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Le peuple à l’histoire la plus ancienneLes témoins de Jéhovah dans les desseins divins
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c’est pourquoi l’un de ses apôtres appelle expressément Jésus un témoin.
LOÏS: Vraiment? J’aimerais voir cela de mes yeux!
JEAN: C’est facile. Lisez-nous Apocalypse 1:5, s’il vous plaît.
LOÏS [Elle lit]: “Et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle (...).” Effectivement! Voulez-vous dire par là que les disciples de Jésus étaient tous des témoins de Jéhovah?
JEAN: Évidemment. De plus, les chrétiens sont instamment priés d’imiter tous ces anciens témoins qui les ont précédés, depuis Abel. Dans sa lettre aux Hébreux, dont vous avez lu un passage, Paul décrit toute une lignée de témoins. Outre Abel, Noé et Moïse, Paul en mentionne encore beaucoup d’autres dans tout le onzième chapitre de son épître aux Hébreux 11. Après quoi, dans Hébreux 12:1-3, il exhorte les chrétiens à prendre modèle sur la foi de ces hommes et à suivre leur exemple, particulièrement celui du Seigneur Jésus-Christ, le plus grand Témoin entre tous.
LOÏS: J’ai trouvé Hébreux 12:1-3. [Elle lit.] “Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée.”
JEAN: Cela signifie que tous les chrétiens qui formaient la congrégation du premier siècle étaient des témoins de Jéhovah, y compris l’apôtre Jean, Juif de naissance, qui a écrit la Révélation ou Apocalypse vers l’an 96 de notre ère. Il expose clairement ce fait dans les premiers versets du livre de la Révélation où, vous vous le rappelez, il identifie aussi Jésus au témoin fidèle de Jéhovah. Lisez maintenant Apocalypse 1:1, 2, s’il vous plaît.
LOÏS [Elle lit]: “Révélation de Jésus-Christ que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean, lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu’il a vu.”
JEAN: Vous voyez par là que l’apôtre Jean ne faisait que répéter le témoignage de Jésus, témoignage que Jésus avait lui-même reçu de Jéhovah Dieu. Tous deux étaient donc des témoins de Jéhovah.
L’APOSTASIE VIENDRA AUPARAVANT
LOÏS: N’empêche qu’un intervalle énorme nous sépare de ces premiers chrétiens.
JEAN: C’est vrai. Et il faut préciser que dès le siècle suivant, soit au deuxième siècle, ceux qui se disaient chrétiens cessèrent de servir comme témoins de Jéhovah, ce qui a finalement permis à l’Église catholique romaine de se mettre en avant avec sa hiérarchie et ses prêtres, et de cacher Jéhovah et sa Parole écrite au peuple aveuglé. Même lorsque les protestants se sont détachés de l’Église catholique, ils ne sont pas devenus des témoins de Jéhovah pour autant, et ils n’ont pas rendu témoignage à la vérité de la Parole de Dieu comme Jésus-Christ et ceux qui l’ont précédé. Par conséquent, il a fallu que Jéhovah, en accomplissement de sa propre prophétie, suscite ses témoins en ces temps modernes, non pour former une nouvelle religion, mais pour en faire le point culminant dans la longue succession de témoins qu’il a eus à travers les millénaires, depuis Abel jusqu’à nos jours. En effet, entre dans le dessein de Jésus-Christ, lors de son retour, de diriger ces témoins de Jéhovah dans le témoignage final, avant d’en finir avec la chrétienté et avec l’ensemble de ce vieux monde impie.
LOÏS: Mais comment est-ce possible? Jésus n’a-t-il pas dit, en quittant la terre, qu’il serait avec ses disciples jusqu’à la fin du monde?
JEAN: Si, il l’a dit. Nous trouvons cela dans Matthieu 28:20.
LOÏS [Elle l’interrompt]: Pourquoi dites-vous alors qu’il va revenir pour susciter des témoins en ces temps modernes?
JEAN: Vous permettez que nous lisions d’abord le verset biblique? Marie, l’as-tu trouvé?
MARIE: Oui, je vais le lire dans les Écritures grecques chrétiennes — Traduction du monde nouveau. [Elle lit. Mt 28:20] “Voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la clôture du système de choses.”
