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  • Ce que les guerres mondiales ont fait à ma famille
    Réveillez-vous ! 1979 | 22 avril
    • Ce que les guerres mondiales ont fait à ma famille

      Un jeune étudiant nous fait le récit des souffrances et des malheurs que les membres de sa famille ont subis.

      IL SE crée d’étranges situations quand éclatent des conflits internationaux, comme en témoigne ce qui est arrivé à ma famille au cours de la Première, puis de la Seconde Guerre mondiale. Mais parlons tout d’abord de mes arrière-grands-pères maternels, Emile et Max.

      Emile était issu d’une famille d’origine allemande qui avait émigré aux États-Unis et s’était établie dans une petite ville du Minnesota. Il avait à peu près dix-neuf ans lorsqu’il fut enrôlé dans l’infanterie et envoyé sur le front français au cours de la Première Guerre mondiale.

      Mon autre arrière-grand-père maternel, Max habitait Einberg, un petit village d’Allemagne. Marie, sa femme, venait de mourir de la tuberculose, lui laissant la charge de quatre jeunes garçons âgés respectivement de dix, huit, six et quatre ans. Bien que les enfants n’eussent pas de mère pour prendre soin d’eux, Max fut appelé sous les drapeaux et envoyé en France se battre pour le compte de l’Allemagne. C’est également là que combattait mon arrière-grand-père Emile, mais pour l’autre camp, sous le drapeau américain.

      Rudy, mon grand-père, était l’un des quatre fils de Max. Quand ce dernier les eut quittés pour aller se battre en France, Rudy et ses trois petits frères restèrent livrés à eux-​mêmes la majeure partie du temps, malgré les soins occasionnels que leur prodiguaient quelques voisins compatissants. Leur père n’étant pas là pour acheter de quoi manger, et les denrées se faisant rares du fait de la guerre, les enfants souffrirent beaucoup de la faim. Pour survivre, ils apprirent à voler.

      Dans le même temps, mes arrière-grands-pères Max et Emile combattaient en France dans les tranchées. C’était l’époque des bombes à ypérite. Plusieurs d’entre elles tombèrent dans la tranchée où se tenait Emile, tuant un grand nombre de ses compagnons. Lui-​même dut être évacué sur un hôpital. Il survécut, mais les lésions dues au gaz lui laissèrent des séquelles toute sa vie, et il mourut très jeune. Nous en sommes encore à nous demander si Max et Emile se sont jamais trouvés face à face sur le champ de bataille. Tous deux survécurent en tout cas à cette guerre, dont on disait qu’elle serait “la der des der”.

      Par la suite, Hitler fit son apparition sur la scène allemande. Dans l’intervalle, les quatre garçons de Max avaient atteint l’âge d’être appelés. Trois d’entre eux furent enrôlés dans l’armée hitlérienne. Par contre, l’aîné, Rudy, avait entre-temps émigré en Amérique où il exerçait la profession de boulanger. Il s’était installé au Minnesota, dans la petite ville dont Emile était originaire. Il avait d’ailleurs épousé sa fille, celle qui allait devenir ma grand-mère.

      De nouvelles épreuves

      Bientôt, un nouveau conflit éclata entre l’Amérique et l’Allemagne. Pour mes grands-parents ce fut une rude épreuve. Ils prièrent ardemment pour que mon grand-père Rudy ne soit pas mobilisé contre ses propres frères de l’autre côté du monde. Finalement, les autorités militaires décidèrent qu’en sa qualité de boulanger, Rudy était utile sur place pour nourrir la collectivité. Il échappa donc à l’appel, mais n’en passa pas moins toute la guerre à se tourmenter pour ses frères d’Allemagne et à se demander s’ils étaient toujours en vie.

      Quand l’Amérique entra en guerre, mon grand-oncle, c’est-à-dire le frère de ma grand-mère, avait dix-sept ans. Il était sur le point d’achever ses études secondaires. Le lendemain de la remise des diplômes, il fut incorporé dans l’armée et partit au service militaire. Allait-​il lui aussi devoir porter les armes contre des membres de sa famille qui ne lui étaient pas inconnus, bien qu’il ne les ait jamais vus?

      Et qu’était-​il advenu de mes grands-oncles qui vivaient en Allemagne, les frères de mon grand-père Rudy? L’un d’eux était prisonnier de guerre en Russie. Un autre était détenu en France, dans un camp militaire américain. Les prisonniers y étaient si mal nourris qu’un jour mon grand-oncle captura un chat qui s’aventurait près de la clôture de barbelés, le tua, l’écorcha et le mangea tout cru! Le jour même de l’armistice, le troisième frère voyageait en train dans un convoi militaire qui fut bombardé. Ce grand-oncle-​là fut tué.

      D’autres événements dramatiques se déroulaient dans le petit village d’Einberg où les quatre frères avaient grandi. Max, mon arrière-grand-père, s’était remarié quelques années auparavant et avait eu deux autres enfants. L’Allemagne était en train de perdre la guerre et les soldats des forces d’occupation se répandaient partout dans les campagnes. Les pères ayant pour la plupart quitté leur foyer pour rejoindre le front, les familles restaient sans aucune protection.

      Il y eut des cas de brigandage, de pillage et de viol. Quand les villageois étaient avertis de l’arrivée des soldats, ils faisaient sortir leurs filles et les cachaient sous les meules de foin pour les soustraire au danger.

      La guerre prit fin, mais la signature des traités de paix n’en effaça pas les traces. Mes grands-oncles rentrèrent en Allemagne, à Einberg, sauf bien sûr celui qui avait trouvé la mort dans le convoi. Mais, pour eux, la vie ne fut plus jamais la même. Le premier ne fit que se traîner d’hôpital en hôpital, pour finalement connaître une mort prématurée. Bernhard, le second, est venu dernièrement nous rendre visite en Californie. Son fils a déjà fait son service militaire en Allemagne, et mes autres oncles ont fait de même, ici en Amérique. À quoi tout cela rime-​t-​il? Et jusqu’où cela va-​t-​il nous mener?

  • C’est bien beau de vouloir la paix — encore faudrait-il que les nations désarment
    Réveillez-vous ! 1979 | 22 avril
    • C’est bien beau de vouloir la paix — encore faudrait-​il que les nations désarment

      JAMAIS on ne souhaite tant la paix que lorsqu’on réfléchit aux horreurs de la guerre. La guerre du Viêt Nam, par exemple, a fait des millions de morts et de blessés horriblement mutilés. Mais ses conséquences ne s’arrêtaient pas là: six mois après leur retour aux États-Unis, 38 pour cent des anciens combattants américains se retrouvaient séparés ou en instance de divorce, 175 000 d’entre eux étaient héroïnomanes et un demi-million avaient fait au moins une tentative de suicide depuis leur démobilisation.

      Pour illustrer les suites des atrocités de la guerre, voici le cas typique de Claude Eatherly, cet aviateur décédé l’été dernier qui était aux commandes du B-29, lorsque ce bombardier largua une bombe atomique sur Hiroshima. Ce militaire fut rendu à la vie civile en 1947 parce que les examens psychiatriques montraient chez lui “une névrose avancée associée à un complexe de culpabilité”. Dès lors, il ne fit plus que se traîner d’hôpitaux psychiatriques en hôpitaux psychiatriques. “Je le revois encore, raconta

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