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Tyr — ville où Mammon était dieuLa Tour de Garde 1960 | 15 août
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Tyr — ville où Mammon était dieu
REPRÉSENTEZ-VOUS un bateau phénicien des temps anciens, le plus beau des navires mis à la mer que vous puissiez imaginer. Construit avec les meilleurs matériaux, il est pourvu d’un équipage de marins renommés pour être les plus habiles du monde. Ce bateau est lourdement chargé d’une cargaison de marchandises précieuses. Décrit dans le vingt-septième chapitre d’Ézéchiel Éz 27, ce fier navire représente l’ancienne ville de Tyr, marché mondial, où le commerce régnait en maître. Quant à l’avenir de ce resplendissant navire, le prophète de Dieu en prédit le naufrage.
Tyr était une ville dont les habitants étaient des matérialistes ; ils adoraient Mammon. Les Grecs appelaient “ Phéniciens ” (pourpre) ces Cananéens avec lesquels ils faisaient du commerce, à cause de la matière colorante et de l’étoffe pourpres qui figuraient parmi les marchandises les plus importantes.
La ville pratiquait alors la fausse religion des Cananéens, puisque les habitants de Tyr adoraient une déesse appelée Astarté. De même que celui de Baal, dieu correspondant, ce nom se rencontre souvent dans la Bible. Le Baal de Tyr s’appelait Melkart ; c’était le dieu protecteur de la ville. Tyr croyait adorer Astarté et Melkart ; en réalité, elle adorait Mammon.
La Parole de Dieu décrit Tyr comme une cité possédant une “ abondance de toutes sortes de biens ”. (Ézéch. 27:12, La.) En effet, la ville était elle-même une exposition des produits les plus beaux ; c’était le centre commercial du monde ancien. Tarsis lui envoyait de l’argent, du fer, de l’étain et du plomb. L’Arménie pourvoyait les marchés de Tyr d’une race de chevaux estimée. Dedan envoyait de l’ivoire et de l’ébène ; Édom, des émeraudes, des broderies, du fin lin et du corail. Juda et Israël fournissaient à Tyr du blé, du miel et du baume. De Damas venait le célèbre vin de Helbon. L’Arabie envoyait des agneaux et des chèvres, les meilleurs aromates, les plus belles de toutes les espèces de pierres précieuses, ainsi que de l’or. Les marchés de Tyr abondaient en articles de parure ravissants et en coffres de cèdre, remplis de riches vêtements.
MÉTROPOLE ORGUEILLEUSE DES SIDONIENS
Ce fut Sidon, ancienne ville cananéenne, qui donna naissance à Tyr. Sidon frappait sur ses monnaies la légende “ Mère de Cambé, Hippone, Kition [ou Cition]. Tyr ”. Comme Tyr avait été fondée par une colonie venue de Sidon, ses habitants continuèrent à se nommer Sidoniens. La Bible appelle Tyr la “ fille vierge de Sidon ” et ses habitants “ les marchands de Sidon ”. (És. 23:12, 2, AS.) Sur ses monnaies, Tyr se paraît du nom de “ Métropole des Sidoniens ”. Le temps vint où cette “ fille de Sidon ” éclipsa sa mère en gloire et en grandeur.
Cette métropole sidonienne se complaisait dans ses richesses, sa force, son renom et son ancienneté. Au VIIIe siècle avant J.-C., Ésaïe parla de Tyr comme d’une cité “ joyeuse (...) dès les jours d’autrefois ”. (És. 23:7, La.) C’était une ville puissante déjà au temps de Josué, qui l’appelait “ la ville forte de Tyr ”. — Josué 19:29.
À cause de ses biens terrestres, riches et coûteux, amoncelés à l’intérieur de ses murs, l’orgueil de Tyr ne connaissait pas de bornes. Enflée d’orgueil, Tyr se fiait à sa propre sagesse, ses richesses, ses alliances et sa puissance militaire. La majorité des hommes qui habitaient Tyr étaient trop occupés à adorer le veau d’or pour pouvoir encore servir dans l’armée. Aussi, pour faire ses guerres, Tyr employait-elle ses richesses à enrôler des soldats dans les pays étrangers : “ Les hommes de Perse, de Lud, et de Put étaient dans ton armée, te servant de soldats. ” (Ézéch. 27:10, AT). Tyr se croyait imprenable. Pendant cinq ans, le roi assyrien Salmanasar l’assiégea ; pourtant, il ne réussit pas à s’en emparer. Il n’est donc guère étonnant que Tyr se soit décrite, sur ses monnaies, comme “ sacrée et inviolée ”.
