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  • La recrudescence de la violence
    Réveillez-vous ! 1982 | 22 octobre
    • La recrudescence de la violence

      Les racines de la violence

      ● Pendant deux semaines, quatre garçons se sont livrés à des actes de violence. Ils ont roué de coups plusieurs hommes âgés — dont l’un a été frappé à mort — ils ont cravaché deux adolescentes, ont attaché aux jambes d’un homme des chiffons imbibés d’essence qu’ils ont enflammés et ont traîné un autre homme sur une distance assez longue pour le jeter dans une rivière où il s’est noyé. L’un des garçons eut ces mots: “Ce fut une aventure exceptionnelle.” Un autre ajouta: “J’ai fait cela par plaisir.” Tous ces jeunes venaient de foyers respectables, obtenaient de bons résultats scolaires et avaient donné de bons conseils à des enfants plus jeunes.

      ● Joseph, âgé de soixante-trois ans et père de huit enfants, ne parvient pas à dormir. Il se lève, passe au garage prendre deux fusils, traverse la rue de ce quartier paisible et ouvre le feu sur des gens qui jouent dans une piscine. Il tue deux personnes, en blesse grièvement deux autres. Puis il met fin à ses jours en se tirant une balle dans la tempe. La police ignore toujours les mobiles de cette tuerie.

      ● Marjorie s’est irritée quand l’eau du lave-vaisselle s’est répandue sur le sol de la cuisine de son luxueux appartement. Elle s’est empressée d’éponger. À ce moment-​là son petit garçon de six ans est entré dans la cuisine en pleurnichant. Comme on ne faisait pas attention à lui, il a vidé la poubelle dans la nappe d’eau. Marjorie l’a frappé au visage de toutes ses forces. Le gamin a hurlé de douleur et de peur. Sa mère l’a ensuite corrigé à coups de ceinture sur les fesses. Elle était totalement incapable de s’arrêter de le battre.

      ● Depuis un certain temps un malaise existait dans la famille de Lee, un garçon de vingt-cinq ans. Il était fâché contre sa mère et sa sœur. Sa mère l’avait mis à la porte en l’accusant de la voler. Peu de temps après, ce fut l’“agression” lorsque Lee réclama de l’argent à sa mère — une arme à la main. “Tu ne vas pas tirer sur ta mère!”, hurla-​t-​elle. Il appuya sur la gâchette et sa mère tomba à terre, mortellement atteinte. Il se tourna ensuite vers sa sœur qu’il blessa grièvement de deux balles et il s’enfuit.

      On pourrait rapporter indéfiniment des faits de ce genre. La violence, produit d’une agressivité non maîtrisée, s’installe en maître dans de nombreuses rues et dans bien des foyers. Cela concerne peut-être vos voisins, vos proches et vos amis. Ni l’âge ni les barrières économiques, sociales ou raciales n’empêchent la violence gratuite.

      Il est possible que la violence vous touche personnellement ou affecte quelqu’un que vous aimez, car on enregistre un peu partout dans le monde un accroissement inquiétant du nombre des crimes violents. En Grande-Bretagne, entre 1970 et 1980, le nombre de meurtres a augmenté de moitié. La République fédérale d’Allemagne, l’Afrique du Sud, l’Italie et le Canada signalent aussi une montée angoissante de la criminalité liée à la violence. Voici le témoignage du substitut du procureur général de Toronto, au Canada: “Cela ne fait aucun doute, de plus en plus de jeunes ont recours à la violence.”

      Les cas de violence qui apparaissent dans les rapports de police ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Un nombre incalculable d’actes de violence sont perpétrés dans l’intimité du foyer. D’après des recherches, la personne la plus susceptible de vous tuer n’est pas un voleur dans la rue, mais un ami, une connaissance, voire un membre de votre famille. Pour un groupe de sociologues américains, “les cas de violence entre frères et sœurs, maris et femmes, parents et enfants sont plus fréquents qu’entre toutes les autres catégories de personnes, excepté durant les périodes de guerre ou d’émeutes”.

