-
L’ONU: espoir d’un hommeRéveillez-vous ! 1985 | 22 octobre
-
-
L’O.N.U.: espoir d’un homme
L’ALBERTINA, un quadrimoteur DC-6B, rase la brousse africaine. Il vient de survoler l’aéroport de Ndola, en Rhodésie du Nord (aujourd’hui la Zambie). À son bord, 16 passagers, dont l’une des plus grandes figures politiques du monde à l’époque.
Il fait nuit noire quand le pilote amorce son virage pour atterrir. “Quelques instants plus tard, les hélices heurtent les cimes des arbres (...). L’extrémité de l’aile s’arrache, et dans les secondes qui suivent le reste se déchire morceau par morceau (...). Après la première collision, le cauchemar dure pendant quelques centaines de mètres, puis le moignon de l’aile gauche percute la base d’une fourmilière géante. L’appareil fait volte-face, se retourne sur la gauche puis s’immobilise dans une gerbe de flammes, le nez vers la direction d’où il est venu.”
Quand les secours arriveront, ils ne trouveront dans la carlingue que 14 cadavres calcinés. Le seul rescapé ne survivra que cinq jours. À quelques mètres de l’épave gît le corps déchiqueté de Dag Hammarskjöld, le secrétaire général des Nations unies. Le premier haut fonctionnaire du monde, Monsieur O.N.U. comme certains l’appellent, n’est plus. — La mort mystérieuse de Dag Hammarskjöld, par Arthur Gavshon.
L’O.N.U. et les Églises
Le décès de Dag Hammarskjöld a coupé le souffle au monde entier. Plus d’un se demandait comment l’O.N.U. supporterait la disparition de cet homme distant et intelligent qui avait profondément marqué le secrétariat de son empreinte.
Hammarskjöld a été dépeint comme un mystique chrétien. Ses écrits donnent à penser qu’il se croyait appelé par Dieu à sa destinée de responsable des Nations unies. Lorsqu’il s’adressait aux Églises, il associait la foi en Dieu et la foi en l’O.N.U. Un jour il avait dit: “L’Organisation [des Nations unies] et les Églises participent côte à côte à l’effort que tous les hommes de bonne volonté fournissent, indépendamment de leurs croyances ou de leur religion, pour établir la paix sur la terre.” Il affirmait également: “Malgré toutes leurs différences de nature et de compétence, les Églises et les Nations unies ont un objectif commun et un champ d’action où elles travaillent côte à côte.”
C’est à Dag Hammarskjöld que l’O.N.U. doit le lieu de méditation qui est situé à l’entrée de son bâtiment principal. Cette pièce austère a été ménagée grâce à des fonds recueillis par un groupe de musulmans, de Juifs, de catholiques et de protestants. En son milieu trône un bloc de minerai de fer poli et éclairé par un étroit rayon de lumière.
Quelle signification Hammarskjöld attachait-il à cette pierre? Il écrivait: “On peut la regarder comme un autel. Un autel nu, non qu’il soit dédié à un Dieu fictif ou inconnu, mais parce qu’il est consacré au Dieu que l’homme adore sous une foule de formes et de noms différents.”
Des milliards d’humains croient en Dieu. Nombre d’entre eux ont vu les papes Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II se joindre aux ecclésiastiques protestants pour accorder leur soutien et leur bénédiction à cette organisation vouée au maintien de la paix. Le Vatican a même un observateur permanent aux Nations unies. En raison de cet appui religieux, d’aucuns s’imaginent que l’O.N.U. peut effectivement constituer un instrument de paix et de sécurité entre les mains de Dieu. Aujourd’hui, ceux-là attendent beaucoup de 1986, qui a été sacrée par l’O.N.U. “Année internationale de la paix”.
Et vous, pensez-vous que l’O.N.U. soit le moyen par lequel Dieu donnera la paix à notre planète? Les 40 ans d’histoire que cette organisation a déjà derrière elle attestent-ils que Dieu l’a bénie? L’O.N.U. a-t-elle vraiment uni les nations pour la paix?
-
-
L’ONU a-t-elle vraiment uni les nations?Réveillez-vous ! 1985 | 22 octobre
-
-
L’O.N.U. a-t-elle vraiment uni les nations?