LES PÉCHÉS DE TYR ET LE DÉCRET DE JÉHOVAH
Dans trois chapitres d’Ézéchiel (vingt-six à vingt-huit), nous lisons le décret que Dieu prononça contre Tyr. Le prophète de Dieu déclare qu’elle est semblable à un navire qui, pris dans une tempête, périra corps et biens. Qu’avait fait Tyr pour provoquer la colère du vrai Dieu vivant, Jéhovah ? Au roi de Tyr, Dieu déclara : “ À cause de ton opulence, tu t’es enflé d’orgueil. ” — Ézéch. 28:5, AT.
Il y avait bien plus que l’orgueil, né de Mammon, qui provoqua la colère de Jéhovah. L’avidité des richesses amena Tyr à commettre un autre péché : Tyr vendit des Israélites comme esclaves. Il n’en avait pas toujours été ainsi. Quand Hiram était roi de Tyr, les relations entre Jérusalem et Tyr étaient amicales. Hiram envoya à David du bois et des ouvriers pour la construction de son palais et, à Salomon, des matériaux pour le temple de Jéhovah. Mais après le partage du royaume, les relations se gâtèrent surtout parce que les Tyriens, possédés de l’esprit de Mammon, “ ne se sont point souvenus de l’alliance fraternelle ”. Amos, le prophète de Dieu prononça ces paroles parce que Tyr remplissait ses marchés d’esclaves de Juifs qu’elle vendait à des pays païens lointains. C’est pourquoi Jéhovah déclara par le prophète Joël : “ Vous avez vendu les enfants de Juda et les enfants de Jérusalem aux fils de Javan (Grecs, Da, n. m.), (...) je ferai retomber sur votre tête le salaire de vos actes. ” Le châtiment de Tyr serait sévère. Jéhovah dit : “ J’enverrai le feu dans les murs de Tyr, pour qu’il en dévore les palais. ” — Joël 3:6, 7 ; Amos 1:9, 10, Sy.
Un fait nouveau vint encore aggraver la culpabilité de Tyr aux yeux de Dieu. Une fois de plus, ce fut l’amour de Mammon qui entraîna Tyr à sa perte. Quand l’armée du roi Nebucadnetsar de Babylone détruisit Jérusalem, en 607 av. J.-C., les Tyriens s’en réjouirent ! Jérusalem avait attiré de nombreux marchands. Jérusalem écartée, Tyr s’attendait à étendre son commerce. Elle exultait : “ Ha ! Ha ! elle est brisée, la porte des peuples ! On se tourne vers moi ; je vais me remplir, et elle est devenue un désert. ” — Ézéch. 26:2, AC.
Se jugeant imprenable et croyant que son commerce allait s’intensifier, Tyr s’attendait à un glorieux avenir. Mais le Dieu du ciel avait décidé de l’avenir de Tyr. À l’époque où elle ne songeait qu’à la prospérité future, Jéhovah annonça par son prophète : “ J’en veux à toi, Tyr ! Je ferai monter contre toi des nations nombreuses, comme la mer fait monter ses flots. Elles détruiront les murs de Tyr, elles abattront ses tours, et j’en raclerai la poussière ; je ferai d’elle un rocher nu ; elle sera dans la mer un lieu où l’on étendra les filets ; car j’ai parlé, dit le Seigneur, l’Éternel (Jéhovah, AC). ” — Ézéch. 26:3-5.
Quel avenir terrifiant pour Tyr : être raclée si complètement qu’elle ressemblerait à un rocher nu et deviendrait un lieu où les pêcheurs étendraient leurs filets pour les faire sécher !
Quelle fut la première des “ nations nombreuses ” que Dieu fit monter contre Tyr ? “ Car ainsi parle le Seigneur, l’Éternel (Jéhovah, AC) : Je vais amener (...) contre Tyr, Nebucadnetsar, roi de Babylone. ” — Ézéch. 26:7, Sy.