JEAN: Merci. Votre question, Loïs, concernant le moment et la raison du retour de Jésus, a troublé bien des étudiants de la Bible, depuis les apôtres. Quelques-uns des premiers chrétiens de Thessalonique enseignaient que le Christ était déjà revenu aux jours de Paul, mais celui-ci leur écrivit: “Que personne ne vous séduise en aucune manière, parce qu’il ne viendra pas à moins que l’apostasie ne vienne d’abord et que ne soit révélé l’homme d’iniquité, le fils de la destructionb.”
THOMAS: Qui est cet “homme d’iniquité”?
JEAN: Paul appliquait cette expression à la grande apostasie dont j’ai dit qu’elle se développerait et prospérerait avant que le Christ soit de nouveau présent. Dans la version Segond que vous avez en main, cette expression est rendue par l’“homme du péché”. À ce propos, j’aimerais vous lire quelque chose dans un livre que j’ai apporté et qui a été publié dans les premières années de la Watch Tower Bible & Tract Society.
Ce livre, publié en anglais en 1889 déjà, explique que Paul était d’avis que le jour du Seigneur “pouvait venir sans être signalé par des démonstrations extérieures et au milieu de l’ignorance généralec”. Dans son argumentation, Paul montre encore que cette apostasie doit se produire avant le jour du Seigneur; c’est pourquoi le Royaume du Christ ne peut pas avoir été établi au temps où Jésus est monté au ciel.
LOÏS: N’avez-vous pas dit tout à l’heure que cette apostasie a commencé au deuxième siècle environ?
JEAN: Oui. On peut même dire qu’elle avait déjà commencé du vivant des apôtres. Mais par la force de l’esprit saint, les apôtres étaient en mesure d’empêcher que la congrégation soit contaminée par l’apostasie. Une fois les apôtres morts, on a introduit de nombreuses fausses doctrines qui ont complètement changé le sens des Écritures et du dessein de Dieu. Cette apostasie s’est développée au cours de plusieurs siècles pour atteindre son paroxysme au IVe siècle, sous le règne de l’empereur romain Constantin. Notre livre nous donne le commentaire suivant sur ce point:
Sous le règne de Constantin, l’opposition de l’empire au christianisme prit fin et fut remplacée par des faveurs; l’impérial pontifex maximus [le titre de Constantin en tant qu’empereur de Rome] devint le patron de celle qui, prétendant être l’Église de Christ, était, en réalité, l’Église apostate. L’empereur la prit par la main, l’aida à conquérir la popularité, le prestige et la haute situation qui lui permirent plus tard, lorsque le pouvoir impérial fut affaibli, d’élever ses propres représentants sur le trône religieux du monde, à la place de l’empereur, avec le titre de souverain suprême de la religion ou de pontifex maximus [titre que portent maintenant les papes]d.
LES VRAIS CHRÉTIENS SOUTENUS PENDANT LE RÈGNE DU FAUX ROYAUME
Tel était, en réalité, le commencement de l’Église catholique romaine, quoiqu’un grand nombre de ses pratiques actuelles aient été introduites plus tard encore. Voilà l’apostasie dont l’apôtre Paul a parlé en disant qu’elle devait se développer avant la seconde venue du Christ. Et il a souligné que l’une des raisons du retour du Christ serait de démasquer cette apostasie, et de l’anéantir. Maintenant, considérons ensemble comment le livre explique ce que Jésus voulait dire quand il déclarait qu’il serait auprès de ses vrais disciples, pendant tout ce temps-là:
Que personne ne pense que, même en ces temps corrompus, l’Église réelle de Christ ait jamais été éteinte ou abandonnée par le Seigneur. “Le Seigneur connaît ceux qui sont siens” à toute époque et dans n’importe quelle condition. Dieu permit que son blé se développât dans un champ rempli d’ivraie; comme de l’or, ils furent soumis à la flamme du creuset pour être purifiés, éprouvés et “rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière”. Il est vrai que la carrière, les faits et gestes de la multitude de ceux qui s’intitulèrent chrétiens, au cours des siècles, occupent la place d’honneur dans les pages de l’Histoire. Cependant, il est certain qu’au milieu de toutes les séductions du mystère de l’iniquité et des persécutions, un petit nombre de disciples marchèrent fidèlement et restèrent dignes de leur haut appel. Il leur fut donné de se reposer et d’être inscrits par Dieu comme des héritiers de la couronne qui ne se flétrit point et qui leur est réservée dans les cieuxe.