“QUI établira une paix durable, et quand?” Ce sont les Témoins de Jéhovah qui, en 1942, ont soulevé ces deux questions dans la brochure La paix de demain sera-t-elle de longue durée? En raison de la Seconde Guerre mondiale, la Société des Nations ne donnait alors aucun signe de vie. Elle était dans “l’abîme”, pour reprendre une expression biblique (Révélation 17:8). D’où cette autre interrogation: Restera-t-elle dans l’abîme [de l’inactivité]?
Les Témoins avaient déjà trouvé la réponse dans les Écritures. Au cœur même de la Seconde Guerre mondiale leur brochure annonçait: “Les nations s’uniront de nouveau.” Cette prédiction s’est-elle réalisée?
En avril 1945, une conférence se réunit à San Francisco pour élaborer la Charte des Nations unies. Dans le livre Le grand projet (angl.), Cornelia Meigs raconte ce qui s’est passé juste avant l’ouverture des débats: “On a organisé une cérémonie grandiose dans la cathédrale de Washington pour demander à Dieu de bénir cette nouvelle entreprise (...). Lors de la conférence proprement dite, une proportion considérable des participants n’ont pas manqué, dans leurs discours d’ouverture et de clôture, d’invoquer l’aide de Dieu pour ce qu’ils se préparaient à mettre sur pied.”
Certains désiraient que la Divinité soit mentionnée dans la Charte de l’O.N.U., d’autres non. Les nations n’étant pas unies sur ce point, le mot “Dieu” a été laissé de côté. Malgré ce sombre présage, les 51 nations fondatrices ont signé la Charte de l’O.N.U. La S.D.N. défunte renaissait de ses cendres.
En quoi l’O.N.U. différait-t-elle de la S.D.N.? A-t-elle eu plus de succès pour ce qui est de préserver la paix? A-t-elle vraiment uni les nations?
Le secrétariat général
Les bases d’une organisation plus forte et plus efficace sont jetées par Franklin Roosevelt, Winston Churchill, Joseph Staline et leurs conseillers respectifs. Ces hommes représentent les trois Grands (États-Unis, Royaume-Uni et Union soviétique) aux conférences de Moscou, de Téhéran, de Yalta et de Dumbarton Oaks, dans la banlieue de Washington. C’est le président Roosevelt qui choisira l’appellation Nations unies.
L’Assemblée générale de l’O.N.U. tient sa première session en janvier 1946. Le 1er février l’organisation nomme son premier secrétaire général en la personne du Norvégien Trygve Lie. Comment cet homme considère-t-il sa mission? Voici ce qu’il écrira: “J’ai été catapulté au secrétariat général de cette nouvelle organisation internationale dont la fonction consistait à assurer la paix et à promouvoir le progrès dans un monde déchiré par les conflits, la misère et la rivalité entre les grandes puissances. C’était un défi qui dépassait mes rêves les plus fous. C’était aussi un cauchemar. (...) Je me suis demandé bien des fois pourquoi cette tâche surhumaine était tombée sur les épaules d’un juriste travailliste de Norvège.”
Comme dans le cadre de la S.D.N., à l’origine on n’attendait pas grand-chose du secrétaire général de l’organisation. Si l’on en croit Andrew Boyd, les fondateurs de l’O.N.U. ne se doutaient pas de l’importance qu’allaient prendre ses pouvoirs. Dans son livre Quinze hommes sur un baril de poudre (angl.) il écrit: “Ils [les trois Grands] n’ont pas imaginé un seul instant que le plus haut fonctionnaire de la nouvelle organisation mondiale devrait un jour commander des troupes internationales.” Il ajoute: “Ils voyaient en lui leur créature, une créature plutôt timide au demeurant.”
Pourtant, l’article 99 de la Charte déclarait expressément: “Le secrétaire général est en droit d’attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales.” (C’est nous qui soulignons). À ce sujet, Trygve Lie faisait ce commentaire: “Cet article conférait au secrétaire général des Nations unies, à l’échelon mondial, des pouvoirs politiques tels que n’en avait jamais eus aucun individu, aucun représentant de quelque nation que ce soit.” Le secrétaire général serait désormais un partenaire avec lequel il faudrait compter.
Le rôle de médiateur joué par le secrétaire général a pris tant d’importance qu’en 1961, pendant l’affaire du Congo, Dag Hammarskjöld, le successeur de Trygve Lie, avait mobilisé 20 000 soldats et techniciens de 18 pays pour mettre un terme aux hostilités. En 1964 U Thant, qui avait pris la relève, commandait simultanément trois corps de Casques bleus.