LE LONG SIÈGE DE NEBUCADNETSAR
Conformément à la prophétie, peu après la chute de Jérusalem, le roi de Babylone monta contre Tyr. Cependant, Tyr avait confiance. La ville n’avait-elle pas résisté au roi Salmanasar pendant cinq ans, l’obligeant à lever le siège ? Nebucadnetsar attaqua la Tyr confiante, mais le siège se prolongea. Cinq ans passèrent sans que Nebucadnetsar levât le siège. Sept, puis dix années s’écoulèrent, et Tyr résistait toujours. Sûrement, le roi de Babylone renoncerait à sa tentative pour rentrer chez lui ; telle devait être la pensée des Tyriens. Mais le siège continua. Douze années s’écoulèrent. Tyr résistait toujours. Finalement, après treize années de siège, les engins de guerre de Nebucadnetsar l’emportèrent. Tyr tomba. La ville fut rasée.
Que cette campagne fut coûteuse pour le roi de Babylone ! Quelles fatigues pour les soldats : “ Toutes les têtes sont chauves, toutes les épaules sont écorchées ; et il n’a retiré de Tyr aucun salaire, ni lui, ni son armée, pour le service (la campagne, AT) qu’il a fait contre elle. ” (Ézéch. 29:18). Les trésors de Tyr échappèrent à Nebucadnetsar. De quelle manière ? Le siège se prolongeant, tous les trésors furent transférés dans un îlot situé à quelque huit cents mètres de la terre ferme.
Nebucadnetsar devait-il rester impayé ? Non. Il avait été au service du Dieu tout-puissant, en détruisant Tyr. Aussi Jéhovah prédit-il la façon dont il dédommagerait le roi de Babylone : “ Voici, je donne à Nebucadnetsar, roi de Babylone, le pays d’Égypte ; il en emportera les richesses, il en prendra les dépouilles, il en pillera le butin ; ce sera un salaire pour son armée. Pour prix du service qu’il a fait contre Tyr, je lui donne le pays d’Égypte ; car ils ont travaillé pour moi. ” (Ézéch. 29:19, 20). Peu de temps après, le roi de Babylone conquérait l’Égypte et recevait le butin comme salaire pour avoir réduit en un tas de décombres l’orgueilleuse Tyr, adoratrice de Mammon.
LA NOUVELLE TYR, CITÉ INSULAIRE
Sur la terre ferme, il n’existait plus de ville. La nouvelle Tyr, cité insulaire, s’étendait sur environ 60 hectares. Pour faire habiter le maximum de personnes dans l’île, les Tyriens construisirent des maisons de plusieurs étages. À un certain moment, Tyr redevint forte et prospère. Et de nouveau son dieu principal fut Mammon. Que de richesses affluèrent dans la ville ! Décrivant la nouvelle Tyr, la cité insulaire, le prophète de Dieu, Zacharie, dit : “ Tyr s’est bâti une forteresse ; elle a amassé l’argent comme la poussière, et l’or comme la boue des rues. ” — Zach. 9:3.
Une fois encore, Tyr se sentit fière et sûre. L’historien grec Diodore de Sicile écrivit : “ Tyr avait la plus grande confiance, en raison de sa position insulaire, de ses fortifications, et des abondantes provisions qu’elle avait préparées. ” Mais la colère de Jéhovah était encore sur elle. Le prophète de Dieu fit cette déclaration sur la puissante cité insulaire : “ Cependant, le SEIGNEUR la dépossédera, et précipitera ses richesses dans la mer, et elle sera consumée par le feu. ” — Zach. 9:4, AT.
Le temps vint pour Jéhovah, le Très-Haut, de précipiter les richesses de Tyr dans la mer. En 333 av. J.-C., Alexandre de Macédoine causa la défaite du roi perse Darius à la bataille d’Issos. Après quoi, Alexandre porta son attention sur Tyr. À son arrivée, Tyr envoya une ambassade avec des présents. Alexandre demanda à entrer dans la ville pour offrir des sacrifices dans le grand temple de Melkart. Les Tyriens refusèrent. Ils étaient disposés à reconnaître le monarque macédonien comme ami et non comme maître. Alexandre, exaspéré par l’entêtement des Tyriens, résolut de s’emparer de la ville. Comment allait-il s’y prendre ? Tyr était une île.
