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Un jour d’“action de grâces” national — le rêve et la réalitéRéveillez-vous ! 1977 | 8 mars
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fêtes des Césars d’une manière que vous a conseillée la recherche du plaisir plutôt qu’un juste motif, puisque ni la modestie, ni la bienséance, ni la pudeur ne la permettent.”
Quelle est donc l’opinion du chrétien moderne à propos de cette fête nationale ? Devant nombre de pratiques actuelles, il se rappellera sans doute ce qu’il est dit dans II Corinthiens 6:14, où nous lisons : “Ne formez pas avec les incroyants un attelage mal assorti. En effet, quels rapports y a-t-il entre la justice et le mépris de la loi ?”
Naturellement, beaucoup de chrétiens voués ont congé ce jour-là. Certains profitent de l’occasion pour se réunir en famille et avec des amis. Cependant, quel “esprit” un chrétien manifestera-t-il ? Il est vrai que Dieu a créé les dindes et tous les autres aliments ; en eux-mêmes ils n’ont donc rien de répréhensible. Néanmoins, le véritable chrétien veillera à ne pas être une pierre d’achoppement pour les autres.
Voyez ce que dit l’apôtre Paul dans sa première lettre aux Corinthiens, chapitre dix. Il déclara qu’un chrétien agira sagement en évitant de manger un aliment parfaitement acceptable si, en le mangeant, il est un sujet d’achoppement pour d’autres. ‘Respectez la conscience de votre frère’, dit-il en substance.
Ainsi, le “Jour d’action de grâces”, chaque chrétien américain doit prendre personnellement une décision. Il ne voudra pas que d’autres pensent qu’il ne manifeste sa gratitude à Dieu qu’un jour par an. En effet, tous ceux qui prétendent pratiquer le christianisme devraient encourager leur prochain à rendre spontanément grâce à Dieu, du fond du cœur, tout au long de l’année.
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La conférence sur l’habitat — un espoir pour l’humanité ?Réveillez-vous ! 1977 | 8 mars
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La conférence sur l’habitat — un espoir pour l’humanité ?
De notre correspondant au Canada
LE MOT “habitat” désigne un milieu géographique propre à la vie d’une espèce. Pour ce qui est de l’espèce humaine, toute la Terre est sa “demeure”, mais en plus chaque humain habite une maison, un village ou une ville.
Actuellement la “demeure” de l’homme est en mauvais état et elle se détériore. Certains vont jusqu’à dire que notre survie est en jeu. C’est pourquoi les Nations unies avaient prévu une “Conférence sur l’habitat” pour le milieu de l’année 1976, à Vancouver, ville du Canada.
“Le monde est un vaisseau à bord duquel nous sommes tous des passagers de troisième classe”, déclara l’écologiste Barbara Ward à la conférence. En qualifiant nos conditions de vie de “troisième classe”, elle souligna le mauvais état de la demeure de l’homme.
On a dit que cette conférence serait un tournant dans l’histoire des Nations unies. De son succès ou de son échec allait dépendre la crédibilité future de l’ONU.
Les objectifs
La conférence avait pour but, entre autres, d’attirer l’attention sur l’aggravation des problèmes urbains. Au siècle dernier onze villes seulement avaient une population supérieure à un million d’âmes. On prévoit qu’en 1985 il y en aura 273, dont 147 dans les pays en voie de développement.
Au train actuel, vers l’an 2000 il y aura plus d’habitants dans les villes que dans les campagnes, pour une population qui s’élèvera à six ou sept milliards. Ce changement radical de l’habitat pose des problèmes considérables.
Pensez, par exemple, à toute la bonne terre qui disparaît sous le béton, au nombre de citadins qui augmente, alors que diminuent les terres cultivables pour les nourrir. Pensez à l’inflation galopante et à l’augmentation du prix des terrains à mesure qu’ils se raréfient. La destruction des ordures et le besoin constant d’eau potable posent d’autres problèmes cruciaux.
Pensez aussi aux pays en voie de développement. La majeure partie des indigents réside dans les campagnes et dans les bidonvilles des pays non industrialisés. Ceux qui sont bien nantis peuvent-ils aider les autres ? La conférence sur l’habitat avait pour objectif d’apporter une solution à ces problèmes.
Il y a une différence entre cette conférence et les cinq autres que l’ONU a tenues ces dix dernières années. Cette fois on ne cherchait plus à définir les problèmes, mais à les résoudre. La conférence de Vancouver, où 140 pays s’étaient fait représenter, comptait également plus de délégués que les précédentes.
Des semaines avant l’arrivée des délégués, on ne parlait que d’habitat dans les journaux de Vancouver. Des affiches et des enseignes excitaient l’intérêt des gens pour la “fête” qui allait avoir lieu. On avait hissé les drapeaux, et des oriflammes décoraient les lampadaires. L’atmosphère était pleine d’optimisme.