Le secrétaire général actuel, le Péruvien Javier Pérez de Cuéllar, dirige les forces de l’O.N.U. qui sont toujours en place à Chypre et au Moyen-Orient. En outre, il est à la tête d’un secrétariat qui emploie quelque 7 400 personnes à son siège mondial, à New York. Environ 19 000 autres fonctionnaires travaillent sous les auspices de l’O.N.U. dans le reste du monde. Avec toutes ces ressources humaines, l’O.N.U. a-t-elle réussi à prévenir des guerres au cours des 40 dernières années?
Un chien de garde qui aboie sans pouvoir mordre
La réponse à cette question est à la fois oui et non. Vingt ans après sa création en 1919, la Société des Nations rendait l’âme quand éclatait la Seconde Guerre mondiale. Quarante ans après sa formation, l’O.N.U. est toujours debout. Cependant, bien qu’il n’y ait pas eu jusque-là de troisième guerre mondiale, nombre de conflits atroces se sont déclarés, et des millions d’humains en ont fait les frais. Les guerres de Corée (1950-1953), du Moyen-Orient (1948-1949, 1967 et 1973), d’Indochine puis du Viêt Nam (1945-1954 et 1959-1975) sont encore assez fraîches dans la mémoire des gens. Une question se pose donc: Pourquoi l’O.N.U. a-t-elle été incapable d’empêcher ces conflits?
À cela les onusiens répondront que leur organisation est seulement efficace dans la mesure où ses membres la laissent agir. Dans une lettre du 9 mai 1985, le ministre polonais des Affaires étrangères, M. Stefan Olszowski, déclarait: “Les meilleures décisions de l’organisation ne donneront pas de résultat concret tant qu’elles ne rencontreront ni collaboration ni appui dans la volonté politique des États membres. J’espère fermement que l’humanité parviendra à s’arrêter dans la course qui l’entraîne vers le précipice et à faire marche arrière.”
Il ressort que l’O.N.U. ne peut être qu’une force de persuasion, et non une force coercitive susceptible d’agir d’autorité. C’est une tribune mondiale où chaque nation vient exposer ses doléances si elle le juge bon. Kurt Waldheim, ancien secrétaire général, écrivait: “Si elles [les nations] ne sont pas disposées à soumettre un problème à l’arbitrage du Conseil [de sécurité], alors l’O.N.U. ne sert pas à grand-chose (...). Chaque fois qu’on court-circuite le Conseil de sécurité ou qu’on passe outre à ses décisions, on ternit son prestige et on affaiblit sa position (...). Cela me paraît être l’une des tendances les plus dangereuses de l’histoire des Nations unies.”
Cependant, même lorsque les nations exposent leurs différends dans le cadre de l’O.N.U. elles ne le font souvent que pour échanger des accusations et des contre-accusations. L’O.N.U. devient de ce fait une arène de propagande politique. S’il en est ainsi, vous demandez-vous sans doute, comment peut-elle néanmoins favoriser la paix?
En réponse, les responsables de cette organisation souligneront que l’O.N.U. porte les problèmes à l’attention de l’opinion publique, en essayant de la gagner pour obliger les gouvernements à réagir. En revanche, d’elle-même elle ne peut entreprendre aucune action coercitive pour empêcher la guerre. Dans ce cas, direz-vous, à quoi servent ses forces armées?
Une publication éditée par l’O.N.U. explique: “D’ordinaire, ces forces [si elles sont mobilisées par le Conseil de sécurité ou par l’Assemblée générale] sont là pour faire respecter un cessez-le-feu, pour rétablir ou maintenir l’ordre ou pour favoriser un retour à la normale. À cette fin, les Casques bleus sont autorisés, si besoin est, à recourir à la négociation, à la persuasion, à l’observation et à l’investigation (...). Ils sont armés, mais ils ne peuvent utiliser leurs armes que pour se défendre.” (C’est nous qui soulignons). Par conséquent, leur mission consiste à dissuader les autres de recourir à la violence tout en s’en gardant eux-mêmes.
En somme, quel est le pouvoir de l’O.N.U.? Elle ressemble à un chien de garde qui est autorisé à aboyer, mais pas à mordre. Certes, un chien qui aboie sert au moins à donner l’alerte. Alors, pourquoi l’O.N.U. semble-t-elle inefficace, même sous ce rapport?