C’est ainsi que par la comparaison du “blé et de l’ivraie”, contenue dans Matthieu 13:24-30, 36-43, Jésus a indiqué que, lors de son retour, il rassemblerait de nouveau les fidèles qui seraient alors en vie, pour en faire des témoins de Jéhovah comme lui. C’est ce qu’il a fait en les séparant des faux chrétiens ou apostats, et en les plaçant au point culminant de la lignée des témoins de Jéhovah qui se sont succédé au cours de 6 000 ans.
Entre-temps, les faux chrétiens ont montré qu’ils sont de faux témoins de Jéhovah en établissant leur propre contrefaçon du Royaume de Dieu. Remarquez ce que dit le livre:
Les pages de l’Histoire démontrent indiscutablement que l’homme du péché, l’antichrist, prit naissance à Rome. (...) Un empire spirituel, [doit] prétendre gouverner les royaumes de la terre par son autorité spirituelle; il doit donc être, non seulement un adversaire, mais aussi une contrefaçon, une fausse représentation, une caricature du royaume de Christ; il doit prétendre être ce royaume et exercer l’autorité qui, au temps marqué par Dieu, sera donnée au véritable Christ, à l’Église glorifiée et complète sous la conduite du seul véritable Seigneur et Têtef.
Ce faux royaume a pris naissance vers l’an 800 de notre ère, puis il est tombé en décadence vers 1800.
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On commence à sortir de la confusion religieuseLes témoins de Jéhovah dans les desseins divins
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Chapitre 2
On commence à sortir de la confusion religieuse
LOÏS: Si l’Église catholique prétendait régner dans le Royaume de Dieu pendant une période de mille ans, au cours du Moyen Âge, pourquoi ses adeptes devraient-ils attendre une seconde venue du Christ?
JEAN: Ils n’en attendaient pas. Mais quand la puissance de l’Église catholique a commencé à décliner vers 1800, il était tout à fait naturel que l’attention de quelques étudiants de la Bible se porte sur la seconde venue du Seigneur.
LOÏS: Mais qu’en est-il de la Réforme? Vous nous avez dit que les protestants ne sont pas non plus devenus des témoins de Jéhovah quand ils se sont détachés de l’Église catholique. Qu’est-ce qui vous fait dire cela?
JEAN: Eh bien, en réalité, la Réforme a commencé par une rébellion contre certaines autorités de l’Église catholique romaine, mais elle n’a pas tardé à se transformer en une grande dispute politique. Beaucoup de conducteurs protestants ont été aussi cruels dans la persécution de leurs adversaires religieux que l’avait été l’Église catholique par l’Inquisition. Jean Calvin, par exemple, a fait brûler vif Michel Servet qui s’était opposé à la doctrine de la trinité. Avant d’expirer, Servet a subi d’horribles souffrances, pendant près de cinq heures, alors que Calvin observait la scène depuis une fenêtrea. Bien plus, les Églises protestantes ont repris les mêmes enseignements apostats auxquels on avait cru pendant des siècles de règne papal. À eux seuls, ces faits suffisent à prouver qu’il ne s’agissait pas d’une vraie Réforme et que ces “réformateurs” n’étaient pas non plus des témoins de Jéhovah comme Jésus et ceux qui l’ont précédé.
Cependant, Jésus avait lui-même prédit que cette bonne nouvelle du Royaume de Dieu serait prêchée dans le monde entier pour servir de témoignage à toutes les nations, avant que vienne la fin. Cette prédication aurait été impossible pendant l’âge des ténèbres. L’administration politique et religieuse était alors si sévère qu’il fallait d’abord briser complètement les fers de la Hiérarchie catholique, pour qu’un mouvement quelconque puisse prendre de l’ampleur. Étant donné qu’à cette époque-là il n’y avait pas moyen de revenir au vrai culte, les bouleversements que l’Histoire a connus pendant cette période de rajustement ont, en réalité, servi à préparer les conditions qui permettraient la prédication mondiale du Royaume de Dieu établi lors du retour du Christ.
LES PENSÉES EXTRÉMISTES OBSCURCISSENT LA QUESTION DU ROYAUME
De nombreuses restrictions ont été levées, ce qui a permis d’arriver à une plus grande liberté de pensée et d’action; cependant, une grande partie de ceux qui ont développé des idées libérales s’est laissé entraîner vers l’extrême gauche, ce qui a provoqué des conflits continuels entre les idéologies extrémistes. Ainsi, les gens ont été amenés à se concentrer sur des questions idéologiques bien plus que sur le litige principal qui oppose le Royaume de Jéhovah Dieu à la domination de Satan le Diable.
