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La naissance virginale de Jésus — légende ou histoire vraie?La Tour de Garde 1984 | 15 mars
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La naissance virginale de Jésus — légende ou histoire vraie?
LA PLUPART des gens savent que, d’après la Bible, Jésus est né d’une vierge. Mais tous n’en sont pas convaincus pour autant. En ce qui vous concerne, cette affirmation vous paraît-elle plausible? Au fond, vaut-il seulement la peine de s’interroger sur ce point?
Parmi ceux qui rejettent le récit des Écritures, il en est qui tiennent l’idée même d’une conception virginale pour biologiquement impossible. Toutefois, certains d’entre eux sont sans doute en train de réviser leur jugement à cause des progrès enregistrés ces derniers temps dans le domaine des manipulations génétiques. Se pourrait-il que ces découvertes aient un rapport avec la naissance virginale de Jésus?
D’autres sont troublés par la façon dont les Églises catholique et orthodoxe ont brodé sur la narration biblique toute simple concernant la naissance miraculeuse. Ainsi, l’importance que la vénération de la vierge a prise en a amené plus d’un à repousser indifféremment tout ce qui s’y rattache.
Enfin, d’aucuns trouvent la chose quelque peu déplaisante. “Si Dieu est tout-puissant, disent-ils, il n’a certainement pas besoin d’un pareil expédient pour réaliser son dessein.” Selon eux, l’histoire de la naissance virginale de Jésus ne serait jamais qu’une illustration, une parabole.
Nous analyserons chacun de ces points de vue et considérerons l’incidence que cette question peut avoir sur notre vie et sur nos croyances. Mais avant tout, il n’est pas superflu de rappeler en quoi consiste vraiment la doctrine biblique de la naissance virginale.
Ce que la Bible dit vraiment
Nous disposons de deux témoignages produits par des hommes intelligents qui vivaient à l’époque où Jésus était sur terre. Fait digne de remarque, l’un d’eux est l’œuvre d’un médecin, Luc. Quant au second, nous le devons à Matthieu, un homme habitué à la rigueur des comptes dont le Christ avait fait l’un de ses douze apôtres.
Le récit de Matthieu dirige notre attention sur le rôle de Joseph, “l’époux de Marie, de laquelle naquit Jésus”. (Matthieu 1:16.) Au chapitre 1 verset 18 Mt 1:18, il explique que Marie, une vierge, se trouva enceinte avant de s’unir à son fiancé Joseph, un homme “juste”. En apprenant cela, ce dernier décida de rompre ses fiançailles avec elle en secret pour ne pas la déshonorer publiquement. Néanmoins, Dieu lui fit savoir qu’elle avait conçu par la puissance de l’esprit saint, car il l’avait choisie pour qu’elle devienne la mère du Sauveur. Fort de cette assurance, Joseph prit Marie chez lui, “mais il n’eut pas de relations avec elle jusqu’à ce qu’elle ait mis au monde son fils”. — Matthieu 1:25, Bible en français courant.
Luc, de son côté, présente les événements du point de vue de Marie. Les faits essentiels, il est vrai, demeurent les mêmes; cependant, il relate en détail la conversation que Marie eut avec l’ange qui lui révéla le privilège dont elle devait être gratifiée. Stupéfaite d’apprendre qu’elle allait être mère, Marie s’exclama: “Comment cela se fera-t-il, puisque je n’ai pas de relations avec un homme?” Tout cela lui paraissait aussi invraisemblable qu’à vous si vous avez du mal à y croire. C’est pourquoi l’ange lui expliqua que cette conception serait un miracle opéré par l’esprit saint, par la puissance du Très-Haut, dont l’enfant serait le fils. Marie accepta volontiers cet honneur, et en son temps elle donna le jour à Jésus. — Luc 1:26-38.
Les Écritures parlent relativement peu de Marie après la naissance de Jésus. Elles signalent quelquefois sa présence à ses côtés; toutefois, rien n’indique que Marie ait occupé une position en vue parmi les disciples. En tout état de cause, une fois passée l’enfance de Jésus, elle n’avait plus aucun pouvoir sur lui. S’il dut parfois le lui rappeler, à elle comme à d’autres personnes (Jean 2:4; Matthieu 12:46-50), il n’en éprouvait pas moins de l’affection pour elle. La preuve en est qu’au moment de sa mort il chargea l’apôtre Jean de prendre soin d’elle. — Jean 19:26, 27.
Marie se trouvait aussi avec les autres disciples après la résurrection de Jésus. Elle était sans doute l’une des quelque 120 personnes qui furent remplies d’esprit saint le jour de la Pentecôte (Actes 1:13, 14; 2:1-4). Il apparaît donc que dans les années qui suivirent, Marie fut une chrétienne fidèle et humble, qui ne cherchait jamais à se mettre en évidence, à exercer une quelconque autorité ou à recevoir des honneurs particuliers.
