BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE Watchtower
Watchtower
BIBLIOTHÈQUE EN LIGNE
Français
  • BIBLE
  • PUBLICATIONS
  • RÉUNIONS
  • Le tabac, peut-on s’en passer?
    Réveillez-vous ! 1981 | 8 juin
    • 1ère partie

      Le tabac, peut-​on s’en passer?

      LA PLUPART des gens fument ou respirent, malgré eux, la fumée des autres. Pratiquement partout où il y a des hommes, l’habitude de fumer, en particulier la cigarette, est bien enracinée.

      C’est pourquoi, lorsque l’on découvrit, il y a quelques années, la tribu des Tasadays, dans la forêt pluviale des Philippines, on considéra leur méconnaissance du tabac comme une preuve solide de leur isolement. Pourtant, les cigarettes sont d’une origine relativement récente.

      Une histoire courte

      Moins de 500 ans ont passé depuis qu’un Européen, Christophe Colomb, entra en contact avec des fumeurs: les Indiens du Nouveau Monde qui fumaient la pipe. Au XVIIe siècle, les Européens se mirent à fumer des cigarettes qui étaient roulées à la main. Et c’est dans les années 1880 que l’on inventa la première machine rentable pour fabriquer les cigarettes.

      C’est surtout pendant la Première Guerre mondiale que l’habitude de fumer devint populaire. Et ce n’est qu’au cours des 40 dernières années que les femmes ont commencé à fumer en grand nombre. Maintenant la consommation de cigarettes est phénoménale.

      Une industrie en pleine expansion

      En 1978, on fabriqua 4 200 000 000 000 de cigarettes. Assez pour que chaque homme, chaque femme et chaque enfant dans le monde puisse en fumer presque trois par jour ou 1 000 par an! Puisque près de la moitié de la population terrestre a moins de 20 ans, chaque membre adulte de la famille humaine pourrait fumer 2 000 cigarettes par an.

      Rien qu’en Chine, il y a des centaines de millions de fumeurs. Ils sont plus de 55 millions aux États-Unis, 34 millions au Japon, 18 millions en Grande-Bretagne, etc. Et il n’est pas rare qu’une personne fume 10 000 cigarettes ou même plus par an. Vous devez sûrement penser qu’une habitude si populaire est indéracinable. Pourtant, certains sont persuadés du contraire.

      Un cadre de l’industrie du tabac a dit: “Nous nous préparons à retirer progressivement le tabac du marché; ce n’est pas pour l’année prochaine, mais peut-être pour dans vingt ans.” Les sociétés américaines productrices de cigarettes investissent dans d’autres secteurs. Et elles ont toutes supprimé le mot “tabac” de leur raison sociale.

      John Pinney, le directeur de l’Office américain Tabac et Santé, affirme: “La cigarette est en train de passer de mode.” Pour quelles raisons a-​t-​il dit cela alors qu’un pourcentage élevé des humains sont des fumeurs invétérés?

      Le tueur est démasqué

      Le docteur Jean Mayer écrivit: “Nous entrons dans un nouveau siècle d’épidémies.” Dans les pays occidentaux, presque la moitié des hommes meurent de maladies cardiaques et le cancer tue nombre de ceux qui restent. Les faits révèlent que la cigarette est responsable pour une grande part de ces fléaux effroyables.

      En Angleterre, l’Académie royale de Médecine a déclaré que le tabac “faisait autant de morts qu’en avaient fait les grandes maladies épidémiques, telles que la typhoïde, le choléra et la tuberculose”. Les services publics de santé américains disent que l’usage du tabac est la “principale cause de maladies et de morts évitables”.

      Les preuves n’ont pas cessé de s’accumuler. En janvier 1979, le chef des services de santé américains publia un rapport sur la cigarette, dans lequel il citait 30 000 travaux de recherche en référence. On y lisait: “Aux États-Unis, l’habitude de fumer est le facteur de l’environnement qui contribue à la maladie, aux invalidités et à la mort que l’on peut éviter le plus facilement.” L’éditorial du New York Times qui commentait ce rapport, fit cette remarque. “Le tabac tue plus de 350 000 Américains chaque année.”

