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  • Un creuset de religions: Trèves
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Réveillez-vous ! 1980
g80 22/7 p. 21-23

Un creuset de religions: Trèves

De notre correspondant en Allemagne de l’Ouest

AIMERIEZ-​VOUS nous accompagner dans notre visite guidée de la ville de Trèves? Il paraît que l’on y apprend des choses très intéressantes, disons même révélatrices. Rejoignons notre groupe qui s’apprête à partir.

“Bonjour! Je m’appelle Peter, annonce notre guide, et j’espère que vous apprécierez votre visite dans ce qui est l’une des plus anciennes villes d’Allemagne.”

Devant nous se dresse la Porta nigra, la “porte noire”, énorme monument de grès noir édifié à Trèves, à la frontière du Luxembourg, au IVe siècle. Elle illustre l’influence locale de l’Empire romain, de la culture, de la langue, de l’architecture et de la religion de Rome. Le nom de la ville vient d’ailleurs de celui des Trévires, qui peuplaient jadis la Gaule lorsqu’ils furent vaincus par Jules César.

À quand Trèves remonte-​t-​elle? D’après la légende, un beau-fils de la reine Sémiramis nommé Trebeta aurait fondé la cité. On n’en a d’ailleurs aucune preuve, même si une maison du Grand Marché porte cette inscription en lettres d’or: “Ante Romam treviris stetit annis mille trecentis perstet et aeterna pace fruatur”, ce qui veut dire: “Trèves existait 1 300 ans avant Rome. Puisse-​t-​elle continuer d’exister et de jouir d’une paix éternelle!”

Non seulement Trèves est la plus ancienne ville d’Allemagne, mais elle fut, au troisième siècle, l’une des quatre métropoles de l’Empire romain, avec Rome, Alexandrie et Constantinople. Constantin le Grand y élut domicile en 306, après que la ville eut pris de l’importance. Le souverain aurait résidé à Trèves jusqu’en 312. Durant ses 31 ans de règne, il mit sur pied un gigantesque programme de construction dans la ville. Il n’est probablement aucun autre endroit au nord des Alpes où l’on trouve autant d’édifices romains qu’à Trèves, surnommée “Roma Secunda”, la seconde Rome. Le poète latin Ausone l’appelait d’ailleurs “la Rome d’au-delà des Alpes”.

Son passé religieux

À l’arrivée des Romains, le nom de certains dieux gallo-celtes fut réuni à celui des dieux romains, pour donner des dénominations hybrides, telles que Mars Jovantucarus ou Apollon Grannus. Lenus, le dieu tribal des Trévires, fut associé à Mars, dieu de la nature et de la guerre chez les Romains, et l’on érigea un temple extraordinaire en l’honneur de ce “double dieu”. Il existe encore un autel qui porte son nom. On trouve également des statues qui représentent les dieux romains et gaulois, dont on voit les caractéristiques fusionner peu à peu au cours des Ier et IIe siècles. Le paganisme gaulois et le paganisme de Rome donnèrent naissance à une nouvelle religion synchrétique. Tout en réfléchissant à cela, je prête attention à une question posée par un visiteur:

“Mais les Romains n’ont-​ils pas apporté à ces gens le christianisme?”

“Eh bien, répond le guide, pas exactement. Voyez-​vous, les Romains n’étaient pas réellement chrétiens. D’ailleurs, en 303, l’empereur Dioclétien a déclenché une épouvantable persécution contre les chrétiens. Toutefois, un peu auparavant, il avait ouvert la voie à une importante modification religieuse qui incluait la religion chrétienne. Il avait divisé son empire en quatre et, après 285, avait fait de Trèves la capitale de l’empire d’Occident, qui comprenait la Gaule, l’Espagne, la Grande-Bretagne et les deux provinces germaniques. Après l’abdication de Dioclétien, en 305, Constantin le Grand monta au pouvoir et, l’année suivante, il se fixa à Trèves.”

Je suis suspendu aux lèvres de Peter, qui est en train d’expliquer le rôle de Constantin le Grand dans la fusion du paganisme gallo-romain et du christianisme apostat. Il poursuit:

“Constantin se rendit rapidement compte que les diverses peuplades et les différents groupements de son empire avaient besoin d’un lien qui les unirait. Il aboutit à la conclusion que la religion chrétienne pourrait constituer ce lien. Aussi reconnut-​il officiellement cette religion dans l’édit de Nicomédie, en 313. Il ne faut pas en déduire qu’il s’était converti au christianisme. La plupart des spécialistes sont d’avis qu’il ne poursuivait que des objectifs politiques et qu’il s’est simplement servi de la religion chrétienne comme d’un instrument qui allait conférer une certaine stabilité à son empire. Quant à lui, il ne se modifia pas au contact des enseignements de la Bible et recourut à la perfidie et à la fourberie, voire au meurtre pour aboutir à ses fins. Il se montrait superstitieux et était sans cesse à l’affût des mauvais présages et des augures. Au sens propre du mot, il n’est donc jamais devenu chrétien.

“Vers le IVe siècle, les chrétiens eux-​mêmes étaient en désaccord sur différentes questions, si bien que Constantin dut commencer par essayer de les réunir. Dans un effort d’apaisement, il convoqua le concile de Nicée, en 325, où l’on adopta le credo de Nicée, qui formulait la doctrine de la Trinité.”