      Ce que nous voyons aujourd’hui réalise sans nul doute la description prophétique contenue dans la Bible depuis deux mille ans: “Or sache ceci: que dans les derniers jours des temps décisifs et durs seront là. Car les hommes seront amis d’eux-​mêmes, (...) sans affection naturelle, (...) sans maîtrise de soi, cruels.” — II Timothée 3:1-4.

      Mais qu’est-​ce qui rend des personnes aussi violentes ou agressives et les conduit à donner libre cours à une rage féroce sur des victimes innocentes? Un jeune homme se disputa avec le père de sa petite amie. Dans un terrible accès de colère, il assena un coup mortel à cet homme, viola et poignarda la sœur de son amie, tua d’un coup de poignard le jeune frère et donna un coup de couteau à un bébé de deux ans endormi dans son petit lit. Quelque temps plus tard, alors qu’il se trouvait en prison, le jeune homme ne se souvenait pas exactement de ses crimes. “Je crois, a-​t-​il déclaré, que je gardais refoulées au fond de moi beaucoup de choses qui ont fait surface en même temps.” Puis, tout en secouant la tête parce qu’il refusait la réalité, il a ajouté: “Je reste assis à me demander: ‘Est-​ce bien moi? Ai-​je réellement commis tout cela?’”

      Ce jeune homme aurait-​il pu maîtriser l’agressivité qui sourdait en lui? Quelles étaient les racines d’une telle violence? Faut-​il l’imputer à certains événements survenus dans sa vie ou à l’éducation donnée par ses parents? Cela venait-​il de son milieu, d’un problème physique ou bien cette violence était-​elle le fruit de sa propre logique? Mais ceci dit, que pouvez-​vous faire pour épargner à votre foyer la violence? Les articles qui suivent vont explorer ces questions.

      Bon nombre de théories ont cours pour expliquer les racines de la violence. Afin de vous aider à mieux comprendre les causes et les solutions proposées, un des rédacteurs de “Réveillez-vous!” a interrogé quatre chercheurs qui se sont penchés sur le problème de la violence. Les quatre pages suivantes contiennent ces interviews.

  • L’organisme est-il responsable?
    Réveillez-vous ! 1982 | 22 octobre
    • L’organisme est-​il responsable?

      Les racines de la violence

      ● Pour le professeur Kenneth Moyer de l’Université Carnegie-Mellon, en Pennsylvanie (États-Unis), certains troubles de notre organisme peuvent stimuler des parties de notre cerveau qui engendrent un comportement d’attaque.

      Croyez-​vous qu’une personne puisse devenir violente sans raison apparente?

      C’est une question très controversée. Cependant, on a enregistré beaucoup de cas, tel celui de cet homme qui est devenu progressivement hostile à sa famille. Il tenta de poignarder sa femme et sa fille et on le conduisit à l’hôpital dans un accès de folie furieuse. On découvrit qu’il avait une tumeur au cerveau. Après qu’on lui eut enlevé cette tumeur, son agressivité cessa. Bien sûr, toutes les tumeurs au cerveau n’engendrent pas un tel comportement. Toutefois, certaines expériences ont révélé qu’une stimulation électrique exercée directement sur certaines parties du cerveau engendrait la colère et un comportement violent chez certains patients.

      D’après vos recherches, qu’est-​ce qui peut contribuer à la violence?

      D’après certains éléments, une quantité excessive d’hormones androgènes, l’hypoglycémie et les allergies peuvent engendrer une tendance à l’hostilité chez certaines personnes.

      Ces facteurs déclenchant interviennent-​ils forcément?

      Non, parce que notre comportement n’est pas seulement le produit de nos sentiments profonds. Une personne, même si elle est animée d’un très fort sentiment d’hostilité, peut ne pas devenir violente à cause de son milieu ou parce que l’expérience l’a rendue sage.

      Maîtriser sa propension à la violence serait-​il donc plus difficile pour certains que pour d’autres?

