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On réclame partout la loi et l’ordreRéveillez-vous ! 1970 | 8 avril
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On réclame partout la loi et l’ordre
AVEZ-VOUS l’impression d’être plus menacé aujourd’hui qu’il y a vingt ans, qu’il y a cinq ans même ? Êtes-vous plus inquiet lorsqu’il vous faut sortir la nuit ? La sécurité de vos enfants est-elle pour vous un plus grand souci ? Êtes-vous plus conscient de la nécessité de poser des serrures et d’autres dispositifs de sûreté sur vos portes et vos fenêtres ?
La plupart des gens répondront à ces questions par l’affirmative. En effet, dans le monde entier, l’inquiétude croît en raison de l’augmentation de la criminalité et de la violence.
Il se peut que personnellement vous n’ayez jamais été attaqué ou violenté, que jamais des cambrioleurs ne se soient introduits chez vous. Néanmoins, des personnes de plus en plus nombreuses sont victimes de malfaiteurs.
Cela est particulièrement vrai dans les grandes villes. La revue Time déclara à ce propos : “Il n’existe guère de grandes villes où l’on puisse se sentir en parfaite sécurité la nuit.” Une lettre adressée au New York Times et publiée le 20 mai 1969, disait entre autres :
“Devant les centaines, voire les milliers d’attaques qui ont lieu journellement à New York, je me lamente sur le sort de mes concitoyens. (...)
“Quiconque a vu, comme moi (à deux reprises), une lame d’acier briller à quelques centimètres de sa gorge, ne peut jamais plus regarder un inconnu sans méfiance. Où qu’on se trouve la nuit dans cette ville, — et très souvent même le jour aussi, — on doit être sur le qui-vive, car on éprouve la même crainte qu’un soldat égaré derrière les lignes ennemies.”
Ajoutons à ces crimes les émeutes et les désordres estudiantins, et nous comprendrons aisément pourquoi, lors d’un sondage récent, 81 pour cent des Américains interrogés convenaient que “le respect de la loi et de l’ordre a disparu”. Le même phénomène commence à se manifester dans tous les pays du monde. Le président de la Columbia Broadeasting System déclara :
“La discipline se relâche. (...) Ce désordre est tragique. Comme l’a dit James Reston, c’est ce sujet par excellence qui défraie la chronique mondiale à notre époque.”
Il ajouta que le problème se réduit à “la question apparemment simple de l’ordre public”.
LA LOI ET L’ORDRE. C’est ce que l’on réclame partout. Mais que veut dire cette expression ? Pour beaucoup, elle signifie la possibilité de se promener dans la rue sans craindre d’être attaqué, volé ou violenté. Elle signifie aussi ne pas avoir à craindre les cambrioleurs.
Cependant, signifie-t-elle la même chose pour tout le monde ?
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Comment certains voient la loi et l’ordreRéveillez-vous ! 1970 | 8 avril
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Comment certains voient la loi et l’ordre
NOMBREUX sont nos contemporains qui pensent que les lois actuelles et le maintien de l’ordre leur sont préjudiciables. Ces personnes désirent plus que la sécurité dans la rue et au foyer.
On a pu lire, par exemple, dans le Chronicle de Houston (États-Unis) : “L’expression ‘la loi et l’ordre’ ne plaît pas à certains jeunes. Ceux-ci nourrissent des sentiments hostiles à l’égard du monde que leurs aînés leur ont légué.” L’une des nombreuses raisons de leur rancune a été citée en ces termes par le U.S.News & World Report :
“Environ la moitié des hommes morts [au combat] étaient trop jeunes pour voter dans la plupart des États. On comptait plus de victimes de vingt ans que de n’importe quel autre âge. (...) La grande majorité de ces jeunes gens n’étaient pas des militaires de carrière, mais des soldats qui portaient l’uniforme depuis un an ou deux.”
Un nombre croissant de jeunes Américains sont donc déçus par les lois qui leur demandent de tuer et de se faire tuer, lois qu’ils n’ont pas votées et qu’ils n’approuvent pas. Ils affirment que ces lois sont injustes.
Divers groupes minoritaires ont également leur point de vue personnel en ce qui concerne la loi et l’ordre. Parlant de nombreux Noirs américains, le New York Times déclara : “Ils s’estiment lésés par cette nouvelle importance accordée à la loi et à l’ordre.” Ils réclament surtout des lois qui garantissent la justice sociale et leur assurent des possibilités égales à celles des Blancs.