Je me demande combien de catholiques et de protestants sont au courant que cette doctrine remonte à un empereur païen qui, à des fins politiques, s’en servit pour fusionner une religion païenne gallo-romaine avec le christianisme apostat.

Devant nous se dresse un imposant édifice de 30 mètres de haut, dont les murs sont percés de fenêtres en arcade; mais déjà Peter explique que c’était la basilique qui faisait partie du palais impérial de Constantin le Grand où, assis sous un dais, il recevait ses hôtes lors des fêtes ou des réunions politiques. Ce dais servit par la suite de motif architectural pour représenter l’arc de triomphe, symbole de majesté, incorporé depuis dans tant d’églises chrétiennes. À partir de 1856, la basilique devint un temple protestant.

Nous nous arrêtons quelques minutes dans les jardins, et l’un des membres du groupe se demande si nous allons visiter le musée ou bien si nous ne pourrions pas rester ici à profiter du soleil et de l’air. “Les musées ne m’enchantent guère, explique-​t-​il. Est-​ce celui où l’on conserve la ‘sainte tunique’?”

Les reliques dites chrétiennes

J’avais lu que plus de 1 700 000 pèlerins étaient venus à Trèves en 1959, à l’occasion d’une ostension spéciale de la “sainte tunique”, vêtement qui n’est exposé qu’en certaines occasions. J’étais donc sûr que nous ne pourrions pas la voir dans le musée.

Peter a surpris la question de mon voisin et apporte la confirmation que j’attendais: “Non, les objets chrétiens et les reliques sont conservés ailleurs. Mais Trèves en possède certains. La mère de Constantin, l’impératrice Hélène, avait un goût particulier pour les reliques. D’après la tradition, c’est elle qui les aurait expédiées pour la première fois à Trèves au IVe siècle. Il s’agissait d’une dent de Pierre, des sandales de l’apôtre André, des restes de l’apôtre Matthias, d’un clou qui aurait servi lors du supplice de Jésus et du vêtement sans couture du Christ, appelé la ‘sainte tunique’.”

Dans notre groupe, un homme ne cache pas son incrédulité. “Après tout, dit-​il, les églises exposent de par le monde plus de reliques qu’il n’y en a jamais eu.” De fait, on ne saurait lui donner tort. Je me souviens avoir lu dans le livre La sainte tunique de Trèves — Histoire et signification religieuse de la sainte tunique du Christ (all.) que des tuniques et des fragments de tunique du Christ se rencontraient non seulement à Trèves, mais aussi à Aix-la-Chapelle, à Bamberg, à Brême, à Lokkum, à Abbeville, à Constantinople, à Londres, à Moscou et dans plus de 30 autres églises et monastères de par le monde. Est-​il seulement vraisemblable que l’un quelconque des vêtements de Jésus soit parvenu jusqu’à notre époque? À plus forte raison est-​il peu logique de croire que toute cette quantité de reliques auraient survécu aux ravages du temps! Les premiers chrétiens étaient contre le culte des reliques, car cette pratique n’est pas conforme au principe chrétien qui dit de marcher non par la vue, mais par la foi (II Cor. 5:7). Et si les chrétiens ne conservaient pas les reliques, fallait-​il s’attendre à ce que leurs adversaires le fassent et qu’ils les considèrent comme ‘extrêmement saintes’?

Le musée s’avère particulièrement riche et intéressant. On y trouve des sculptures et des objets qui datent de l’Antiquité et des premiers temps de Rome. Il y a entre autres choses le torse d’une déesse païenne. Peter nous explique pourquoi elle est défigurée: “Pendant des siècles, les pèlerins lui ont jeté des pierres pour symboliser par leur geste qu’ils rejetaient le paganisme.”

J’en suis à m’interroger sur cette curieuse coutume, alors qu’en réalité la plupart de ces pèlerins soutenaient précisément les doctrines et les pratiques religieuses du paganisme, à la suite de la fusion du paganisme gallo-celte avec celui des Romains, cette religion syncrétique fusionnant une nouvelle fois aux jours de Constantin avec le christianisme apostat. Décidément, Trèves a été un véritable creuset pour les religions.

Nous revenons sur nos pas, traversons les jardins, passons devant la basilique et commençons à descendre une rue animée qui porte le nom de Constantin. En chemin, Peter semble chercher quelque chose à un coin de rue, puis il nous fait signe du doigt: “À propos, si vous suivez cette rue, vous trouverez après quelques intersections et sur votre droite la maison natale de Karl Marx (1818-​1883). Depuis qu’elle a été ouverte au public, en 1965, plus de 100 000 visiteurs y sont passés.”

Quel paradoxe que la plus vieille ville d’Allemagne, la “seconde Rome”, dont la population reste à plus de 85 pour cent catholique, ai été le berceau du précurseur de l’un des plus grands adversaires que l’Église catholique ait affronté: le communisme! Mais, en y réfléchissant à deux fois, le paradoxe n’est peut-être qu’apparent, puisque le communisme est un avatar non pas du christianisme, mais d’une religion syncrétique qui a mélangé le christianisme apostat avec le paganisme, fusion dans laquelle Trèves joua un rôle déterminant. Que pouvait-​il sortir de bon d’un tel mélange? Peut-être cette coïncidence historique en est-​elle l’illustration.

La visite ne manquait pas d’intérêt, mais elle faisait surtout réfléchir. Nous espérons qu’elle a eu le même effet sur vous.

[Illustration, page 21]

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