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Un Dieu d’amour tourmenterait-il les âmes ?La Tour de Garde 1973 | 15 octobre
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Un Dieu d’amour tourmenterait-il les âmes ?
L’AMOUR est la qualité dominante du Créateur de l’homme. Jéhovah en est la personnification même. C’est pourquoi la Bible dit : “Dieu est amour.” (I Jean 4:16). Le psalmiste David célébra ce Dieu plein d’amour en disant : “Sa colère est d’un instant, sa faveur pour la vie.” — Ps. 30:5, Jé.
Dieu démontre l’étendue de son amour pour l’humanité par sa façon de considérer ceux qui transgressent ses lois. Bien qu’‘offensé’ et ‘affligé’ par leurs actions, il ne donne pas immédiatement libre cours à sa colère contre eux (Ps. 78:38-41, Jé). Dans sa miséricorde, il leur donne la possibilité de changer de conduite, car il n’éprouve aucun plaisir à faire exécuter un jugement défavorable contre eux. Par son prophète Ézéchiel, il dit aux Israélites rebelles : “Ce que je désire, ce n’est pas que le méchant meure, c’est qu’il change de conduite et qu’il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie ; et pourquoi mourriez-vous, maison d’Israël ?” (Ézéch. 33:11). Sachant combien la vie est précieuse, Jéhovah Dieu veille à ce que cet avertissement soit donné à ceux qui violent ses justes lois.
Prenons le cas particulier de Ninive, capitale de l’antique Assyrie. Selon le récit biblique, les habitants de cette ville étaient devenus si méchants que Jéhovah songea à les détruire. Toutefois, il leur donna l’occasion de renoncer à leur conduite coupable. Dans son amour et sa miséricorde infinis, il leur envoya le prophète Jonas. “Encore quarante jours, et Ninive est détruite”, telle fut l’étonnante proclamation du prophète de Jéhovah. — Jonas 3:4.
Les Ninivites savaient qu’ils avaient un passé lourdement chargé. Leur conscience, donnée par Dieu, les condamnait. Bien que n’adorant pas Jéhovah, ils étaient cependant enclins à craindre des divinités. C’est pourquoi, quand un étranger, qu’ils ne croyaient pas susceptible de s’intéresser personnellement à eux, leur annonça hardiment leur prochaine destruction, les Ninivites, bouleversés, revinrent à la raison. Toute la ville, y compris le roi, se repentit et prit le sac et la cendre.
Dans sa miséricorde, le Dieu d’amour épargna aux Ninivites repentants la calamité annoncée par son prophète. Incapable de comprendre cette mansuétude, Jonas fut irrité. Il sortit de la ville et dressa une hutte à l’est de Ninive. Il y demeura pour voir ce qui allait se passer. — Jonas 4:1-5.
Pour que Jonas en vienne à comprendre que Jéhovah avait bien agi en épargnant les Ninivites repentants, ce dernier décida de l’instruire par une leçon de choses. Il fit croître miraculeusement une lagénaire, afin de donner une ombre agréable au prophète dans sa hutte. Plus tard, Jéhovah fit venir un ver qui rongea la plante, si bien qu’elle se dessécha. Privé d’ombre, Jonas fut exposé à un vent d’est brûlant, et le soleil ardent le frappa sur la tête. Sans doute commença-t-il à se demander pourquoi cette plante était morte, car elle lui était d’un grand bienfait. Quoiqu’il ne l’eût ni plantée ni soignée, il en eut pitié. Il lui paraissait dommage qu’elle eût péri si vite. — Jonas 4:6-10.
Cependant, Jéhovah Dieu avait bien plus de raisons d’avoir pitié de Ninive. Ses habitants et ses animaux domestiques avaient beaucoup plus de prix qu’une lagénaire. Appliquant cette leçon de choses, Jéhovah dit à Jonas : “Et moi, je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre !” — Jonas 4:11.
Est-il raisonnable de conclure qu’un Dieu, animé de sentiments si tendres à l’égard des humains, tourmenterait éternellement, après leur mort, certains d’entre eux dans un enfer brûlant ? Si Jéhovah Dieu ne se réjouit pas de la mort des méchants, comment pourrait-il prendre un plaisir quelconque à les voir endurer de terribles souffrances pendant toute l’éternité ?
Alors que les Israélites se livraient à la pratique révoltante des sacrifices d’enfants, Jéhovah dit à son prophète Jérémie : “Ils ont bâti des hauts lieux à Topheth dans la vallée de Ben-Hinnom, pour brûler au feu leurs fils et leurs filles : ce que je n’avais point ordonné, ce qui ne m’était point venu à la pensée.” (Jér. 7:31). Si le Dieu d’amour était incapable d’imaginer une pratique aussi abominable, comment pourrait-il concevoir des tourments éternels pour les humains qui transgressent ses lois ?