Maintenant que nous avons considéré ce que la Bible dit sur la naissance miraculeuse de Jésus, examinons les questions que beaucoup se posent à son sujet. En un mot, voyons si ce récit est conforme à la science et à la raison.
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La naissance virginale de Jésus — Peut-on y croire?La Tour de Garde 1984 | 15 mars
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La naissance virginale de Jésus — Peut-on y croire?
SI JÉSUS, le Fils de Dieu, est vraiment né d’une vierge, alors il vous faut admettre qu’il s’agit là d’un miracle digne de figurer dans les annales de l’histoire. Mais peut-on croire que cela s’est réellement produit? Cette question a-t-elle de l’importance pour nous?
Parmi ceux qui ne croient pas à la naissance virginale du Messie, certains soutiennent qu’un tel phénomène est contraire à la science et aux “lois de la nature”. Toutefois, les scientifiques eux-mêmes sont-ils de cet avis? Les découvertes des généticiens de notre temps ont-elles fait la lumière sur ce problème?
Est-ce scientifiquement possible?
La reproduction sans mâle est connue sous le nom de “parthénogénèse” (du grec parthénos, qui signifie “vierge”, et -génèse, “naissance, formation, production”). Dernièrement, des scientifiques ont expérimenté avec succès la parthénogénèse sur des mammifères. Voici ce qu’on pouvait lire à ce propos dans The Economist du 1er août 1981: “Le développement de l’embryon en l’absence de sperme constitue le mode de reproduction naturel de bien des espèces d’animaux inférieurs (...). On expérimente actuellement la parthénogénèse sur des souris. Il existe plusieurs moyens d’activer artificiellement un ovule de souris non fécondé.”
Dans le même ordre d’idées, le docteur M. Roberts du Marlborough College, en Angleterre, écrit: “On a isolé un ovule de lapine non fécondé, puis on l’a activé par des piqûres avant de le réintroduire dans l’utérus. La lapine avait au préalable subi un traitement hormonal pour préparer sa muqueuse utérine à la nidation. Un développement normal s’est ensuivi au terme duquel un petit manifestement viable a vu le jour.”
Devons-nous en conclure que Dieu a provoqué la grossesse de Marie d’une manière analogue, en activant un de ses ovules non fécondés? Non, et le tableau ci-dessous vous aidera à comprendre pourquoi. Si le premier enfant de Marie avait reçu d’elle ses deux chromosomes sexuels (X), il aurait nécessairement été du sexe féminin.
Par conséquent, un autre facteur a dû intervenir dans la conception de Jésus. L’ange qui s’adressa à Joseph nous révèle en ces termes ce dont il s’agit: “Ce qui a été engendré en elle vient de l’esprit saint.” (Matthieu 1:20). Bien sûr, nous ne savons pas exactement comment cela s’est passé. Toujours est-il que si l’homme est capable de modifier dans une certaine mesure le processus normal de fécondation en laboratoire, le Créateur de la vie et de l’univers est parfaitement à même d’en faire autant. Rien ne l’empêchait donc de transférer la force vitale de son Fils depuis le ciel jusque dans l’ovule d’une vierge.
Les enjolivements religieux
Cependant, les objections que l’on oppose à la thèse de la naissance virginale de Jésus ne sont pas toutes scientifiques. Beaucoup, en effet, sont rebutés par les enjolivements qui sont venus se greffer sur le récit biblique au fil des siècles. Apparemment, les Églises catholique et orthodoxe n’étaient guère disposées à reconnaître qu’après avoir accompli sa mission en mettant au monde le Fils de Dieu, Marie n’ait pas eu droit à une position particulière au sein de la congrégation chrétienne. Au cours de leur histoire, elles ont pris plusieurs initiatives théologiques qui ont eu pour effet d’élever Marie à une quasi-égalité avec leur divinité trine.
En 553, le deuxième concile de Constantinople déclarait Marie “vierge perpétuelle”, ce qui revenait à dire que son union avec Joseph était un mariage blanc, qu’elle n’eut jamais de relations avec lui et qu’elle ne lui donna aucun enfant. Puis, en 1854, le pape Pie IX imposa aux catholiques la doctrine de l’Immaculée Conception. À en croire ce dogme, la mère de Jésus aurait été préservée de toute souillure du péché hérité d’Adam; mieux, elle aurait été incapable de pécher. En 1950, le pape Pie XII érigea l’assomption de Marie en article de foi. Selon cette croyance, Marie aurait été enlevée corporellement au ciel au terme de son existence humaine. Du reste, depuis 1950, le Vatican se demande même si elle a seulement connu la mort.