De même, dans beaucoup de pays, les déshérités sont d’avis que les lois existantes les oppriment, les confinent dans des régions peu étendues et peu productives, et les réduisent à un état d’esclavage économique.
D’autres, tout en n’étant pas pauvre, pensent également que certaines lois sont injustes. Ces gens paient peut-être des impôts élevés alors que des personnes bien plus riches en paient beaucoup moins parce que leurs revenus proviennent de placements exempts d’impôts. Ou encore certains ont eu une contravention parce que leur voiture se trouvait en stationnement interdit, probablement du fait qu’il n’y avait aucun autre endroit disponible à cause du manque d’espace. Tout cela contribue à engendrer un sentiment profond de frustration, lequel favorise un esprit de rébellion.
Il y a donc quelque chose qui ne va pas. Les gens sont de plus en plus mécontents de la situation actuelle. Quel en est le remède ? Faut-il supprimer la loi et l’ordre et laisser chacun agir à sa guise ? Cela ne pourrait aboutir qu’à l’anarchie, au chaos, état de choses peu souhaitable. Il faut donc des lois et il faut de l’ordre.
Mais quelle loi et quel ordre ? Existe-t-il un régime capable de maintenir l’ordre et de promulguer des lois qui assurent la justice et l’égalité à tous les hommes ? Quels régimes l’homme a-t-il déjà essayés ? Se sont-ils révélés efficaces ? Ont-ils résolu les problèmes ? Sinon, où trouver le véritable remède aux maux actuels ?
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Où trouver la solution ?Réveillez-vous ! 1970 | 8 avril
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Où trouver la solution ?
QUELLES sont les solutions proposées au problème du mépris croissant des lois ?
L’une des plus courantes est celle-ci : MONTREZ PLUS D’ÉNERGIE, c’est-à-dire augmentez le nombre de policiers et infligez aux criminels des peines plus rigoureuses.
Personne n’oserait nier que le criminel doit subir le châtiment que mérite son crime. La Bible déclare que Dieu donna à la nation d’Israël des lois prévoyant le châtiment des délinquants, et entre autres la peine de mort (Nomb. 35:31 ; Ex. 22:1-6). On ne peut nier non plus qu’une mise en application moins stricte des lois ne ferait qu’aggraver la situation.
On est donc en droit de se demander si les forces de l’ordre et les auxiliaires de la justice de la société actuelle sont capables d’endiguer la marée montante de criminalité.
Les forces de l’ordre peuvent-elles résoudre le problème ?
Devant l’accroissement de la criminalité, de nombreuses localités ont augmenté les forces de l’ordre. Cependant, le succès de cette mesure dépend en grande partie de la coopération du public. Or, dans de nombreux pays, celui-ci ne coopère guère avec la police. En outre, les policiers eux-mêmes sont assaillis par les offres alléchantes d’hommes désireux de les corrompre.
Jusqu’à quel point une augmentation du nombre de policiers serait-elle donc efficace ? Voici ce que disait le New York Times (dans son numéro du 3 juin 1969) concernant la ville de New York :
“Envoyer un agent patrouiller nuit et jour autour de chaque pâté de maisons de cette ville coûterait 25 milliards de dollars par an, soit un tiers du budget total du ministère américain de la défense.
“Et même si cette mesure était possible, la police affirme qu’elle ne supprimerait pas la criminalité, car plus de la moitié des crimes se commettent dans des endroits où les agents ne patrouillent pas : foyers, restaurants, vestibules d’immeubles et ascenseurs.”
Sachant à quel point le problème est difficile à résoudre, James Vorenberg, ancien directeur de la Commission américaine de la criminalité, déclara : “Les forces de l’ordre sont incapables, dans une large mesure, d’empêcher la criminalité.”
La raison en est que même si l’on met la loi rigoureusement en application, cela ne change pas les mauvais désirs des gens et ne modifie pas leur attitude fondamentale. Là où les pensées sont mauvaises, la loi ne suffit pas pour les changer.
Elle ne supprime pas non plus l’injustice, les préjugés et la misère. Elle ne rend pas les cupides généreux ou les arrogants humbles. Elle n’améliore pas les conditions de vie qui sont souvent responsables de la frustration et de la criminalité.