Dieu ne se retient pas de punir
Cela ne signifie pas que Jéhovah Dieu laissera les coupables impunis ni qu’il ferme les yeux sur les transgressions flagrantes de ses commandements. Sa Parole déclare : “Jéhovah est un Dieu qui réclame un attachement exclusif et qui se venge ; Jéhovah se venge et est enclin à la fureur. Jéhovah se venge de ses adversaires, et il a du ressentiment contre ses ennemis. Jéhovah est lent à la colère et grand par la force, et Jéhovah ne se retiendra nullement de punir.” (Nahum 1:2, 3, NW). “À lui la sagesse et la toute-puissance : qui lui résisterait impunément ?” (Job 9:4). Même ceux qui se disent membres de son peuple mais se rendent coupables de transgression, ne resteront pas impunis.
Si quelqu’un essaie de cacher son péché, Dieu ne lui épargnera pas les tourments d’une conscience coupable. David en fit l’expérience. Il écrivit : “Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, je gémissais toute la journée ; car nuit et jour ta main s’appesantissait sur moi, ma vigueur n’était plus que sécheresse, comme celle de l’été.” — Ps. 32:3, 4.
Les efforts faits par David pour imposer silence à sa conscience l’épuisaient. L’angoisse qu’il éprouvait à cause de son péché affaiblissait sa vigueur ; il était comme un arbre dont l’humidité féconde disparaît à cause de la chaleur intense d’un été très sec. Toutefois, ce tourment produisit de bons résultats. Il incita David à confesser son péché et à rétablir de bonnes relations avec son Dieu.
Même le plus dur des châtiments que Jéhovah Dieu peut infliger à une personne lui est salutaire. Il est capable de la rendre meilleure. Jéhovah Dieu ne punit jamais quelqu’un pour en retirer un plaisir personnel. Il ne ressent pas plus de joie à administrer un châtiment qu’un père affectueux n’en éprouve lorsqu’il reprend un enfant désobéissant. Démontrant le but de la discipline qu’il inflige, Jéhovah déclara par le truchement de son prophète Ésaïe :
“Le laboureur, pour semer, est-il toujours à labourer, à ouvrir le sol et à y passer la herse ? Quand il en a aplani la surface, n’y jette-t-il pas la nigelle ? N’y sème-t-il pas le cumin ? Ne met-il pas le froment en lignes, l’orge à sa place marquée et l’épeautre en bordure ? C’est son Dieu qui lui enseigne ces règles et qui l’instruit. Car ce n’est pas avec le traîneau qu’on foule la nigelle et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin ; mais on bat la nigelle avec le bâton et le cumin avec la verge. On foule le froment, mais on n’a garde de le battre toujours, d’y pousser sans trêve la roue du chariot, ou de le laisser broyer sous les pieds des chevaux. Cela aussi vient de Jéhovah des armées, qui est admirable en ses conseils et riche en ses moyens.” — Is. 28:24-29, AC.
Le labourage et le moissonnage sont limités. L’étendue ou l’intensité du labour dépend de la dureté du sol. La force et le poids des instruments utilisés pour le battage sont déterminés par la sorte de grain récolté. De même, Jéhovah ne corrige ni ne punit éternellement ceux qui transgressent sa loi. Il les discipline en premier lieu pour les émouvoir et les rendre plus réceptifs à ses conseils, à sa direction. Ce qui précède illustre la sagesse avec laquelle Dieu purifie son peuple en le débarrassant des traits indésirables grâce au traitement qui convient le mieux.
Parfois, le châtiment qui frappe les individus avec la permission de Dieu les tourmente vraiment. Il peut dévoiler d’une manière douloureuse leur mauvaise conduite (voir Révélation 11:10).
Les individus qui refusent de prêter attention aux accusations publiques que Jéhovah Dieu fait proclamer par ses serviteurs sont tourmentés par leur message. Ils se privent des bénédictions qui leur viendraient s’ils se repentaient et changeaient de conduite. Toutefois, même dans leur cas, les tourments atteignent un but. ils révèlent que ces personnes ne sont pas dignes d’être épargnées lors de l’exécution du jugement divin.
Mais peut-on dire que les tourments éternels seraient utiles ? Quel avantage les humains en retireraient-ils ? Même s’ils en avaient le désir, il leur serait impossible de devenir meilleurs ou d’améliorer leur situation. D’autre part, le Créateur n’y gagnerait rien. Cela l’obligerait à faire ce qu’il ne désire pas, c’est-à-dire contempler des souffrances continuelles et inutiles, puisque les tourmentés n’auraient aucun espoir d’être délivrés. Le prophète Habacuc écrivit au sujet de Dieu : “Tu as les yeux trop purs pour voir ce qui est mauvais et tu ne peux regarder le tourment.” (Hab. 1:13, NW). Comment Dieu pourrait-il assister pendant toute l’éternité aux tourments de ceux qui ont transgressé sa loi ?
En vérité, on ne peut imaginer qu’un Dieu d’amour fasse quelque chose d’aussi incompatible avec sa personnalité, ses méthodes et sa manière d’agir.