      Je le crois en effet, bien que cela ne soit pas absolument impossible. Un homme était soucieux parce qu’il était sujet à la violence. Il s’est adressé à l’un de mes confrères. Les examens ont révélé un désordre cérébral. Pour le localiser, on a appliqué des électrodes sur le cerveau. À un moment donné, l’homme s’est levé pour partir, en disant: “Je vais tuer ma femme!” Sous la pression du médecin, ce patient a accepté que son cerveau soit excité une nouvelle fois au moyen d’un courant électrique. Le médecin a stimulé un centre cérébral connu pour réprimer l’envie de violence. Le malade est redevenu amical sur-le-champ et a déclaré: “Merci pour ce que vous avez fait, car j’aurais certainement tué ma femme.”

      Possède-​t-​on la solution en maîtrisant le fonctionnement du cerveau et le chimisme de l’organisme?

      Ce sera vrai pour certains individus. Mais je ne crois pas que ce soit vraiment la solution. Pour maîtriser complètement le problème, il faut tenir compte des facteurs liés à l’environnement qui sont une source de frustration et s’assurer que tout se passe normalement dans l’organisme.

      Les médicaments qui agissent contre l’agressivité sont-​ils efficaces?

      Des médicaments qui maintiennent l’équilibre de certaines hormones ont été bien utiles. Certains produits peuvent rendre service en aidant des personnes à franchir un cap difficile dans leur vie. Quand ces médicaments sont administrés correctement par le médecin, ils ne font pas du patient un zombi, mais soignent un problème spécifique dans le cerveau.

      Pourquoi dites-​vous en fin de compte que nous devons nous appuyer sur les moyens de formation et d’éducation pour mettre un terme à l’agressivité?

      L’emploi de médicaments ou de moyens d’excitation du cerveau est très limité. Ces méthodes sont inefficaces quand un individu est violent sans ressentir pour autant une animosité personnelle contre la victime; c’est le cas d’un tueur à gages ou d’un pilote de bombardier. Mais si nous voulons des exemples positifs de personnes non violentes, nous devons recourir à l’éducation.

  • Le rôle de l’alimentation
    Réveillez-vous ! 1982 | 22 octobre
    • Le rôle de l’alimentation

      Les racines de la violence

      ● Barbara Reed, chef-agent de probation à Cuyahoga Falls dans l’Ohio (États-Unis) a soigné pendant plus de dix ans des délinquants (certains étaient violents chez eux) en équilibrant leur alimentation.

      Quels résultats avec-​vous obtenus?

      Nous avons établi des statistiques sur cinq années pour environ 1 000 cas traités par nos services. Après vérification auprès de cinq tribunaux dont le nôtre, nous avons établi que 89 pour cent des délinquants n’avaient pas récidivé.

      En quoi votre démarche est-​elle différente?

      En plus des conseils habituels, nous examinons le régime alimentaire du délinquant et ses activités physiques. Nous formulons alors nos recommandations.

      En règle générale, que découvrez-​vous?

      La plupart ne prennent pas le déjeuner du matin. Ils absorbent habituellement la valeur de 30 à 150 cuillères à thé de sucre par jour sous la forme de beignets, de bonbons et de friandises, de glaces et de boissons gazeuses. Ils boivent en moyenne entre un litre et demi et huit litres de soda par jour. Ils mangent rarement des légumes. Parfois ils sont allergiques au lait et à certains aliments.

      Quels liens existent entre l’alimentation et la criminalité?

      Les actes criminels ne sont pas dus à un seul élément. Toutefois, un régime alimentaire comportant du sucre raffiné, de la caféine ou de l’alcool provoque une réaction stressante dans l’organisme. Les glandes surrénales qui sécrètent un flot d’adrénaline se fatiguent. Mais quand une personne commet un crime ou se bat, l’adrénaline afflue dans son organisme. Je pense que certaines personnes se tournent vers des activités criminelles ou haineuses pour avoir cet afflux d’énergie. En outre, un mauvais régime alimentaire peut provoquer l’irritabilité et engendrer la propension à la violence.

