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Persécution religieuse au ParaguayLa Tour de Garde 1958 | 1er février
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Persécution religieuse au Paraguay
LES tracts incendiaires voltigeaient dans le ciel, venant joncher de leur blancheur le territoire de la paroisse du curé Ascencio Ayala. Curieux, les paysans des environs d’Itá s’efforçaient de s’en procurer. L’avion qui venait de les lâcher s’éloignait maintenant, ayant accompli sa part dans un cas récent de persécution religieuse au Paraguay.
Rédigés par le prêtre de la paroisse, on pouvait y lire : “ Vendredi 1er mars 1957, à 17 h 30, grand rassemblement devant l’église de tous les chrétiens catholiques de la ville et des districts (...) À 18 h 30, puissante manifestation des catholiques contre les faux “ Témoins de Jéhovah ”. Les protestants hérétiques n’ont le droit de tenir aucune assemblée ici à Itá. ”
Cependant, bien avant l’aérienne apparition de ces tracts, apparition parrainée par le prêtre, les témoins de Jéhovah avaient conclu des arrangements légaux pour tenir une assemblée chrétienne à Itá, ville située à une cinquantaine de kilomètres d’Assomption, capitale du Paraguay. C’est pour le profit de nombreuses personnes de bonne volonté que leur groupe local avait désiré cette assemblée. Les témoins de Jéhovah avaient donc demandé l’autorisation d’utiliser le terrain de la piscine municipale comme lieu de réunion. Les autorités locales acquiescèrent et la direction centrale de la police à Assomption accorda le permis. Ayant procédé légalement, les témoins de Jéhovah avaient incontestablement le droit de se réunir à Itá.
Ils commencèrent à y affluer de nombreuses localités. Mais l’action haineuse du prêtre eut pour résultat que ce groupement chrétien fut contraint de tenir son assemblée au foyer de l’un des témoins de la ville, local habituellement utilisé comme Salle du Royaume. L’assemblée débuta par une réunion destinée à améliorer leur efficacité lors de la prédication de la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.
Deux blocs de maisons plus loin, une foule de plus de mille personnes s’étaient assemblées devant l’église. Le curé en sortit pour prendre la direction du troupeau. Le début de sa harangue fut une tirade. Elle se transforma bientôt en un discours enflammé destiné à exciter la foule à commettre des violences contre les témoins assemblés.
L’agitation grandissait en même temps que le discours du prêtre. C’est alors qu’un lieutenant en congé de l’armée de l’air paraguayenne, Solano Gamarra, s’approcha du curé Ayala. Se rendant compte que ce dernier suscitait cette situation, il tenta de l’apaiser. Il s’adressa également à l’entourage du prêtre, espérant par là prévenir un mouvement de la foule. Mais on n’avait que faire d’un tel conseil. La fureur d’un autre prêtre fut telle qu’il frappa l’officier et lui fendit la lèvre. Ce religieux exemple enflamma la populace qui, se ruant sur cet homme, se mit à le frapper, lui causant des plaies à la tête. Ils lui déchirèrent sa chemise et la fixèrent à une perche pour la brûler. C’est privé de ce vêtement que Gamarra dut fuir pour protéger sa vie.
La foule était maintenant devenue insensée, sauvage. Quelques-uns criaient : “ Abajo Jehová ! ” (À bas Jéhovah !) D’autres encore : “ Muera Jehová ! ” (À mort Jéhovah !) Cette foule frénétique qui atteignait maintenant deux mille personnes se dirigea vers la Salle du Royaume, telle une meute furieuse, prête à se ruer sur une soixantaine de paisibles témoins de Jéhovah chrétiens. La protection de la police était bien faible devant cette masse qui se pressait, tandis qu’à l’intérieur le programme continuait. Durant la réunion, la populace tempêtait dehors, en même temps que retentissaient des exclamations grossières. La Salle du Royaume était maintenant environnée d’un flot d’humains turbulents. Pour prévenir une irruption de la horde, les ministres chrétiens se barricadèrent à l’intérieur et continuèrent leur réunion. Ils étudiaient alors l’importance de considérer quotidiennement un texte de la Bible, livre totalement inconnu de cette foule hurlante qui se tenait à l’extérieur, à l’appât, l’œil hagard.
