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Une nouvelle traduction de la Bible — Honore-t-elle Dieu ?La Tour de Garde 1971 | 1er octobre
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Une nouvelle traduction de la Bible — Honore-t-elle Dieu ?
RÉCEMMENT, une nouvelle traduction de la Bible a été publiée en anglais. Cette traduction, la Nouvelle Bible anglaise (The New English Bible), est l’œuvre d’un comité comprenant des représentants des principales Églises protestantes des îles Britanniques.
L’un des premiers buts de la Nouvelle Bible anglaise (NEB) est de rendre la Bible plus compréhensible. Le Times du Japon, dans son édition du 13 mars 1970, fait la remarque suivante : “Pour les lecteurs contemporains, elle est infiniment plus intelligible que la Bible du roi Jacques, vieille de 359 ans, qu’elle remplacera désormais dans les églises britanniques.”
De nombreux passages de la Bible ont été éclaircis. Par exemple, Matthieu 5:3. Dans la Bible du roi Jacques ou Version autorisée (AV), ce passage se lit comme suit : “Heureux les pauvres en esprit : car le royaume des cieux est à eux.” La nouvelle traduction, plus explicite, dit : “Heureux ceux qui comprennent qu’ils ont besoin de Dieu ; le royaume des cieux est à eux.” (NEB). Toutefois, il ne s’agit pas là d’un éclaircissement nouveau. Il y a vingt ans, la Traduction du monde nouveau (NW), en anglais, publiée aujourd’hui en un seul volume par la Société Watchtower et placée contre une contribution équivalant au neuvième du prix de la Nouvelle Bible anglaise, dit : “Heureux ceux qui sont conscients de leurs besoins spirituels, puisque le royaume des cieux leur appartient.”
Cependant, dans d’autres passages, le texte de la Nouvelle Bible anglaise manque nettement de clarté. Par exemple, dans Matthieu 11:12, nous y lisons : “Depuis la venue de Jean-Baptiste jusqu’à présent, le royaume des cieux a été soumis à la violence et les hommes violents s’en emparent.” Cette traduction s’accorde-t-elle avec le reste de la Bible ? Le Royaume de Dieu n’est-il pas destiné à triompher des hommes et des nations portés à la violence (Dan. 2:44) ? La Traduction du monde nouveau rend exactement le sens du grec original en disant : “Mais depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent le royaume des cieux est le but vers lequel les hommes poussent, et ceux qui avancent en poussant le saisissent.”
Dans une traduction ayant pour but de faciliter la lecture de la Bible, on s’attendrait à ne rencontrer aucune expression anglaise archaïque. Ce n’est pas le cas de la nouvelle version, puisqu’elle emploie des pronoms archaïques dans sa traduction des prières.
Un manque de logique
La nouvelle traduction manque de logique dans sa façon de rendre les mots hébreux ou grecs. Par exemple, dans Genèse 2:7, elle dit : “Puis le SEIGNEUR DIEU forma l’homme de la poussière du sol et souffla dans ses narines le souffle de vie. Et l’homme devint une créature vivante.” Le mot “créature” traduit le terme hébreu nèphèsh. Or, nèphèsh est le mot hébreu pour “âme”. La Nouvelle Bible anglaise le traduit d’ailleurs ainsi dans Ézéchiel 18:4: “L’âme qui pèche mourra.”
Puisque c’est le même mot hébreu nèphèsh qui figure dans Genèse 2:7 et dans Ézéchiel 18:4, pourquoi cette nouvelle traduction rend-elle ce terme par “créature” dans le premier cas et par “âme” dans l’autre ? Il importe d’être logique. C’est pourquoi la Traduction du monde nouveau des saintes Écritures (angl.) dit dans Genèse 2:7: “L’homme devint une âme vivante.” Il ressort de ce passage que l’homme lui-même est une âme et que l’âme n’est pas quelque chose de distinct.
La nouvelle traduction se montre encore illogique quand il s’agit de traduire le mot hébreu shém, “nom”. Dans Proverbes 18:10, elle le rend correctement, en disant : “Le nom [shém] du SEIGNEUR est une tour forte, où le juste peut s’enfuir pour chercher refuge.” Cependant, bien que le Psaume 83:18 (Ps. 83:19, AC) contienne aussi le mot shém dans le texte hébreu original, la Nouvelle Bible anglaise rend ce passage de la manière suivante : “Qu’ils apprennent que toi seul est SEIGNEUR, Dieu très-haut sur toute la terre.” Cette traduction élimine complètement le mot “nom” (shém). Elle cache le sens réel et l’importance de ce texte biblique. Même la Bible du roi Jacques montre clairement que ce passage implique le nom de Dieu.