Que peuvent faire les gouvernements ?
Les gouvernements peuvent-ils résoudre le problème, puisqu’ils détiennent un pouvoir beaucoup plus grand que les municipalités ? Qu’ont-ils réussi à faire jusqu’à présent ?
Ont-ils pu maintenir la paix entre eux, régler leurs différends de façon ordonnée et pacifique, en se fondant sur des lois justes ? La réponse à ces questions est évidente. Depuis 1914, les nations se sont livrées aux guerres les plus meurtrières de l’Histoire, qui ont tué ou blessé plus de 100 millions de personnes, sans parler des énormes dégâts matériels qu’elles ont causés. De plus, ces guerres ont inspiré des haines intenses. Quelle a été leur influence à l’intérieur des nations ? Ont-elles favorisé le respect de la loi et de l’ordre ? La revue Look répond à cette question en ces termes :
“Dans toutes les nations, le peuple et ses dirigeants sont toujours capables, semble-t-il, de justifier tout acte de violence à l’égard de leurs semblables. (...) Indubitablement, l’existence de la violence autorisée sape le respect de la loi et de l’ordre.”
Parlant des Nations unies, la publication World Union des Pays-Bas, déclara dans son numéro de mai 1969 :
“L’ONU (...) n’a pas réussi à établir l’ordre international. Depuis sa création, nous avons assisté à la course aux armements la plus insensée de l’Histoire, et nous vivons sous la menace constante d’une troisième guerre mondiale.”
Cette course aux armements coûte chaque année des sommes astronomiques.
Il est donc évident que les gouvernements ne sont pas en mesure de résoudre le problème. Aussi sincères que soient les hommes qui en font partie, ils sont incapables d’imposer le respect de la loi et de l’ordre.
Qu’en est-il des systèmes économiques ?
Une plus grande prospérité économique contribuerait-elle à réduire la criminalité ? Nullement ! Car, aussi paradoxal que cela paraisse, les nations les plus riches enregistrent le taux de criminalité le plus élevé. De plus, l’accroissement de la délinquance parmi les enfants de gens aisés déroute les auxiliaires de la justice. La publication Monthly Letter, bulletin de la Banque royale du Canada, fit cet aveu :
“La criminalité croissante au sein de la prospérité que connaît notre pays, pose de graves problèmes aux Canadiens. Ceux-ci se rendent compte qu’il leur faut réviser l’hypothèse courante selon laquelle la misère engendre le crime. Il leur faut admettre la possibilité que l’aisance peut également donner naissance à des actes criminels.”
Les systèmes économiques n’ont rien fait pour supprimer les frustrations qui engendrent la criminalité. En effet, tout le monde constate que les prix augmentent, ainsi que les impôts, et c’est là un autre sujet de mécontentement. Certains réagissent en recourant au crime, comme le montre l’accroissement stupéfiant du vol à l’étalage et de la fraude fiscale.
Peut-on espérer une solution au problème de la part des systèmes politiques qui sont dans un état de crise pour ainsi dire continuel ? Après l’une des nombreuses crises internationales récentes, Newsweek déclara : “Une fois de plus, l’édifice monétaire du monde, toujours en équilibre précaire, a failli s’abîmer dans le chaos.” Albert Hahn, expert en matière financière, dit de son côté : “Il ne fait pas de doute que le système économique du monde s’effondrera un jour.” Est-il possible de fonder une société stable sur pareil système ?
Que dire de la religion ?
Peut-on dire que les diverses organisations religieuses du monde donnent l’exemple en ce qui concerne le respect de la loi et de l’ordre ?
Pour ce qui est de l’état de choses qui règne au sein des Églises de la chrétienté, nous entendons souvent parler d’ecclésiastiques sans cesse plus nombreux qui approuvent ou excusent la violence, l’immixtion dans la politique, les relations sexuelles préconjugales et même l’adultère et l’homosexualité. Les Églises elles-mêmes sont souvent déchirées par la contestation et la rébellion.
En outre, comme le fait remarquer Martin Marty dans son livre À la recherche d’un avenir vivable (angl.), “les enquêteurs constatent que la différence entre l’opinion des chrétiens et celle des non-chrétiens sur les questions morales et humanitaires, est insignifiante”. Les ouailles des Églises de la chrétienté ne sont donc pas meilleures que les gens qu’elles qualifient de “païens”.
