission d’y entrer. C’est de cette cour que Jésus, en deux occasions, une fois au début de son ministère terrestre, une autre à la fin de ce dernier, chassa ceux qui avaient fait de la maison de son Père une maison de commerce. — Jean 2:13-17, Jé ; Mat. 21:12, 13.
Huit ou dix portes menaient sur les lieux du temple : quatre ou cinq à l’ouest, deux ou trois au sud et chacune des deux autres à l’est et au nord. Lors de son entrée triomphale à Jérusalem, Jésus pénétra sans doute dans l’enceinte du temple par la porte septentrionale, et il fut conduit devant Pilate par l’une des portes situées au sud-ouest. Vu le nombre de ces portes, la Cour des Gentils servait aussi de voie publique, les voyageurs préférant la traverser plutôt que de passer à l’extérieur de l’aire du temple.
Le long du mur oriental se dressait la colonnade de Salomon, passage couvert de près de quatorze mètres de large et plus de douze mètres de haut. Elle se composait de trois colonnes de marbre, appelées “ corinthiennes ” à cause de leur décoration surchargée d’ornements. C’est là que Jésus se promenait en hiver et que les premiers chrétiens se réunissaient pour adorer. Des colonnades toutes semblables soutenaient les côtés ouest et nord. Là se trouvaient des sièges où les prêtres et d’autres expliquaient la loi, et ce fut sans doute dans l’une d’elles que Marie et Joseph trouvèrent Jésus qui les interrogeait ; Jésus avait alors douze ans. — Luc 2:46-49.
Ces colonnades situées à l’ouest, à l’est et au nord, si impressionnantes qu’elles fussent, n’étaient pas comparables à la colonnade royale bordant le côté sud, et portant le nom même d’Hérode. Elle comprenait 162 colonnes doriques dont la circonférence était si grande qu’il fallait trois hommes, les bras étendus, pour les encercler ; elles étaient disposées en quatre rangées.
Au-delà du mur du temple, au nord-ouest, s’élevait la tour Antonia sur un emplacement qui dominait la terrasse du temple. À l’époque de Jésus et des apôtres, elle servait de caserne à la garnison romaine et des passages souterrains y menaient à la Cour des Gentils. Cela permettait aux soldats de se rendre rapidement sur place dès que des troubles surgissaient, comme ce fut le cas lorsque la populace cherchait à tuer Paul. Cette tour fut appelée ainsi en l’honneur de l’ami d’Hérode, Marc Antoine. — Actes 21:31-40.
À L’INTÉRIEUR DE LA COUR EXTÉRIEURE
Si nous traversons l’immense Cour des Gentils, nous arrivons dans la Cour extérieure. Non loin de son côté externe s’élevait le mur bas ou Soreg, percé d’ouvertures. Au sommet, sur d’énormes pierres, on pouvait lire l’avertissement suivant : “ Nul Gentil n’a la permission de pénétrer à l’intérieur de l’enceinte du Sanctuaire. Quiconque sera surpris sera immanquablement puni de mort. ” Lorsque Paul fut malmené par la foule dans le temple, c’était parce que les Juifs avaient fait courir le bruit qu’il avait introduit un Gentil dans cette enceinte. La connaissance de cette clôture de séparation nous aide à mieux comprendre pourquoi Paul avait parlé de Jésus comme ayant “ renversé le mur de séparation ” entre Juifs et Gentils. — Actes 21:20-32 ; Éph. 2:14.
Placé à l’est, on apercevait, dans la partie avant de la Cour extérieure, la Cour des femmes. Excepté le jour où elles offraient des sacrifices, c’était l’endroit le plus rapproché du sanctuaire où les femmes avaient la permission d’entrer. Entre autres choses, la Cour des femmes contenait les coffres du trésor ; c’est auprès de l’un d’eux que Jésus se trouvait lorsqu’il loua la veuve pour son don. Un grand escalier en demi-cercle conduisait de la Cour des femmes à la Cour des Israélites, dans laquelle on pénétrait par une porte immense connue sous le nom de porte de Nicanor. Cet escalier comptait quinze marches, les “ degrés ”, suppose-t-on, pour lesquels les quinze psaumes des degrés furent composés. Lors des fêtes, les prêtres et les Lévites répétaient ces psaumes tout en gravissant marche par marche l’escalier montant à la Cour des Israélites. — Luc 21:1-4 ; Psaumes 120 à 134.