Comme exemples de ce libéralisme porté vers la gauche, en 1848, Marx et Engels lançaient leur “Manifeste communiste”; et, en 1859, on publiait l’ouvrage radical de Darwin L’origine des espèces; cet ouvrage a fait époque dans les révolutions intellectuelle et scientifique qui s’opéraient alors simultanément. C’est également vers le même moment que les religions organisées ont senti faiblir leur position. Pour consolider la sienne, l’Église catholique a convoqué le Premier concile du Vatican en 1869-70. À cette occasion, le pape a été déclaré infaillible, pour la première fois. Les organisations protestantes ont, elles aussi, fait un pas en arrière; et le clergé s’est mis à exercer une autorité encore plus grande sur les laïques. Ces tendances extrémistes ont eu pour effet qu’une ère d’impiété s’est peu à peu développée. La critique rationaliste de la Bible, l’évolutionnisme, le spiritisme, l’athéisme et l’incrédulité se sont tous mis à envahir la chrétienté, et nombreuses sont les Églises prétendues évangéliques qui ont même commencé à moderniser leurs enseignements en se laissant guider par les raisonnements scientifiques et intellectuels. Peu de temps après, en 1891, a été écrit le document qui devait servir de base à la philosophie sociale du catholicisme moderne, c’est-à-dire l’encyclique du pape Léon XIII appelée “Rerum novarum”.
Mais tandis que les conducteurs religieux cherchaient à regagner une partie de leur puissance au détriment du peuple, les gouvernements gagnaient du terrain dans un autre sens. Les États-Unis, qui venaient de se remettre des effets de la guerre de Sécession, prenaient un tel essor qu’ils allaient bientôt devenir l’une des nations les plus puissantes que la terre ait jamais connues. Quant à la Grande-Bretagne, elle traversait son âge d’or comme Septième Puissance mondiale, annoncée dans la prophétie biblique, l’Empire britannique se trouvant alors, probablement, à l’apogée de sa puissance. Aussi voyait-elle d’un mauvais œil la puissance grandissante de l’Allemagne qui venait de gagner la guerre franco-allemande de 1870 et qui commençait à se hisser au rang de grande puissance européenne.
À côté de l’agitation et du réveil politiques et religieux, de grands progrès ont aussi été accomplis dans le domaine scientifique. L’invention de la machine à vapeur, la découverte de l’électricité, l’invention du téléphone et, par la suite, l’avènement de l’automobile, toutes ces choses ont amené, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, de grands changements dans la civilisation de l’Occident. Les nouvelles entreprises ont poussé comme des champignons. Nombre de nouvelles sociétés ont été créées avec la tâche d’organiser la production et la vente. Et une nouvelle classe de gens, qui au cours des siècles passés n’avaient eu que peu de richesses matérielles, étaient maintenant encouragés à placer leur argent, ce qui leur a permis de faire fortune. Le matérialisme, l’attrait de l’argent et la recherche du plaisir allaient de concert: tout cela aveuglait les gens quant aux forces qui se développaient pour atteindre leur point culminant en 1914. Toutes ces perspectives de choses meilleures semblaient si prometteuses qu’en général on ne se souciait guère du prix qu’elles coûteraient en fin de compte. On ne s’intéressait pas non plus au grand réveil spirituel qui accompagnait cet essor politique et commercial.
LES PREMIÈRES VOIX INDIQUENT LE CHEMIN À SUIVRE
Si en général les gens ont adopté cette attitude, il faut pourtant reconnaître qu’un vrai pas en avant a été franchi. La liberté de pensée et d’action était possible; et il est intéressant de relever qu’au moment où les libertés politiques se développaient en Europe, de nombreuses personnes ont commencé à se livrer à une étude sérieuse et analytique de la Bible. C’est l’étude commencée par William Miller, en 1816, qui a produit les plus grands effets. C’est lui qui a annoncé que le Christ Jésus reviendrait — visible et en chair — en 1843 ou 1844. Toutefois, son point de vue était complètement opposé au dessein de Dieu révélé dans la Bibleb.
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