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L’organisation théocratique au milieu de systèmes démocratiques et communistesLa Tour de Garde 1972 | 15 février
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celui-ci n’avait pas été ressuscité mais que son corps avait été dérobé par ses disciples. — Mat. 28:12.
18. a) Comme Jésus-Christ, de la part de qui ses apôtres ont-ils connu bien des souffrances ? b) En quel sens ces hommes étaient-ils des “aînés”, quelle fonction devait être prévue pour leur réunion, et pour combien de temps ?
18 Comme Jésus-Christ, ses apôtres ont connu bien des souffrances de la part des “aînés” associés aux principaux prêtres. Le récit nous rapporte qu’une fois libérés, après avoir été emprisonnés et jugés, les apôtres Pierre et Jean “allèrent vers les leurs et leur rapportèrent les choses que les principaux prêtres et les aînés leur avaient dites”. (Actes 4:5-23.) Tout cela indique que ces hommes associés aux principaux prêtres occupaient officiellement le rang d’“aînés”. Les villes de l’ancien Israël n’avaient pas ce que nous appelons un “maire”, mais un conseil d’“aînés” ou “anciens”. Ce conseil devait avoir un président. Cette fonction était vraisemblablement occupée à tour de rôle par chacun des membres de ce conseil pendant une certaine période. Mais il ne nous est pas dit comment les hommes qualifiés devenaient des “aînés” ou “anciens”.
19. a) Quelle question se pose concernant la nouvelle théocratie de Dieu depuis la Pentecôte de l’an 33 de notre ère ? b) Quelle pensée avait été émise concernant les “anciens”, et quelles questions cela soulève-t-il ?
19 Quand l’Israël charnel et circoncis cessa d’être une nation théocratique et que Jéhovah établit sa théocratie sur l’église ou congrégation des disciples de son Fils, lors de la Pentecôte de l’an 33, cette nouvelle organisation théocratique avait-elle aussi des “aînés” officiels ? La pensée avait été émise que pour ce qui concerne la congrégation chrétienne, “tous les oints de Dieu sont des anciensb”. Mais cela inclurait aussi les femmes qui, s’étant vouées à Dieu, baptisées dans l’eau et ayant été engendrées par Dieu, ont été ointes de son esprit. Mais que montrent en réalité les caractéristiques de l’organisation théocratique chrétienne du premier siècle ? N’indiquent-elles pas que des hommes voués et baptisés ont été officiellement nommés “aînés” dans la congrégation chrétienne ? Voyons cela.
20. a) Selon la citation de Joël 2:28, 29, faite par Pierre, quel genre d’hommes la congrégation chrétienne allait-elle comprendre ? b) Étant donné le mot utilisé dans Joël 2:28, pourquoi ces hommes pouvaient-ils être aussi bien des “anciens” que de simples “vieillards” ?
20 En citant la prophétie de Joël 2:28, 29, le jour de la Pentecôte de l’an 33, l’apôtre Pierre montra qu’il devait y avoir des “vieillards” dans la congrégation chrétienne et que ceux-ci ‘auraient des songes’. Mais en traduisant cette prophétie en grec, la Version des Septante utilise le mot grec présbutéros qui signifie en réalité “presbytre” ou “ancien”. La raison en est que le mot hébreu [zâqên] utilisé dans Joël 2:28 s’applique régulièrement aux “anciens”, tels les anciens des villes. Cependant, ce terme hébreu peut aussi signifier tout simplement des personnes âgées, telles qu’Abraham et Sara (Gen. 18:11 ; 25:8). En tout cas, ces presbytres, anciens ou “vieillards” de Joël 2:28 et d’Actes 2:17 étaient inclus dans “toute sorte de chair” sur laquelle Jéhovah allait répandre son esprit dans les “derniers jours”. Ils pouvaient être des “anciens” officiels ou tout simplement des “vieillards”.
21. a) À quels membres de la congrégation de Jérusalem en particulier celle d’Antioche a-t-elle envoyé un service de secours, et qu’est-ce que cela indique concernant la congrégation du premier siècle ? b) Qu’est-ce qu’un “presbytre” ?
