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Traitez le feu avec des égardsRéveillez-vous ! 1979 | 22 septembre
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Traitez le feu avec des égards
De notre correspondant au Japon
● L’endroit le plus dangereux
● Comment prévenir un incendie
● Que faire quand il a éclaté?
LE FEU est un excellent serviteur qui cuit nos repas, nous réchauffe, nous éclaire et dont l’énergie nous permet de nous déplacer sur de grandes distances. Oui, il accomplit à notre place de nombreuses corvées et nous facilite la vie. Par contre, il peut causer des milliards de francs de dégâts et consumer des forêts entières. Rien qu’aux États-Unis, il y a 12 000 morts chaque année à cause du feu. Vu sous cet angle, il représente donc un ennemi mortel.
Un élément capable de faire à la fois tant de bien et tant de mal mérite des égards. Il est notre serviteur à condition que nous en restions maîtres. En somme, c’est essentiellement la façon dont nous l’utilisons et dont nous identifions sa cause qui permettra de nous en rendre maîtres ou d’en devenir les victimes.
À l’état naturel, le feu apparaît avec la foudre ou encore avec la lave volcanique. Que nos lointains ancêtres aient imité ces sources naturelles ou bien qu’ils aient reçu de Dieu la capacité de faire du feu, celui-ci fait partie de la vie humaine depuis des milliers d’années.
Selon la Bible, le premier couple humain connaissait déjà le feu, puisque après leur expulsion du jardin d’Éden, Dieu posta à l’orient du paradis “les chérubins et la lame flamboyante d’une épée qui tournoyait sans arrêt”. (Gen. 3:24.) Aux tout premiers temps de l’Histoire humaine, Tubal-Caïn forgeait des outils de cuivre et de fer, ce qui exigeait déjà une chaleur intense puisque le fer ne fond qu’à 1 500 degrés. — Gen. 4:22.
Qu’est-ce que le feu?
Bien que l’homme ait utilisé le feu depuis des milliers d’années, on n’identifia sa véritable nature qu’au dix-huitième siècle, avec les travaux de Lavoisier et d’autres hommes de science qui montrèrent que le feu apparaissait dans certaines réactions chimiques où intervenait l’oxygène. On comprit que le processus de combustion impliquait un apport d’oxygène. Auparavant, on pensait que le feu était le résultat de la libération d’une substance imaginaire appelée “phlogistique”. En fait, le feu correspond à la chaleur et à la lumière émises par des substances en combustion.
Pour décrire les éléments qui interviennent dans la formation du feu, on a suggéré l’image d’un tétraèdre, c’est-à-dire un polyèdre à quatre faces. Cette image se substitue donc au “triangle” dans lequel n’intervenait que la présence de combustible, de chaleur et d’oxygène. Le quatrième élément qu’il faut absolument ajouter est une réaction chimique.
La compréhension du rôle de chacun de ces éléments permet de prévenir ou d’éteindre un feu. Par exemple, pour éteindre le feu qui a pris dans la graisse d’une poêle, il faut d’abord éteindre la cuisinière (pour éliminer la chaleur), puis couvrir la poêle avec un couvercle (pour éliminer l’oxygène qui entretient le feu). On comprendra mieux l’origine du feu en examinant un à un les quatre éléments évoqués plus haut.
LE COMBUSTIBLE: Si les circonstances s’y prêtent, la plupart des substances brûlent, c’est-à-dire qu’elles se combinent avec l’oxygène pour produire une combustion, processus chimique qui dégage de la chaleur. (Rappelons que le feu désigne à la fois la chaleur et la lumière qui résultent de la combustion.) Mais le point d’ignition ou point d’éclair, c’est-à-dire la température à laquelle une substance brûle, varie considérablement. Par exemple, le point d’éclair de la nitrocellulose n’est que de 137 degrés, alors que celui de la laine est de 205 degrés et celui du papier journal de 230 degrés.
LA CHALEUR: En principe, la chaleur provient d’une source extérieure, telle qu’une allumette ou une étincelle. Ensuite, le feu produit lui-même suffisamment de chaleur pour s’entretenir tout seul. Si l’on amène la température d’une substance en combustion au-dessous de son point d’éclair, le feu s’éteint. L’air que nous exhalons contient de l’oxygène qui pourrait entretenir le feu, mais lorsqu’on souffle sur une allumette enflammée, la chaleur produite est inférieure à la chaleur dissipée, si bien que le feu s’éteint. La chaleur interne d’une substance, par exemple des chiffons gras, est parfois suffisante pour qu’elle s’enflamme spontanément. Dans le foin humide, certaines bactéries élèvent rapidement la température, et l’herbe s’enflamme, ce qui détruit une nourriture précieuse et cause parfois la perte du bétail ou des granges. On ne saurait négliger de telles sources de chaleur dans la prévention des incendies.
