-
La neutralité dans un monde en pleine confusionLa Tour de Garde 1980 | 1er février
-
-
combien moins celle de la chrétienté! Mais les organisations religieuses qui ont soutenu la violence lors des deux guerres mondiales et des autres conflits de notre siècle partagent aussi cette culpabilité. La chrétienté constitue l’élément principal de Babylone la Grande, l’empire mondial de la fausse religion, que l’apôtre Jean décrivit comme étant “ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus”. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la “voix venant du ciel” ait crié aux amis de la justice: “Sortez [de Babylone], mon peuple, si vous ne voulez pas participer avec elle à ses péchés, et si vous ne voulez pas recevoir une part de ses plaies. Car ses péchés se sont amoncelés jusqu’au ciel et Dieu s’est souvenu de ses actes d’injustice.” — Rév. 17:5, 6; 18:4, 5.
Bien que la chrétienté soit maintenant condamnée à mort à cause de ses pratiques idolâtriques et du sang qu’elle a versé, des centaines de milliers de personnes sincères sont sorties de ce système, se sont repenties des rapports qu’elles ont entretenus avec lui dans le passé et sont maintenant pures devant Dieu et devant l’Agneau, Jésus Christ (Rév. 7:9, 10) Des milliers d’entre elles ont combattu comme soldats dans les guerres, mondiales ou autres. Mais ces personnes repentantes peuvent avoir l’assurance que Dieu pardonne leur conduite passée (I Jean 1:9, 10; És. 1:18). Sa bénédiction reposera sur celles qui se montrent les disciples du “Prince de paix”, lequel déclara lors de son propre jugement: “Mon royaume ne fait pas partie de ce monde. Si mon royaume faisait partie de ce monde, mes gens auraient combattu.” (Jean 18:36; És. 9:6, 7). Les chrétiens modernes doivent donc, eux aussi, ‘ne pas faire partie’ du présent monde aux mains pleines de sang, mais demeurer sous la protection du Christ. — Nomb. 35:11, 32.
LA NEUTRALITÉ EST UNE PROTECTION
Beaucoup de témoins chrétiens de Jéhovah, en Allemagne nazie et ailleurs, ont perdu la vie pour avoir maintenu leur neutralité. Quand ils affrontaient la mort, ils puisaient du réconfort dans ces paroles de Jésus: “Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent tuer l’âme; mais craignez plutôt celui qui peut détruire et l’âme et le corps dans la Géhenne [la mort éternelle].” (Mat. 10:28). Leur résurrection ne fait aucun doute (I Cor. 15:22, 23; Héb. 11:35). Mais pour d’autres, la neutralité s’est aussi avérée une protection, parfois dans des circonstances assez insolites.
Prenons le cas des Témoins de Jéhovah d’Afrique. Dans leurs villages, ce sont des gens hospitaliers et qui ont toujours partagé leurs repas avec l’étranger qui venait chez eux. Cependant, ils ont refusé catégoriquement de s’engager dans des factions politiques ou de les favoriser. Un jour, par exemple, quand des guérilleros organisèrent une séance d’endoctrinement pour les villageois, les Témoins, neutres, refusèrent d’y assister. Les forces adverses firent irruption au cours de la réunion et abattirent cent cinq assistants à coups de mitraillette. Mais, étant absents, les Témoins eurent la vie sauve. Les hostilités allant en s’intensifiant, il devint plus difficile aux Témoins de maintenir leur position, mais ils ne cessèrent cependant pas de montrer qu’ils ‘ne faisaient pas partie du monde’.
Durant la “guerre du grand jour de Dieu le Tout-Puissant” à Har-Maguédon, la neutralité des serviteurs de Jéhovah équivaudra une fois de plus à leur salut (Rév. 16:14, 16). Comme ils “ne font pas partie du monde”, ils n’auront aucune dette de sang. En revanche, Dieu exécutera sur la chrétienté, et en fait sur le monde entier, à cause de leur dette de sang, un jugement semblable à celui qui frappa l’ancienne Jérusalem. Ézéchiel prophétisa ce qui suit à propos de cette ville: “Voici ce qu’a dit le Souverain Seigneur Jéhovah: ‘Ô ville qui verses le sang au milieu de toi jusqu’à ce que vienne ton temps, et qui a fait de sales idoles au-dedans de toi pour devenir impure, par ton sang que tu as versé tu es devenue coupable, et par tes sales idoles que tu as faites tu es devenue impure. (...) Et voici que j’ai frappé dans ma main (...) au sujet de tes actes d’effusion de sang qu’il y a eu au milieu de toi. (...) je détruirai de chez toi ton impureté. Et (...) assurément tu sauras que je suis Jéhovah.’” — Ézéch. 22:3, 4, 13-16.
“Le grand jour de Jéhovah est proche.” (Soph. 1:14). Très bientôt, un monde entier s’effondrera, coupable d’avoir versé le sang. Par contre, à ceux qui ne craignent pas de ‘ne pas faire partie du monde’, Dieu lancera cette invitation: “Va, mon peuple, entre dans tes chambres intérieures, et ferme tes portes sur toi. Cache-toi pour juste un instant, jusqu’à ce que soient passées les invectives. Car voici que Jéhovah sort de son lieu pour faire que la faute de l’habitant du pays témoigne contre lui, et assurément le pays mettra à découvert ses effusions de sang et ne couvrira plus ses tués.” (És. 26:20, 21). Après que Jéhovah aura réglé ses comptes avec le monde chargé d’une dette de sang, son peuple pur sortira miraculeusement de son refuge pour jouir d’une paix éternelle sur une terre qui ne sera plus jamais souillée par les guerres et les luttes sanglantes (Ps. 46:8, 9). Ceux qui ne faisaient “pas partie du monde” qui aura été anéanti demeureront dans l’ordre nouveau de Dieu pour y faire sa volonté à tout jamais (I Jean 2:17). Ils auront laissé leur marque dans des annales que le sang n’a jamais souillé: celles de la neutralité chrétienne dans un monde en pleine confusion.
-
-
Nous n’avons pas renoncéLa Tour de Garde 1980 | 1er février
-
-
Nous n’avons pas renoncé
Raconté par Ilse Unterdörfer
Nous servons Dieu depuis plus de cent ans malgré les défis lancés à notre foi
EN SEPTEMBRE 1939, mon amie Elfriede Löhr et moi nous sommes trouvées internées au camp de concentration allemand de Ravensbrück. La Seconde Guerre mondiale venait juste de commencer.
Heinrich Himmler, chef des SS nazis (Schutz-Staffel ou Garde d’élite), nous rendit visite au camp de concentration de Lichtenburg peu de temps avant notre transfert au nouveau camp de Ravensbrück. Son but était d’amener les Témoins de Jéhovah à abdiquer leur fidélité à Dieu et à soutenir l’effort de guerre nazi. Mais nous avons refusé de vouer notre fidélité à un homme. Himmler entra alors dans une colère noire et cria: “Si cela vous fait plaisir, votre Jéhovah peut régner dans le ciel, mais sur terre, c’est nous qui dominons! Nous allons voir qui tiendra le plus longtemps, vous ou nous.”
Pendant presque six longues années, Elfriede et moi, ainsi que beaucoup de nos sœurs chrétiennes, avons enduré les plus horribles conditions qu’on puisse imaginer. Mais nous autres Témoins avons survécu, alors que Himmler, Hitler et les leurs ont disparu.
Des années plus tôt, alors qu’Elfriede et moi étions encore des adolescentes, nous avions pris la décision de mettre notre vie au service de Dieu et de ne renoncer pour rien au monde.
-