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Êtes-vous dans le désarroi?La Tour de Garde 1979 | 1er août
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Êtes-vous dans le désarroi?
DE NOMBREUX pays rapportent la même chose, savoir que la malhonnêteté est devenue un fléau. Le vol à l’étalage est courant. Les vols des ouvriers font subir de lourdes pertes aux employeurs. Les pots-de-vin sont devenus monnaie courante dans le monde des affaires. La fraude, l’extorsion et le détournement de fonds sont des pratiques répandues. L’immense majorité des gens semblent réussir dans cette voie, et, même parmi ceux qui sont pris, bien peu reçoivent un châtiment à la mesure de leur délit.
Cette dégradation des mœurs vous afflige-t-elle? Beaucoup sont tentés de conclure: “À quoi bon être honnête”, et ils commencent à envier la prospérité des hommes qui méprisent la loi. Mais le succès des gens malhonnêtes est-il vraiment à envier?
Il y a plusieurs siècles, cette question reçut une réponse d’inspiration divine. Cette réponse était de circonstance, car la corruption des mœurs n’est pas chose nouvelle. Elle a troublé les personnes droites tout au long des siècles. Il y a plus de trois mille ans, David, un roi pieux fut témoin du mépris de la loi au sein de son propre peuple, Israël. Sous inspiration divine, il donna d’excellents conseils pour garder une bonne conduite malgré la prospérité des méchants.
Il fit cette exhortation: “Ne t’échauffe pas à cause des malfaiteurs. Ne porte pas envie à ceux qui pratiquent l’injustice. Car, comme l’herbe, ils se flétriront rapidement, et, comme l’herbe verte nouvelle, ils dépériront.” (Ps. 37:1, 2). Que gagne-t-on en effet à se mettre dans tous ses états parce que des hommes méchants semblent échapper au châtiment? Si nous envions leurs richesses, qu’est-ce que cela change? Rien, si ce n’est que nous nous rendons malheureux et mécontents. La voie de la sagesse consiste donc à se souvenir que la prospérité matérielle des méchants n’est que temporaire. Même s’ils échappent à la justice, ils ne peuvent prolonger indéfiniment leur existence. La brièveté de la vie humaine les rend semblables à l’herbe qui se flétrit une fois coupée, à l’herbe fraîche et verte qui sèche et dépérit. Et avec leur vie, ils perdent aussi leur gain mal acquis.
Nous n’envierons pas les méchants si nous reconnaissons également que le Très-Haut a le pouvoir et l’intention de remettre les choses en ordre. Le psalmiste ajouta: “Aie confiance en Jéhovah et fais le bien; réside sur la terre et agis avec fidélité.” (Ps. 37:3). Confiants que Jéhovah Dieu redressera la situation, nous devrions continuer à faire ce qui est bien et ne pas laisser l’apparent succès de ceux qui méprisent la loi nous faire dévier de la voie droite. Le psalmiste nous recommande aussi de ‘résider sur la terre’ (ce qui, pour David, désignait sans doute son pays et qui, pour nous, désigne le pays où nous vivons). Tout en continuant de vivre au milieu de gens qui méprisent la loi, nous devrions nous reposer sur l’aide divine et agir en toute chose avec droiture et fidélité.
Nous maintiendrons ainsi d’excellentes relations avec notre Créateur, relations qui sont d’une bien plus grande valeur que les choses matérielles. C’est du reste ce à quoi le psalmiste nous encourage, en ces termes: “Délecte-toi en Jéhovah, et il te donnera les demandes de ton cœur. Roule ta voie sur Jéhovah, et compte sur lui, et il agira lui-même. Et, à coup sûr, il fera sortir ta justice comme la lumière, et comme le midi ton droit.” — Ps. 37:4-6.