      Une personne violente peut-​elle s’en prendre à son régime alimentaire?

      Nous devons rester lucides. Si une personne sait que certains produits alimentaires vont lui poser des problèmes, et que malgré tout elle en mange, alors elle est tout aussi responsable qu’un alcoolique qui boit un verre. Il sait pertinemment ce qui va se passer. Bien sûr, beaucoup de gens sont ignorants du problème.

      Avec un même régime alimentaire, pourquoi certains deviendront-​ils criminels et d’autres non?

      Nous sommes tous différents. Certains individus boiront de l’alcool pendant des années sans devenir alcooliques. D’autres sont plus sensibles aux effets du sucre et de la caféine. Peut-être ont-​ils hérité d’une certaine accoutumance. Sur un total de 150 affaires, on a établi que dans 50 cas les parents ou les grands-parents souffraient de diabète ou d’hypoglycémie.

      Un meilleur régime alimentaire réduit-​il les cas de violence au foyer?

      Oui, sans aucun doute. Dans tous les cas de violence au foyer que nous avons recensés, le mauvais régime alimentaire posait un problème capital. Bien sûr, cela comprend l’abus de boissons alcoolisées, mais il y avait de nombreux cas où les gens absorbaient de la nourriture médiocre en grande quantité. Un couple qui était toujours en train de se battre se nourrissait de café, de glaces et de boissons gazeuses. J’ai demandé aux deux conjoints de suivre un régime de santé à base de légumes et de fruits frais, de céréales et de pain complet. Ils ont bu de l’eau et je les ai encouragés à faire de la marche. En deux semaines, la situation s’améliora.

      Votre méthode est-​elle employée dans le domaine de la réadaptation des personnes violentes? dans quelle proportion?

      La grande majorité des gens ignorent ce moyen. Cependant, ceux qui l’utilisent savent qu’il donne de bons résultats. Aujourd’hui, des programmes identiques au nôtre existent dans sept autres États.

  • Le rôle de la télévision
    Réveillez-vous ! 1982 | 22 octobre
    • Le rôle de la télévision

      Les racines de la violence

      ● Le docteur Leonard Eron a fait remarquer les effets à long terme que peut avoir sur les enfants la violence à la télévision. Ce professeur au centre de recherche des sciences sociales de l’université de l’Illinois a déclaré que le comportement violent est quelque chose que les enfants apprennent, souvent en regardant la télévision.

      Qu’y a-​t-​il de particulier dans vos travaux?

      Nous avons pris des jeunes et nous avons étudié leur comportement sur une période de vingt et un ans pour voir ce qui pouvait être à l’origine de l’hyperagressivité de certains d’entre eux. En 1960, nous avons examiné le cas de 875 enfants de huit ans. Dix ans plus tard, nous avons à nouveau interrogé 475 d’entre eux, ainsi que d’autres jeunes du même âge. Nous venons de terminer nos recherches en interrogeant plus de 400 jeunes que nous suivions depuis vingt ans.

      À quelles conclusions avez-​vous abouti?

      Les enfants qui, à l’âge de huit ans, avaient un goût prononcé pour les films de violence à la télévision ont toujours été les plus agressifs, dès l’âge de huit ans et encore dix ans plus tard. La même étude a été menée dans cinq pays différents, et les résultats obtenus en Finlande et en Pologne confirment nos conclusions.

      Pensez-​vous que ce sont les scènes de violence qui développent l’agressivité, ou, au contraire, que les enfants aiment regarder de telles scènes parce qu’ils ont déjà un naturel violent?

      À notre grande surprise, nous avons constaté qu’arrivés à l’âge de dix-neuf ans, les sujets peu agressifs mais regardant beaucoup les films de violence étaient devenus sensiblement plus violents que d’autres, très agressifs, mais qui voyaient peu la télévision.