La populace s’efforça de pénétrer de force dans la salle, mais elle échoua. Puis vint le moment où elle commença à se disperser, stationnant toute la nuit dans le voisinage, comme si elle s’apprêtait à surprendre quelque victime imprudente qui ferait son apparition. Les gardes prirent à nouveau leur faction devant la porte. Ils ne permettaient à personne de sortir mais n’empêchaient pas les émeutiers de tenter d’entrer. Façon singulière de protéger les douzaines de femmes et d’enfants se trouvant à l’intérieur ! C’est ainsi que les témoins chrétiens de Jéhovah passèrent la nuit.
Le lendemain matin, la nouvelle était parvenue à Assomption. La police réaffirma le droit des témoins de se réunir dans l’enceinte de la piscine, mais elle décida que leur protection incombait à l’officier de police local. Celui-ci répondit aux témoins venus le trouver qu’il n’était pas en mesure de prendre la situation en mains. Plus tard, il informa les témoins que le Quartier Général de la police à Assomption avait suspendu l’assemblée et que le bruit courait que la populace projetait de revenir ce même soir. L’assemblée fut alors transférée à Assomption, dans les locaux de la filiale des témoins de Jéhovah. Les congressistes quittèrent la ville en sécurité dans un autocar loué. Ils chantaient joyeusement et leurs chants retentirent même aux abords de l’église catholique devant laquelle ils passèrent.
Cet exemple de persécution religieuse s’est produit dans un pays qui possède une constitution bien définie. C’est un document remarquable pour ceux qui désirent s’y soumettre et maintenir la tranquillité dans le pays. Il est à inscrire au crédit du Paraguay qu’en mars 1957, des circulaires furent envoyées à chacun des délégués civils des seize departamentos (cantons). Ces circulaires prescrivaient aux délégués civils de maintenir la paix et de sauvegarder les droits des minorités non catholiques résidant dans leur territoire respectif.
Le curé Ayala avait accusé les ministres chrétiens de Jéhovah d’être de “ faux ” témoins. Mais s’est-il révélé un vrai témoin en déchaînant toute une foule ? Les vrais témoins de Jéhovah soulèvent-ils les foules ou prêchent-ils la Bible ? Y avait-il un vrai témoin de Jéhovah dans cette foule quand elle criait : “ À bas Jéhovah ! ” ? Quels furent ceux qui se distinguèrent comme témoins pour Jéhovah en s’assemblant d’une façon paisible pour étudier la Parole de Dieu ? Jugez-en vous-même.
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Heureux les pacifiquesLa Tour de Garde 1958 | 1er février
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Heureux les pacifiques
“ Heureux les pacifiques, puisqu’ils seront appelés fils de Dieu. ” — Mat. 5:9, NW.
1. Pourquoi la paix s’établira-t-elle ?
“ JÉHOVAH bénira son peuple en lui donnant la paix ”, déclara le psalmiste. “ Mais les doux (humbles, Sy) posséderont la terre, ils goûteront les délices d’une paix profonde. ” (Ps. 29:11 ; 37:11, AC). S’adressant à ses disciples dans le sermon sur la montagne, Jésus fit allusion à ces promesses et au désir de paix qui anime tous les hommes sincères. Il parla d’un groupe d’humains fidèles qui seraient des ouvriers de paix en des temps troublés, disant : “ Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu. ” (Mat. 5:9, Jé). Ces artisans de paix ajoutent foi non aux armistices et aux trêves conclus par les hommes mais à la promesse faite par Dieu d’instaurer une paix éternelle à notre époque par son royaume de justice. Ils comprennent qu’aucune nation ou groupe de nations ne peut assurer aujourd’hui une paix permanente. Car, comme aux jours de Jérémie, les hommes disent : “ Paix ! paix ! ” quand il n’y a pas de paix. — Jér. 6:14.