Soulignant une des causes de l’affaiblissement de l’influence des Églises de la chrétienté, le U.S.News & World Report cita cette observation :
“Le prestige du christianisme dans le monde a été gravement compromis par les nombreux recours à la violence de la part des nations dites chrétiennes pour régler les problèmes internationaux.”
Cependant, non seulement les membres des Églises de la chrétienté se sont battus les uns contre les autres lors des guerres, des révoltes et des émeutes, mais les membres des religions non chrétiennes en ont fait autant. En effet, des musulmans ont combattu contre des musulmans, des bouddhistes contre des bouddhistes et des hindous contre des hindous.
Le respect de la loi et de l’ordre doit avoir son origine dans le cœur. Or, les religions prétendent former le cœur de leurs ouailles. Par conséquent, si ce respect a disparu de nos jours, il faut surtout en rendre responsables les organisations religieuses. Elles n’ont pas su faire de l’humanité une société vraiment paisible et ayant une morale saine.
La science résoudra-t-elle le problème ?
Peut-être la science fournira-t-elle la base d’une société respectueuse de la loi et de l’ordre.
Il est vrai que la technologie scientifique a produit quantité de machines et de marchandises qui contribuent au bien-être de l’homme. Cependant, en même temps se sont développées les grandes villes où les désordres prennent naissance. La science nous a également donné des moyens rapides de transport, mais les embouteillages et les accidents aériens et routiers ont créé de nouveaux problèmes.
D’où viennent aussi les machines et les matières qui polluent de plus en plus l’air, l’eau et même la nourriture ? D’où viennent surtout les armes meurtrières qui ont fait périr des dizaines de milliers d’humains de notre génération ? N’est-ce pas à la science que nous devons toutes ces choses ?
La science a rendu possibles les vols lunaires, mais à quel prix ? Et pourtant, dans le même temps, des milliers de gens meurent de faim chaque jour, des villes tombent en ruines et le taux de la criminalité monte en flèche.
Peut-on donc dire que la science est capable de résoudre les problèmes les plus importants et les plus urgents de l’humanité ? À ce propos, le professeur H. S. Commager déclara dans Saturday Review : “Après une génération de progrès scientifiques et technologiques sans précédent, la disette est plus générale, la violence plus implacable, et la vie plus incertaine que jamais dans le cours du vingtième siècle.”
De son côté, le Herald de Melbourne (Australie) disait ce qui suit au sujet de la pente sur laquelle les progrès scientifiques ont entraîné l’humanité : “Le vice-amiral Hyman Rickover, dont les travaux lui ont valu le surnom de ‘père du sous-marin nucléaire américain’, a prévenu l’humanité que la technologie, si on ne lui impose aucun frein, ‘risque de se montrer un apprenti sorcier’.”
Les réalisations humaines sont donc peu satisfaisantes, décevantes. Malgré toutes les occasions qu’il a eues au cours des siècles, l’homme s’est montré incapable de faire respecter la loi et l’ordre, d’établir la justice et l’égalité.
Pourquoi cet échec ? Que faut-il voir dans la désagrégation de ces valeurs ?
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Que signifie la désagrégation de ces valeurs ?Réveillez-vous ! 1970 | 8 avril
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Que signifie la désagrégation de ces valeurs ?
IL EST vrai que l’humanité a connu d’autres époques difficiles. À la fin de l’Empire romain notamment, le respect de la loi et de l’ordre se désagrégeait sur une grande échelle. C’est pourquoi certains considèrent la criminalité et la violence de notre époque comme “chose normale” ou tout simplement comme de “l’histoire qui se répète”.
Toutefois, la disparition actuelle du respect de la loi et de l’ordre a une signification beaucoup plus profonde. D’ailleurs, elle n’est pas limitée à un seul pays. Les autorités en la matière se rendent compte que jamais auparavant tous les éléments de la société dans tous les pays du monde n’ont connu simultanément une dégradation aussi grave des mœurs.
Cependant, certains prétendent que l’accroissement de la population et des statistiques criminelles plus exactes expliquent ce phénomène. Voyons ce qu’il en est.
S’agit-il simplement de l’accroissement de la population et de statistiques plus exactes ?
Si l’accroissement de la criminalité est dû tout simplement à l’accroissement de la population, les deux devraient augmenter à peu près à la même cadence. Mais qu’en est-il en réalité ?