      Comment le fait de regarder la télévision peut-​il développer l’agressivité?

      La télévision enseigne une certaine façon de résoudre les problèmes et elle revient inlassablement dessus. Les enfants voient le héros du film ou du dessin animé employer avec succès des moyens violents pour parvenir à ses fins, et ils essaient de faire pareil.

      La télévision est-​elle seule responsable?

      Non; l’éducation de l’enfant joue un rôle important. Dans les foyers où les parents se battaient, ne voulaient pas voir leurs enfants ou bien infligeaient des punitions très dures, les enfants sont devenus plus agressifs. Inversement, quand un enfant était puni pour son agressivité et qu’il sentait que ses parents s’intéressaient à lui, il devenait moins agressif et la punition portait du fruit. Mais il faut dire que les parents qui s’intéressent à leurs enfants sont rarement très durs.

      Qu’est-​ce qui exerce la plus mauvaise influence: des films violents ou des parents violents?

      C’est difficile à dire. Nous nous sommes quand même rendu compte que, pour déterminer quel comportement tel garçon de huit ans aurait dix ans plus tard, l’indice le plus précieux était le temps passé devant la télévision. Ce facteur était plus déterminant que tous les autres, y compris la discorde entre les parents et la condition sociale. Au cours de l’étude que nous avons faite pendant trois ans à Chicago, nous avons corrigé l’attitude d’enfants qui regardaient beaucoup la télévision. Ils sont devenus moins agressifs, bien que les autres aspects de leur vie soient restés inchangés.

      À votre avis, que peuvent faire les parents?

      Ils devraient surveiller les films que leurs enfants regardent. Il faut aussi expliquer aux enfants que ce qu’ils voient à la télévision n’est pas le reflet de la réalité et qu’on ne résout pas ses problèmes en tapant sur quelqu’un. Les quelques efforts que nous avons faits pour expliquer aux jeunes que la télévision ne traduisait pas du tout la réalité ont donné des résultats remarquables. Imaginez ce que cela pourrait apporter si les parents en faisaient autant!

  • Le rôle du mental
    Réveillez-vous ! 1982 | 22 octobre
    • Le rôle du mental

      Les racines de la violence

      ● “Le crime est le fruit du raisonnement que tient le criminel”, a dit le docteur Stanton Samenow, psychologue et conseiller médical à Alexandrie, aux États-Unis, lors d’une interview. Ce docteur a fait partie d’une équipe qui, pendant dix-sept ans, a étudié l’état d’esprit des criminels à travers d’innombrables entretiens et en s’efforçant de récupérer des criminels endurcis et souvent violents.

      Pourquoi pensez-​vous que le milieu et l’éducation ne sont pas décisifs?

      On trouve relativement peu de criminels parmi les gens pauvres, mais beaucoup parmi les gens aisés. On en trouve peu dans les minorités, mais beaucoup dans les fractions majoritaires de la population. Plus de la moitié des criminels auxquels nous avons affaire viennent de foyers stables. Généralement, ils avaient des frères, des sœurs, des voisins qui vivaient dans les mêmes conditions qu’eux et qui ne se sont pas engagés dans la voie du crime.

      Cela voudrait-​il dire qu’un changement de milieu n’est pas suffisant?

      En effet; détruire les taudis ne fait pas baisser la criminalité. Le crime a ses racines dans l’esprit des hommes, non dans les taudis. Or, ce n’est pas en changeant le milieu que l’on change ce qu’il y a à l’intérieur de l’individu. Même la Bible dit: “Comme il a pensé dans son âme, tel il est.” (Proverbes 23:7, Bible de Darby). C’est donc la façon de penser du criminel qu’il faut changer.

      À votre avis, quelles fautes de raisonnement reviennent le plus souvent?