2. Citez quelques causes de guerre.
2 Les efforts de paix tentés par l’homme ont toujours échoué. Les causes de guerre sont nombreuses : expansion territoriale, nationalisme, désir de posséder des ressources naturelles, intrigues politiques et même des motifs religieux. Avec les progrès de la science la terreur de la guerre grandit. Jamais une génération n’a tant redouté la guerre que la nôtre. Ceux qui étudient l’histoire nous disent qu’il y a toujours eu des guerres et qu’il y en aura toujours. Un ouvrage aussi réputé que The Encyclopedia Britannica déclare même que “ la lutte ayant pour sanction dernière la mort est une loi universelle de la vie ”. Il en est peut-être ainsi pour le présent système de choses mais non pour le monde nouveau promis par Dieu. Même dans le présent monde la plupart des hommes ne désirent nullement la guerre, car ils connaissent les bienfaits de la paix. Représentez-vous les conditions qui régneraient sur la terre si les nations ne dépensaient pas des sommes astronomiques pour leurs armements et si la paix s’établissait en tous lieux. Plus de batailles sanglantes, ni de pays ruinés, de foyers détruits et de familles dispersées. Cela sera-t-il un jour une réalité ? Ou bien l’homme est-il voué à connaître éternellement des alternances de paix et de guerre ?
3. Montrez que la Bible a annoncé l’état de choses actuel.
3 La réponse nous sera donnée par la Parole divine de vérité, la Bible. Les Écritures ont annoncé il y a longtemps l’état de choses actuel. Ni les hommes ni les nations ne possèdent la solution du problème. Ainsi qu’il est dit dans la Bible : “ Telle voie paraît droite à un homme, mais son issue, c’est la voie de la mort. ” (Prov. 14:12). Dieu avait prévu longtemps à l’avance les temps troublés que traversent aujourd’hui les nations. Le Rév chapitre six de l’Apocalypse ne parle-t-il pas d’un cheval rouge-feu parcourant le monde et dont le cavalier avait reçu “ mission de bannir la paix hors de la terre ” ? (Apoc. 6:4, Jé.) Puis viennent la famine, les épidémies et la mort, dans une mesure devenue familière à la génération actuelle. Il n’est dit nulle part dans les Écritures que les hommes s’élèveraient graduellement à la perfection par leurs propres efforts. Au contraire, Jésus a prévu que les conditions ne feraient qu’empirer à l’approche de la fin du présent monde. Il parla de la guerre totale où nation se dresserait contre nation et royaume contre royaume (Mat. 24:7). Les railleurs de notre époque refusent d’attacher une signification particulière aux conflits mondiaux, cependant il n’en demeure pas moins vrai que la guerre totale était une impossibilité avant notre temps. C’est aujourd’hui seulement que les progrès accomplis dans les domaines des communications, du transport et de l’art de la guerre, ont rendu possibles les conflits planétaires, ainsi que Jésus l’avait prédit.
4. Comment s’établira la paix ?
4 Selon Jésus, les vrais chrétiens, au lieu de se laisser abattre par l’incertitude actuelle, devraient lever la tête et se réjouir parce que le présent état de choses marque une époque de changement. L’espérance offerte par le Christ en qualité de Prince de la paix n’est pas une illusion mais une promesse certaine de la Parole de Jéhovah : “ À l’accroissement de son empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin ” car le zèle de Jéhovah fera cette œuvre. “ Il écrasera l’oppresseur. En ces jours le juste fleurira, et la paix sera grande jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune. ” (És. 9:7, Da ; Ps. 72:4, 7). L’histoire passée atteste que cela ne s’accomplira jamais tant que le monde sera en proie aux divisions religieuses et
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