Le pouvoir de décision
Selon Andrew Boyd, dès l’origine les problèmes de l’O.N.U. ont été inscrits dans sa Charte par les trois Grands. Nous lisons: “Ceux-ci ont notifié sans ambages au menu fretin qu’ils s’étaient déjà entendus sur un système de sécurité qui serait entièrement placé sous la surveillance des grandes puissances (...). Roosevelt, Churchill et Staline étaient tout à fait d’accord pour que l’Organisation des Nations unies en projet soit un instrument d’exécution des décisions prises collectivement par les trois Grands, ainsi que par la Chine et la France en leur qualité d’associés privilégiés.”
Andrew Boyd ajoute: “Évidemment, un système conçu par les trois Grands ne risquait pas de les amener à renoncer, même partiellement, à leur grande puissance militaire au bénéfice de l’ensemble des petits États, du secrétaire général (...), de la Cour internationale de justice ou de qui que ce soit d’autre.” Mais comment s’y sont-ils pris pour préserver leur pouvoir de décision?
Boyd explique: “La confiance ne régnait guère entre les trois Grands. Ceux-ci ont donc trouvé dans le droit de veto un bouclier pour se protéger l’un de l’autre et pour se prémunir contre la puissance du nombre, qui aurait été aux mains des petits États.” Qu’est-ce que le droit de veto? C’est le droit de faire obstacle à une décision par un vote négatif. Cette prérogative est réservée aux cinq membres permanents (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Union soviétique) du Conseil de sécurité, lequel se compose en tout de 15 membres. Ainsi, pour qu’une décision importante du Conseil entre en vigueur, elle doit réunir un minimum de neuf voix pour, y compris les votes unanimes des cinq. Signalons toutefois qu’une abstention n’est pas considérée comme un veto.
Avec ce droit de veto, la Charte même de l’O.N.U. était “annonciatrice de querelles entre les grandes puissances”. Autant dire que les nations prétendument “unies” ne prenaient pas un bon départ dans l’existence.
En tout état de cause, nous sommes en 1985 et il n’y a toujours pas eu de troisième guerre mondiale. L’O.N.U. joue encore un rôle actif dans les affaires du monde. Est-il donc raisonnable de penser qu’envers et contre tout l’O.N.U. pourrait être un instrument de paix entre les mains de Dieu?
[Encadré, page 6]
Les secrétaires généraux de l’O.N.U. et quelques-uns des problèmes qu’ils ont dû affronter
Trygve Lie (1946-1953)_________________Guerre de Corée;
Moyen-Orient;
blocus de Berlin.
Dag Hammarskjöld (1953-1961)___________Guerre du Congo;
intervention soviétique
en Hongrie;
Moyen-Orient.
U Thant (1961-1971)____________________Guerre du Viêt Nam;
Nigeria (guerre
du Biafra); crise
rhodésienne; guerre
indo-pakistanaise;
intervention soviétique
en Tchécoslovaquie;
Moyen-Orient; Chypre;
crise de Cuba.
Kurt Waldheim (1972-1981)______________Guerre du Viêt Nam;
Cambodge; Afghanistan;
Moyen-Orient.
Javier Pérez de Cuéllar (1982-)________Guerre au Liban;
Afghanistan; conflit
irano-irakien.
[Illustration, page 4]
Trygve Lie: ‘Pourquoi moi?’
[Crédit photographique]
Photo O.N.U.
[Illustration, page 5]
U Thant commandait simultanément trois corps de Casques bleus.
[Crédit photographique]
Photo O.N.U.
[Illustrations, page 7]
Kurt Waldheim dénonçait l’“une des tendances les plus dangereuses de l’histoire des Nations unies”.
Javier Pérez de Cuéllar est aujourd’hui à la tête de quelque 26 000 fonctionnaires.
[Crédits photographiques]
Photo O.N.U.
Photo O.N.U.
-
-
L’ONU: un instrument de paix entre les mains de Dieu?Réveillez-vous ! 1985 | 22 octobre
-
-
L’O.N.U.: un instrument de paix entre les mains de Dieu?
“Je suis persuadé que les Nations unies constituent la voie de l’avenir pour tous ceux qui ont confiance dans notre capacité de forger notre destin ici-bas.”
