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Pourquoi tant de religions dites chrétiennes?La Tour de Garde 1983 | 15 décembre
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elle, s’est empressée d’adopter la conception païenne d’une divinité trine.
Sur ces deux questions, Constantin se déclarera ouvertement en faveur de l’Église de Rome. Pour ce faire, il promulgue en 321 une loi sur l’observance du dimanche, puis il impose le dogme de la Trinité au Concile de Nicée en 325. Il amalgame ainsi le pseudo-christianisme et le culte païen des Romains pour ériger la nouvelle confession “universelle” ou “catholique” en religion d’État.
Plus tard, en 382, l’empereur Gratien accordera par constitution à Damase, évêque de Rome, le droit d’entendre les appels interjetés par d’autres évêques, même par ceux qui habitent “les régions plus éloignées” de l’empire. Bien que cette décision soit contestée par les évêques orientaux, et même par quelques-uns de leurs confrères occidentaux, elle contribuera sans aucun doute à étendre l’influence de l’évêque de Rome. En outre, Damase accepte la dignité de pontifex maximus, fonction à laquelle Gratien lui-même a fini par renoncer, considérant qu’elle ne sied pas à un chrétien. Mais Damase ne s’embarrasse pas de tels scrupules. D’après l’Encyclopédie catholique (angl.), cette désignation honorifique est toujours regardée comme “l’un des principaux titres” du pape. Du reste, en français, ce dernier est souvent appelé “le souverain pontife”, expression qui traduit littéralement la formule latine pontifex maximus.
Schismes, dissidence et réforme
Il va sans dire que la suprématie revendiquée par l’évêque de Rome n’est pas acceptée d’emblée par tout le monde. Dans des villes d’Orient telles qu’Alexandrie, Jérusalem, Antioche et surtout Constantinople, les autres chefs de file du christianisme déformé s’insurgent contre cette usurpation. Toutefois, si ces dignitaires sont unis par leur opposition à la domination de Rome, ils ne le sont pas autant en matière doctrinale, tant s’en faut. Dans ces cités et dans bien d’autres, la présence d’écoles rivales engendrera la formation de multiples sectes qui, toutes, se recommanderont du Christ.
Dans l’espoir de combler l’abîme qui se creuse de plus en plus entre les sectes antagonistes siégeant respectivement à Rome et à Constantinople, et pour stigmatiser du nom d’“hérétiques” les “docteurs” qui enseignent dans d’autres villes, on organisera au fil des siècles plusieurs “conciles œcuméniques (ou universels) de l’Église”. Le premier, qui s’ouvre en 325 à Nicée, a pour objet de flétrir l’“hérésie” antitrinitaire d’Arius. D’autres se dérouleront à Constantinople (quatre dans cette ville), à Éphèse, à Chalcédoine (juste en face de Constantinople, de l’autre côté du Bosphore), puis de nouveau à Nicée. Ces sept premiers conciles sont reconnus tant par les Églises d’Orient que par l’Église catholique. Au nombre des articles de foi adoptés lors de ces assemblées solennelles figureront la trinité, la croyance en “Marie, mère de Dieu”, ainsi que d’autres dogmes qui n’ont rien à voir avec le christianisme de la Bible. Ces conciles condamneront par la même occasion diverses “hérésies”, ce qui contribuera à la formation de nouvelles subdivisions ou sectes apostates issues du christianisme.
Il est à noter qu’aucun de ces premiers conciles “universels” de l’Église ne s’est tenu à Rome, la ville qui prétendait pourtant être le centre mondial du christianisme. Le premier concile dit “œcuménique” de Rome n’aura lieu qu’en 1123. Mais à cette date, le “grand schisme” aura déjà séparé Rome des Églises d’Orient. En effet, la première scission se produit en 867 et la rupture définitive est consommée en 1054. Ainsi donc, historiquement parlant, aucun concile œcuménique, c’est-à-dire universel ne s’est jamais déroulé à Rome.
De son côté, la variante orientale du christianisme qui s’est séparée de Rome ne se réunira pas autour d’un autre évêque affirmant être le vicaire du Christ sur terre. Certes, l’Église de Constantinople (ville qu’on appelle aussi la “Nouvelle Rome”) ne serait pas mécontente de devenir l’homologue orientale de Rome. Mais elle n’y parviendra pas. Avec le temps, l’Église orthodoxe se divisera à son tour en 15 Églises nationales indépendantes ou autocéphales, qui ne reconnaîtront plus qu’une primauté d’honneur au patriarche de Constantinople, l’Istanbul moderne. À présent, on compte également plusieurs autres Églises d’Orient qui ne dépendent ni de Rome ni de Constantinople. Incontestablement, le “christianisme” oriental constitue lui aussi une maison bien divisée.
Après le schisme d’Orient, sans renoncer à l’espoir de mettre un jour au pas les Églises orthodoxes, l’Église de Rome compte au moins rester la maîtresse incontestée sur son propre territoire, l’Occident. Mais elle n’est pas au bout de ses déconvenues. En effet, des dissidents ne tardent pas à s’exprimer. L’Église juge la chose intolérable et prend des mesures énergiques pour combattre ces “hérétiques”. C’est ainsi qu’elle instituera l’Inquisition. Toutefois, la dissidence ne désarmera pas pour autant. Au XVIe siècle, une révolte généralisée éclatera, pour des raisons d’abord religieuses, mais sur lesquelles viendront par la suite se greffer des motivations d’ordre politique.