Un nom impliqué
Pourtant, la sainte Bible précise que Dieu a un nom personnel, comme vous-même en avez un. Veuillez noter quelques-uns des nombreux passages où il est fait mention de ce nom. Dans Genèse 21:33 (NEB), Abraham “invoqua par son nom le SEIGNEUR, Dieu de l’éternité”. Dans Ésaïe 12:4 (NEB), nous lisons : “Rendez grâces au SEIGNEUR et invoquez-le par son nom, (...) déclarez que son nom est suprême.”
Selon Jean 17:6, 26 (NEB), Jésus dit à Dieu dans la prière : “J’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde (...). Je leur ai fait connaître ton nom, et je le leur ferai connaître.” L’apôtre Paul écrivit dans Romains 10:13 (NEB) : “Quiconque invoquera le nom du SEIGNEUR sera sauvé.”
Dans la partie de la Bible rédigée en hébreu, on rencontre le nom de Dieu près de 7 000 fois. Il apparaît sous la forme de quatre lettres de l’alphabet hébreu, toutes des consonnes, יהוה. Étant donné que l’hébreu écrit ne comportait aucune voyelle, le lecteur devait ajouter les sons de voyelles de la langue parlée. Quand la crainte superstitieuse de prononcer le nom sacré se développa, sa prononciation exacte ne resta connue que de quelques-uns.
Aujourd’hui, quelle est la prononciation correcte de ce nom ? En français, la forme utilisée couramment est “Jéhovah”.
Toutefois, dans son édition du 9 mars 1970, The Argus du Cap, Afrique du Sud, dit à propos du nom “Jéhovah” : “Le professeur sir Godfrey Driver, l’homme qui s’intéressa tout particulièrement à la révision [New English Bible] (...) dit : ‘Ce mot [Jéhovah] n’existait pas avant d’avoir été inventé par des scribes français en 1520 ou à un autre moment. C’est une monstruosité.’”
Mais le nom “Jéhovah” n’a pas été inventé par des scribes français. Il était déjà utilisé des siècles auparavant puisqu’il se trouve dans le Pugio Fidei (1270) de Raymond Martin sous la forme “Jéhovah”. Cependant, à cause de cette attitude négative à l’égard de ce nom, la préface de la Nouvelle Bible anglaise déclare, à la page xvi :
“Les présents traducteurs ont conservé dans le texte cette forme inexacte mais courante [Jéhovah] là où le nom est accompagné d’une note explicative sur sa prononciation (par exemple dans Exode 3:15) et dans quatre noms de lieux dont elle est un des éléments constitutifs ; ailleurs, ils ont imité les anciens traducteurs en substituant au nom hébreu les mots ‘SEIGNEUR’ ou ‘DIEU’, imprimés comme ils le sont ici, en lettres majuscules.”
Ainsi donc, la nouvelle traduction élimine le nom divin à des fins pratiques, sauf dans un très petit nombre de passages où figure le nom “Jéhovah”. Dans l’utilisation du nom divin, la Nouvelle Bible anglaise ne se révèle pas supérieure à la Bible du roi Jacques, vieille de plusieurs siècles. Le nom divin s’y rencontre si rarement qu’il est presque perdu.
Néanmoins, bien qu’il soit considéré comme une “monstruosité”, le nom “Jéhovah” contient les quatre consonnes fondamentales du Tétragramme hébreu. La combinaison de ces consonnes avec les voyelles du mot hébreu ʼAdhonay (Seigneur) donna le nom Jéhovah.
Dans la note marginale se rapportant à Exode 3:15, par exemple, la Nouvelle Bible anglaise déclare que le nom “Jéhovah” n’est pas l’équivalent du nom en hébreu, et que la forme “Yahweh” est probablement plus proche de l’original. Mais elle n’utilise aucune de ces deux formes, sauf dans quelques cas ! En vérité, les traducteurs démontrent par là leur grande prévention contre toute utilisation du nom divin.
Emploi convenable du nom
Aujourd’hui, comme tous les autres noms propres, Jésus, le nom du Christ, ne se prononce pas de la même manière dans les différentes langues. Il en est de même pour le nom de Dieu, Jéhovah. Certaines traductions de la Bible, y compris quelques versions catholiques, utilisent ce nom sous des formes telles que Yahvé, Yahweh, ou Jéhovah. Toutes ces formes sont utiles et bonnes, car elles servent à identifier celui qui est désigné sous ce nom.
La Traduction du monde nouveau des saintes Écritures (angl.) est imprimée dans les principales langues du monde. Elle utilise pour le nom divin le mot consacré par l’usage dans ces langues, partout où il figure dans le texte hébreu original. Par exemple, selon cette version, le Psaume 83:18 se lit comme suit : “Qu’on sache que toi, dont le nom est Jéhovah, tu es, toi seul, le Très-Haut sur toute la terre.” Ainsi donc, les personnes craignant Dieu qui lisent la Traduction du monde nouveau seront en mesure d’obéir à l’ordre suivant consigné dans le Psaume 148:13 (NW) : “Qu’ils louent le nom de Jéhovah car son nom seul est d’une hauteur inaccessible.”
