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  • g80 22/12 p. 12-13
  • Que fait-on avec des merrains, des bardeaux et un coutre?

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  • Que fait-on avec des merrains, des bardeaux et un coutre?
  • Réveillez-vous ! 1980
Réveillez-vous ! 1980
g80 22/12 p. 12-13

Que fait-​on avec des merrains, des bardeaux et un coutre?

De notre correspondant au Canada

EN VOILÀ de drôles de noms! Ce sont des termes qui s’emploient dans la construction. Un merrain ou bardeau de fente, c’est une planchette mince, en forme de tuile, qui sert à couvrir la façade des bâtiments et surtout leur toiture. Le merrain s’obtient par fendage du bois dans le sens des rayons médullaires. On le remplace souvent par un bardeau, de forme identique, mais qui s’obtient par sciage et non par fendage, ce qui joue sur ses propriétés envers l’eau. Enfin, le coutre est une hache de refente avec laquelle on détache les merrains.

Il s’agit là d’un vocabulaire familier à certains couvreurs. Dans beaucoup de pays, les toits sont en ardoises, en tuiles ou en matériaux modernes. Autrefois, en Amérique du Nord, on utilisait tout ce que l’on trouvait pour protéger les toitures de la pluie, même de la terre. Or, on a découvert le long de la côte pacifique de grands cèdres qui avaient un grain magnifique et se prêtaient remarquablement au fendage. Une fois que l’on avait détaché un merrain, on pouvait l’utiliser tel quel. Dans certaines habitations, aucune planche n’avait été obtenue par sciage. Même les lambris étaient en bois de refente prélevé sur les billes qui provenaient du tronc de l’arbre. Comme beaucoup de ces arbres atteignaient 3 mètres de diamètre, et même 6 dans certains cas, ils représentaient une formidable réserve de bois.

Ici, au Canada, nous nous servons de merrains obtenus par fendage du cèdre. Ils ont à peu près 65 centimètres de long et se présentent sous la forme d’un coin qui va en s’amincissant à partir d’une tête d’un peu plus d’un centimètre d’épaisseur. Certains n’ont que 45 centimètres de long. La largeur des merrains que nous employons peut varier de 7 à 10 centimètres, pour certains jusqu’à 30 centimètres, voire plus pour d’autres. Autrefois, les couvreurs savaient faire toute une toiture en merrains. Par la suite on s’est servi de bardeaux, plus petits, mais qu’il suffisait de scier. Ils donnent au toit un aspect plus fini, plus uni, mais comme la lame de la scie laisse après son passage la surface du bois rugueuse, un bardeau est plus facilement pénétré par l’humidité et dure moins longtemps qu’un merrain. De plus, beaucoup de Canadiens apprécient le côté rustique que donne à une maison un toit en merrains. La production de bardeaux de fente reste donc une entreprise florissante.

Mais comment se sert-​on d’un coutre? Comme cette hache de refente sert à détacher les merrains, elle doit avoir un bord qui pénètre dans le bloc de cèdre au fur et à mesure que l’on frappe légèrement sur elle. La lame a une quarantaine de centimètres de long et comporte une solide poignée de bois qui permet à l’ouvrier de manœuvrer son instrument pour détacher chaque merrain.

Mais revenons à nos bûcherons pour qui merrains, bardeaux et coutres ne recèlent nul mystère. Tournons-​nous vers un petit groupe qui travaille bénévolement à la construction d’une Salle d’assemblées pour les congrès que les Témoins de Jéhovah tiendront à Surrey, en Colombie britannique. Comme il y avait besoin de quantité de merrains, on s’est demandé où trouver un arbre qui fasse l’affaire, d’autant que l’essence qui se prête au fendage devient chaque année plus rare. Finalement on en a trouvé un, à une centaine de kilomètres au nord-ouest.

Par un beau week-end d’automne, tout un groupe d’hommes a donc quitté Surrey au petit jour et pris le bac qui franchit la baie du “Fer à cheval” en une heure, entre How Sound et Langdale, sur la péninsule de Sechelt. Ensuite, notre groupe a repris la route. Tout au long du trajet, qui a pris deux heures et demie, la montagne, la forêt et les rias offraient au regard un paysage de toute beauté.

À un moment donné, notre groupe a quitté la route qui se dirige vers l’est, le long de la “Baie du marsouin”, pour emprunter une sente forestière. Nous avions touché au terme de notre voyage, au pied d’un véritable géant de 2,40 mètres de diamètre et de quelque 55 mètres de haut. Il n’était pas étonnant que personne ne l’ait encore abattu, car il risquait de tomber sur des lignes téléphoniques et de coûter aux bûcherons maladroits une amende supérieure à la valeur de l’arbre. C’est la raison pour laquelle nous avons commencé par couper la cime à 23 mètres, pour n’abattre qu’ensuite le reste de l’arbre. Il ne fallut alors pas longtemps avant que le tronc soit débité en billes de 45 centimètres.

Dès qu’une bille est prête, on peut commencer à préparer les merrains. On la coupe d’abord transversalement en passant par le milieu et en la divisant autant de fois qu’il est nécessaire pour obtenir des blocs d’un maniement aisé. En examinant l’un de ces blocs, nous remarquons qu’à l’extrémité, la fibre suit la courbe des anneaux de croissance de l’arbre. Mais, sur le côté, elle est verticale, fine et légèrement striée. C’est le côté qui servira pour les surfaces extérieures, car sa maillure naturelle repousse l’eau. Les essences volatiles qui s’opposent au pourrissement donnent au bois fendu une odeur agréable.

Voyons maintenant comment on place un coutre sur le bloc, prêt à recevoir le coup de maillet qui l’enfoncera dans le bois. Un spécialiste accepte d’aller plus lentement pour détacher son prochain merrain. Il m’explique aussi que le coutre se trouve exactement sur une ligne qui passe par le centre de l’arbre, et non sur celle des anneaux de croissance. Autrement, on obtiendrait un aisseau de moins bonne qualité et dépourvu de la maillure qui ne laisse pas pénétrer l’eau. Placé à 1,5 centimètre du bois, le coutre reçoit un coup de maillet qui enfonce la lame dans le bois. D’un rapide mouvement de la poignée vers l’avant, le bûcheron fait tourner suffisamment la lame pour détacher une mince planchette, qui donnera un merrain de 45 centimètres de long sur 1,5 centimètre d’épaisseur.

Mais comment obtient-​on les merrains qui vont en s’amincissant sur leur longueur? Avec un peu d’expérience, on se rend compte que sur une fente de 65 centimètres environ, la fibre du bois, en se déchirant légèrement, amincit progressivement le merrain jusqu’à ce qu’il ait l’épaisseur voulue. Comme le détachement du bardeau de fente suivant provoquera la même déchirure, les bords resteront parallèles. Mais si l’on retourne le bloc d’un fendage à l’autre, on obtient de nouveau une planchette qui va en s’amincissant. Il est évident que la fabrication de merrains à bords parallèles va plus vite, car il n’y a pas besoin de tourner le bloc à chaque fois.

Finalement, après le fendage et le transport, nous procédons à la mise en place des merrains. De tout ce travail il est sorti une magnifique Salle d’assemblées qui fait la joie des assistants venus en congrès et rappelle de bons souvenirs à l’équipe qui est allée chercher ses matériaux de construction dans la forêt.

[Schémas, page 13]

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