21 Cependant, y avait-il des “vieillards”, ou anciens, ou presbytres officiels dans la congrégation chrétienne primitive ? Pour obtenir une réponse satisfaisante, considérons le texte d’Actes 11:30. Le prophète chrétien Agabus avait annoncé “qu’une grande famine allait venir sur toute la terre habitée”. Selon l’Histoire, cette famine eut lieu pendant le règne de l’empereur Claude. Les disciples du Christ de la ville d’Antioche de Syrie décidèrent donc d’envoyer du secours à leurs frères chrétiens nécessiteux de la province romaine de Judée. Mais à qui ces donateurs envoyèrent-ils précisément ce service de secours (en grec diakonia) ? Le récit nous dit : “Et c’est ce qu’ils firent, l’envoyant aux aînés [presbytres ou anciens] par la main de Barnabas et de Saul.” (Actes 11:27-30). Ainsi, ce sont les “aînés”, ou presbytres, ou anciens, qui ont reçu les secours, et ces personnages officiels veillèrent à ce qu’ils soient distribués aux congrégations de Judée. Le dictionnaire de Webster définit le “presbytre” comme “un personnage officiel de l’église chrétienne primitive, ayant reçu pour tâche de diriger en tant que surveillant généralement une congrégation locale”. En considérant les saintes Écritures, nous pourrons nous rendre compte si cette définition est exacte ou non.
Le collège central — de qui est-il composé ?
22. Vers qui la congrégation d’Antioche se tourna-t-elle pour régler la question de la circoncision, qui reçut ses représentants, et quels chrétiens se réunirent pour examiner cette question ?
22 Lorsque la question de la circoncision des non-Juifs convertis au christianisme devint brûlante à Antioche de Syrie, vers qui la congrégation se tourna-t-elle pour la régler ? “Auprès des apôtres et des aînés” de Jérusalem. Par qui Paul, Barnabas et les autres envoyés d’Antioche ont-ils été reçus à leur arrivée à Jérusalem ? “Par la congrégation et les apôtres et les aînés [presbytres ou anciens].” Nous remarquons que ce récit fait une distinction entre les “aînés” et les apôtres d’une part, et la congrégation d’autre part. “Les apôtres et les aînés se rassemblèrent pour examiner cette affaire”, et non pas l’ensemble de la congrégation de Jérusalem. — Actes 15:2, 4, 6.
23. Qui les apôtres consentirent-ils à envoyer pour porter le décret de Jérusalem aux congrégations, et quelles signatures ce décret portait-il ?
23 Le récit biblique nous montre qu’après avoir décidé que les Gentils nouvellement convertis ne devaient pas se faire circoncire, “les apôtres et les aînés [presbytres, anciens] ainsi que toute la congrégation consentirent à envoyer à Antioche, avec Paul et Barnabas, des hommes choisis parmi eux, à savoir Judas qui était appelé Barsabas et Silas, hommes marquants parmi les frères ; et de leur main ils écrivirent : ‘Les apôtres et les aînés aux frères à Antioche et en Syrie et en Cilicie qui sont d’entre les nations [gentiles] : Salut !’” — Actes 15:22, 23.
24. Qui figurait au nombre de ces “aînés”, en quelle qualité les apôtres et les “aînés” agirent-ils, et qui présidait la réunion ?
24 Il apparaît donc que les apôtres et ces “aînés” (presbytres, anciens) qui leur étaient associés agissaient en qualité de collège central pour toutes les congrégations chrétiennes de la terre, mais qu’ils avaient le soutien de la congrégation de Jérusalem. Au nombre de ces “aînés” figuraient Jacques, demi-frère de Jésus-Christ, Judas (Barsabas) et Silas (Silvain) (II Cor. 1:19 ; I Thess. 1:1 ; II Thess. 1:1 ; I Pierre 5:12). Il est généralement admis que lors de cette réunion du collège central de Jérusalem, l’aîné (presbytre ou ancien) nommé Jacques, fils de Marie, faisait fonction de président. Cependant, le fait qu’il proposa le décret et son contenu concernant les conditions requises des nouveaux convertis d’entre les Gentils n’est pas en lui-même une preuve qu’il occupait cette fonction. — Actes 15:13-21.
