Coup d’œil sur le monde
Une panoplie d’armes nouvelles
Le monde dépense l’équivalent d’environ 1 000 milliards de francs français par an à des fins militaires. Outre les milliards dépensés pour les armes dites “classiques”, les Américains, les Soviétiques et, dans une moindre mesure, certains pays européens, sont en train de développer toute une panoplie d’armes nouvelles. Citons, entre autres, les bombes à billes, les bombes à fléchettes, les mines à fragmentation, les bombes à concussion, qui produisent un nuage explosif (ce sont là des armes antipersonnel), et ce que les Américains appellent smart bombs (“bombes intelligentes”) qui sont guidées automatiquement sur leurs objectifs avec une précision de l’ordre de quelques mètres, voire de quelques centimètres. Les États-Unis continuent à perfectionner leurs missiles intercontinentaux à têtes nucléaires multiples, dont le dernier cri sera le MARV, dont chacune des têtes nucléaires pourra changer de trajectoire à l’approche de l’objectif de manière à tromper la défense de l’ennemi. D’où les efforts des Soviétiques pour mettre au point une nouvelle arme contre les fusées intercontinentales. Il s’agirait d’un instrument qui émettrait un faisceau de particules de haute énergie (protons) qui pourrait détruire en vol des missiles nucléaires. Enfin, Russes et Américains sont en train de mettre au point un satellite “intercepteur de satellite”, destiné à détruire les satellites militaires de l’ennemi.
Sécheresse en Chine et aux États-Unis
Ce printemps l’ouest des États-Unis a connu une des sécheresses les plus sévères de son histoire. Les précipitations étaient inférieures de 25 à 50 pour cent dans sept États de cette région, et quatre autres États étaient également sévèrement touchés. La Chine a connu des difficultés analogues. En effet, dans plusieurs provinces il n’est pas tombé une goutte de pluie pendant six mois. La récolte du blé d’hiver, qui constitue une partie importante des céréales en Chine, s’en est ressentie. Le gouvernement a réquisitionné toute la main-d’œuvre disponible, et l’armée également a été mise à contribution. Les terres desséchées ont été arrosées avec l’eau des rivières et des sources pompée ou bien transportée à dos d’hommes... et de femmes.
Chômage en Europe
Selon l’Office européen des statistiques, les neuf pays de la Communauté économique européenne comptaient dernièrement 5,9 millions de chômeurs, ce qui représente 5,6 pour cent de la population active. C’est le chiffre le plus élevé depuis vingt ans. En janvier 1976, il y avait au sein de la CEE 5,65 millions de travailleurs sans emploi, ce qui indique que le problème devient chronique. Le nombre de chômeurs dépasse le million en France, en République fédérale allemande, en Italie et en Grande-Bretagne. La situation est aggravée par l’arrivée sur le marché du travail d’un nombre sans cesse croissant de jeunes. Il y aurait actuellement environ 2 millions de jeunes Européens sans emploi. Mais ce problème n’est pas limité à l’Europe, puisque dans les vingt-quatre pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), sept millions de jeunes sont victimes du chômage. Les pays affectés se trouvent devant le dilemme suivant : ou bien dépenser de l’argent pour créer des emplois, ou bien débourser des sommes astronomiques en indemnités de chômage.
L’ONU s’inquiète de l’eau
Lors de la Conférence des Nations unies sur l’habitat, qui s’est tenue l’année dernière à Vancouver, une recommandation pressante a été adressée aux gouvernements de faire le nécessaire pour assurer, d’ici à 1990, de l’eau propre et en quantité suffisante aux habitants des villes et des campagnes. Afin d’inciter les États à suivre cette recommandation, l’ONU a convoqué au mois de mars une nouvelle conférence consacrée exclusivement aux problèmes de l’eau. Cette conférence, qui a réuni à Mar del Plata, en Argentine, les délégués de 116 pays, avait pour but de “faire prendre conscience à l’opinion mondiale de la nécessité de préserver les ressources en eau de la planète”. En effet, l’Organisation mondiale de la santé estime que les deux tiers de la population des pays en voie de développement ne disposent pas d’eau “sûre”. Ainsi, “25 000 personnes meurent chaque jour de maladies transmises par l’eau”. Par contre, les pays industrialisés gaspillent l’eau. Par exemple, chaque tonne d’acier produit demande 290 tonnes d’eau, et chaque tonne de papier en demande 200 tonnes. M. Luis Jaureguy, président argentin de la conférence, a déclaré : “Une nouvelle réalité est apparue qui montre clairement que ce que l’humanité croyait être un cadeau infini de la nature a cessé de l’être et doit donc être utilisé de manière rationnelle et organisée.” Cependant, des querelles politiques ont troublé même cette conférence sur un sujet apparemment si paisible. Par exemple, des différends au sujet de l’eau douce ont opposé le Panama aux États-Unis, les Palestiniens à Israël, le Pakistan à l’Inde, et le Brésil à l’Argentine. Les délégations n’ont pas réussi à tomber d’accord pour créer une agence spécialisée pour gérer les ressources en eau dont dispose l’humanité. C’est pourquoi certains commentateurs considèrent que cette conférence s’est soldée par un échec.