      Le rapport de 1980 du responsable des services de santé américains souligna les effets désastreux du tabac sur les femmes qui ont commencé à fumer en masse plus récemment. “Les premiers signes de maladies épidémiques dues au tabac commencent à apparaître chez les femmes, dit-​il. On s’attend à ce que, d’ici trois ans, le pourcentage de cancers du poumon dépasse celui des cancers du sein.”

      Le docteur Halfdan Mahler, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, a déclaré en mars 1980: “L’habitude de fumer est sans doute la principale et la seule cause évitable de mauvaise santé dans le monde.”

      Si vous étiez un fumeur et que vous entendiez des centaines d’autorités médicales dire des choses semblables, que feriez-​vous?

      Fumer n’est-​il plus à la mode?

      Des dizaines de millions de fumeurs se sont inclinés devant les faits et ont cessé de fumer. Rien qu’aux États-Unis, on compte quelque 30 millions d’anciens fumeurs. En 1965, la plupart des hommes fumaient, mais en 1979, ils n’étaient plus que 37 pour cent. Pendant la même période, le pourcentage de femmes qui fument baissa lui aussi et passa de 32 pour cent à 28 pour cent. Au Canada, plus de la moitié des adultes fumaient en 1965; maintenant, ils ne sont plus que 42 pour cent à continuer.

      Oui, la vérité sur le tabac a aidé beaucoup de gens à cesser de fumer. En 1978, les Américains ont consommé 2 000 000 000 de cigarettes de moins que l’année précédente. Daniel Horn, de l’Office national Tabac et Santé, a proclamé avec optimisme: “Nous avons gagné la guerre contre le tabac. Il n’y a qu’à nettoyer le terrain.” Est-​ce vrai?

      Non, et de loin! C’est ce qu’a rétorqué un représentant officiel de l’Institut américain des tabacs: “Nous n’avons pas l’intention de rester assis à ne rien faire pendant que l’on ruine notre industrie.” Dernièrement, l’industrie du tabac a dépensé aux États-Unis, 875 millions de dollars (4 375 millions de francs) en un an pour sa publicité, plus que pour tout autre produit vendu dans le pays. En réalité, la baisse de consommation de 2 000 000 000 de cigarettes ne représentait en pourcentage que 0,33 pour cent, c’est-à-dire qu’on était passé de 617 milliards de cigarettes à 615 milliards.

      Le fait est que l’industrie du tabac est toujours en expansion. En effet, de nouveaux marchés se sont ouverts dans ce qu’on appelle les pays du tiers monde. Récemment, les États-Unis ont augmenté leurs exportations de cigarettes de plus de 20 pour cent dans l’année. Par conséquent, sur le plan mondial, en 1978 on a produit 100 milliards de cigarettes de plus qu’en 1977.

      Pour s’assurer que la cigarette ne passe pas de mode, l’industrie du tabac a conquis un autre marché: les jeunes. Un psychologue, le docteur Ronald Shor, expliqua ce qui suit: “Les adolescents essaient, à la fois, de s’identifier aux adultes et de trouver un moyen de vivre une existence d’adulte normale et heureuse tout en conservant un état d’esprit de jeune. C’est exactement ce que la publicité [pour le tabac] vous promet si vous devenez un fumeur.”

      Voilà pourquoi il y a maintenant plus de 6 000 000 de jeunes Américains de moins de 20 ans qui fument. Ils sont manifestement encore plus nombreux dans d’autres pays puisqu’une revue (World Health) nous fait observer ceci: “En Belgique, 50 pour cent des jeunes fument dès l’âge de 15 ans. En République fédérale d’Allemagne, 36 pour cent des enfants de 10 à 12 ans sont déjà des fumeurs invétérés.”

      Mais pourquoi un produit que l’on sait être responsable de terribles maladies n’est-​il pas interdit au lieu d’être l’objet d’une publicité élogieuse et cynique? Et puisqu’il est prouvé que la cigarette est dangereuse, pourquoi des millions de personnes continuent-​elles à fumer?

  • Raisons du succès de la cigarette
    Réveillez-vous ! 1981 | 8 juin
    • 2ème partie

      Raisons du succès de la cigarette

      MALGRÉ les campagnes antitabac expliquant les risques pour la santé, la cigarette a toujours beaucoup de succès. En fait, de nombreuses personnes fument plus qu’auparavant.

