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La pénurie d’énergie — que peut-on y faire?Réveillez-vous ! 1980 | 8 avril
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se sentent moins bien et ont plus de maux de tête que les autres’.
Quant au chauffage domestique, quantité de moyens permettent d’économiser le mazout. Le tableau qui figure à la page 7 en énumère quelques-uns qui, si on les ajoute les uns aux autres, réduisent notablement vos frais. Par exemple, dans bien des maisons, l’amélioration de l’isolation permettrait de réduire de moitié la note de chauffage.
D’autres modifications à entrevoir
Même si l’on réalise certaines économies d’énergie, le mode de vie auquel beaucoup de gens sont habitués risque fort de changer. Faudra-t-il renoncer aux voyages dans l’automobile familiale pour revenir aux transports en commun? Devra-t-on renoncer à se servir sans retenue du climatiseur, à chauffer la piscine du jardin et à se promener dans des rues magnifiquement illuminées par les enseignes?
On pourrait nous opposer les deux objections suivantes: “Avant que l’on supprime tous ces appareils électriques qui nous facilitent tant la vie, tels que les ouvre-boîtes et les couteaux à découper, les rasoirs et les brosses à dents, les tondeuses et les cisailles, sans parler des canots à moteurs et des scooters des neiges, n’aura-t-on pas trouvé des énergies de remplacement? Si le pétrole vient à disparaître, n’y aura-t-il rien d’autre sur quoi se rabattre?”
D’autres contestent que la disette soit aussi terrible qu’on le dit. Ils sont par exemple au courant que la côte ouest des États-Unis a du pétrole en surabondance. Cet or noir arrive en effet des nouveaux champs pétrolifères d’Alaska, et il y en a plus que n’en peuvent traiter les raffineries de l’Ouest ou qu’on n’en peut transporter vers l’est des États-Unis. On dit également que de formidables réserves de gaz naturel sont bloquées à cause de querelles politiques sur le prix à fixer pour leur commercialisation. Le Mexique a fait savoir que l’on avait découvert sur son territoire un champ pétrolifère encore plus important que celui de la péninsule Arabique. Que révèle tout cela?
Plusieurs enquêtes effectuées aux États-Unis ont montré que deux personnes sondées sur trois pensaient que la pénurie d’énergie était fictive. Pour elles, cette idée a été lancée dans le public par les compagnies pétrolières, qui sont de connivence pour augmenter ainsi leurs bénéfices. De fait, la situation est confuse, et il y a de quoi s’y perdre. Quoi qu’il en soit, il faut regarder en face les réalités de l’avenir immédiat. Cela concerne chacun d’entre nous, car notre vie quotidienne subira les répercussions de la crise du combustible.
D’autres sources d’énergie
Il est vrai qu’il existe beaucoup d’autres sources d’énergie qui nous rendraient moins dépendants du pétrole. Le charbon reste abondant en de nombreux endroits du globe, et les gisements sont loin d’être épuisés. L’énergie produite par la fission de l’atome joue dès à présent un rôle important dans plusieurs pays. Les réserves d’uranium semblent devoir durer plus longtemps que celles du pétrole, même si l’uranium est plus cher à extraire et à traiter. Dans un avenir plus lointain, la fusion nucléaire permettrait la production illimitée d’énergie à partir des océans.
Une autre source d’énergie inépuisable est le soleil. Depuis longtemps, l’homme emploie son énergie indirectement en brûlant du bois et en exploitant des centrales hydro-électriques et des éoliennes. On sait désormais produire de l’électricité à partir de la chaleur et de la lumière du soleil. L’idéal serait évidemment d’exploiter cette énergie solaire, car le soleil brille partout.
Quand il est question de remplacer une source d’énergie par une autre, il faut reconnaître qu’elles ne sont pas toutes d’une même utilité. Le charbon peut remplacer le pétrole pour actionner une turbine ou faire fonctionner une locomotive, mais pas une automobile. L’énergie nucléaire n’est pratique que dans le cas de très grandes centrales, tandis que l’énergie solaire convient à des maisons individuelles. L’énergie hydro-électrique doit être transportée depuis les barrages jusque dans les villes par des lignes à haute tension. Quant à l’énergie géothermique, elle est intéressante dans les régions volcaniques, mais tout le monde ne vit pas près d’un volcan.
En outre, certaines de ces sources d’énergie sont polluantes. Il n’est plus question de tolérer une pollution à grande échelle. La combustion du charbon projette de la fumée et de la suie dans l’air, tandis que des tas de cendre s’accumulent sur le sol. Les hydrocarbures sont responsables du brouillard urbain, et l’énergie nucléaire inquiète le public à cause des émissions radioactives et des problèmes liés au stockage des déchets. Par contre, le vent, l’eau et l’énergie solaire ne présentent pas ces inconvénients.
Il faut aussi tenir compte des intérêts financiers en jeu dans le présent système économique. Les centrales électriques et les réseaux de distribution, qui représentent à l’heure actuelle de gros investissements, n’auraient sans doute plus de raison d’être si comme on peut le prévoir, on optait pour de nouvelles sources d’énergie. Toutefois, même si, à long terme, un tel changement est souhaitable et inévitable, il rencontrera auparavant des résistances.
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Quelles réserves d’énergie le sol recèle-t-il?Réveillez-vous ! 1980 | 8 avril
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Quelles réserves d’énergie le sol recèle-t-il?
AVEC la révolution industrielle survenue au début du XIXe siècle, le charbon et le pétrole sont devenus les principales sources d’énergie. Toutefois, elles ne sont pas renouvelables, ce qui amène à se poser cette question: Pendant combien de temps pourra-t-on encore dépendre de ces combustibles fossiles avant qu’ils ne soient épuisés?
Lorsque l’Europe et les États-Unis sont entrés dans l’ère industrielle, on a commencé par exploiter le charbon. Les aciéries et les cimenteries en employaient d’énormes quantités. Le charbon fournissait de l’énergie aux locomotives et aux navires à vapeur. Il servait également à chauffer les maisons particulières et les ateliers. Vers la fin du siècle dernier, on commença à s’en servir pour les générateurs des centrales électriques.
Dès que l’on put disposer du pétrole, celui-ci remplaça de plus en plus le charbon, tant à cause de son abondance que de son prix. D’autant plus que ce combustible liquide était d’un emploi commode et que, s’enflammant facilement, il allait permettre la multiplication des automobiles, des camions de transport et des avions. Finalement, les nations industrialisées en vinrent à dépendre presque exclusivement du pétrole, qui était devenu leur principale source d’énergie.
L’ère du gaspillage
Poussés par l’appât de gains fabuleux, des foreurs dynamiques cherchèrent à mettre la main sur de riches champs pétrolifères. Le gaz naturel qui s’échappait des puits de forage était considéré comme un sous-produit, plutôt comme une gêne qu’autre chose. On lui accordait si peu de valeur qu’on se contentait bien souvent de le brûler. Grâce à un réseau de conduites, on finit par trouver avantageux de l’envoyer dans les usines et dans les foyers à un prix très bas.
Dans les pays riches en pétrole, on encourageait
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