“Suicides : le paradoxe anglais”
Sous ce titre, l’hebdomadaire L’Express a publié dernièrement un rapport qui révèle qu’en dix ans le taux des suicides a baissé en Angleterre de 35 pour cent, atteignant même presque 50 pour cent pour les personnes âgées de plus de 45 ans. L’article déclarait : “L’Angleterre a perdu son empire. Son économie est malade. Le chômage la gangrène. Malgré ce climat dépressif, elle a réussi un tour de force : un déclin spectaculaire des suicides. Phénomène unique au monde, d’une ampleur telle que l’Organisation mondiale de la santé vient d’ordonner une enquête internationale. Les chiffres sont saisissants. En dix ans, le nombre des morts par suicide est tombé de plus d’un tiers, refluant de 5 500 à 3 500: 2 000 vies humaines économisées chaque année. Au total, la population d’une ville de 20 000 habitants. Pourquoi ce qui se passe dans la pauvre Angleterre n’a-t-il d’équivalent dans aucun des pays pourtant plus prospères de l’Europe occidentale, où, tous les ans, quelque 150 000 personnes continuent à mettre fin à leurs jours ?” L’enquête effectuée à la demande de l’OMS explique ce paradoxe par l’apparition depuis la guerre d’une société plus chaleureuse” en Angleterre. Le rapport de L’Express poursuit en disant : “‘Les premiers bénéficiaires de cette nouvelle société anglaise, dit M. Jenkins [sociologue], sont les personnes âgées.’ Leurs ressources sont garanties. (...) On les aide à continuer à vivre dans leurs logements. Si elles sont malades, on vient les soigner à domicile. On évite de les enfermer dans des maisons de retraite, et 95 pour cent d’entre elles finissent leurs jours en dehors de toute institution. Les grandes entreprises préparent leurs employés à la retraite, réservent aux vieux travailleurs des activités adaptées à leurs aptitudes. (...) Mais comment explique-t-on que, dans les couches les plus jeunes, les plus sensibles au marasme économique, le suicide soit également en diminution ? La réponse vient, cette fois, d’un sociologue de grand renom, un ancien ministre, professeur à la célèbre London School of Economies, M. Ralf Dahrendorf : ‘Il existe des sociétés de compétition et des sociétés de solidarité. L’Angleterre appartient à ces dernières. C’est pourquoi il est tellement agréable d’y vivre.’ M. Dahrendorf ne peut être suspecté de chauvinisme. Il est citoyen du pays que l’on tient en Europe pour le champion de l’efficacité et de la compétitivité : l’Allemagne, où le taux de suicides a augmenté de 17 pour cent en vingt ans.”
Les catholiques doivent toujours aller à confesse
Selon le journal Le Monde, “Paul VI est inquiet de l’extension des cérémonies pénitentielles tendant à remplacer, en fait, la confession individuelle, sans que des circonstances particulières puissent les justifier. (...) Le pape a souligné qu’avouer ses péchés à un prêtre constitue ‘une loi importante de l’Église qui est toujours en vigueur’. Il a déploré l’‘abandon croissant’ du sacrement et a rappelé que l’absolution collective garde un caractère ‘exceptionnel’ et ne dispense pas de la confession individuelle. Selon les normes en vigueur, un pénitent ne peut être absous de ses péchés graves que s’il les a avoués individuellement à un confesseur ; il ne peut donc communier après une absolution collective”.
“Nouvelles méthodes de lutte contre le cancer”
C’est là le titre d’un article publié récemment dans Le Figaro et qui déclarait entre autres : “Les progrès réalisés dans la compréhension des mécanismes de la reproduction cellulaire et de la croissance tumorale ont permis d’ores et déjà de mieux orienter l’utilisation de traitements qui reposaient avant sur des données empiriques. (...) La synchronisation des effets des divers produits ayant une action anticancéreuse permet d’obtenir une efficacité renforcée. (...) Des programmes de traitement ont été conçus de façon rigoureuse pour tenter de détruire les foyers de cellules cancéreuses qui échappent à la détection parce qu’encore à un stade microscopique. Ces méthodes de traitement précoce, (...) peuvent être instituées après la chirurgie ou la radiothérapie, qui assurent l’éradication locale de la tumeur, contre certaines formes de cancer dont on sait qu’elles ont une propension à essaimer des cellules malignes à distance du foyer tumoral originel. (...) La guérison est d’autant plus assurée que le diagnostic est fait plus tôt dans l’évolution de la croissance tumorale. (...) La pratique des examens gynécologiques réguliers avec des frottis, l’auto-examen par les femmes elles-mêmes de leurs seins sont en ce sens des gestes indispensables. La peau permet également de reconnaître tôt des lésions suspectes et d’agir à un moment où la guérison est assurée. Le dépistage des polypes du rectum et du côlon constitue aussi une méthode de prévention facile. Les résultats de la lutte engagée contre le cancer dépendent sans doute moins de solutions spectaculaires que d’un effort continu et patient qui nous concerne tous.”