Les quatre derniers degrés de sainteté se trouvaient à l’intérieur de la Cour des Israélites : celui de cette même cour, celui de la Cour des prêtres, celui du Lieu saint et celui du Très-Saint ou Saint des Saints. Selon toute apparence, la Cour des Israélites et la Cour des prêtres étaient une seule et même cour, étant au même niveau et séparées simplement par un mur peu élevé. Cette enceinte contenait non seulement de nombreuses chambres pour les provisions et la préparation des sacrifices, mais encore “ un merveilleux système de fontaines et de citernes souterraines servant de réserves d’eau pour le cérémonial religieux et d’égouts pour évacuer les débris des sacrifices ”, nous apprend le Bible Dictionary de Harper. On croit que la salle des sessions du sanhédrin se trouvait aussi dans cette cour.
À l’intérieur de la Cour des prêtres, qui correspondait à la cour du tabernacle, et juste devant le sanctuaire lui-même, se trouvait le vaste autel de cuivre, dont la hauteur était de quatre mètres cinquante et dont la base mesurait plus de quinze mètres de chaque côté. Plus loin, à droite, on apercevait la gigantesque “ mer de fonte ”, remplie d’eau nécessaire pour les sacrifices. Elle reposait sur douze lions énormes au lieu de douze bœufs comme pour la mer de fonte du temple de Salomon.
LE SANCTUAIRE-TEMPLE
Le sol du sanctuaire-temple (naós) était de douze marches plus élevé que la Cour des prêtres ; la partie principale avait plus de vingt-sept mètres de hauteur et de largeur. De même que pour le temple de Salomon, il y avait des chambres sur les côtés, et, au centre, le Lieu saint, ayant plus de neuf mètres de large et dix-huit mètres de haut et de long, et le Saint des Saints, ayant plus de neuf mètres pour chacune de ses trois dimensions. Les trois étages de chambres sur les côtés et les mansardes au-dessus expliquent la différence entre les dimensions intérieures du Saint et du Très-Saint et les dimensions extérieures.
Le Lieu saint contenait, entre autres choses, une table d’or pour les pains de proposition, un chandelier d’or et l’autel des parfums, d’or aussi. Un double rideau, lourd et artistement décoré, de plusieurs centimètres d’épaisseur, séparait le Saint du Très-Saint. À la mort de Jésus, ce rideau se déchira en deux. — Mat. 27:51.
Dans le Saint des Saints, il n’y avait pas d’arche de l’alliance, coffre sur lequel reposaient deux chérubins d’or aux ailes étendues et au-dessus duquel brillait la lumière surnaturelle Shekina, comme dans le temple de Salomon. À sa place, il y avait une dalle de pierre sur laquelle le grand prêtre répandait le sang le jour des expiations. Des études ont établi l’emplacement du Saint des Saints du temple d’Hérode, à l’endroit même où (selon la tradition) Abraham se préparait à offrir Isaac et où l’ange apparut au roi David pour qu’il achetât le champ à Ornan afin d’y bâtir un temple à Jéhovah. Aujourd’hui la Coupole du Rocher, mosquée musulmane, s’élève au même endroit.
Josèphe écrit à propos de ce temple : “ Son aspect avait tout pour frapper l’esprit et surprendre les yeux. Il était recouvert de tous côtés de lourdes plaques d’or, de sorte que lorsque le soleil se levait, il brillait d’un si vif et si aveuglant éclat que l’œil du spectateur était obligé de se détourner, ne pouvant pas plus supporter sa splendeur que celle du soleil. ” Et là où il n’était pas recouvert d’or, son marbre blanc luisant reflétait les rayons du soleil. De toutes les nombreuses réalisations architecturales d’Hérode, le temple de Jérusalem est la plus grandiose.