Selon Le Figaro, en France la délinquance juvénile a quadruplé depuis 1955. Or, la population juvénile n’a pas augmenté au même rythme. En Suède, la criminalité a augmenté douze fois plus vite que la population, en Allemagne dix fois et aux États-Unis onze fois entre 1960 et 1968, et au cours de 1968 dix-sept fois plus vite !
N’oublions pas non plus que selon la police, beaucoup de crimes (sinon la plupart) ne lui sont même pas signalés. Dans certaines villes américaines, seulement le tiers des cambriolages sont signalés à la police et une proportion moins élevée encore des viols.
La dépêche suivante de l’Associated Press montre bien que l’accroissement de la population et des statistiques plus exactes n’expliquent pas l’accroissement de la criminalité :
“Edgar Hoover, directeur du Bureau fédéral des recherches criminelles des États-Unis, s’en prit aujourd’hui à ceux qui essaient de minimiser le problème de la criminalité dans ce pays en en rendant responsables l’accroissement considérable de la population juvénile et les statistiques plus exactes de la police. (...) Il déclara que ceux qui essaient ‘d’expliquer ainsi l’effroyable vérité cachée sous les statistiques de la criminalité’, se leurrent.”
Pas uniquement l’“élément criminel”
Il ne faut pas croire non plus que c’est uniquement l’“élément criminel” qui est en cause. Le Sunday Bulletin de Philadelphie déclara : “La plupart des crimes sont commis par des gens qui travaillent en chemise blanche et qui, pendant qu’ils déjeunent ensemble à la cantine de l’entreprise ou dans un restaurant du quartier, déplorent la dégénérescence de l’ordre public.”
Le même journal montra que de prétendus “braves gens” volent beaucoup plus de marchandises et d’argent aux entreprises qui les emploient que ne le font les bandits. Aux États-Unis, par exemple, ils volent plus de soixante-dix fois autant que ces derniers, c’est-à-dire pour 400 000 000 de dollars contre 53 000 000 !
Les crimes ne sont donc pas uniquement le fait de criminels endurcis. L’habitude de voler, de tromper et de recourir à la violence s’est généralisée dans tous les pays du monde.
Une signification importante
Quant à la signification importante de la disparition du respect de la loi et de l’ordre, David Lawrence, journaliste bien connu, en a souligné un aspect important : “Plus nous cherchons un alibi, dit-il, et plus nous découvrons que c’est l’homme qui crée les malheurs sur la terre. Notre faiblesse principale est de ne pas avoir résolu le problème de savoir comment nous devons nous gouverner.” En effet, l’humanité n’a pas su se gouverner avec succès.
L’homme possède d’extraordinaires facultés mentales. Il invente des machines prodigieuses. Il explore les profondeurs des mers et débarque sur la Lune. Cependant, lorsqu’il se fie à sa propre sagesse, à son propre jugement, il ne parvient même pas à entretenir de bons rapports avec ses semblables.
Personne ne pourra dire pourtant qu’il n’a pas fait des efforts, souvent sincères. L’Histoire révèle qu’au cours des millénaires écoulés, il a essayé toutes les formes imaginables de régimes. On ne peut donc pas prétendre qu’il lui faut encore du temps. Si une génération devait remporter le succès escompté, c’était bien la nôtre. Au lieu de cela, notre époque connaît l’échec le plus dangereux qui soit.
Où faut-il se tourner ?
Est-il sensé de se tourner sans cesse vers des échecs avérés pour trouver une solution au problème actuel ? Certainement pas ! Nous devons la chercher ailleurs.
Pourquoi ne pas nous tourner vers le Créateur de l’homme ? Aucun de nos, contemporains n’était en vie lorsque prirent naissance les problèmes de l’humanité, mais le Créateur était là et il les a vus évoluer jusqu’à notre époque. Par conséquent, il connaît mieux que quiconque la raison de la crise que traverse l’humanité de nos jours. Il connaît aussi le remède.
De plus, il ne nous a pas laissés dans l’ignorance à ce sujet, mais il a mis à notre disposition des connaissances vitales, accessibles à toute personne sincère. Nous pouvons trouver à nos questions une réponse satisfaisante, convaincante et véridique dans le Livre inspiré que Dieu nous a donné comme guide : la Bible. En effet, “toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour (...) redresser les choses”. — II Tim. 3:16.