Cette révolte, qui recevra le nom de Réforme, enfantera une troisième famille de religions qui, elle aussi, se prétendra chrétienne. Toutefois, au lieu de rétablir l’unité et les doctrines véridiques qui caractérisaient le christianisme originel, celui de la Bible, le protestantisme se disloquera à son tour en une foule d’Églises et de sectes.
Pourquoi tant de “christianismes”?
Si vous appartenez à une Église ou à une secte qui se dit chrétienne, vous vous êtes certainement déjà demandé pourquoi il y a tant de religions qui affirment suivre le Christ et appliquer la Bible. Vous avez peut-être même été franchement écœuré par toutes ces divisions, qui dégénèrent régulièrement en persécutions et en guerres de religion depuis des siècles. Pour ces raisons ou pour d’autres encore, il se peut que vous ayez cessé de fréquenter l’Église et que vous vous contentiez à présent de votre propre conception du christianisme. Cependant, en votre for intérieur, vous vous doutez sûrement que pour être vraiment chrétien il faut faire davantage. Grâce à la Bible, vous savez que les tout premiers disciples du Christ formaient une famille spirituelle unie et heureuse. — Jean 13:34, 35; Éphésiens 4:1-6.
De nos jours, les Témoins de Jéhovah constituent également une famille chrétienne heureuse. On ne peut voir en eux une secte, car ils ne sont pas les disciples d’un enseignant ou d’un maître humain, ni la ramification d’une Église ou d’une autre confession. Les Témoins sont issus de toutes les classes sociales. Ce n’est pas un homme qu’ils suivent, mais Dieu et son Fils Jésus Christ. Si vous leur demandiez pourquoi il y a tant de religions dites chrétiennes, ils vous répondraient: “Parce que tous ces groupements religieux ont suivi des hommes et non la Bible.” Les Témoins de Jéhovah seraient très heureux de vous aider à découvrir le christianisme authentique celui des Écritures. N’hésitez donc pas à vous ouvrir à ceux qui vous ont remis ce périodique ou à écrire à ses éditeurs.
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‘Ils introduiront discrètement des sectes destructrices’La Tour de Garde 1983 | 15 décembre
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‘Ils introduiront discrètement des sectes destructrices’
“Il y aura de même parmi vous de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices.’ — II PIERRE 2:1.
1, 2. a) À l’origine, qu’étaient toutes les Églises de la chrétienté? b) Quelles questions méritent donc d’être examinées?
TOUTES les Églises de la chrétienté étaient au départ des sectes. Certaines d’entre elles — notamment l’Église de Rome et les diverses Églises nationales orthodoxes ou protestantes — prétendent avoir la primauté sur les autres religions dites chrétiennes qu’elles traitent d’ailleurs avec mépris et qualifient de sectes. Ce sont là des faits historiques qui ont été développés dans les deux articles précédents.
2 Mais certains se posent peut-être ces questions: ‘Jésus Christ et ses fidèles apôtres avaient-ils annoncé l’abandon du véritable christianisme? Avaient-ils averti les chrétiens de ne pas suivre les hommes qui créeraient des sectes? Il y a dix-neuf siècles, les vrais disciples de Jésus devaient-ils se tenir en garde contre les tendances à la division? La même vigilance est-elle nécessaire aujourd’hui?’
Les premières tendances à former des sectes
3, 4. a) Quel avertissement Jésus a-t-il donné, et qu’indique-t-il au sujet du vrai christianisme? b) Quel avertissement du même genre Pierre a-t-il donné?
3 Dans son Sermon sur la montagne, Jésus déclara: “Entrez par la porte étroite! Car large est la porte, facile est le chemin qui mène à la ruine, et nombreux sont ceux qui les utilisent. Mais étroite est la porte, difficile est le chemin qui mènent à la vie, et peu nombreux sont ceux qui les trouvent. Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en se donnant l’apparence de moutons, mais au-dedans ce sont des loups féroces. Vous les reconnaîtrez à leurs actions.” (Matthieu 7:13-16, Bible en français courant). Non Jésus n’a pas dit que le véritable christianisme deviendrait une religion large, facile, universelle ou “catholique” qui conviendrait à de “nombreux” humains. Il s’agirait plutôt d’un chemin étroit, resserré, et “peu nombreux” seraient ceux qui le trouveraient. Ces derniers, “peu nombreux”, ont été avertis que des faux prophètes apparemment inoffensifs chercheraient à les entraîner sur le chemin “facile” qui ‘mène à la destruction’.
4 Plus de 30 ans après, l’apôtre Pierre écrivit: “Il y eut aussi de faux prophètes parmi le peuple [d’Israël], comme il y aura de même parmi vous [les chrétiens] de faux enseignants. Ceux-ci introduiront discrètement des sectes destructrices et iront jusqu’à renier le propriétaire qui les a achetés, amenant sur eux une prompte destruction. Beaucoup suivront leurs actes d’inconduite et, à cause d’eux, on parlera en mal de la voie de la vérité. Par convoitise, ils vous exploiteront avec des paroles artificieuses.” — II Pierre 2:1-3.
5. Quand les “loups” apostats ont-ils commencé à se manifester, et de quelle manière ont-ils ‘introduit discrètement des sectes destructrices’?
5 “La voie de la vérité” ou le chemin ‘qui mène à la vie’, c’est la voie du véritable christianisme. Les “faux prophètes” ou les
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