      Entre 1965 et 1978, la consommation de cigarette aux États-Unis a fait un bond en avant de près de 90 000 000 000, et pourtant le nombre de fumeurs est resté quasiment le même. Pour quelles raisons ces derniers ont-​ils augmenté leur consommation?

      La teneur en nicotine et en goudron

      L’une des raisons semble être la réduction de la teneur de la cigarette en nicotine et en goudron. La nicotine, qui est une des composantes importantes du tabac à fumer est un produit toxique utilisé dans les insecticides vendus dans le commerce, et la fumée est constituée de particules de goudron en suspension. On décrit aussi le goudron par l’expression “le résidu poisseux de la fumée de tabac”. Comme ces ingrédients sont dangereux pour la santé, les sociétés productrices de tabac ont réduit la teneur en goudron et en nicotine de leurs cigarettes. Quelles en sont les conséquences?

      D’abord, les fumeurs ont tendance à fumer plus. Une revue (Medical World News) constate ceci: “Au cours d’expériences préliminaires, sept gros fumeurs ont fumé en moyenne 25 pour cent de cigarettes supplémentaires chaque jour après avoir adopté une marque à faible teneur en nicotine.” Le docteur Stanley Schachter, qui a dirigé les expériences, a donc abouti à cette conclusion: “La campagne pour les cigarettes à faible taux de nicotine n’est pas judicieuse.”

      Mais pourquoi un fumeur fume-​t-​il plus de cigarettes lorsque leur teneur en nicotine et en goudron est plus faible? C’est surtout pour satisfaire son besoin en nicotine, pour atteindre le taux auquel il est habitué. La nicotine parvient au cerveau quelques secondes après l’inhalation de la fumée. Ainsi chaque bouffée, explique le docteur Michael Russell, représente une dose de nicotine. Il ajoute que c’est le même processus que pour une injection d’héroïne (Drug Metabolism Reviews [1978]).

      Il peut se passer plusieurs heures avant que l’héroïnomane ne ressente le besoin d’une piqûre. Après avoir fumé une cigarette, il faut entre 20 et 30 minutes pour que la nicotine passe du cerveau dans les autres organes. C’est à peu près l’espace de temps entre deux cigarettes avant qu’un gros fumeur n’ait besoin d’une autre “injection” de nicotine.

      Peut-​on véritablement comparer l’état de manque du fumeur à celui de l’héroïnomane? La nicotine crée-​t-​elle vraiment une dépendance?

      Le tabac est-​il une drogue?

      En général, les gens disent qu’ils fument parce que cela les détend, dissipe leurs angoisses et leur donne une impression de calme. Mais des expériences montrent qu’au lieu de détendre réellement le fumeur, la cigarette lui permet seulement de ne pas ressentir les pénibles symptômes de l’état de manque.

      On mit ce fait en évidence en confrontant des fumeurs et des non-fumeurs à des situations stressantes. Les réactions des fumeurs étaient meilleures quand ils fumaient des cigarettes à haute teneur en nicotine que lorsqu’ils en fumaient à faible teneur en nicotine ou que lorsqu’ils ne fumaient pas du tout. Mais ils ne se comportaient ni mieux ni plus mal que les non-fumeurs. Voici la conclusion du docteur Schachter: “Le tabac ne rend pas un fumeur moins irritable ou moins vulnérable aux contrariétés. Cependant, l’absence de nicotine ou un taux de nicotine insuffisant le rendent plus irritable.”

      Tout comme l’héroïnomane a besoin d’héroïne pour surmonter son irritabilité et d’autres symptômes semblables, pour la même raison, le fumeur a besoin de nicotine.

      Les médecins considèrent maintenant que fumer la cigarette est une forme de toxicomanie. Selon le rapport Tabac ou Santé de l’Académie royale de Médecine de Grande-Bretagne, c’est “une forme de dépendance différente de celle que créent les autres drogues, mais elle n’est pas moins puissante”. Le rapport conclut en disant: “La plupart des fumeurs continuent à s’adonner à cette habitude parce qu’ils sont intoxiqués par la nicotine.”