L’OXYGÈNE: Bien qu’il y ait d’autres produits chimiques qui se combinent avec des combustibles pour produire de la chaleur, le plus courant reste l’oxygène. La preuve qu’il en faut pour entretenir le feu est donnée par le fait que des combustibles chauffés dans le vide ne brûlent pas.
LA RÉACTION CHIMIQUE: Il peut arriver qu’aucune flamme n’apparaisse, même si le combustible, la chaleur et l’oxygène sont présents. Par exemple, pour qu’il y ait du feu, la teneur en gaz naturel de l’air doit se situer entre 4 et 15 pour cent.
On peut expliquer le processus de la combustion en examinant la flamme d’une bougie. La cire ne brûle pas, mais le gaz qui se dégage de la cire chauffée pénètre dans la mèche et brûle. Faites-en l’expérience en éteignant une bougie qui a brûlé pendant un certain temps. Ensuite, passez une allumette enflammée dans la fumée qui s’échappe de la mèche. La flamme va descendre jusqu’à la mèche et rallumera la bougie. Dans une flamme, on note trois parties: d’abord une partie obscure au centre, où la combustion est nulle. Ensuite, une zone intermédiaire composée d’hydrogène et de monoxyde de carbone et dans laquelle la combustion est incomplète. Enfin, ces gaz parviennent jusqu’à la couche externe. où la combustion est complète.
Ces notions élémentaires présentes à l’esprit, nous vous suggérons d’examiner votre foyer, et votre lieu de travail, afin de vérifier qu’il n’existe aucun endroit où un incendie risque de se déclencher.
Trois mesures à prendre contre les incendies
Tout au long de votre examen, rappelez-vous qu’il n’existe pas deux feux absolument identiques, de sorte qu’il n’est pas possible de prévoir chaque cas. Vérifiez néanmoins tous les endroits où il est vraisemblable que le feu puisse se déclencher. Cela aidera toute votre famille à mieux saisir l’importance de prendre des mesures de sécurité.
D’une façon générale, il faut d’une part que le ménage soit bien fait, d’autre part que chacun veille à la sécurité de la maison, enfin, il faut se montrer prévoyant.
L’inspection de la cuisine
L’endroit le plus dangereux de la maison est certainement la cuisine. C’est là qu’éclatent la plupart des incendies. La cuisinière et les autres appareils domestiques sont particulièrement dangereux. Il faut donc veiller à ce qu’ils restent toujours en excellent état et s’en servir avec précaution. L’aménagement de cette pièce doit être judicieux. N’y a-t-il pas au-dessus de la cuisinière des matériaux inflammables qui risquent de prendre feu avec la chaleur ou une flamme? Il suffit que des rideaux volent au-dessus de la cuisinière pour transformer en quelques instants la cuisine en un brasier.
L’entretien de la cuisinière exige que l’on élimine toutes les graisses. Comme la chaleur et l’oxygène sont présents, la graisse pourrait en effet fournir le combustible qui alimenterait un incendie.
Certaines précautions doivent devenir une habitude. Les appareils tels que le réfrigérateur, le grille-pain et le four sont-ils en bon état? Employez-vous des fusibles du calibre recommandé?
Si jamais une casserole contenant de la graisse prenait feu, surtout n’essayez jamais de la transporter au-dehors ou de l’éteindre en versant de l’eau dessus. Vous ne feriez qu’aggraver la situation. Commencez par supprimer la source de chaleur. Ensuite, si possible, étouffez le feu avec un couvercle, en veillant à ne pas vous brûler et à ne pas approcher vos vêtements trop près du feu. Si cela ne suffit pas et que vous n’ayez pas d’extincteur, versez du bicarbonate de soude sur les flammes.
Un mot d’avertissement: Dans près de 20 pour cent des incendies, les victimes sont des enfants de moins de cinq ans. Prenez donc des précautions pour qu’ils ne risquent pas de se brûler. Tournez toujours les manches des casseroles vers le centre de la cuisinière, pour les mettre hors d’atteinte des enfants. Ne risquez pas de provoquer un drame en rangeant une boîte de gâteaux au-dessus de la cuisinière. Mettez les allumettes et l’allume-gaz hors de leur portée. Le feu n’est pas un jouet et il n’est jamais trop tôt pour enseigner cette leçon aux enfants.
Comme la plupart des incendies domestiques prennent naissance dans une cuisine, beaucoup d’autorités en matière de prévention suggèrent d’y placer un extincteur à produit chimique sec. Une contenance d’un kilo suffit. Choisissez un modèle polyvalent, c’est-à-dire qui éteint les différentes sortes de feux, aussi bien le papier enflammé que le bois, les tentures, etc., ou bien les liquides inflammables, tels que la graisse, la peinture, les diluants, etc., ou encore des connexions électriques dénudées.
Chaque membre de la famille devrait savoir se servir de l’extincteur. Le meilleur moment pour lire le mode d’emploi et apprendre à servir d’un extincteur n’est CERTAINEMENT PAS celui où l’incendie a éclaté.