CETTE conviction a été exprimée par Kurt Waldheim, ancien secrétaire général des Nations unies, dans son livre Le défi de la paix (angl.). Tout en reconnaissant les lacunes de l’O.N.U., il écrivait: “Il faut bien comprendre que l’Organisation des Nations unies n’est jamais qu’un microcosme. Ses faiblesses doivent donc être imputées avant tout aux contradictions qui caractérisent la société dans son ensemble.” Il ajoutait: “Je tiens à souligner qu’elle [l’O.N.U.] n’est rien de plus qu’un miroir du monde qu’elle sert. Ce monde, en effet, est un conglomérat de nations extrêmement disparates et souvent intraitables, passionnées et belliqueuses.” Néanmoins, tous les observateurs ne voient pas l’O.N.U. sous un jour aussi favorable.
Dans leur livre intitulé Danger: le rôle stratégique des Nations unies sur la scène politique mondiale (angl.), les professeurs Yeselson et Gaglione soutiennent que dès sa création l’O.N.U. a été une tribune où l’on donne libre cours à son agressivité, une poudrière d’antagonismes et de manœuvres politiques qui ne peuvent qu’attiser les conflits internationaux. Et que dire du monde dont elle fait partie? “Il est une vérité désagréable et pourtant simple: c’est que la politique mondiale est une véritable jungle. Le comportement des nations est fondé avant tout sur l’intérêt et l’instinct de conservation. Par suite de cette obsession de la survie, le système des États est régi non seulement par la loi de la jungle, mais encore par sa morale.” En conséquence, “la guerre fait maintenant partie intégrante des relations internationales”.
Quel contraste avec les espérances que la Charte des Nations unies a soulevées en 1945, quand elle a été signée! Voici ce qui était dit dans son préambule: “NOUS, PEUPLES DES NATIONS UNIES, DÉTERMINÉS à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui, deux fois en l’espace d’une vie humaine, a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances (...), SOMMES RÉSOLUS À CONJUGUER NOS EFFORTS POUR ATTEINDRE CES BUTS.”
Quarante ans plus tard cette déclaration sonne un peu creux. Au lieu de s’unir les nations se divisent. Aujourd’hui encore, la guerre est le lot quotidien de millions de gens dans diverses régions du globe. Chaque jour des hommes, des femmes et des enfants souffrent et meurent, victimes d’un conflit armé, malgré la présence de l’O.N.U.
Qu’est-ce qui se cache derrière l’O.N.U.?
Quoique expression d’un point de vue différent, les deux livres précités se rejoignent sur un détail insolite. Waldheim déclare que l’O.N.U. ‘est un miroir du monde qu’elle sert’, tandis que Yeselson et Gaglione comparent le monde en question à une jungle. Tant et si bien que l’O.N.U. reflète fatalement la loi de la jungle politique dont ses membres font partie.
Cela présent à l’esprit, il est très intéressant de considérer le symbolisme utilisé par la Bible. Celle-ci, en effet, parle d’une “bête sauvage” et de son “image”, image elle-même décrite sous les traits d’une “bête sauvage de couleur écarlate”. (Révélation 13:1, 2, 14; 17:3, 8, 11.) La première de ces bêtes représente l’ensemble de l’organisation politique mondiale qui s’est formée au fil des 4 000 dernières années et qui a abouti à la diversité politique du monde actuela. Que figure donc l’“image” de cette bête?
D’après les déclarations que nous avons examinées plus haut, quelle est l’organisation qui reflète l’image de tout le présent système politique? Il s’agit à l’évidence de l’O.N.U. avec ses 159 nations membres qui représentent la quasi-totalité de la scène mondiale (voir page 11). Qui plus est, le symbolisme des bêtes sauvages s’accorde tout à fait avec l’image de la ‘jungle politique’. Malheureusement, il est de fait que bien des hommes politiques ont appliqué et appliquent toujours leurs idéologies comme des bêtes sauvages, sans hésiter à massacrer des millions de gens, combattants et civils, au cours de leurs guerres et de leurs purges. La torture et le peloton d’exécution sont les instruments séculaires de la contrainte politique. Or nombre de ces gouvernements et idéologies sont représentés et respectés à l’O.N.U.
En vertu de ce qui précède, est-il raisonnable de voir en l’O.N.U. un instrument de paix entre les mains de Dieu, sachant que, suivant la définition la plus simple, “Dieu est amour”? (I Jean 4:8.) Mais si l’O.N.U. ne vient pas de Dieu, qui se tient vraiment derrière elle?
