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Un changement surprenantRéveillez-vous ! 1973 | 8 avril
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Paul VI accorda une audience au ministre soviétique des Affaires étrangères, Andrei Gromyko. Relatant cette audience, la revue Newsweek écrivit que le pape, “souriant largement, accueillit Gromyko à la porte de la bibliothèque et tendit les deux mains en signe de bienvenue”. Au cours des années suivantes, on vit se poursuivre les négociations entre le Vatican et les pays communistes.
Quand, en 1972, eurent lieu les sommets de Pékin et de Moscou, les chefs religieux ne firent pas entendre le moindre murmure de désapprobation. C’était là un revirement étonnant. Les “barbares rouges” communistes étaient soudain devenus socialement acceptables et dignes de respect. Le communisme, cette idéologie “impie” qui prétend que la religion est “l’opium du peuple”, n’était plus considéré comme un sérieux obstacle à des relations cordiales.
Ce changement d’attitude des chefs religieux est parallèle à celui des puissances politiques de l’Ouest. À Moscou, dans son allocution télévisée au peuple russe, le président Nixon a insisté sur le fait que l’Union soviétique et les États-Unis ne devaient plus se considérer comme des ‘adversaires’, mais bien comme des ‘concurrents pacifiques’.
Dans leur “Déclaration de principes”, les deux pays reconnaissent que “les différences d’idéologie et de système social [lequel comprend évidemment les systèmes religieux] (...) ne sont pas des obstacles au développement bilatéral de relations normales”.
Ce qui était autrefois un obstacle infranchissable semble avoir été aplani. Le monde a maintenant son attention dirigée sur une “Conférence européenne pour la sécurité”. Selon le quotidien français Le Monde (25-26 juin 1972), Monsignor Casaroli, chef de la diplomatie du Vatican, a déclaré que “le Vatican entendait participer” et qu’il appuyait déjà le programme de la conférence, y compris la réduction équilibrée des forces de l’OTAN et du pacte de Varsovie.
Qu’apporteront les prochains mois ? Ces diverses manœuvres politiques ne sont-elles que de la diplomatie courante ou bien quelque chose d’important se prépare-t-il ? Il y a des raisons de penser que la dernière supposition est la bonne.
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Pourquoi ces efforts de paix maintenant ?Réveillez-vous ! 1973 | 8 avril
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Pourquoi ces efforts de paix maintenant ?
IL Y A dix-neuf cents ans, une prophétie biblique annonça qu’un temps viendrait où les hommes diraient : “Paix et sûreté !” Cette prophétie semble bien près de se réaliser.
En fait, les dirigeants du monde emploient ces mots à maintes reprises. Mais ce n’est pas simplement l’usage de cette phrase qui est significatif.
L’époque que nous vivons est unique de bien des manières. Songez un instant aux graves menaces qui pèsent actuellement sur le monde et qu’on n’avait jamais connues auparavant. Les dirigeants seraient vraiment insensés s’ils ne cherchaient pas par tous les moyens à établir la paix et la stabilité.
Paix mondiale ou suicide mondial ?
Jamais auparavant les hommes n’avaient eu la possibilité de détruire complètement la terre.
Les États-Unis possèdent quarante et un sous-marins nucléaires lanceurs de missiles. Chacun d’eux contient plus de puissance explosive que toutes les bombes employées par les belligérants durant la Seconde Guerre mondiale, y compris les deux bombes atomiques larguées sur le Japon. La Russie est en train de préparer quarante-deux de ces sous-marins. La France a expérimenté en juillet dernier son sous-marin nucléaire porteur de missiles.
Les Russes possèdent quelque 300 énormes SS-9 à ogive nucléaire, chacune d’elles ayant une capacité de vingt-cinq mégatonnes, autrement dit de vingt-cinq millions de tonnes TNT. Une seule de ces bombes transformerait une grande ville en un charnier hideux.
Dès maintenant, en plus de leurs fusées sous-marines, les États-Unis possèdent 1 000 missiles Minuteman basés au sol, équipés de têtes nucléaires de une ou deux mégatonnes et dirigés vers l’Union soviétique et la Chine. L’Union soviétique a environ 1 300 fusées d’égale puissance dirigées vers les États-Unis, en plus de ses missiles SS-9.
Que quelqu’un appuie sur un bouton, et environ trois cent millions de gens périront en moins d’une heure.
Cependant, les grandes puissances ont continué d’entreposer de plus en plus d’ogives nucléaires. C’est pourquoi, il y a quelque temps, le physicien Ralph E. Lapp a fait remarquer que les États-Unis avaient entreposé “assez d’engins explosifs nucléaires pour exterminer au moins 25 fois toute la population de l’Union soviétique”.
La Chine est en train de devenir rapidement une grande puissance en matière d’armement nucléaire.
En outre, un rapport de l’Institut international pour la recherche de la paix, en Suède, montre qu’environ un tiers de toutes les nations auront “un important programme nucléaire vers la fin des années 70”. Il ajoute que cela pourrait créer “une situation entièrement nouvelle en ce qui concerne l’art militaire et la stratégie”.
C’est avec raison que le président Nixon a lancé l’avertissement suivant : “Dans une guerre nucléaire, il n’y aurait pas de gagnants, mais rien que des perdants.” “Si nous sommes entraînés dans un conflit, il est très possible que cela signifie un suicide, de part et d’autre.
Dans le passé, devant la menace d’une guerre, les dirigeants devaient envisager la perte de leur puissance, d’une partie de la population ou d’une partie de la puissance industrielle de la nation et la destruction partielle des grandes villes.
Mais jamais ils n’avaient eu à envisager la désolation du pays tout entier, la perspective de le voir devenir un endroit inhabitable.
Maintenant ils se trouvent devant de pareilles éventualités.
La menace pour l’environnement exige une action universelle
L’humanité doit faire la paix avec la planète elle-même. Depuis des années, l’homme est ‘en guerre’ avec son propre
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