      Dans l’ouvrage La personnalité du criminel (angl.), nous en avons répertorié cinquante-deux. Bien sûr, le criminel, lui, ne considère pas qu’il raisonne de façon erronée. Parmi les aberrations les plus fréquentes chez les criminels, on trouve 1) le point de vue selon lequel le monde leur appartient et qu’ils peuvent prendre ce qu’ils veulent quand ils le veulent; 2) la faculté de s’affranchir de la crainte. Ce sont des hyperoptimistes. La peur de souffrir, de se faire prendre, ou même la crainte d’une conscience culpabilisante a momentanément disparu de chez eux; 3) l’absence de tout esprit de collaboration. Mettez neuf criminels sur un terrain de base-ball, chacun voudra être le capitaine; 4) ils donnent dans les extrêmes: ils sont soit les meilleurs, soit des ratés.

      Comment arrivez-​vous à modifier leur état d’esprit?

      Il faut que l’individu ait le désir de changer. Il faut essayer de l’aborder quand son moral est bas. Peut-être a-​t-​il été enfermé ou est-​il sur le point de perdre sa famille. Au lieu de lui parler de la façon dont il a été élevé et de lui donner ainsi l’impression d’être la victime innocente des événements, nous lui faisons respectueusement comprendre qu’il mène une existence pourrie et nous essayons de l’amener à se dégoûter lui-​même.

      Quels idéaux lui inculquez-​vous?

      La nécessité d’un engagement total et de ne pas s’en prendre aux autres. Un criminel qui faisait de bons progrès a dit: ‘J’ai toujours pensé que si mes parents m’avaient témoigné plus d’amour, je ne serais pas devenu un criminel; maintenant, je me demande si mon propre comportement n’était pas à l’origine de leur attitude.’ Ils doivent apprendre à dire: “Je dois” au lieu de: “Je ne peux pas.” Nous leur apprenons à se mettre à la place des autres.

      Qu’est-​ce qui peut leur éviter de retomber dans le crime?

      Nous leur apprenons à faire leur autocritique, à se demander continuellement si leur raisonnement est moral. Cette habitude de s’examiner soi-​même est la principale garantie.

      Vos efforts ont-​ils produit beaucoup de résultats?

      Après avoir développé et mis au point nos méthodes, nous nous sommes occupés sérieusement, entre 1970 et 1976, de trente criminels endurcis. Treize d’entre eux ont complètement changé et sont devenus de bons citoyens.

  • Peut-on déraciner la violence?
    Réveillez-vous ! 1982 | 22 octobre
    • Peut-​on déraciner la violence?

      Les racines de la violence

      LES causes profondes de la violence sont complexes. Outre les facteurs énumérés dans les interviews que nous avons rapportées, on pourrait ajouter l’alcoolisme, les déceptions, les maladies mentales, l’hérédité et même les déséquilibres chimiques à l’intérieur du cerveau. Toutefois, le véritable problème consiste moins à identifier les causes de la violence qu’à trouver le moyen d’éliminer ce fléau.

      Par exemple, un rédacteur en chef né dans l’État d’Amérique du Nord où le nombre de meurtres est le plus élevé a dit: “C’est en nous. Prenons mon cas: J’ai reçu une instruction et je devrais en savoir assez pour ne pas me conduire violemment.” Pourtant, il reconnut que lui aussi tuerait si on le mettait en colère.

      Pour mettre fin à la violence, il faut donc plus que l’instruction profane. En effet, Jésus Christ déclara que “du cœur viennent les raisonnements méchants, les meurtres”. (Matthieu 15:19.) Pour mettre fin à la violence, il faut donc transformer les cœurs. Mais existe-​t-​il un moyen suffisamment puissant pour y parvenir?

      Le pouvoir de la Parole de Dieu

      L’apôtre Paul écrivit: “La parole de Dieu est vivante et fait sentir son action, et elle est plus acérée qu’aucune épée à deux tranchants (...), et elle peut discerner les pensées et les intentions du cœur.” (Hébreux 4:12). Le message que Dieu a fait consigner dans les Saintes Écritures est un message pénétrant. Son pouvoir de toucher le cœur a été particulièrement évident au premier siècle. Malgré la violence qui régnait alors, ceux qui devinrent chrétiens transformèrent leur personnalité et laissèrent les tendres affections remplacer chez eux les accès de colère. — Colossiens 3:7-11; Romains 1:29.