      Le docteur M. Russell, se fondant sur de vastes recherches, déclare franchement: “S’il n’y avait pas de nicotine dans la fumée du tabac, les gens n’auraient pas tellement plus envie de fumer des cigarettes que de faire des bulles de chewing-gum ou d’allumer des feux d’artifice.” Il est possible que d’autres facteurs aient contribué à rendre cette habitude indéracinable, mais, de toute évidence, de nombreux fumeurs sont des drogués. Les souffrances atroces qu’ils endurent lorsqu’ils manquent de tabac le prouvent. Budd Whitebook (dans le magazine Harper’s) décrivit les symptômes qu’il dut supporter lorsqu’il cessa de fumer:

      “J’étais plus malade que je ne le pensais. Les articulations des bras et des épaules, les muscles de la poitrine et des mollets me faisaient tellement souffrir que, la première nuit, je me cachais dans le noir pour pleurer. Cette douleur ne dura qu’une journée, mais pendant toute une semaine, j’ai eu toujours mal quelque part. Ma bouche, mon nez, ma gorge, mon estomac, et chacune de mes dents me firent souffrir beaucoup plus longtemps parce qu’ils étaient privés de fumée et de nicotine. Souvent, j’ouvrais grand la bouche comme si j’essayais de remettre en place un dentier mal ajusté. J’avais la gorge irritée comme si j’avais trop fumé, peut-être à force de tirer de trop fortes bouffées d’une cigarette imaginaire. Je me mouchais sans nécessité. C’était stupéfiant de sentir que toutes les parties de mon corps: les phalanges, les organes, les membranes, les cheveux, réclamaient leur dose de tabac en me faisant toutes souffrir différemment. De plus, j’ai eu des nausées pendant deux semaines complètes.”

      Vous vous demandez peut-être s’il n’est pas criminel d’encourager une habitude qui crée une telle dépendance et qui est si dangereuse pour la santé. Pourquoi permet-​on cela?

      Ils feraient n’importe quoi pour de l’argent

      On sait que même des personnes que l’on considère comme aimables et respectables sont prêtes à faire pratiquement n’importe quoi pour de l’argent. Oui, elles iraient même jusqu’à tuer. Souvent, des gouvernements déclarent une guerre et sacrifient de nombreuses vies afin de protéger leurs intérêts économiques égoïstes. Pourrait-​on mettre cela en parallèle avec le fait que l’on encourage le tabagisme?

      Une revue (Medical Tribune) déclare: “La cigarette est l’une des principales causes de mortalité aux États-Unis et pourtant la plupart des organismes gouvernementaux ont, à maintes reprises, montré qu’ils n’étaient pas disposés à protéger le public ou, ce qui est pire, ils ont agi de manière à aggraver une situation dangereuse en accordant des subventions aux tabaculteurs.”

      On lisait dans un journal de New York (le Daily News): “L’attitude du gouvernement par rapport au tabac est un modèle d’hypocrisie. (...) Depuis 1938, il donne des primes pour soutenir les prix du tabac, primes dont le montant a augmenté régulièrement jusqu’à atteindre 65 millions de dollars (325 millions de francs français), dont un prêt de 24 millions de dollars (120 millions de francs français) pour l’expédition de tabac vers les pays en voie de développement sous couvert du programme ‘De la nourriture pour la paix’.”

      Le gouvernement américain encaisse chaque année des milliards de dollars provenant des taxes sur la cigarette. Mais il y a aussi des milliers de citoyens qui tirent profit de la culture du tabac. Rien qu’aux États-Unis, 450 000 agriculteurs sont spécialisés dans la culture du tabac et 72 700 ouvriers travaillent dans l’industrie du tabac. “Si nous abandonnons le tabac s’est exclamé un cultivateur, nous en serons tous réduits à l’allocation chômage et aux bons de produits alimentaires. Un petit exploitant ne peut pas s’en sortir avec les céréales et le soja.”

      Pourtant, il est possible de faire des changements et de gagner sa vie autrement. Il y a quelques années de cela, tous les Témoins de Jéhovah qui avaient un rapport quelconque avec l’industrie du tabac ont coupé toutes relations avec elle. Ils s’étaient rendu compte qu’il était illogique, pour un chrétien, de fournir un produit qui, comme le prouvent les recherches médicales, “est responsable, chaque année, de plus de morts que les champs de batailles où les Américains ont combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, les guerres de Corée et du Viêt Nam”.