Il n’est pas étonnant que les disciples de Jésus exprimassent de l’admiration pour ses bâtiments. Mais Jésus, ayant la faculté de voir dans l’avenir, répondit à l’un d’eux : “ Vois-tu ces grandes constructions ? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. ” Et cette condamnation ne se fit pas attendre. Le temple de Salomon avait subsisté pendant 420 ans, celui de Zorobabel pendant près de 500, mais celui d’Hérode dura moins de quatre-vingt-dix. Lors du siège, en l’an 70 de notre ère, et à l’encontre des désirs du général Titus, les flammes détruisirent le temple. Ses trésors furent sauvés et emmenés à Rome. — Marc 13:1, 2.
La description précédente permet au chrétien ami de la Bible de mieux se représenter les événements rapportés dans les quatre évangiles et les Actes des apôtres.
Avec la résurrection et l’ascension de Jésus dans le ciel, la construction du temple spirituel, se composant de Jésus-Christ et des 144 000 membres de son corps, commença, Jésus étant à ce moment-là posé comme principale pierre angulaire. Depuis, aucun temple littéral n’est plus nécessaire. Aujourd’hui, ce temple est représenté sur la terre par un petit reste, et vers lui affluent les choses les plus précieuses ou les plus choisies (les gens de bonne volonté) de toutes les nations. Ensemble ils pratiquent la pure adoration de Jéhovah Dieu, apportant sur son nom une gloire qui dépasse celle qu’un temple littéral quelconque ait jamais apportée. — I Pierre 2:4-10 ; Aggée 2:7 ; Apoc. 7:9 ; 14:1-3.
[Note]
a Les sources d’information, Josèphe, la “ Mischna ” juive et l’archéologie, se contredisent les unes les autres à maintes reprises. Cependant, un assez bon travail pour faire accorder ces informations a été accompli par Hollis dans son ouvrage “ The Archaeology of Herod’s Temple ”. Entre autres choses, il fait observer que certaines divergences s’expliquent par les travaux constants de construction ainsi que par le fait que le temple était examiné de divers points de vue.
[Illustration/Schéma, page 236]
(Voir la publication)
1. Cour des Gentils
2. Cour extérieure
3. Cour des femmes
4. Cour des Israélites
5. Cour des prêtres
6. Lieu saint
7. Saint des Saints
8. Colonnade royale
9. Porche ou colonnade de Salomon
10. Soreg, le mur de séparation
11. Tour d’Antoine
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Réforme sociale ou la bonne nouvelle ?La Tour de Garde 1961 | 1er août
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Réforme sociale ou la bonne nouvelle ?
Quelle est l’œuvre que Dieu a confiée aux chrétiens ? Est-ce la prédication d’un “ évangile social ” ou de la bonne nouvelle du Royaume ?
IL ARRIVE souvent que des personnes se scandalisent lorsqu’on leur affirme qu’il est possible de consacrer toute sa vie à des œuvres hautement louées sans recevoir néanmoins l’approbation de Dieu. Le Seigneur Jésus a déclaré au sujet de notre époque : “ Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n’avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n’avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l’iniquité. ” — Mat. 7:21-23.
Nous ne voulons pas être de ceux qui “ commettent l’iniquité ”. La seule voie à suivre consiste à faire la volonté de Jéhovah Dieu. La façon dont nous déployons nos efforts est donc une chose sérieuse. Il se peut que nous considérions comme bonne œuvre ce que nous faisons. Mais cela suffit-il ? La Parole inspirée nous dit : “ Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort. ” (Prov. 14:12). Ce n’est pas nous qui décidons de ce qui est, pour le chrétien, la bonne œuvre à faire. C’est la volonté de Dieu qui prévaut, et nous devons harmoniser notre vie avec elle.