Mais la conférence laissait beaucoup de gens sceptiques. Un chanteur de folk grattait sa guitare et chantait : “Je me demande ce que signifie tout ce qu’ils disent, ta-ta-ta, ta-ta-ta et ta-ta-ta.” Ses paroles exprimaient le sentiment général.
Les sessions
La principale conférence eut lieu au théâtre Queen Elisabeth de Vancouver. La réunion commença sur une note d’idéalisme et d’espérance. Dans son discours d’inauguration, Pierre Trudeau, Premier ministre du Canada, déclara que l’humanité était entrée dans une “ère de communauté d’intérêts qui est vitale pour la survie de l’espèce humaine”. Il exhorta le monde à travailler dans le sens d’une “conspiration d’amour”.
D’autres étapes prometteuses furent franchies au cours de la semaine. L’assemblée adopta des résolutions qui réclamaient une action à propos des problèmes suivants :
1) L’augmentation des taudis et des bidonvilles.
2) Le dépeuplement malsain des campagnes au profit des villes.
3) Les bénéfices excessifs de la spéculation immobilière.
La conférence aborda d’autres sujets, tels que les besoins mondiaux en eau potable vers 1990, le contrôle de la conversion des terres cultivables en terrains à bâtir pour l’usage urbain, les efforts pour économiser et développer l’énergie, pour encourager les femmes à participer plus activement aux affaires du pays et pour faire comprendre au public la nécessité de s’intéresser de plus près à ces problèmes.
Un sujet explosif
Cette coopération dans la bonne volonté ne pouvait pas durer, et tout le monde s’y attendait. On pensait pouvoir obtenir un accord unanime sur la Déclaration de principes élaborée par le comité. Celle-ci comprenait des clauses qui allaient révéler la réaction des divers pays devant des problèmes tels que la discrimination.
Au début de l’année, les Nations unies avaient adopté une résolution qui condamnait le sionisme comme une forme de discrimination raciale. On craignait que cette question ne rompe la belle harmonie de la conférence sur l’habitat. Les gros titres des journaux reflétaient cette inquiétude. L’un d’entre eux disait : “La question sioniste sera laissée de côté à la conférence sur l’habitat, au Canada.” Et un autre : “Les Israéliens présents à la conférence sur l’habitat espèrent que le bon sens prévaudra.”
Mais la conférence a bien failli sombrer à cause du sionisme. Dès le quatrième jour du congrès, des dizaines de délégués du tiers-monde quittèrent les lieux lorsque le chef de la délégation israélienne se leva pour prendre la parole. À cela s’ajoutaient des manifestations dans les rues sur d’autres questions politiques. Il était clair que l’on avait manqué l’objectif qui consistait à éliminer le contentieux politique.
À mesure qu’approchait le jour de la Déclaration de principes, certains pensaient toujours que l’on trouverait un compromis qui satisferait tout le monde et ils demeuraient optimistes. Il y eut des manœuvres fébriles en coulisse pour éviter que la question du sionisme ne provoque une rupture entre le monde occidental et le “groupe des 77”, auquel s’étaient ralliés les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine en voie de développement.
La tempête finit par éclater. La “nouvelle majorité” composée des nations du tiers-monde, le “groupe des 77”, regroupait à présent plus d’une centaine de pays. Ceux-ci réclamèrent par vote que l’on change la règle de la majorité des deux tiers et que l’on fasse adopter les résolutions à la majorité simple. Après d’âpres discussions, ils finirent par faire adopter un amendement à la Déclaration de principes qui condamnait l’occupation des pays “acquis par coercition et par assujettissement”. C’était évidemment une allusion à l’occupation de certains territoires arabes par l’État d’Israël.
Le dernier jour de la conférence, il fallut approuver la Déclaration de principes et son amendement. C’est là que la conférence fit naufrage : quinze nations refusèrent de voter, parmi lesquelles se trouvaient les États-Unis, le Canada et Israël. Devant le résultat final, le chef de la délégation canadienne déclara qu’il éprouvait “les plus vifs regrets et une profonde tristesse”. Quant au délégué des États-Unis, il affirma que “si l’on continuait ce genre de tactique, cela pourrait remettre en cause le soutien et la participation de son pays aux prochaines conférences de l’ONU sur les problèmes mondiaux”. Chaque nation avait évidemment son opinion sur la question.
Encore une grande conférence de l’ONU qui démontre que la politique crée un gouffre entre l’idéal et la réalité. Ce congrès sur l’habitat a finalement reflété l’image de la division. Bien qu’il y ait eu des témoignages de compassion envers le monde défavorisé, les rivalités des nations ont noyé tout idéalisme. La “conspiration d’amour” que souhaitait le Premier ministre canadien a tourné à la haine. Un éditorial s’en fit l’écho au Canada, en disant : “Avons-nous entendu — l’histoire va-t-elle entendre — sonner le glas des Nations unies telles qu’elles se présentent actuellement ?”
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