      Mais certains diront peut-être: “Un fumeur ne fait de mal qu’à lui-​même. Pourquoi interdire un produit dont les gens tirent du plaisir?”

      [Illustrations, page 8]

      Tout comme l’héroïnomane a besoin d’héroïne pour surmonter son irritabilité, ...

      ... pour la même raison le fumeur a besoin de nicotine.

  • Devrait-il être interdit de fumer?
    Réveillez-vous ! 1981 | 8 juin
    • 3e partie

      Devrait-​il être interdit de fumer?

      “J’AIME beaucoup fumer. J’y prends tant de plaisir que même si cela devait me coûter plusieurs années de vie, ça en vaudrait la peine.” Voilà ce que disait un homme à son petit-fils pour lui expliquer pourquoi il fumait. Cet homme mourut plus tard d’un cancer.

      Pourtant, il y a des fumeurs invétérés qui survivent jusqu’à 80 ans ou même 90 ans, et qui jouissent d’une assez bonne santé. Alors, si un fumeur accepte d’en prendre le risque, pourquoi l’empêcher de faire ce qui lui fait plaisir?

      Cependant, un fumeur n’est-​il en aucun cas responsable de la manière dont son habitude de fumer affecte les autres?

      Une responsabilité morale

      On ne peut pas ne pas tenir compte du fait que la plupart des fumeurs ont pris cette habitude dans leur jeunesse. Une revue (World Health) rapporte qu’en Union soviétique, “82,4 pour cent des fumeurs interrogés ont commencé à fumer avant 19 ans”. Une autre enquête montra que près d’un tiers des fumeurs invétérés avait commencé à fumer avant l’âge de 9 ans.

      Pourquoi les enfants prennent-​ils une habitude que la plupart d’entre eux souhaiteront perdre plus tard? Le plus souvent parce qu’ils veulent suivre l’exemple des adultes. Les enfants fument pour paraître adultes; ils veulent entrer dans leur univers rude et blasé. En Union soviétique, 4 fumeurs sur cinq viennent de familles dans lesquelles un adulte fume. Par conséquent, bien qu’un fumeur puisse penser que ce qu’il fait ne regarde que lui, son exemple a une influence sur les autres.

      C’est particulièrement le cas pour les membres du corps médical. En général, on pense que ce sont des gens qui savent que le tabac est vraiment dangereux pour la santé. C’est ce que faisait remarquer l’éditorial d’une revue médicale (The Journal of the American Medical Association):

      “Toutes les organisations médicales devraient regarder les choses en face et admettre que l’attitude de leurs membres a une influence primordiale sur la conduite des patients. Si nous fumons ou si nous autorisons la cigarette dans nos réunions et dans nos hôpitaux, nous disons nettement: ‘Ne croyez pas ce que nous disons, regardez ce que nous faisons.’ Par conséquent, les établissements médicaux devraient prohiber la cigarette dans tous leurs locaux publics et encourager leurs membres à faire de même dans leurs bureaux et dans les hôpitaux auxquels ils appartiennent. Après tout, si les médecins qui sont les mieux informés sur les effets pathogènes du tabac et qui sont, en général, des gens assez disciplinés, refusent de prendre de telles mesures, comment pouvons-​nous raisonnablement espérer que l’homme de la rue souvent mal informé et assez indiscipliné fasse mieux?”

      Par conséquent, on s’attendrait à ce que, en accord avec les avertissements des médecins sur les dangers du tabac, il soit interdit de fumer dans les hôpitaux. Mais une revue (Medical World News) cite les chiffres suivants: sur les 7 240 hôpitaux que comptent les États-Unis, seuls 472 d’entre eux ont établi des zones non fumeurs et ils sont à peine 491 à avoir interdit la vente de cigarettes. Un hôpital qui avait cessé de vendre du tabac revint même en arrière “parce que les affaires déclinaient depuis que la boutique de cadeaux de l’hôpital ne proposait plus de cigarettes”.