En dépit de la doctrine officielle de l’Église, nous avons de sérieuses raisons de douter qu’après la naissance de Jésus Marie soit restée “toujours vierge”. N’a-t-elle pas donné plus tard des enfants à Joseph? Pour qui attache de l’importance à la vérité, c’est là une question digne d’intérêt. Dès lors, qu’en disent les Écritures?
Matthieu rapporte que Joseph “n’eut pas de relations avec elle [Marie] jusqu’à ce qu’elle eût mis au monde un fils”, à savoir Jésus (Matthieu 1:25). Au sujet du mot traduit par “jusqu’à” dans ce passage, la Bible catholique de l’abbé Crampon (1904) présente ce commentaire: “Le texte évangélique nie la chose pour le passé, sans rien affirmer pour l’époque ultérieure.”
Toutefois, les Écritures ne nous laissent pas la liberté de croire que rien ne se produisit par la suite, c’est-à-dire que Joseph et Marie n’eurent jamais de vraie vie conjugale. Une telle attitude de leur part n’est pas même évoquée dans les prophéties, et elle n’aurait répondu à aucune exigence divine. Leur vie intime et le nombre de leurs enfants n’influaient en rien sur le ministère terrestre du Christ et sur ses activités futures dans les cieux. De fait, loin de nous laisser supposer que Marie a pu rester vierge indéfiniment, les Évangiles précisent que Jésus était son premier-né et qu’il a eu des demi-frères et des demi-sœurs. Ainsi, Marc rapporte qu’à Nazareth, la ville où il avait grandi, le Christ s’adressa dans la synagogue à des gens qui le reconnurent. La plupart des auditeurs, ébahis de son enseignement, s’exclamèrent: “N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous?” — Marc 6:2, 3, Traduction officielle de la Liturgie; Luc 2:7.
Les théologiens catholiques soutiennent que ces ‘frères et sœurs’ étaient en réalité ses cousins et ses cousines. Pourtant, la Nouvelle encyclopédie catholique (t. 9, p. 337, angl.) admet que “les mots grecs (...) utilisés pour définir le lien de parenté entre Jésus et eux désignent bien des frères et sœurs du même sang”. Il s’agit des vocables adélphos et adélphé. Or le nom traduit par “cousin” est anépsios, tandis que le terme générique rendu par “parent” est suggénês (Colossiens 4:10; Luc 1:36). Il n’y a aucune raison valable de penser que les évangélistes ont confondu ces mots (voir Marc 6:4; Luc 14:12). Par conséquent, rien ne nous autorise non plus à nier que Joseph et Marie ont eu des enfants après la naissance de Jésus.
Jésus était-il à la fois homme et Dieu?
Une autre théorie postérieure au récit biblique de la naissance miraculeuse voudrait que l’enfant Jésus n’ait pas été un homme à part entière, mais le fruit d’une incarnation. Par exemple, le deuxième “article de foi” de l’Église anglicane affirme notamment: “La divinité et l’humanité se sont unies en une seule personne pour ne plus jamais se séparer, d’où un seul Christ, pleinement Dieu et pleinement homme.”
Les religions qui souscrivent au dogme de la Trinité croient que, durant son séjour terrestre, Jésus réunissait en lui les deux natures. Mais la Bible n’appuie pas cette thèse. Au sujet de Jésus, l’apôtre Paul déclare: “Puis donc que les enfants avaient en commun le sang et la chair, lui aussi y participa pareillement (...). En conséquence, il a dû devenir en tout semblable à ses frères.” (Hébreux 2:14, 17, Bible de Jérusalem). Mais comment aurait-il pu être “en tout semblable à ses frères” s’il avait été à la fois homme et Dieu? Dans sa lettre aux chrétiens de Philippes, Paul écrivit: “Christ Jésus (...), bien qu’il existât dans la forme de Dieu (...) s’est vidé, et a pris la forme d’un esclave, et a paru dans la ressemblance des hommes.” (Philippiens 2:5-7). Effectivement, ce Fils de Dieu qui vivait au ciel s’est complètement dépouillé de “la forme de Dieu” pour revêtir la nature humaine, pour devenir un homme au plein sens du terme. Mais pourquoi devait-il en être ainsi? Quels rapports cette nécessité avait-elle avec la naissance virginale? C’est ce que nous verrons dans l’article suivant.
[Schéma, page 5]
(Voir la publication)
Un ovule ou gamète femelle contient un chromosome sexuel X. Par contre, le spermatozoïde apporté par l’homme renferme soit un chromosome X, soit un chromosome Y. Le père et la mère fournissent chacun un chromosome. Si deux chromosomes X s’associent, l’enfant sera une fille. S’il s’agit d’un X et d’un Y, ce sera un garçon.