La Bible ne nous laisse pas dans le doute quant à l’origine de la “bête sauvage” (le système politique) et de son “image” (l’O.N.U.). En Révélation 13:2 nous lisons: “Et le dragon a donné à la bête sa puissance et son trône et une grande autorité.” Quel est ce “dragon”? Le même rédacteur l’identifie clairement à “celui qui est appelé Diable et Satan, celui qui égare la terre habitée tout entière”. Or comment Satan égare-t-il le monde? — Révélation 12:9.
Par tous les systèmes politiques et philosophiques imaginables, y compris l’O.N.U., Satan, le premier menteur, s’emploie à détourner l’attention des humains de la seule voie qui conduise vraiment à la paix et à la sécurité: le règne de Dieu sur la terre (Jean 8:44). Depuis près de deux mille ans, ceux qui se disent chrétiens demandent dans leurs prières: “Que ton royaume vienne!” Cependant, la plupart d’entre eux ne savent pas au juste ce qu’est le Royaume de Dieu. Et vous, quelle idée vous faites-vous de ce Royaume? Alors qu’il est proche, il importe au plus haut point de le savoir vraiment. — Matthieu 6:9, 10.
De par leurs contacts personnels, les correspondants de Réveillez-vous! savent pertinemment que beaucoup de personnes sincères et dévouées travaillent à la réalisation des objectifs de l’O.N.U. Elles ne sont pas aveugles aux faiblesses de cette organisation, mais à l’instar de Kurt Waldheim et de bien d’autres elles croient qu’il s’agit là du seul espoir de paix et de sécurité durables. Pour elles, il n’y a pas de meilleure solution. Cependant, il existe bel et bien une autre solution qu’elles n’ont peut-être jamais vraiment envisagée jusque-là: le Royaume de Dieu. — Révélation 11:15.
Le seul instrument de paix véritable
La Bible révèle que ce Royaume est un gouvernement céleste qui doit diriger la terre depuis les sphères spirituelles (Daniel 2:44; Révélation 21:1-4). Ce gouvernement exerce d’ores et déjà son action sur la terre entière et prépare un peuple international en vue de la vie éternelle sous sa domination. Ce peuple entièrement uni, de toutes nations et langues, porte le nom de Témoins de Jéhovah. Ceux qui le composent sont les vraies “nations unies”. Ils ont déjà ‘forgé leurs épées en socs de charrue’. Ils ont également brisé les chaînes du racisme et du nationalisme chauvin, que l’on a appelé “la force la plus puissante et la plus destructrice en matière de politique internationale”. Or ces chaînes entravent toujours l’O.N.U. dans son action. — Ésaïe 2:2-4.
Grâce à leur étude de la Bible, les Témoins de Jéhovah savent que seul le Royaume de Dieu procurera une paix véritable et durable à cette terre, et qu’il le fera sous peu (Luc 21:31-33; Révélation 16:14, 16). ‘Comment s’y prendra-t-il?’ vous demandez-vous peut-être. En détruisant ceux qui saccagent délibérément la terre (Révélation 11:18), et notamment toutes les causes politiques de discorde (Daniel 2:44). Rien d’étonnant donc à ce que les Témoins de Jéhovah déclarent tout à fait insuffisante l’O.N.U., la fausse solution agitée par Satan. Mais pourquoi cette solution est-elle insuffisante?
Au XVIIe siècle, le philosophe hollandais Spinoza définissait la paix comme quelque chose de bien plus profond que l’absence de guerre. Il disait: “C’est une vertu, un état d’esprit, une disposition à la bienveillance, à la confiance, à la justice.” Cette paix-là, on ne peut la construire qu’en enseignant l’amour et l’harmonie à l’homme, au lieu de lui inculquer la haine et la division. Voilà qui s’accorde avec ces paroles de Jacques, un rédacteur biblique: “La semence du fruit de la justice est semée dans la paix pour ceux qui font la paix.” (Jacques 3:18). Par leur œuvre d’instruction internationale, les Témoins de Jéhovah enseignent les voies pacifiques du Créateur. Du reste, la Parole de Dieu annonçait: “Tous tes fils seront des personnes enseignées par Jéhovah, et la paix de tes fils sera abondante.” — Ésaïe 54:13.
Si vous désirez en savoir plus sur le Royaume de Dieu, sentez-vous libre de prendre contact avec les Témoins de Jéhovah qui habitent dans votre voisinage. Ils se feront un plaisir de vous aider à connaître le moyen que Dieu a prévu pour assurer la paix.
-