25. De qui Paul et Silas remettaient-ils les décrets lorsqu’ils visitaient les villes, et qu’est-il indiqué à propos de ceux qui se réunissaient avec les apôtres pour promulguer ces décrets ?
25 Le texte d’Actes 16:4 parle des voyages de l’apôtre Paul et de son compagnon Silas (membre du collège central), disant : “Or comme ils passaient par les villes [d’Asie Mineure], ils remettaient à ceux qui y étaient, pour être observés, les décrets pris par les apôtres et les aînés qui étaient à Jérusalem.” Le fait que ces “aînés” étaient associés aux apôtres et faisaient partie du collège central chrétien démontre qu’ils étaient des “aînés”, des presbytres ou des anciens officiels.
26. De retour à Jérusalem après son dernier voyage, avec qui Paul a-t-il eu une réunion d’adieux à Milet, et qu’indique le texte d’Actes 21:17, 18, à propos des membres de la congrégation de Jérusalem ?
26 Des années plus tard, au retour de son dernier voyage, tandis qu’il se dirigeait vers Jérusalem, l’apôtre Paul s’arrêta dans la ville côtière de Milet et prit contact avec la congrégation voisine d’Éphèse, en Asie Mineure. A-t-il fait venir toute la congrégation d’Éphèse jusqu’à lui pour lui faire ses adieux ? Voici ce que nous dit Actes 20:17: “Cependant, de Milet, il envoya appeler à Éphèse les aînés [presbytres, anciens] de la congrégation.” La congrégation d’Éphèse avait donc des “aînés” ou anciens officiels. Le texte d’Actes 21:17, 18 nous rappelle que la congrégation de Jérusalem avait aussi de tels personnages officiels ; le docteur Luc nous rapporte ceci : “Quand nous fûmes arrivés à Jérusalem, les frères nous reçurent avec joie. Mais le jour suivant, Paul entra avec nous chez Jacques ; et tous les aînés étaient présents.” Jacques, demi-frère de Jésus-Christ, était aussi du nombre de ces “aînés”. Dans Galates 2:9, Paul parle de Jacques comme d’une colonne spirituelle, disant : “Jacques et Céphas [Pierre] et Jean, ceux qui paraissaient être les colonnes, nous donnèrent, à moi et à Barnabas, la main droite de la participation.”
27. Selon I Timothée 5:17, quels frères devaient être jugés dignes d’un double honneur, et pourquoi ? Quelles prières étaient particulièrement utiles ?
27 Rendant témoignage à la position officielle occupée par un “aîné” (presbytre ou ancien) de la congrégation, l’apôtre Paul écrivit à Timothée dans les années 61 à 64 de notre ère et lui donna ces instructions : “Que les aînés qui président d’une excellente manière soient jugés dignes d’un double honneur, surtout ceux qui travaillent dur à la parole et à l’enseignement.” (I Tim. 5:17). Ainsi, ces “aînés” présidaient officiellement dans la congrégation et participaient à la proclamation et à l’enseignement de la Bible. Selon Jacques 5:14, les prières de ces “aînés” étaient particulièrement utiles.
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Chargés de fonctions dans l’organisation théocratiqueLa Tour de Garde 1972 | 15 février
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Chargés de fonctions dans l’organisation théocratique
1. Pour ce qui était de savoir si tous les membres de la congrégation étaient des “aînés”, quelles questions le texte de I Pierre 5:1-3 soulève-t-il ?