ALEXANDRE CONSTRUIT UNE DIGUE
Afin de monter à l’assaut des murailles de Tyr, Alexandre chargea son armée de construire une digue menant à l’île. Où trouva-t-il les matériaux nécessaires ? Eh bien ! dans les immenses ruines de l’ancienne Tyr. Les hommes d’Alexandre récupérèrent les pierres et le bois, puis ils se mirent à construire une digue d’environ 60 mètres de large. Lorsque les matériaux de construction vinrent à manquer, Alexandre ordonna que tous les débris des ruines de la ville fussent rassemblés et déversés dans l’eau. Ainsi que le relate l’historien Arrien, Alexandre racla même la poussière de l’ancienne Tyr pour construire sa digue. C’est ainsi que l’ancienne Tyr, la ville continentale, disparut complètement, selon ce que Dieu avait prédit longtemps auparavant par le prophète Ézéchiel : “ J’en raclerai la poussière ; je ferai d’elle un rocher nu ; (...) et l’on jettera au milieu des eaux tes pierres, ton bois, et ta poussière. ” — Ézéch. 26:4, 12.
Alexandre continua à travailler à la digue. Les attaques répétées des navires de guerre tyriens rendaient les progrès difficiles. Quelquefois, les Tyriens lançaient une grêle de projectiles ; parfois, ils accablaient de sarcasmes les soldats d’Alexandre, disant que c’était un spectacle des plus impressionnants de voir ces conquérants porter des charges sur le dos à la manière des animaux. Enflammés par les sarcasmes et encouragés par la présence d’Alexandre, les soldats travaillaient d’arrache-pied. Finalement, Alexandre se rendit compte qu’il ne réussirait pas sans marine de guerre.
À Chypre et à Sidon, à Arvad et à Byblos, Alexandre se procura de nombreux navires. Ainsi, le conquérant macédonien finit par réunir une flotte de quelque 200 bateaux. Sa marine de guerre était alors plus nombreuse que celle de Tyr. Après avoir embouteillé la flotte tyrienne dans le port, Alexandre se mit sérieusement au travail.
Bientôt, la digue atteignit les murailles de la ville, hautes de 45 mètres. Les béliers se mirent au travail. Le combat fut acharné. Dans les deux camps, les hommes se battaient comme des lions. Continuellement, les Tyriens jetaient du sable brûlant sur les assaillants. Alexandre fit amener des engins de siège pour lancer des flèches, des pierres et des torches enflammées sur les assiégés. Il construisit d’énormes tours de vingt étages environ, dont les plates-formes supérieures se trouvaient à près de 50 mètres au-dessus du sol. Ces tours étaient hérissées d’armes. Enfin, après sept mois de siège, en août 332 av. J.-C., les soldats d’Alexandre escaladèrent les murs, ses béliers battirent les murailles en brèche, et sa marine de guerre se fraya un chemin dans le port de Tyr. Alors Tyr succomba.
À cause de cette résistance opiniâtre, Alexandre mit le feu à la ville, fit passer 8 000 Tyriens au fil de l’épée, en empala 2 000 et en vendit 30 000 comme esclaves. C’est ainsi que, par la destruction de la cité insulaire par Alexandre le Grand, les paroles des prophètes de Dieu concernant la chute de l’ancienne Tyr reçurent un accomplissement total, près de deux cents ans après que Zacharie l’eut annoncé, près de trois cents ans après qu’Ézéchiel et Jérémie l’eurent prédit, plus de trois cents ans après les prédictions de Joël et plus de quatre cents ans après celles d’Amos et d’Ésaïe !