Ces paroles indiquent que nous devrions trouver notre plus grand plaisir ou notre bonheur à servir fidèlement Jéhovah. Si nous avons son approbation, alors il accédera aux ‘demandes de notre cœur’ lorsque nous le prierons en accord avec sa volonté (I Jean 5:14, 15). Nous pouvons rouler sur lui nos fardeaux ou nos soucis, quels qu’ils soient, remettre nos affaires entre ses mains et compter sur son aide et sa direction. Il ne manquera pas d’agir en notre faveur si nous nous reposons sur lui. Peu importe si d’autres hommes nous diffament et s’ils ternissent notre bonne conduite comme par un nuage sombre; au moment qu’il a décrété, Jéhovah Dieu établira notre droit et notre justice de façon aussi claire et lumineuse que l’éclat du soleil en plein midi.
LA NÉCESSITÉ D’ÊTRE PATIENT
Mais en attendant d’être ainsi justifiés, que devrions-nous faire? La réponse du psalmiste est la suivante: “Garde le silence devant Jéhovah et attends-le avec ardeur. Ne t’échauffe pas contre celui qui fait réussir sa voie, contre l’homme qui exécute ses idées. Laisse la colère et abandonne la fureur; ne t’échauffe pas pour ne faire que le mal. Car les malfaiteurs seront retranchés, mais ce sont ceux qui espèrent en Jéhovah qui posséderont la terre.” — Ps. 37:7-9.
Que voulait dire David? Qu’il nous fallait attendre patiemment et sans nous plaindre le moment que Jéhovah s’est fixé pour agir. Nous ne devons pas nous irriter du succès des gens malhonnêtes au point d’agir inconsidérément et de compromettre notre position devant Dieu. Il faut pour cela nous souvenir que les méchants seront retranchés. L’ordre naturel des choses veut déjà que la mauvaise conduite abrège la durée de la vie. Par exemple, celui qui mène une vie dissolue risque fort de mourir beaucoup plus jeune que s’il avait gardé une conduite droite. En général, ceux qui espèrent en Dieu jouissent donc d’une vie plus longue et plus satisfaisante.
En ce qui concerne les Israélites, à qui ce Psaume s’adressait à l’origine, leur séjour en Terre promise et leur espérance de vie dépendaient de leur obéissance à Dieu. Par contre, le mépris obstiné de la loi leur ferait perdre la bénédiction et la protection divines, ce qui signifiait souvent mourir par la main des nations ennemies ou encore par la famine et la maladie. — Lév. 26:3-39; Amos 4:6 à 5:3.
David savait par expérience qu’en fin de compte, il s’avère toujours préférable d’obéir aux justes commandements de Dieu. Il écrivit: “J’étais jeune homme, j’ai aussi vieilli, et pourtant je n’ai pas vu le juste complètement abandonné, ni sa descendance cherchant du pain. Observe l’homme irréprochable et ne perds pas de vue l’homme droit, car l’avenir de cet homme sera pacifique. Mais les transgresseurs seront assurément anéantis ensemble, l’avenir des méchants sera bel et bien retranché.” — Ps. 37:25, 37, 38.
Ceux qui ont servi Jéhovah jusque dans leurs vieux jours ont fait la même constatation. Dieu les a soutenus dans la souffrance, et beaucoup d’entre eux ont assisté à la mort des dirigeants oppresseurs qui avaient juré de les détruire. Quand ces serviteurs irréprochables de Dieu regardent en arrière, ils peuvent effectivement se rendre compte de la bonne tournure que les choses ont toujours prise pour eux.
Le simple fait qu’ils sont vivants prouve que Dieu a pourvu à leurs besoins. Ils ont connu la paix et la sérénité grâce à la bonne conscience qu’ils ont préservée et parce qu’ils ont échappé aux soucis d’une vie uniquement axée sur les choses matérielles et qui n’a d’autre perspective que la mort. Mais, de plus, ils regardent avec confiance vers l’avenir, sachant que Jéhovah Dieu chargera son Fils Jésus Christ et ses forces angéliques d’ôter de la surface de la terre toute corruption ainsi que tout homme qui méprise la loi, et qu’il inaugurera une ère de paix véritable. — II Thess. 1:6-10.