Pourquoi l’homme a échoué
La Bible montre clairement que Dieu n’a pas créé l’homme avec le droit ou la faculté de se gouverner avec succès indépendamment de son Créateur. Par son prophète Jérémie, Dieu dit : “La voie de l’homme n’est pas en son pouvoir ; ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas.” — Jér. 10:23.
Une comparaison nous aidera à mieux comprendre ces paroles : Dieu nous a crées avec le besoin fondamental d’absorber de la nourriture pour rester en vie. Nous ne pouvons pas nous passer d’aliments. Si nous ne mangeons pas, notre corps se dégradera.
De même, Dieu a créé l’homme avec le besoin essentiel d’absorber une bonne nourriture mentale : les connaissances et la direction divines. Nous ne pouvons pas plus nous passer de nourriture spirituelle que de nourriture corporelle (Mat. 4:4). Si nous rejetons cette direction, notre esprit se dégrade de la même manière que notre corps quand nous ne mangeons pas ou que nous sommes sous-alimentés. C’est pourquoi le proverbe inspiré nous donne ce conseil : “Confie-toi de tout ton cœur en Jéhovah, et ne t’appuie pas sur ta propre intelligence.” — Prov. 3:5, Crampon 1905.
Voilà qui révèle le fond du problème ! L’humanité en général a fait peu de cas de la sagesse supérieure de Dieu et s’est fiée à son propre jugement. Ce fut là l’erreur de nos premiers parents, qui se sont rebellés contre la direction divine (Genèse, chapitre 3). Depuis lors, pendant près de 6 000 ans, la grande majorité des hommes (dirigeants et dirigés) ont suivi leur exemple. Puisque Dieu dota l’homme du libre arbitre, il lui a permis de choisir sa voie. Seulement, l’homme doit supporter les conséquences de son choix.
Ces conséquences sont évidentes. Comme la Bible l’affirme, “l’homme domine sur l’homme pour le rendre malheureux”. (Eccl. 8:9.) La domination humaine, non soumise à la direction divine, a conduit le monde au désastre. Tandis que Dieu a permis à l’homme de tenter cette expérience tragique, il a fixé un terme à celle-ci. Il ne laissera pas l’iniquité régner indéfiniment. — Éph. 1:10 ; Rév. 11:18.
La signification réelle
La Bible montre que la désagrégation actuelle de la loi et de l’ordre à l’échelle mondiale, a une signification profonde. Elle signifie, en effet, que le présent ordre de choses, éloigné de Dieu, arrive à sa fin, au terme du temps que Dieu lui a alloué. Le mal a atteint son apogée.
Même ceux qui ne fondent pas leurs conclusions sur la Bible s’en rendent compte. George Wald, professeur à l’Université Harvard et lauréat du prix Nobel, écrivit le 9 avril 1969 dans le Daily Times de Victoria (Canada) :
“Depuis quelques années, j’ai la conviction grandissante que tout va mal. J’en suis plus convaincu cette année que l’année dernière. (...) Je suis persuadé que nous sommes arrivés à un moment extrêmement critique, non seulement pour notre nation, mais pour l’humanité tout entière, et même pour la vie sur notre planète.”
De son côté, le professeur Fred Hoyle d’Angleterre déclara que la société a “déjà commencé à se désagréger”. — L’Age de Melbourne, 4 mars 1969.
C’est là exactement l’état de choses annoncé par la Bible pour l’époque de la fin de la domination humaine de la terre. Elle dit : “Dans les derniers jours il y aura des temps critiques, difficiles à affronter.” II Tim. 3:1.
Les prophéties bibliques qui se réalisent à notre époque révèlent que les “derniers jours” commencèrent en 1914. Dans son numéro du 30 août 1968, la revue Time observa : “Jusqu’à présent, l’année la plus décisive du vingtième siècle est 1914.” Le début de la Première Guerre mondiale a vu le présent ordre de choses entrer dans l’ultime période de la domination humaine. La crise la plus terrible de l’histoire humaine commença alors, et elle va s’intensifiant.
Lisez vous-même dans la Bible la description des événements qui devaient marquer les “derniers jours”. Vous la trouverez consignée entre autres dans le troisième chapitre de la deuxième lettre à Timothée et dans le vingt-quatrième chapitre de l’Évangile selon Matthieu Mt 24. Un signe important mentionné par Jésus est “l’accroissement de l’iniquité” si évident aujourd’hui dans le monde entier. — Mat. 24:12.