Toutefois, on pourrait se demander si c’est là la seule preuve permettant de réfuter la doctrine des tourments éternels. Est-il possible de démontrer que quelque chose survit à la mort du corps ? L’existence consciente se prolonge-t-elle après la mort ? Ce qui survivrait à la mort du corps subirait-il donc des tourments ? Pour obtenir la réponse à ces questions, nous vous invitons à lire l’article suivant.
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Qu’est-ce que votre âme ?La Tour de Garde 1973 | 15 octobre
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Qu’est-ce que votre âme ?
DE NOMBREUSES personnes croient que l’homme a une âme distincte et séparée du corps. D’après elles, cette âme quitte le corps à la mort. Suivant que quelqu’un a eu une bonne ou une mauvaise conduite durant sa vie, son âme est censée aller au ciel, pour goûter à la félicité éternelle avec Dieu, ou en enfer, où elle est tourmentée éternellement.
On voit donc que la croyance en un enfer de feu repose sur l’enseignement selon lequel l’homme a une âme qui survit à la mort du corps. Mais cet enseignement est-il en harmonie avec la Bible ?
La Genèse, premier livre des saintes Écritures, révèle la nature de l’âme humaine. Décrivant la création du premier homme, le texte de Genèse 2:7 (NW) déclare : “Jéhovah Dieu forma l’homme de la poussière du sol et souffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint une âme vivante [hébreu nèphèsh].” Remarquez que la Bible ne dit pas que ‘l’homme reçut une âme’, mais que “l’homme devint une âme vivante”.
Dans sa lettre inspirée adressée aux Corinthiens, l’apôtre Paul montre que l’enseignement chrétien concernant l’âme ne diffère en rien de celui qui est donné dans la Genèse. Citant Genèse 2:7, il écrit : “Ainsi est-il même écrit : ‘Le premier homme Adam devint une âme vivante.’” (I Cor. 15:45). Puisque Paul emploie ici pour “âme” le mot grec psukhê, cela prouve que, tout comme le mot hébreu nèphèsh, psukhê peut désigner l’homme lui-même.
Il est intéressant de noter que de nombreux biblistes catholiques, protestants et juifs du vingtième siècle ont reconnu que l’homme lui-même est une âme. Nous lisons :
“Le verset très connu de la Genèse [2:7] ne dit pas, comme on le pense souvent, que l’homme est constitué d’un corps et d’une âme : il dit que Yahweh forma l’homme de la terre du sol et donna la vie à l’image inanimée en soufflant dans ses narines le souffle de vie, si bien que l’homme devint un être vivant, ce que signifie ici la nèphèsh [âme].” — Zeitschrift für die alttestamentliche Wissenschaft, volume 41.
“On ne doit pas penser que l’homme a une âme ; il est une âme.” — The New Bible Commentary.
“L’âme dans l’A. T. [Ancien Testament] désigne non une partie de l’homme, mais la personne tout entière, l’homme en tant qu’être vivant. De même, dans le N. T. [Nouveau Testament], elle signifie la vie humaine ; la vie d’un individu, d’un sujet conscient.” — New Catholic Encyclopedia.
“Dans le Nouveau Testament, ‘sauver son âme’ (Marc 8:35) ne signifie pas sauver une partie ‘spirituelle’ de l’homme en opposition avec son ‘corps’ (au sens platonique). Cette expression se rapporte à la personne tout entière, l’accent étant mis sur le fait qu’il s’agit d’une personne qui vit, qui désire, qui aime, qui veut, etc., et qui est en même temps concrète et matérielle.” — The New American Bible, “Glossaire des termes bibliques de théologie”.
“La Bible ne dit pas que nous avons une âme. ‘Nèphèsh’ est la personne elle-même, son besoin de nourriture, le sang dans ses veines, son être.” — Dr H. M. Orlinsky, du Hebrew Union College, cité dans le New York Times du 12 octobre 1962.
Puisque dans les langues originales, les mots traduits par “âme” (nèphèsh et psukhê) peuvent se référer à l’homme lui-même, nous devrions nous attendre à ce que les fonctions et caractéristiques physiques propres à l’homme soient attribuées à l’âme. En est-il ainsi ? Votre âme est-elle vraiment votre personne ?
Une étude de l’emploi de ces mots hébreu et grec dans la Bible révèle que l’âme humaine naît (Gen. 46:18, NW). Elle peut manger ou jeûner (Lév. 7:20 ; Ps. 35:13 ; NW). Elle peut se réjouir ou s’attrister (Ps. 35:9, NW ; Mat. 26:38). Elle peut tomber amoureuse (Gen. 34:3, NW) et bénir d’autres personnes (Gen. 27:4, NW). Elle peut écouter (Actes 3:23). Elle peut pécher, jurer, convoiter et avoir peur (Lév. 4:2 ; 5:4 ; Deut. 12:20, NW ; Actes 2:43). Elle peut être enlevée et mise aux fers
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