Les paroles du psalmiste nous aident vraiment à voir la vie avec réalisme. Certes, il est troublant, angoissant même, de voir s’accroître le mépris de la loi. Mais s’en inquiéter outre mesure ne sert à rien, et nous laisser aller au mal à notre tour ruinerait nos relations avec le Créateur. La voie de la sagesse consiste donc à endurer patiemment et à rester confiants que Dieu interviendra et assurera notre avenir si nous nous en remettons à lui.
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“Il faut aider les faibles”La Tour de Garde 1979 | 1er août
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“Il faut aider les faibles”
“LA SURVIVANCE des mieux adaptés” exprime l’idée que les forts vivent au détriment des faibles. Direz-vous que cela est dur et cruel? “Non, c’est au contraire avantageux et bénéfique”, répondront les partisans de la théorie de l’évolution, car ils prétendent qu’il en résulte une amélioration. Mais même parmi ces derniers, beaucoup furent scandalisés d’apprendre comment le Troisième Reich nazi tenta de mettre cette “loi” en application sur la personne d’autres humains qu’il considérait comme faibles ou indésirables.
Est-il besoin d’une telle démonstration horrifiante pour nous convaincre que le faible devrait être traité avec bonté et non opprimé ou détruit? Pas si notre respect pour la Bible est sincère, car la Parole de Dieu enseigne plus qu’une simple passivité ou tolérance vis-à-vis des faibles. Elle est compatissante. Elle nous ordonne de les aider, de les secourir et de les soutenir (Actes 20:35; I Thess. 5:14). Mais n’est-il pas vrai que d’autres autorités et organismes préconisent également la compassion envers les faibles? Si, mais la Bible est unique en ce sens qu’elle peut pousser quelqu’un à agir en permanence pour combler leurs besoins.
La faculté qu’a la Bible d’inciter certaines personnes à aider les faibles est étroitement liée à son pouvoir d’engendrer l’amour, l’humilité et la foi véritables. Ces qualités sont nécessaires à celui qui veut continuellement soutenir les faibles, car souvent et contrairement aux forts, ceux-ci ne peuvent récompenser la personne qui leur prête assistance ni lui rendre la pareille (Luc 14:12-14). Qui plus est, le lecteur de la Bible acquiert la conviction que secourir les faibles est non seulement agréable à Dieu et au Christ, mais également indispensable pour recevoir leur approbation. Du fait de notre imperfection, nous avons tous des faiblesses qui nécessitent l’aide de Dieu et du Christ (Héb. 4:15, 16). Comment pourrions-nous nous attendre à ce qu’ils nous aident à vaincre nos faiblesses si nous n’agissions pas de même envers notre prochain? — Voir Matthieu 6:14, 15.
UN MAUVAIS POINT DE VUE PEUT NOUS RETENIR D’AIDER LES FAIBLES
Quand celui qui est fort devient plus conscient des faiblesses d’autrui que des siennes, il se crée un obstacle important qui l’empêche d’aider les faibles. Il peut même en arriver à se préoccuper excessivement des défauts d’une personne au point de développer vis-à-vis d’elle un point de vue négatif. En conséquence, le faible ne reçoit pas l’aide nécessaire, et le fort a peut-être le sentiment que son attitude se justifie. Toutefois, les Écritures nous amènent à reconnaître que, souvent, nombre de désagréments peuvent être mis sur le compte de la faiblesse et requièrent non notre désapprobation, mais notre aide.
Prenons pour exemple la sollicitude des Écritures à l’égard des pauvres. On pourrait adopter vis-à-vis d’eux un point de vue purement rationnel et penser qu’en général, les gens sont pauvres parce qu’ils manquent de discernement et qu’ils en subissent les conséquences inévitables. Mais celui qui est compatissant considérera les pauvres comme dignes de recevoir son aide malgré le fait qu’un manque de discernement ou une quelconque autre faiblesse puisse être à l’origine
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