Ils rendront compte à Dieu
Il se peut qu’une nouvelle traduction de la Bible soit plus facile à lire que les anciennes. Mais réalise-t-elle le but pour lequel Dieu fit inspirer sa Parole écrite ? Il consiste à faire connaître Dieu, qui il est et quels sont ses desseins.
Le nom de Dieu est la chose la plus importante. Les traducteurs qui cachent ce nom dans sa Parole, là même où il devrait être mis en évidence, tombent dans un piège. Ils font précisément ce que les ennemis de Dieu, y compris Satan le Diable, désirent : supprimer le nom divin. Assurément, en agissant ainsi ils n’honorent pas Dieu.
La Bible déclare que “quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé”. (Rom 10:13 ; Joël 2:32, AC.) Mais qu’en est-il de ceux qui s’efforcent de cacher le nom de Dieu ? Nous lisons dans le Psaume 74:10, 22: “Jusques à quand (...) l’ennemi méprisera-t-il sans cesse ton nom ? Lève-toi, ô Dieu ! défends ta cause ! Souviens-toi des outrages que te fait chaque jour l’insensé !” Le temps est proche où Dieu demandera des explications à ceux qui traitent son nom avec mépris.
Ainsi donc, bien que ce soit une coutume chez certains traducteurs imbus de préjugés de faire disparaître le nom de Dieu de leur traduction de la Bible, ces hommes risquent à leur tour d’avoir leur nom effacé du divin livre de vie.
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Questions de lecteursLa Tour de Garde 1971 | 1er octobre
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Questions de lecteurs
● Que sont le “commandement ancien” et le “commandement nouveau” mentionnés dans I Jean 2:7, 8 ?
Dans ces versets 1Jn 2:7, 8, nous lisons : “Bien-aimés, je vous écris, non pas un commandement nouveau, mais un commandement ancien que vous avez eu dès le commencement. Ce commandement ancien, c’est la parole que vous avez entendue. D’autre part, je vous écris un commandement nouveau, fait qui est vrai dans son cas et dans le vôtre, parce que les ténèbres passent et que déjà brille la vraie lumière.” — I Jean 2:7, 8.
En parlant d’un “commandement ancien”, l’apôtre Jean faisait-il allusion à la Loi de Moïse ? Il pourrait difficilement en être ainsi, car il écrivait à des chrétiens qui n’étaient pas sous la Loi (Rom. 6:14). Étant donné que le thème de la lettre de Jean est l’amour, il faisait plutôt allusion à la déclaration suivante de Jésus : “Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez les uns les autres ; tout comme je vous ai aimés, que vous aussi vous vous aimiez les uns les autres.” (Jean 13:34). Lorsque Jean rédigea sa première lettre (env. 98 de notre ère), plus de soixante années s’étaient écoulées depuis que Jésus, au commencement du christianisme, avait donné ce commandement de s’aimer les uns les autres. Jean pouvait donc dire de façon appropriée qu’il s’agissait d’un “commandement ancien”.
Quel est alors le “commandement nouveau” dont parle Jean au 1Jn 2 verset 8 ? Il semble qu’il s’agisse du même commandement que celui qu’il venait de désigner sous le nom de “commandement ancien”. Nous ne pouvons imaginer Jean en train de donner aux disciples du Christ un commandement réellement “nouveau”, différent de celui que Jésus avait donné. Mais en quel sens Jean pouvait-il le qualifier de “nouveau” ?
Il pouvait l’appeler nouveau au même titre que Jésus. Ce commandement exhortait les chrétiens à se montrer disposés à donner leur âme pour leurs frères, ce que la Loi de Moïse n’exigeait pas (Jean 15:12). De plus, il était nouveau en ce sens que, en raison des changements de conditions et de situation, il fallait en faire une nouvelle application qui était de nouveau urgente. Vers la fin du premier siècle de notre ère, les apôtres étant morts et le ‘mystère de l’iniquité’ déjà à l’œuvre parmi les congrégations, les chrétiens à qui Jean s’adressait pouvaient discerner ces changements et reconnaître la nécessité d’exercer de nouveau l’amour (II Thess. 2:6-8). Cependant, Jean était en mesure de leur écrire que le “commandement nouveau” était ‘vrai dans le cas du Christ et dans le vôtre’, parce que ces chrétiens, à l’exemple de Jésus, manifestaient l’amour dans leur vie. Dans le contexte, Jean montre qu’un chrétien qui n’aime pas son frère est dans les ténèbres. Il apparaît donc qu’en raison de l’amour toujours plus grand qui existait parmi les disciples du Christ, Jean
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