      Tertullien, écrivain du deuxième siècle qui se réclamait du christianisme, put se vanter en disant: “Nous seuls, donc, sommes innocents.” Il défia les païens de trouver sur leurs interminables listes de criminels le nom d’un seul chrétien.

      Cependant, le simple fait d’avoir entendu le message divin ne suffisait pas; d’autres personnes qui connaissaient ce message n’en avaient tiré aucun profit pour la bonne raison qu’elles n’y avaient pas obéi. C’est donc l’obéissance qui vient du cœur qui peut, avec l’aide de l’esprit saint de Dieu, transformer la personnalité d’un individu. Un encadré vous montre certains des conseils pratiques que Dieu nous donne. — Hébreux 4:6-11; I Corinthiens 6:9-11.

      La solution est-​elle toujours valable aujourd’hui?

      La Nouvelle encyclopédie catholique (angl.) loue les Témoins de Jéhovah à cause de “leur réputation d’être l’un des groupements qui se conduisent le mieux”. Des fonctionnaires ont également souligné l’absence de crimes et de violence parmi les Témoins, lesquels aident actuellement un million et demi de familles à connaître la Bible et à la mettre en pratique. Les faits suivants vous donneront une idée des résultats obtenus.

      Al était un habitué des établissements pénitentiaires depuis l’âge de treize ans. Après avoir été condamné à trente ans de prison pour tentative de meurtre, vol, kidnapping et incendie criminel, il se mit à étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah qui venaient à la prison une fois par semaine. Avec le temps, non seulement il transforma sa propre personnalité, mais il aida d’autres détenus à faire de même. Finalement, il fut libéré en 1981. Vous pouvez lire son histoire à la page 25, sous le titre “Un lion changé en agneau”.

      Parlons aussi de Bill, un grand et solide gaillard qui se battait pour un rien. Après avoir perdu de nombreux emplois à cause de son caractère, il trouva finalement une place comme conducteur d’autobus. Malheureusement, il eut deux violentes altercations dans le cadre de son travail (il attaqua un homme avec une barre de fer et cracha au visage d’un autre qui l’avait insulté) et il fut renvoyé de nouveau. Puis il commença à fréquenter les réunions des Témoins. Bill, qui est maintenant un surveillant de congrégation à l’humeur douce, raconte: “J’ai acquis une claire compréhension des principes de Jéhovah et je n’ai jamais voulu les violer. Si je ne les avais pas connus, à l’heure qu’il est, je serais sans doute mort. La connaissance des vérités bibliques m’a appris à réfléchir avant d’agir.”

      Quand Stella jurait, tout le quartier l’entendait. Elle insultait les passants, le facteur, les enfants, son mari, et elle s’en est même pris une fois à un shérif armé. Il s’en fallut de peu que son mari ne meure d’un coup de hachette. Un rien la mettait en colère. Un jour, comme elle venait de se brûler avec la graisse dans laquelle elle faisait frire un poulet, elle fit voler la poêle en l’air. Quand elle se rendit compte qu’elle n’avait rien d’autre à manger, elle nettoya les morceaux de poulet et les remit dans la friture.

      Stella reconnaît: “J’ai dit au Témoin qui était venu à ma porte que mon caractère m’empêcherait toujours d’être une chrétienne. Cependant, le calme de la femme qui m’offrait une étude biblique m’a beaucoup impressionnée. J’aurais tant voulu lui ressembler!” Quand Stella sut que les “accès de colère” étaient des péchés graves contre Dieu, elle s’efforça de se maîtriser. — Galates 5:19-21.