      Que pensez-​vous des gens qui mettent l’argent et leur intérêt égoïste avant le bien-être des autres? Vous souciez-​vous de savoir quelle influence votre propre exemple exerce sur les autres? Malheureusement, c’est trop souvent l’égoïsme qui prévaut. Par exemple, en 1978, une revue (The Columbia Journalism Review) ne réussit pas à trouver un seul article détaillé sur les risques encourus par les fumeurs dans aucun magazine national important paru au cours des sept dernières années, mais tous contenaient des publicités pour la cigarette.

      Des lois antitabac

      Cependant, il est évident que les choses sont en train de changer. Les endroits où il est interdit de fumer sont de plus en plus nombreux. Et quand des gens fument dans des endroits interdits, on leur demande souvent d’éteindre leur cigarette.

      Certains États américains ont adopté de strictes lois antitabac. Dans le Minnesota, il est interdit de fumer dans les lieux publics, ceux-ci étant définis comme suit: “Tout lieu fermé auquel le public a accès.” L’Utah a imposé des restrictions semblables de sorte que “les fumeurs de l’Utah ne sont absolument libres de fumer qu’en plein air ou dans leurs foyers”.

      De plus, la loi américaine force les compagnies aériennes à prévoir un compartiment non fumeurs où l’on installera tout passager qui en fera la demande.

      De nombreux fumeurs sont indignés parce que l’on restreint de plus en plus leur liberté de fumer. En décembre dernier, un homme à qui l’on demanda d’éteindre sa cigarette tua d’un coup de revolver l’agent de police qui le lui avait ordonné. Les interdictions de fumer sont-​elles justifiables?

      Les effets du tabac sur les non-fumeurs

      Peu de gens sont conscients des énormes dommages que l’habitude de fumer cause à ceux qui ne fument pas. Par exemple, des milliers de gens meurent chaque année dans des incendies allumés par des cigarettes. Il y en a 2 000 par an rien qu’aux États-Unis. Au Canada, plus de 40 pour cent des incendies sont directement attribuables à l’habitude de fumer.

      Qui plus est, la fumée de cigarette pollue énormément l’air. Dans l’État du Michigan, on a pris un échantillon de l’air ambiant après un match de football à l’intérieur du Palais des Sports. L’analyse a révélé que le taux de particules en suspension aurait été suffisant pour déclencher une alerte à la pollution si cela s’était passé à l’extérieur. C’était la fumée de cigarette des 80 000 supporters qui en était responsable.

      Respirer un air enfumé par les autres peut être aussi dangereux que de fumer soi-​même. Une revue (The American Medical News) cita les paroles suivantes du docteur Charles Tate: “Il y a maintenant des études qui montrent que si un non-fumeur est assis dans une pièce où l’on fume, selon le nombre de personnes qui sont en train d’y fumer et en fonction de la grandeur de la pièce, ce sera pour le non-fumeur comme s’il avait fumé jusqu’à un paquet par jour.” Et le fait de respirer la fumée d’une cigarette qui se consume toute seule est, en réalité, plus dangereux que de fumer, puisqu’elle contient presque deux fois plus de goudron et de nicotine que la fumée qui a été inhalée auparavant par un fumeur.

      Depuis quelque temps on s’est rendu compte que des adultes non-fumeurs ainsi que de jeunes enfants qui souffraient de maladies cardiaques et pulmonaires le devaient à la fumée de cigarette. Une étude récente (publiée dans le New England Journal of Medicine) révéla que des non-fumeurs en bonne santé subissaient également des dommages. “Pour la première fois, maintenant, nous pouvons mesurer quantitativement les altérations physiques”, écrivent le docteur Claude Lenfant et Barbara Liu dans un éditorial du journal cité plus haut.

      En particulier, une femme enceinte qui fume met en danger l’enfant qu’elle porte. La nicotine resserre les vaisseaux sanguins et les artères de l’utérus, et prive le bébé de l’oxygène et des éléments nutritifs dont il a besoin. De plus, le monoxyde de carbone, un composé chimique toxique, traverse le placenta et atteint le bébé. Le docteur Mary Meyer, de l’École d’Hygiène et de Santé publique Johns Hopkins, dit: “Fumer la cigarette accroît manifestement les risques d’avortement, de mort à la naissance et d’accouchement avant terme.”