DANS les années 62 à 64 de notre ère, l’apôtre Pierre, qui se trouvait à Babylone, en Mésopotamie, écrivit à propos des “aînés”. Il déclara : “Donc, aux aînés [presbytres, anciens] qui sont parmi vous j’adresse cette exhortation, car moi aussi je suis un aîné comme eux et témoin des souffrances du Christ, participant de la gloire qui doit être révélée : Paissez le troupeau de Dieu qui est sous votre garde, non par contrainte mais volontairement ; non par amour d’un gain malhonnête, mais avec ardeur ; ni comme voulant dominer ceux qui sont l’héritage de Dieu, mais en devenant des exemples pour le troupeau.” (I Pierre 5:1-3). Si tous les membres du “troupeau de Dieu” devaient être considérés comme des “aînés”, quelle aurait été la signification des paroles de Pierre parlant des “aînés qui sont parmi vous” ? Comment aurait-il pu dire également que le troupeau de Dieu était “sous votre garde”, c’est-à-dire sous la garde des “aînés” ? Comment ces derniers auraient-ils pu ‘paître le troupeau de Dieu’ si tous ses membres étaient des “aînés”, donc des bergers ?
2. Pourquoi ceux à qui Pierre s’adressait devaient-ils être des “aînés” officiels, et combien d’“aînés” la congrégation de Jérusalem comptait-elle lorsqu’elle fut fondée à la Pentecôte de l’an 33 de notre ère ?
2 L’apôtre Pierre se qualifie lui-même d’“aîné” associé aux “aînés” à qui il s’adresse. Si Pierre était un “aîné” dans un sens officiel, ceux à qui il écrivait étaient donc aussi des “aînés” officiels. Un apôtre de Jésus-Christ devait certainement être officiellement un “aîné”. En conséquence, quand la congrégation chrétienne prit naissance le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, elle comptait douze “aînés” officiels, les douze apôtres de Jésus-Christ (Actes 1:13 à 2:37). Tous les apôtres étaient comme Pierre, chacun d’eux ayant été “témoin des souffrances du Christ”, car ils avaient été ensemble avec Jésus depuis le moment de son baptême jusqu’à son ascension au ciel (Actes 1:21, 22 ; I Pierre 5:1). Étant des “aînés” officiels, ces apôtres ‘travaillaient dur à la parole et à l’enseignement’ depuis la Pentecôte de l’an 33. — I Tim. 5:17 ; Actes 2:37-42 ; 4:33 ; voir II Jean 1 et III Jean 1.
Les “aînés” — comment sont-ils établis ?
3. a) Comment les douze apôtres sont-ils devenus des “aînés” ? b) Selon le livre des Actes, chapitre 14, qu’est-ce qui nous indique comment les “aînés” ont été établis dans les autres congrégations de cette époque ?
3 Les onze apôtres fidèles avaient été disciples de Jésus-Christ, certains plus d’un an avant d’avoir été choisis par lui comme apôtres (Jean 1:35 à 2:2 ; Mat. 4:12-22 ; 10:1-4 ; Luc 6:12-16). En conséquence, ils étaient devenus des “aînés” (presbytres ou anciens) en étant nommés par Jésus. Matthias, qui devint plus tard le douzième apôtre, ne fut pas nommé par un homme, mais fut désigné par le sort après l’ascension de Jésus au ciel (Actes 1:15-26). Comment les autres “aînés” de la congrégation de Jérusalem, ainsi que les “aînés” des autres congrégations qui furent établies après la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, ont-ils été nommés plus tard ? C’est ce que nous montre le chapitre quatorze du livre des Actes. Durant son premier voyage missionnaire, en compagnie de Barnabas, l’apôtre Paul alla jusqu’à Derbé, Iconium, Lystres et Antioche de Pisidie, en Asie Mineure, et y établit des congrégations. Sur leur chemin de retour, ils visitèrent ces nouvelles congrégations.
4. Comment les “aînés” ont-ils été établis dans les congrégations revisitées par Paul et Barnabas, et en quel sens cette méthode était-elle théocratique ?