Cependant, le fait que nous vivons les “derniers jours” ne signifie pas qu’il n’y a aucun espoir. Il ne signifie pas que le monde ne connaîtra plus jamais la justice, la droiture et le respect de la loi et de l’ordre.
Au contraire, les conditions qui règnent dans le monde entier constituent une preuve manifeste que le changement souhaité par toute personne honnête est maintenant proche.
[Graphique, page 9]
(Voir la publication)
Entre 1960 et 1968, la population des États-Unis augmenta de 11 %, mais la criminalité s’accrut de 122 % : onze fois plus vite !
140 %
120 % CRIMINALITÉ
100 %
80 %
60 %
40 %
20 % POPULATION
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La loi et l’ordre pour tous les hommes dans un avenir très proche !Réveillez-vous ! 1970 | 8 avril
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La loi et l’ordre pour tous les hommes dans un avenir très proche !
AIMERIEZ-VOUS vivre sous un régime qui délivrerait la société humaine de la criminalité, de la violence, de l’injustice et de la misère ?
Inutile de chercher dans les échecs humains un gouvernement en mesure d’assurer pareils bienfaits. Seul Celui qui s’est montré capable de fonder l’univers sur des lois immuables et d’y assurer l’ordre, peut établir un tel régime, c’est-à-dire Jéhovah Dieu, le Créateur. Sa grande puissance est manifestée par la voûte céleste dont Cecil Hamann, célèbre atomiste, a parlé en ces termes :
“En levant les yeux au ciel, nous ne pouvons nous empêcher de nous émerveiller du mouvement ordonné des étoiles. De nuit en nuit, de saison en saison, d’année en année, de siècle en siècle, ces mondes ont poursuivi leur course dans l’espace. Ils évoluent sur leur orbite de façon si régulière qu’il est possible de prédire les éclipses des siècles d’avance. (...) Si ces corps célestes n’obéissaient pas à des lois, les hommes s’en rapporteraient-ils à eux pour se diriger à travers les mers ou le ciel, où aucun sentier n’est tracé ?”
Le Dieu qui a établi un ordre aussi prodigieux dans l’univers est certes capable de le faire régner sur notre petite planète et d’y faire respecter ses lois. D’ailleurs, il a affirmé formellement son intention de constituer à cette fin un gouvernement puissant. Voici sa promesse :
“Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d’un autre peuple ; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement.” — Dan. 2:44.
Cette prophétie de Daniel révèle que tous les gouvernements humains seront remplacés par l’unique gouvernement de Dieu. Celui-ci n’essaiera pas de redresser les mauvais régimes actuels, mais il les anéantira afin de faire place aux changements dont nous avons un si grand besoin (Marc 2:21, 22). Puisque ce gouvernement administrera la terre depuis les cieux, les hommes ne pourront jamais le corrompre ni s’en rendre maîtres.
Le Royaume de Dieu risque-t-il de devenir tyrannique ? Pour répondre à cette question il nous suffit d’étudier les lois physiques qui régissent l’univers. Loin d’être tyranniques, elles assurent l’harmonie et l’ordre parfaits de la création. De même, les lois divines qui régiront les rapports humains rétabliront l’ordre sur la terre et apporteront à l’humanité d’immenses bienfaits. Seuls ceux qui n’en tiendront aucun compte s’attireront des ennuis, tout comme celui qui ne tient aucun compte de la loi de la pesanteur et qui se jette du haut d’un grand bâtiment.
Nous pouvons être certains que l’administration divine ne sera ni tyrannique ni injuste, car la Parole de Dieu affirme : “Il se propose de juger la terre habitée avec justice.” (Actes 17:31). La Bible dit aussi : “Dieu n’est point un homme pour mentir.” (Nomb. 23:19). Par conséquent, nous pouvons avoir confiance en la promesse que Dieu a faite d’établir un nouvel ordre de choses. Elle dit : “Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres, dans des asiles tranquilles.” — És. 32:18.
L’humanité a besoin d’un tel gouvernement qui le délivrera de sa triste situation actuelle. Cependant, comment cette administration résoudra-t-elle les problèmes de la criminalité, de la violence et de la guerre ? Peut-on être sûr qu’elle réussira ?
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