      Si vous considérez le mal que le tabac fait au fumeur ainsi qu’à ceux qui sont forcés de respirer la fumée contre leur volonté, ne trouvez-​vous pas qu’il y a de bonnes raisons pour interdire de fumer? Les Témoins de Jéhovah ont montré depuis longtemps que le tabagisme et les principes chrétiens sont incompatibles. “Purifions-​nous donc de toute souillure de la chair et de l’esprit”, dit la Parole de Dieu (II Cor. 7:1). De toute évidence, la cigarette souille et, souvent, rend malade le fumeur ainsi que ceux qui l’entourent. Alors, comment une personne peut-​elle fumer et aimer ceux qui désirent ne pas être souillés par le tabac? — Mat. 22:39.

      Quand le Royaume de Dieu aura détruit ce vieux système de choses dépourvu d’amour, il ne restera plus aucun fumeur. L’habitude de fumer n’est certes pas indéracinable. Aussi, si vous voulez vivre pour jouir des bienfaits du monde nouveau dirigé par Dieu et que vous soyez un fumeur, vous devez vous défaire de cette habitude dégradante. Et si vous le voulez vraiment, vous y réussirez.

      [Illustration, page 10]

      Le plus souvent, les enfants commencent à fumer parce qu’ils veulent suivre l’exemple des adultes.

      [Illustrations, page 11]

      Les endroits où il est interdit de fumer sont de plus en plus nombreux.

      DÉFENSE DE FUMER

      Les contrevenants sont passibles de poursuites légales.

      Le fait de respirer la fumée d’une cigarette qui se consume toute seule est plus dangereuse que de fumer.

      [Illustrations, page 12]

      Fumer la cigarette accroît les risques de fausse couche, de mort à la naissance et d’accouchement avant terme.

      Peut-​on vivre selon les principes bibliques et fumer?

  • Vous pouvez vous libérer
    Réveillez-vous ! 1981 | 8 juin
    • 4e partie

      Vous pouvez vous libérer

      “C’EST la chose la plus facile que j’aie jamais faite.” C’est ainsi que Mark Twain, le célèbre humoriste, décrivait comment il avait cessé de fumer. “J’en sais quelque chose, ajoutait-​il, je l’ai fait plusieurs centaines de fois.”

      Oui, le véritable problème n’est pas de s’arrêter, mais de ne pas recommencer. Des millions de fumeurs cessent de fumer, peut-être pendant un jour, ou même une semaine ou plusieurs mois, mais ensuite ils recommencent. Surmonter la dépendance physique que crée la nicotine n’est souvent pas ce qui est le plus difficile; ce qui est le plus dur, c’est de résister à l’atroce envie de fumer.

      Mais, si vous le voulez vraiment, vous pouvez vous libérer du tabagisme. La preuve en est qu’un groupe entier de gens, les Témoins de Jéhovah, sont des non-fumeurs. Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

      Dans de nombreux pays, un tiers ou plus des adultes fument. Cela indique que près d’un tiers des Témoins de Jéhovah, qui sont plus de 2 000 000 dans le monde, fumaient autrefois. Comment ces centaines de milliers de gens ont-​ils réussi à se libérer du tabac quand ils sont devenus Témoins?

      Savoir et décider

      C’est ce qu’a expliqué le docteur Charles Tate (dans la revue American Medical News): “Il faut en décider au plus profond de soi. Une fois que la décision est prise, la plus dure partie de la bataille est gagnée.” En d’autres mots, il faut que vous vouliez vraiment vous arrêter de fumer. Qu’est-​ce qui peut vous pousser à prendre une telle décision?

      Le fait de savoir. Oui, mais savoir quoi? Eh bien, pour beaucoup, c’est le fait de savoir que le tabagisme peut tuer. “Les patients viennent les uns après les autres pour voir les résultats d’une radio, dit le docteur Tate. Je leur montre une radio avec une tumeur. Ils demandent si c’est le cancer. Je suis obligé de confirmer leurs soupçons et plus jamais ils ne voudront revoir une cigarette.”

      Cependant, ce n’est pas le fait de savoir que la cigarette est un instrument de mort qui a décidé ceux qui sont devenus Témoins de Jéhovah à cesser de fumer. C’est plutôt parce qu’ils savent, selon ce que dit la Bible, que c’est Jéhovah Dieu “qui nous a faits”. (Ps. 100:3.) Sachant que les corps souillés ne plaisent pas à Celui qui les a créés, les Témoins s’abstiennent de fumer. — II Cor. 7:1.