4 Comment ces congrégations récemment établies ont-elles reçu leurs “aînés” ? Dans Actes 14:22, 23, nous lisons que Paul et Barnabas ‘affermissaient l’âme des disciples, les encourageant à demeurer dans la foi et disant : “Nous devons entrer dans le royaume de Dieu par beaucoup de tribulations.” De plus, pour eux, ils préposèrent des aînés à des fonctions dans [chaque] congrégation, et, faisant des prières avec des jeûnes, ils les confièrent à Jéhovah en qui ils étaient devenus croyants’. Il est donc manifeste que les congrégations n’avaient pas choisi leurs propres “aînés” en organisant un vote ou une élection populaire parmi leurs membres. La méthode utilisée pour nommer des “aînés” ne pouvait être qualifiée de “démocratique”. Paul avait été choisi par Jésus-Christ pour être apôtre, et ce fut sur les instructions de l’esprit saint de Dieu que Barnabas et lui entreprirent ce voyage missionnaire à partir d’Antioche. Les nominations d’“aînés” qu’ils firent dans les congrégations étaient donc théocratiques. — Actes 13:1-4.
5. Qu’écrivit Paul à Tite à propos des congrégations de Crète, et quelles conditions requises Tite devait-il considérer ?
5 Plus tard, dans les années 61 à 64 de notre ère, après que Paul eut été libéré de sa première captivité à Rome, il écrivit à Tite, son compagnon d’œuvre, qui se trouvait alors dans l’île de Crète. Il lui dit : “C’est pour cette raison que je t’ai laissé en Crète, pour que tu corriges les choses qui en avaient besoin et que tu établisses des aînés de ville en ville, selon les ordres que je t’ai donnés.” (Tite 1:5). Ensuite, Paul fait connaître les conditions requises pour être nommé à la position d’“aîné” ; il ajoute : “S’il y a quelque homme non sous le coup d’accusations, mari d’une seule femme, ayant des enfants croyants qui n’ont pas été accusés de débauche, ni insoumis. Car un surveillant, en tant qu’intendant de Dieu, ne doit pas être sous le coup d’accusations, ni obstiné, ni sujet au courroux, ni un buveur tapageur, ni porté à frapper, ni avide d’un gain déshonnête, mais hospitalier, ami du bien, d’esprit pondéré, juste, loyal, maître de lui, tenant fermement la sûre parole en ce qui concerne son art d’enseigner, afin qu’il soit à même d’exhorter par l’enseignement qui est saint et de reprendre ceux qui contredisent.” — Tite 1:6-9.
6. De quelle manière Paul utilisait-il les termes “aînés” et ‘surveillants’, et comment cela est-il montré ?
6 En commençant sa discussion sur les conditions requises pour être nommé “aîné”, puis en ajoutant qu’‘un surveillant ne doit pas être sous le coup d’accusations’, etc., Paul montre qu’un “aîné” est aussi un “surveillant”. (En grec épiskopos.) Ainsi, en établissant des “aînés”, Tite nommerait par la même occasion des surveillants dans la congrégation. Paul se sert ici des mots “aînés” et “surveillants” comme de synonymes ou de termes interchangeables, exprimant la même idée. Ainsi, un surveillant doit être un “aîné” et un “aîné” doit accomplir les tâches d’un surveillant. C’est ce que montra Paul à Milet.
7. Alors qu’il était à Milet, qui Paul envoya-t-il appeler à Éphèse, et que déclara-t-il à ces hommes ?
7 Nous lisons : “De Milet, il envoya appeler à Éphèse les aînés de la congrégation. Quand ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit : ‘(...) Faites attention à vous-mêmes et à tout le troupeau au milieu duquel l’esprit saint vous a établis surveillants [épiskopoï], pour paître la congrégation de Dieu, qu’il a acquise avec le sang de son propre Fils.’” — Actes 20:17-28.
8. Comment les visiteurs de Paul avaient-ils été nommés “aînés”, quelle fonction devaient-ils assumer, et devant qui étaient-ils d’abord responsables ?
8 Selon ces paroles, ces “aînés” ont été installés dans leur fonction non pas par une élection démocratique, mais par une nomination de l’esprit saint de Dieu au moyen du collège central visible établi sur toutes les congrégations. Étant ainsi nommés pour être des “aînés” (presbytres ou anciens), ces hommes étaient par la même occasion établis comme “surveillants”, et en tant que tels ils avaient l’obligation de servir de bergers pour le troupeau, la congrégation de Dieu. Ils devaient rendre des comptes en premier lieu non pas au collège central, mais au grand Surveillant, Jéhovah Dieu (I Pierre 2:25 ; És. 53:6). Les paroles de Paul aux “aînés” d’Éphèse sont en accord avec celles que l’apôtre Pierre adressa “aux aînés qui sont parmi vous” pour leur dire de paître le troupeau de Dieu. — I Pierre 5:1, 2.