La parthénogénèse expérimentale a pour but d’amener un ovule à se développer et à se diviser tout seul, de sorte qu’il produira nécessairement une femelle (XX).
Ce n’est donc pas une parthénogénèse de ce genre qui a pu se produire dans le cas de Marie, puisque son premier-né (Jésus) était un garçon. Étant donné qu’elle était vierge, le chromosome Y a dû être ajouté miraculeusement, comme les Écritures l’indiquent.
Fille ou garçon?
Mère
Père
XX-Fille
XY-Garçon
Chromosomes sexuels X Y
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La naissance virginale de Jésus — Devrait-on y croire?La Tour de Garde 1984 | 15 mars
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La naissance virginale de Jésus — Devrait-on y croire?
LE MOMENT est donc venu de soulever à nouveau ces questions: Marie était-elle réellement vierge lorsqu’elle a donné le jour à Jésus? Était-il important qu’elle le soit? Après tout, pourquoi Jésus n’aurait-il pas eu un père humain? Pour répondre, il nous faut savoir qui était Jésus et en quoi consistait sa mission terrestre.
L’apôtre Jean explique qu’avant sa naissance ici-bas, Jésus vivait déjà dans les sphères spirituelles. Là, il était le Fils premier-né de Dieu et il était appelé “la Parole”. En temps voulu, “la Parole devint chair et résida parmi nous”. (Jean 1:1-14.) Pour reprendre une autre phrase biblique, “Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme”. (Galates 4:4.) “En entrant dans le monde”, Jésus s’adressa ainsi à Dieu: “Tu n’as voulu ni sacrifice ni oblation; mais tu m’as façonné un corps.” — Hébreux 10:5, Bible de Jérusalem.
Pour plusieurs raisons fondamentales, Jésus devait devenir homme, ‘entrer dans le monde’ des humains. En effet, il venait notamment pour racheter l’humanité de son asservissement au péché, à l’imperfection et à la mort. À ce propos, l’apôtre Paul déclare: “Par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et (...) la mort s’est étendue à tous les hommes parce que tous avaient péché.” (Romains 5:12). Quant à la solution que le Tout-Puissant a jugé bon d’apporter à ce problème, Paul écrit par ailleurs: “Il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, un homme: Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon correspondante pour tous.” — I Timothée 2:5, 6, voir I Corinthiens 15:21, 22.
Oui, nous sommes tous condamnés à mort à cause de la rébellion de notre ancêtre Adam. Or la justice exigeait qu’un autre humain parfait comme lui, ni plus ni moins, paie de sa vie la rançon qui nous ouvrait de nouveau la perspective de la vie éternelle. Aucun homme imparfait n’était en mesure de le faire (Psaume 49:6, 7). Il était donc nécessaire que quelqu’un descende du ciel pour s’acquitter de cette mission. Le Fils premier-né de Dieu, lui, remplissait les conditions requises, mais encore lui fallait-il devenir un être humain parfait sans changer d’identité, sans que son existence soit interrompue. Sa force vitale ne devait pas disparaître, mais être transférée dans l’ovule de la vierge Marie. ‘À l’ombre de la puissance protectrice du Très-Haut’, celle-ci serait alors à même de former pour lui un corps parfait. — Luc 1:35.
Cela explique aussi pourquoi la force vitale de l’enfant ne pouvait venir d’un homme imparfait par voie de reproduction naturelle. En effet, si Jésus avait été sujet à l’imperfection, il aurait été incapable de payer notre rançon. Le même problème se serait posé s’il avait été à la fois homme et Dieu, comme le voudrait la doctrine de l’Incarnation.
En choisissant une vierge pour en faire la mère de Jésus, Jéhovah démontrait devant tous que Jésus était son fils, et non celui d’un homme imparfait. Si une femme mariée avait eu ce grand honneur, le doute aurait toujours subsisté sur ce point.
De tout ce qui précède, il ressort que la naissance virginale de Jésus était indispensable à la réalisation du dessein originel de Dieu, selon lequel la famille humaine devait vivre à jamais dans la perfection sur une terre paradisiaque (Genèse 2:7-9, 15-17). C’est par amour que le Créateur a pourvu à une rançon qui satisfaisait sa justice tout en faisant triompher sa sagesse.
Ainsi donc, en dépit du mépris des sceptiques et des broderies extravagantes qui y ont été ajoutées par les religions, le récit biblique relatif à la naissance virginale de Jésus ne perd rien de sa crédibilité. Il demeure une vérité fondamentale de la foi chrétienne qui est intimement liée à notre espérance de vie éternelle. — Jean 17:3.
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