      Ce qui a également motivé de façon primordiale leur ferme décision de ne plus fumer, c’est le fait de se rendre compte qu’ils font du mal aux autres. Non seulement les enfants prennent cette habitude meurtrière pour imiter leurs aînés, mais la fumée elle-​même peut contribuer à la mort prématurée de ceux qui ne fument pas. La connaissance de ces faits interdit à un vrai chrétien de fumer. En obéissance à cette loi de Dieu: “Tu dois aimer ton prochain comme toi-​même”, tous les fumeurs qui deviennent Témoins de Jéhovah cessent donc de fumer. — Mat. 22:39.

      Cela ne veut pas dire que ce soit toujours chose facile pour ceux qui deviennent Témoins. Pour certains c’est un supplice atroce, la chose la plus difficile qu’ils aient jamais faite. Mais on leur a apporté de l’aide et ils se sont arrêtés de fumer. Vous le pouvez, vous aussi.

      De quelle aide a-​t-​on besoin?

      “Le marché des médicaments antitabac, dit un journal (New Scientist), sera bientôt aussi lucratif que celui des pilules amaigrissantes.” Cependant, après avoir passé en revue les différentes thérapies et méthodes, l’article conclut en disant: “Toutes les méthodes vendues couramment sur le marché n’apportent que très peu d’aide véritable au fumeur.” Les produits chimiques antitabac ont, de toute évidence, une valeur limitée, à supposer qu’ils en aient une.

      Les préparations chimiques et les méthodes de désintoxication ont un seul avantage: elles apportent un soutien moral aux personnes, quelque chose qui leur donne confiance, un système dans lequel elles peuvent croire. De nombreux fumeurs n’arrivent pas à s’arrêter parce qu’ils ne sont pas convaincus qu’ils en sont vraiment capables. C’est pourquoi ce dont ils ont besoin, c’est qu’on les aide à croire qu’ils peuvent réussir. Des amis compatissants constituent une aide précieuse, surtout s’ils ont eux-​mêmes triomphé du tabac et peuvent donc témoigner qu’il est possible de s’en affranchir. Les fumeurs qui sont devenus Témoins de Jéhovah ont profité d’une aide semblable.

      Mais ce dont on a vraiment besoin pour cesser de fumer, c’est de l’aide de Dieu. L’apôtre Paul a dit avec sincérité: “J’ai de la force pour tout grâce à celui qui me donne de la puissance.” (Phil. 4:13). Une maîtresse de maison qui fumait trois à quatre paquets par jour raconta comment elle avait réussi à s’en tenir à sa décision de cesser de fumer:

      “J’avais les mains qui tremblaient. Je pleurais presque sans arrêt. J’étais malade, je souffrais d’une atroce envie de fumer. Mais j’avais pris ma décision et avec l’aide de Jéhovah, je m’y accrochais. J’en suis convaincue maintenant: si les gens échouent, c’est qu’ils ne désirent pas vraiment cesser de fumer. Ils aiment mieux le tabac que Jéhovah.”

      Oui, le désir sincère de plaire à Dieu est l’une des clés du succès. La cigarette peut apporter du plaisir tout comme la marijuana, l’amour libre ou toute autre conduite illicite. C’est ce que disait un fumeur qui avait eu beaucoup de mal à cesser de fumer: “En fin de compte, je reconnus dans mes prières à Jéhovah que j’éprouvais du plaisir à fumer, mais que je voulais m’arrêter de fumer pour lui plaire. (...) Je finis par me libérer de cette habitude.”

      Vous aussi, vous pouvez vous libérer. Si vous voulez plaire à Dieu, écrivez aux éditeurs de Réveillez-vous! Un ministre qualifié vous rendra visite et vous apportera les renseignements bibliques et le soutien moral qui ont déjà aidé tant de personnes à cesser de fumer.

Publications françaises (1950-2025)
Se déconnecter
Se connecter
  • Français
  • Partager
  • Préférences
  • Copyright © 2025 Watch Tower Bible and Tract Society of Pennsylvania
  • Conditions d’utilisation
  • Règles de confidentialité
  • Paramètres de confidentialité
  • JW.ORG
  • Se connecter
Partager