Les surveillants et les serviteurs ministériels
9. a) Lorsqu’il fallut mettre quelqu’un à la place laissée vacante par l’apôtre infidèle Judas, qu’est-ce qui indiqua que les apôtres étaient des “surveillants” ? b) Avec combien de “surveillants” la congrégation de Jérusalem a-t-elle été fondée à la Pentecôte de l’an 33 de notre ère ?
9 Pierre et les onze autres apôtres étaient non seulement des “aînés”, mais aussi des “surveillants”. Cela fut manifeste lorsque Pierre conseilla à la congrégation de Jérusalem de nommer quelqu’un à la place laissée vacante par l’apôtre infidèle Judas. En donnant ce conseil, Pierre cita le Psaume 109:8, disant : “Il est écrit dans le livre des Psaumes : (...) ‘Sa charge de surveillance, que quelqu’un d’autre la prenne.’” (Actes 1:20). Le terme hébreu rendu par “charge de surveillance” fut traduit dans la Version des Septante par le mot grec épiskopê qui concerne la charge d’un surveillant (épiskopos en grec). La fonction d’apôtre correspondait donc logiquement à la charge de surveillant, et les apôtres étaient des surveillants nommés par Jésus-Christ. Le jour de la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, la congrégation de Jérusalem, qui comptait environ cent vingt membres, commença donc avec douze surveillants (Actes 1:15 à 2:43). Par la suite, des “aînés” ayant été nommés pour aider à s’occuper de la congrégation croissante, plus de douze surveillants servaient donc en son sein.
10. a) Lorsque Paul se trouvait à Milet, comment la surveillance de la congrégation d’Éphèse était-elle assumée ? b) Selon Philippiens 1:1, comment la congrégation de Philippes était-elle surveillée ?
10 Environ vingt-trois ans après la Pentecôte, lorsque Paul en route pour Jérusalem s’arrêta à Milet, la congrégation voisine d’Éphèse comptait un certain nombre de surveillants, car tous les “aînés” avec qui Paul eut une entrevue étaient des surveillants (Actes 20:17-28). Quatre ou cinq années plus tard, la congrégation de Philippes, en Macédoine, comptait plusieurs surveillants ainsi qu’un certain nombre de serviteurs ministériels qui servaient d’assistants aux surveillants. C’est pourquoi, lorsque Paul écrivit de Rome à cette congrégation, il commença ainsi sa lettre : “Paul et Timothée, esclaves de Christ Jésus, à tous les saints en union avec Christ Jésus qui sont à Philippes, ainsi qu’aux surveillants [épiskopoï] et aux serviteurs ministériels [diakonoï en grec].” — Phil. 1:1.
11. D’après l’exemple de la congrégation de Philippes, comment toutes les autres congrégations disposant d’un nombre suffisant d’hommes compétents étaient-elles surveillées, contrairement au système postérieur des “évêques” ?
11 D’après ce texte, nous ne nous trompons donc pas en disant que la congrégation de Philippes avait plus d’un surveillant et plus d’un serviteur ministériel [diakonos]. Cela était sans doute vrai de toutes les autres congrégations chrétiennes du premier siècle qui disposaient d’un nombre suffisant d’hommes compétents pour les servir en tant que surveillants et serviteurs ministériels. Ce n’est qu’après la mort des douze apôtres que se développa l’habitude d’avoir un seul surveillant sur une congrégation ou sur plusieurs congrégations d’une certaine régiona.
Le “groupe des aînés” (“présbutérion”)
12. Selon I Timothée 4:14, de qui le groupe des “aînés” se composait-il, et quelle était la position de chaque membre par rapport aux autres ?