      Même après être devenue elle-​même un Témoin, elle dut surveiller constamment son humeur, d’autant plus que son mari sortait avec d’autres femmes. Elle dit: “Parfois, j’avais une envie folle de le tuer! Mais je me mettais alors à prier Dieu et je lui demandais la force de ne pas me laisser emporter par la violence. Il a toujours exaucé mes prières. Puis mon mari nous a quittés pour de bon, et nous avons été soulagés.” Avec l’aide de Dieu, cette femme a réussi à maîtriser ses tendances violentes, et elle a même aidé l’une de ses filles à surmonter le même problème et à devenir à son tour un disciple de Jésus Christ.

      Et vous, que pouvez-​vous faire lorsqu’on vous provoque? Comment pouvez-​vous empêcher la violence de s’installer dans votre foyer?

      Pour que la violence n’entre pas chez vous

      ● Demandez-​vous: Pourquoi suis-​je en colère? Essayez d’identifier la cause de votre irritation.

      ● Attaquez-​vous à la cause du problème. Plutôt que de laisser échapper la vapeur, éteignez le feu. Par exemple, si c’est votre orgueil ou votre égoïsme qui vous amène à prendre facilement la mouche, cultivez une moins haute opinion de vous-​même. Voyez aussi à quoi vous accordez la priorité dans votre vie. L’acquisition des biens matériels prend-​elle plus d’importance pour vous que la paix?

      ● Pouvez-​vous vous en aller avant que la querelle n’éclate? On lit dans la Bible: “Avant que la querelle n’éclate, prends congé.” (Proverbes 17:14). Pendant que vous vous tiendrez à l’écart, au moins momentanément, vous pourrez méditer sur les principes bibliques et vous calmer.

      ● Apprenez à vos enfants que la violence déplaît à Dieu (Psaume 11:5). Surveillez étroitement les films et les programmes de télévision que vos enfants regardent. Ne vous méprenez pas en pensant que la télévision n’aura aucune influence sur leur conduite. Les publicitaires qui dépensent des milliards de francs dans des annonces télévisées savent pertinemment que le petit écran est le moyen le plus puissant que l’on ait jamais imaginé pour influer sur le comportement humain. Disciplinez vos enfants avec amour, sans les irriter par des actions brutales et inconsidérées. Dites leur combien vous pensez à eux et montrez-​leur que votre façon douce et bienveillante de résoudre les problèmes est un exemple à suivre. — Éphésiens 6:4.

      Malheureusement, certaines personnes n’accepteront jamais aucune aide, quelle qu’elle soit, pour renouveler leur personnalité. Quelle sera donc la solution définitive au problème de la violence?

      La solution définitive

      La Parole de Dieu dit: “Quand les méchants poussent comme la végétation et que fleurissent tous ceux qui pratiquent ce qui est nuisible, c’est pour être anéantis à jamais.” (Psaume 92:7). La Bible promet que Dieu détruira bientôt tous ceux qui usent de violence envers leur prochain. Il éliminera toute violence de la terre et utilisera pour cela son gouvernement ou Royaume céleste. Nous lisons à propos de Jésus Christ, le Roi de ce Royaume: “Il délivrera le pauvre qui crie au secours (...). De l’oppression et de la violence il rachètera leur âme, et leur sang sera précieux à ses yeux.” — Psaume 72:12, 14.

      Quels seront les résultats de cette intervention? “En ses jours, le juste commencera à pousser, et l’abondance de paix jusqu’à ce que la lune ne soit plus. Et il aura des sujets de la mer à la mer et du Fleuve jusqu’aux extrémités de la terre.” — Psaume 72:7, 8.

      Quel tableau enchanteur, n’est-​ce pas? La terre sera remplie d’hommes qui aimeront la paix. Voudriez-​vous vivre dans de telles conditions? La violence qui règne aujourd’hui est une preuve que les “derniers jours” sont bien avancés et que, de notre vivant, Jéhovah Dieu apportera le changement qu’il a promis. Oui, nous sommes bien à la veille de connaître un monde sans violence. — II Timothée 3:1-4; Matthieu 24:3, 10-14, 34.

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