Alors, que devons-nous penser de ce qu’on appelle populairement l’“ évangile social ” ? La réforme du monde incombe-t-elle aux chrétiens ? Nul doute qu’une somme de temps considérable pourrait être dépensée en efforts en faveur de la réforme sociale. Par exemple, il se pourrait que certaines personnes passent toute leur vie à lutter contre un vice quelconque, tel que le jeu, la prostitution ou l’alcoolisme. Les efforts que nous tenterions pour assainir les divertissements du monde, films, livres et revues, pourraient épuiser nos forces vitales. Quelle somme d’énergie pourrait-on dépenser dans la lutte contre la pauvreté et la délinquance ! À la vue du monde plongé dans un tel gâchis, le chrétien se demande : “ Comment puis-je faire le plus de bien possible ? ”
Nous répondrons : c’est en faisant la volonté de Dieu. Celle-ci, pour les chrétiens, consiste à suivre étroitement l’exemple du Seigneur Jésus-Christ. L’un des apôtres du Christ, Paul, de la ville de Tarse, dit : “ Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. ” (I Cor. 11:1). Alors, comment pouvons-nous imiter Jésus à la manière de Paul ?
PRÊCHER LE ROYAUME DE DIEU
Nombreux étaient les mouvements de réforme au jour de Jésus. Il y en avait sur l’abstinence, d’autres sur l’ascétisme. Des réformateurs se levèrent aussi sur le plan politique. Jésus ne se joignit à aucun d’eux ; il concentrait toute son énergie sur l’œuvre que son Père lui avait confiée : faire connaître le nom et le royaume de son Père. Jésus s’attacha donc à l’œuvre de prédication du royaume des cieux. Nous lisons : “ Jésus alla dans la Galilée, prêchant l’évangile de Dieu. Il disait : Le temps (fixé, NW) est accompli, et le royaume de Dieu (s’est approché, NW). Repentez-vous, et croyez à la bonne nouvelle. ” (Marc 1:14, 15). C’était une bonne nouvelle que Jésus prêchait, et sa prédication du Royaume avait pour effet d’amener les personnes au cœur droit à se repentir de leurs mauvaises actions, à se détourner du mal pour faire ce qui est bien.
Les apôtres prêchaient de même la bonne nouvelle. Ils ne se laissaient pas détourner de leur œuvre de prédication du Royaume à venir. Souvent, les réformateurs sociaux de notre époque ne sont pas peu choqués du fait que l’apôtre Paul ne s’attaqua jamais à l’esclavage. Largement répandu de son temps, l’esclavage était pratiqué chez les Blancs et chez les Noirs. Cependant, Paul ne lança aucun mouvement en vue de l’abolir ; il ne consacra pas sa vie en faveur d’un mouvement de réforme sociale. Non, Paul donna sa vie pour la prédication du Royaume, parce que c’était la volonté de Dieu. “ Malheur à moi ”, déclara-t-il, “ si je n’annonce pas l’évangile ! ” — I Cor. 9:16.
Les réformateurs sociaux du jour de Paul ont fort bien pu attaquer l’apôtre pour n’avoir pas lutté contre l’esclavage. Il nous est possible d’imaginer la façon dont un réformateur social aurait pu le faire : “ Paul, à mon avis, ta religion est cruelle. Comment peux-tu feindre d’ignorer la condition des esclaves ? Pourquoi ne pas élever la voix contre l’esclavage et travailler à son abolition ? Tu affirmes que Dieu a condamné ce monde. Ma foi, c’est là une façon bien négative de voir les choses. Je remarque que, dans ta lettre aux Thessaloniciens, tu écris que le “ repos ” ne sera donné qu’à “ la révélation du Seigneur Jésus du ciel avec les anges de sa puissance, en flammes de feu, exerçant la vengeance contre ceux qui ne connaissent pas Dieu, et contre ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus-Christ ; lesquels subiront le châtiment d’une destruction éternelle. ” Voilà ce que tu écris dans II Thessaloniciens 1:7-9, Da. Eh bien ! Qui voudra attendre jusqu’à ce que vienne le “ repos ” dont tu parles ? Des siècles pourraient s’écouler d’ici là, et vas-tu laisser souffrir ces pauvres gens ? Mettons-nous au travail, formons un mouvement pour abolir l’esclavage et réformer les prostituées, les collecteurs d’impôts et les ivrognes. ”
Une telle attitude à l’égard de l’œuvre de Paul révélerait une faible compréhension du véritable christianisme. Mais Paul connaissait la volonté de Dieu, et il ne voulut point délaisser la prédication de la bonne nouvelle. Quand il rencontra Onésime, un esclave qui s’était enfui de chez
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