12 Selon ce que dit Paul dans I Timothée 4:14, l’ensemble des surveillants de la congrégation formait le “groupe des aînés”, ou le “collège presbytéral” ou “des presbytres” (Liénart ; Jérusalem), ou encore le “corps des anciens”. (Darby.) (Voir Luc 22:66 et Actes 22:5 pour “l’assemblée des aînés”.) Les membres d’un tel “groupe [ou assemblée] des aînés” étaient tous égaux et occupaient la même position officielle ; aucun d’eux n’était prééminent ou le membre le plus important et le plus puissant de la congrégation. Chacun partageait joyeusement la responsabilité de surveiller et de faire paître la congrégation tout entière.
13. Selon I Timothée 3:1, que recherche celui qui désire une œuvre excellente ?
13 Eu égard à cela, que voulait dire l’apôtre Paul dans I Timothée 3:1 ? Dans ce texte, il déclare à Timothée : “Si quelqu’un recherche la charge de surveillant [épiskopê en grec], il désire une œuvre excellente.” Il ne parlait pas de chrétiens ambitieux qui s’efforceraient de devenir en tant que seul surveillant et responsable, le membre le plus important, le plus éminent et le plus puissant de la congrégation, un peu comme un “évêque” de la chrétienté qui règne sur une région (un diocèse) incluant un certain nombre de congrégations (I Tim. 3:1, Segond ; Synodale). Non, mais un tel homme désire seulement partager avec d’autres surveillants les devoirs consistant à veiller sur la condition spirituelle de la congrégation, à la nourrir spirituellement et à la diriger dans l’adoration de Jéhovah. Un tel homme s’efforce de remplir les conditions requises pour être surveillant, telles qu’elles sont énumérées par Paul dans les versets suivants (I Timothée 3:2-7) et qui correspondent à celles qui sont consignées dans Tite 1:6-9. Ces conditions requises prouvent qu’un tel homme “désire une œuvre excellente”.
14. a) Qu’est-ce qui était nécessaire pour que les réunions du “groupe des aînés” se déroulent avec ordre, et comment ce besoin a-t-il été comblé ? b) Pendant combien de temps un chrétien restait-il membre de ce “groupe des aînés” et pourquoi ?
14 Un tel collège de presbytres ou “groupe [assemblée] des aînés” devait évidemment avoir un président qui dirigerait les réunions de ce “groupe des aînés”. Les Écritures ne nous expliquent pas comment était nommé le président de cette assemblée. Il n’occupait pas cette fonction en permanence, mais vraisemblablement temporairement, pour une certaine période ; la présidence revenait à tour de rôle à chacun des membres égaux de ce “corps des anciens”. Cependant, quand un ancien arrivait à la fin de son mandat de président et qu’il cédait cette fonction à un autre surveillant, selon l’ordre prévu, il ne cessait pas d’être un “aîné” ou un “surveillant”. Il restait membre du “groupe des aînés”. Les membres de cette assemblée n’étant pas établis par des élections démocratiques périodiques au sein de la congrégation, la nomination théocratique de cet ancien par le collège central était valable indéfiniment, aussi longtemps qu’il se montrait fidèle dans l’exercice de sa fonction.
15. a) Pourquoi n’y avait-il pas de surveillants adjoints ni d’aînés adjoints dans les congrégations ? b) Quelle est la signification fondamentale du mot grec diakonos, et quelle est l’étendue de cette signification ?
15 Il n’y avait pas de surveillant adjoint ou d’aîné adjoint. Ou bien un homme avait été nommé surveillant, ou bien il ne l’était pas. Les chrétiens qui aidaient les surveillants en s’occupant de certaines affaires de la congrégation qui n’étaient pas particulièrement d’ordre spirituel étaient nommés “serviteurs ministériels”. (En grec diakonoï.) Les conditions requises de ces “serviteurs ministériels” sont énumérées par l’apôtre Paul dans I Timothée 3:8-10, 12, 13. Le mot “diacre” est simplement la transcription française du mot grec diakonos, qui signifie communément “ministre” au sens de serviteur. Ainsi, le terme “ministre” (diakonos) peut avoir une signification générale très large. Par conséquent, quand l’apôtre Paul disait que ses compagnons d’œuvre et lui-même étaient “ministres d’une nouvelle alliance”, “ministres de Dieu” ou encore “ministres de Christ”, il ne voulait pas dire qu’ils étaient des “serviteurs ministériels” d’une congrégation pour aider les “aînés” ou “surveillants”. (II Cor. 3:6 ; 6:4 ; 11:23.) Toutefois, ces assistants officiels pouvaient être des “ministres”, assumant cette responsabilité plus étendue qui consiste à servir Dieu, le Christ et la Parole divine. — Actes 6:4.
