pas “tronquer” ses propres enseignements. Quant au cardinal Brandão Vilela, il a exprimé la crainte que le peuple brésilien ne soit entré dans une période d’“africanisation”. Lorsqu’il vit une multitude de gens prendre part à une cérémonie en l’honneur de la déesse Iemanja, il dénonça “les excès du syncrétisme religieux”. — D’après le périodique Veja du 7 janvier 1981.

Ces deux dignitaires de l’Église ont donc critiqué l’“altération” de la doctrine. Cet état de choses ne troublera pas le croyant qui considère la religion comme une simple affaire d’opinion, car pour un tel homme, une doctrine en vaut une autre. Mais beaucoup de gens savent qu’une pareille mutilation a eu des résultats désastreux dans le passé.

Où mène le syncrétisme?

Par exemple, avant que Jésus Christ ne vienne sur la terre, les Israélites voulurent introduire les croyances de leurs voisins païens dans le culte de Jéhovah Dieu. Le résultat fut malheureux, car ils en vinrent à accepter le culte du sexe, la prostitution “sacrée”, et même les sacrifices d’enfants. Jéhovah Dieu leur retira sa protection, aussi devinrent-​ils une proie facile pour les Assyriens qui bâtissaient leur empire (II Rois 17:16-18). Pourquoi adoptèrent-​ils une attitude aussi extrême?

La raison est évidente. Le culte que Jéhovah donna aux Israélites encourageait les principes moraux élevés. S’ils l’observaient fidèlement (sans lui adjoindre d’enseignements païens), ce culte serait pour les Israélites une protection physique autant que spirituelle, et, de plus, il les préparerait à la venue du Messie. Ajouter des éléments païens à ce culte ne pouvait que le dégrader, tout comme l’eau polluée souille l’eau pure.

Il en va de même pour le christianisme. D’ailleurs, l’apôtre Paul a donné cet avertissement: “Ne formez pas avec les incroyants [ceux qui ne croient pas en Jésus Christ] un attelage mal assorti. En effet, quels rapports y a-​t-​il entre la justice et le mépris de la loi? Ou quelle association y a-​t-​il entre la lumière et les ténèbres? (...). Ou quelle part a le fidèle avec l’incroyant? Et quelle entente y a-​t-​il entre le temple de Dieu et les idoles?” (II Corinthiens 6:14-16). Voyez comme l’Histoire a prouvé la sagesse de ces paroles de Paul!

Le christianisme forme un tout. C’est un mode de vie qui entraîne des relations avec Dieu; en outre, il inclut des croyances basées sur la Bible — elles font grand cas de la place de Jésus Christ dans les desseins de Dieu —, un code de conduite touchant tous les aspects de la vie et la responsabilité spéciale de propager sa foi. Un compromis dans n’importe laquelle de ses parties affaiblit le tout.

Accepter des doctrines païennes, c’est aussi accepter l’immoralité, la cruauté, l’oppression, etc. Certaines des pires atrocités de l’Histoire ont été commises par des gens se prétendant disciples du Christ. Seuls ceux qui s’efforcent de rester attachés au christianisme biblique sous toutes ses facettes, tant sous l’aspect de la doctrine que de la conduite, sont capables d’adhérer fermement aux principes élevés du christianisme apostolique.

Étant donné ce qui précède, une personne sincère partagea l’inquiétude d’un théologien catholique qui a dit: “Pour parler objectivement, le syncrétisme ne se justifie pas, car il pervertit la Parole de Dieu (...). Le syncrétisme est lamentable.” — O Estado de São Paulo, par D. Estevão Bettencourt.

C’est ce que pensent les Témoins de Jéhovah. Ils estiment que chaque homme devrait être libre de choisir son culte. Mais ils croient aussi qu’il n’y a qu’une seule vraie religion, celle qui est basée sur les enseignements et la vie de Jésus Christ. Comment l’identifier?

L’apôtre Paul dirige notre attention vers “les saintes lettres qui peuvent (...) rendre sage pour le salut”. Il poursuit en expliquant: “Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour reprendre, pour remettre les choses en ordre, pour discipliner dans la justice, pour que l’homme de Dieu soit tout à fait qualifié, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne.” — II Timothée 3:15-17.

C’est pourquoi les Témoins de Jéhovah se tournent vers la Bible pour apprendre la vraie religion. Ils évitent ainsi le genre de syncrétisme qui existe aujourd’hui au Brésil. Ils refusent le syncrétisme qui existait il y a des centaines d’années et qui a introduit dans le culte de la chrétienté des croyances païennes comme l’enfer, l’immortalité de l’âme, la trinité, les images, la croix et d’autres encore. Si le syncrétisme qui “tronque” la doctrine est mauvais aujourd’hui, il était sûrement tout aussi nuisible il y a des siècles de cela.

Alors, pourquoi ne pas lire la Bible et découvrir par vous-​même quel est le véritable culte? Vous éviterez de souiller votre service pour Dieu avec des rites païens; grâce à l’aide de Dieu, vous obtiendrez la sagesse qui mène au salut.

D’étranges partenaires

“Avez-​vous vu comment il a baisé le sol selon le rite vaudou? Ah! quelle puissance!” s’exclama un prêtre vaudou lorsqu’il vit le pape Jean-Paul II embrasser le sol lors de sa courte visite à Haïti, le 9 mars 1983. Le pape ne songeait probablement pas à cet aspect des choses. Néanmoins, pour les habitants de Haïti, un pays que l’on dit catholique à 80 pour cent et vaudou à 100 pour cent, le geste du pape était un signe de la parenté qu’ils établissent entre le catholicisme et le vaudou. C’est ce que rapporte le quotidien californien Press-Telegram.

À New York, les dignitaires de l’Église se demandaient récemment s’ils devaient intenter une action contre le santeria, un culte originaire de Cuba qui, comme le vaudou, est un mélange de croyances religieuses catholiques et africaines. Les pratiques liées au santeria comprennent l’emploi d’autels dans les foyers, le port de vêtements spéciaux, le recours aux charmes et au spiritisme, l’usage de potions et des sacrifices d’animaux. Selon le Daily News du 6 janvier 1983, le nombre d’adeptes à New York serait de 300 000. Pourquoi les dignitaires catholiques hésitent-​ils à agir? L’un d’eux, Francisco Dominquez, a reconnu: “Certaines de ces pratiques sont des déviations de la foi catholique. Mais si nous disons que tout cela n’a pas de valeur, beaucoup de gens nous quitteront.”