VISITEURS DE TYR
Dans les années qui suivirent la conquête de Tyr par Alexandre, la cité insulaire trouva moyen de se relever un certain nombre de fois, mais seulement pour être conquise par diverses nations. L’empereur romain Auguste arracha à Tyr son dernier semblant d’indépendance. En 638 apr. J.-C., Tyr fut conquise par les Mahométans, et en 1124 par les Croisés, qui la perdirent en 1291. Elle fut alors presque réduite en un tas de pierres. Après avoir été conquise par les Turcs, en 1516, Tyr ne tarda pas à devenir une désolation. Quand Sandys l’eut visitée, vers 1619, il rapporta : “ Cette Tyr, jadis célèbre, n’est rien d’autre maintenant qu’un monceau de ruines. ”
En 1697, Maundrell dit de Tyr : “ Ses habitants actuels ne sont que quelques pauvres hères qui logent dans des caves et vivent surtout de la pêche. Ils sont maintenus, semble-t-il, en ce lieu, par la divine Providence comme preuve visible de la façon dont Dieu a accompli sa parole concernant Tyr, à savoir, qu’elle serait comme le sommet d’un rocher, un endroit où les pêcheurs feraient sécher leurs filets. ”
En 1751, le naturaliste suédois Hasselquist visita Tyr et déclara : “ Il y a ici environ dix habitants, des Turcs et des chrétiens, qui vivent de la pêche. ”
En 1838, le Dr Robinson visita Tyr et écrivit plus tard dans ses Biblical Researches (Recherches bibliques) : “ J’ai poursuivi ma promenade tout le long du rivage occidental et septentrional de la péninsule, méditant sur la pompe et la gloire, la splendeur et la ruine de l’ancienne Tyr. Voici la petite île, jadis recouverte de palais et entourée de sa flotte (...) Mais hélas ! (...) Tyr est vraiment devenue “ comme le sommet d’un rocher, un lieu où l’on étend les filets ” ! Les uniques vestiges de sa splendeur d’autrefois — des colonnes de granit rouge et gris, parfois amoncelées par quarante ou cinquante, ou des piliers de marbre — gisent brisés et éparpillés sous les vagues au milieu de la mer ; et les masures qui se blottissent sur une partie de son emplacement ne contredisent nullement le terrible décret : “ Tu ne seras plus rebâtie. ”
Aujourd’hui, les habitants de Tyr ne sont guère plus nombreux que lors de la visite du Dr Robinson. Appelée es-Sour (d’après l’ancien nom en arabe), Tyr n’est maintenant plus qu’un village de quelque 5 000 habitants, bâti sur la pointe nord de l’ancienne île. La digue d’Alexandre existe encore ; et l’ancienne île, devenue une péninsule, est reliée à la terre ferme par une langue de terre, large de huit cents mètres environ. Jadis centre du commerce mondial, Tyr entretient, de nos jours, un maigre commerce de coton et de tabac ; et ses pêcheurs disposent de nombreux hectares de terrain désolé, pour y faire sécher leurs filets.
Le lecteur de la Bible considère Tyr avec grand intérêt, car peu de villes offrent plus de preuves frappantes de l’absolue certitude de la Parole prophétique de Jéhovah. “ Qui était semblable à Tyr, à cette ville maintenant détruite au milieu de la mer ? ” s’exclama le prophète de Dieu à l’époque où Tyr était le marché du monde et la maîtresse des mers. “ Maintenant, te voilà brisée par les mers, abîmée au fond des eaux ; ton commerce et toute la multitude que tu contenais ont sombré avec toi (...) Tu es devenue un sujet d’effroi : c’en est fait de toi pour toujours ! ” — Ézéch. 27:32, 34, 36, Sy.
[Carte, page 252]
(Voir la publication)
Site probable de la ville de Tyr continentale
Mer Méditerranée
TYR (Cité insul.)
Digue
Sable mouvant et inconstant
Ligne probable de l’ancien littoral
Nord
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Qu’est-ce que votre âme ?La Tour de Garde 1960 | 15 août
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Qu’est-ce que votre âme ?