16. Quelle œuvre publique les chrétiens du premier siècle devaient-ils accomplir, et dans quelle mesure l’ont-ils effectuée avec la participation des aînés ou surveillants et des serviteurs ministériels ?
16 Les circonstances ne nous permettent pas maintenant de poursuivre notre examen de l’organisation théocratique de la congrégation chrétienne aux temps apostoliques du premier siècle de notre ère. Entre autres choses, la congrégation chrétienne d’alors devait accomplir une immense œuvre publique. Laquelle ? Elle devait se conformer aux paroles suivantes de Jésus : “Cette bonne nouvelle du royaume sera prêchée par la terre habitée tout entière en témoignage à toutes les nations.” “Allez donc et faites des disciples de gens de toutes les nations, les baptisant au nom du Père et au nom du Fils et au nom de l’esprit saint, les enseignant à observer toutes les choses que je vous ai ordonnées.” (Mat. 24:14 ; 28:19, 20). C’est ce qu’ont fait ses membres sous la conduite et avec l’aide et la direction de leurs “aînés” (presbytres, anciens) ou surveillants et de leurs serviteurs ministériels. Même avant la destruction de Jérusalem en l’an 70 de notre ère, la “bonne nouvelle du royaume” était prêchée, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Empire romain, et l’apôtre Paul pouvait écrire de sa prison à Rome : “Cette bonne nouvelle que vous avez entendue et qui a été prêchée dans toute la création qui est sous le ciel.” (Col. 1:2, 23). L’organisation théocratique de cette époque avait rendu possible cet exploit. C’est un exemple pour nous aujourd’hui.
L’organisation théocratique au vingtième siècle
17. Selon La Tour de Garde de 1884, comment le Royaume des saints était-il appelé, mais sur quel système l’organisation terrestre et visible de ces saints était-elle fondée ?
17 Les commandements du Seigneur Jésus-Christ, cités dans le paragraphe précédent, sont toujours valables à notre époque, plus particulièrement depuis que Jéhovah Dieu a établi le Royaume de Jésus, son Messie, à la fin des temps des Gentils en 1914. Il nous intéresse donc de savoir comment l’organisation des chrétiens voués et baptisés qui obéissent à ces commandements se conforme au modèle apostolique du premier siècle. Dans son édition anglaise d’août 1884, à la page 7, La Tour de Garde de Sion déclarait : “Le royaume des saints est au contraire une Théocratie qui dominera le monde (durant la période de son imperfection et de sa restauration) sans se soucier de son consentement ou de son approbation.” Cependant, pour ce qui était des saints sur la terre, les disciples voués et baptisés de Jésus-Christ, cette organisation visible et terrestre était essentiellement fondée sur un système congrégationaliste. Chaque congrégation avait ses anciens et ses diacres, qui étaient élus au moins chaque année par un vote populaire ou démocratique de ses membres voués et baptisés. Cette procédure était conforme à la façon dont on comprenait à l’époque le texte d’Actes 14:23b.
18. Au choix de quels hommes chargés de fonctions dans les congrégations l’article “Avec bienséance et ordre”, paru dans La Tour de Garde de 1895, faisait-il allusion ? À qui cet article identifiait-il ces chargés de fonctions ?
18 Par exemple, dans l’édition anglaise du 15 novembre 1895, La Tour de Garde de Sion publia un article principal intitulé “Avec bienséance et ordre”, qui faisait allusion à I Corinthiens 14:40. Cet
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