DE NOMBREUSES personnes non-chrétiennes vivant en Malaisie pensent que l’âme humaine est un petit homme invisible — à peu près de la grandeur du pouce — qui correspond en forme, en proportion et en aspect à l’homme dans le corps duquel elle réside. On pense donc que l’âme d’un homme gros est elle-même grosse, et l’on pense que l’âme d’un homme mince est elle-même mince. D’autres peuples primitifs se figurent que l’âme est un petit oiseau, qu’elle est leur ombre ou leur reflet. D’habitude, ces gens croient que l’âme quitte le corps en sortant par la bouche ou les narines quand on dort, pour revenir quand on s’éveille. Certaines gens vivant à Bombay étaient d’avis que c’était un crime que de peindre le visage d’une personne qui dort, car ils pensaient que l’âme, à son retour, ne reconnaîtrait pas la personne et qu’elle ne réintégrerait pas le corps, causant ainsi la mort de la personne.
Dans les Célèbes, on avait coutume de fixer des hameçons au nez d’un homme malade, ainsi qu’à son nombril et à ses pieds, afin que son âme pût être capturée si elle cherchait à s’échapper. À Bornéo, on s’imagine qu’elle est un petit oiseau invisible, et lorsqu’un homme a été blessé, sa femme ou une parente se rendra jusqu’à l’endroit où il fut blessé, afin d’essayer de ramener son âme en semant du riz sur le sol et en appelant son âme. Puis, la femme ramasse les grains de riz, les rapporte à la maison et les répand sur la tête de l’homme blessé, tout en appelant de nouveau son âme comme on appellerait un oiseau.
Il est peu probable que vous envisagiez l’âme de la même manière que ces gens-là. Au lieu de vous imaginer l’âme comme étant un petit homme ou un oiseau vivant en vous — qui aime à sortir par votre nez ou votre bouche pour errer çà et là — il est possible que vous vous la représentiez comme quelque chose de très petit et d’invisible qui reste dans votre corps jusqu’à la mort, moment où elle quitte le corps pour continuer votre existence consciente ailleurs.
L’écrit catholique romain, intitulé “ La boîte aux questions ” (angl.), définit l’âme de cette manière : “ L’âme est l’ultime principe de notre vie consciente individuelle, le principe par lequel nous sentons, nous pensons et voulons. (...) L’âme est une substance simple, c’est-à-dire elle ne se compose pas de parties séparées ; elle est aussi une substance spirituelle, c’est-à-dire son existence ne dépend pas de la matière. ” Cette définition est à la base de la conception qu’on a de l’âme, en général, dans toute la chrétienté. Elle est en quelque sorte semblable aux points de vue que les philosophes de la Grèce et la Rome antique exprimaient au sujet de l’âme. Cicéron, orateur romain, disait, par exemple : “ Puisque la nature de l’âme n’est pas composite, ni ne renferme aucun mélange qui ne soit homogène et semblable, j’en conclus qu’elle est indivisible, et si elle est indivisible, qu’elle ne peut périr. ”
QUE DISENT LES ÉCRITURES ?
Plutôt que de nous tourner vers les philosophes modernes ou anciens pour trouver une explication sur ce qu’est votre âme, la meilleure des choses est de se tourner vers la Parole écrite de Celui qui créa les âmes humaines. Le Père céleste en sait certainement plus long sur le sujet que n’importe quel homme.
En fouillant dans sa Parole écrite, vous serez peut-être surpris de ne rien trouver concernant une âme immortelle que le Créateur aurait donnée à l’homme, âme qui demeurerait dans le corps de chair et le quitterait lors de la mort de celui-ci. Vous pourriez, cependant, citer le passage qui dit que “ la poussière retourne à la terre, comme elle y était, et que l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné ”, et demander si cela ne confirme pas l’existence d’une âme immortelle en l’homme. Mais relisez le passage scriptural. Il ne dit rien au sujet de l’âme et rien au sujet de l’immortalité. Si vous désirez voir dans le mot “ esprit ” la signification âme, alors il vous faudra adopter la croyance d’un philosophe grec, le païen Pythagore — qui enseignait que l’âme a une préexistence — car le passage biblique dit que l’esprit “ retourne à Dieu ”. — Eccl. 12:9 12:7, NW.
Le mot “ esprit ”, tel qu’il est employé ici, a la même signification que dans Genèse 6:17 (La), qui parle de la destruction des créatures vivantes lors du grand déluge. “ Et moi, voici, je vais faire venir le déluge, les eaux sur la terre, pour détruire de dessous le ciel toute chair qui a en soi un esprit de vie ; tout ce qui est sur
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