Si l’on ne parvient pas à maîtriser rapidement le sinistre, il faut évacuer la maison, mettre la famille en lieu sûr et appeler les pompiers.
Le tableau joint à cet article donne la liste de quelques-unes des causes les plus courantes d’incendie dans les cuisines ainsi que les moyens de les combattre ou de les prévenir.
L’inspection du reste de la maison
Dans le reste de la maison, ce sont les appareils de chauffage qui présentent sans doute les plus grands risques d’incendie. Que vous soyez équipé ou non du chauffage central, veillez à ce que les appareils soient en excellent état et employez-les avec précaution. Faites vérifier et nettoyer régulièrement par un spécialiste la chaudière, les tuyaux de poêle et le conduit de cheminée.
Les appareils de chauffage individuel sont particulièrement dangereux si une veilleuse brûle à l’air libre. Ils doivent être disposés suffisamment loin des murs et des matériaux combustibles. Veillez également à l’emplacement de ces appareils de chauffage, car on peut facilement les bousculer ou les renverser. De tels appareils doivent être éteints au moment où l’on se couche.
Ici, au Japon, où les incendies causent tous les jours une moyenne de 30 morts et blessés, les appareils de chauffage d’appoint sont d’un usage très courant. Pour prévenir le danger qu’ils représentent, des volontaires passent tard le soir dans les rues des différents quartiers. Ils sonnent une cloche ou frappent deux bâtons l’un contre l’autre, pour rappeler aux usagers de fermer leurs appareils. Dans certaines régions, la voiture des pompiers remplit la même tâche, parcourant les rues dans tous les sens, la sirène en marche, en annonçant qu’il faut éteindre les appareils de chauffage. Nul doute qu’une vigilance constante permet de réduire les drames quotidiens dus aux incendies.
Mais il n’y a pas que les radiateurs d’appoint à incriminer. Par exemple, l’usage du tabac et d’allumettes est responsable de 25 pour cent de tous les incendies dont la cause a été identifiée. Aux États-Unis, c’est la seule cause de 200 000 incendies et de 1 200 morts tous les ans.
Il y a aussi le récepteur de télévision qui dégage de la chaleur. Veillez à ce que la ventilation soit suffisante pour la dissiper, sinon elle risque de mettre le feu à tous les matériaux combustibles situés à proximité. Enfin, lorsque vous voyez des fils dénudés, prenez immédiatement les mesures qui s’imposent.
Dans le cas où un incendie aurait mis le feu aux vêtements de la victime, ne la laissez pas courir, car cela ne ferait qu’attiser les flammes. Roulez-la par terre dans un vêtement, un tapis ou une couverture qui étouffera les flammes.
De bonnes habitudes de rangement
Rangez-vous vos affaires au sous-sol, au garage ou dans un débarras? Dans un endroit fermé, les vapeurs de diluant, d’essence et d’autres liquides inflammables peuvent déclencher une explosion et un incendie. Ces liquides sont-ils contenus dans des récipients en métal hermétiquement fermés? Dans les endroits où vous les employez, la ventilation est-elle suffisante?
Attention aussi aux ordures et aux chiffons entassés dans un coin; ils peuvent s’enflammer spontanément. Si le ménage est fait régulièrement, ce danger sera écarté.
Un peu de prévoyance
Les pompiers recommandent que chaque famille prévoie une sortie de secours en cas d’incendie. Quand le feu éclate, il est trop tard. Prévoyez même deux issues de secours, au cas où l’une d’elles serait impraticable. Ensuite, entraînez-vous à les employer, afin que chacun sache ce qu’il doit faire. Désignez aussi un endroit où vous retrouver à l’extérieur, pour que l’on puisse savoir si tout le monde est là. Des gens sont morts parce qu’ils étaient retournés dans une maison en flamme pour sauver des enfants qui se trouvaient déjà en lieu sûr. Une fois la famille à l’extérieur, n’essayez surtout pas d’aller chercher des objets de valeur; cela pourrait vous coûter la vie.
Voilà des milliers d’années que la famille humaine retire des bienfaits du feu. Cependant, cet élément peut devenir un ennemi redoutable. “Voyez, dit l’écrivain biblique Jacques, quel petit feu il faut pour incendier une si grande forêt.” (Jacq. 3:5). Aussi, pour notre bien comme pour celui des nôtres, soyons conscients des ravages que le feu peut exercer et habituons-nous à nous en servir avec précaution. C’est en grande partie de nous qu’il dépend que le feu devienne un ennemi mortel ou qu’il reste notre serviteur.
[Tableau, page 14]
Les incendies de cuisine
Les causes d’incendie Remèdes et précautions à prendre
1. La poêle à frire prend feu. 1. Étouffer le feu avec un
couvercle.
2. La graisse prend feu dans 2. Saupoudrer avec du
le four. bicarbonate de soude. Veiller
à la propreté du four.
3. On quitte la maison en 3. Tout éteindre avant de partir.
laissant cuire des
aliments ou bien le four
reste allumé.
4. Les allumettes et 4. À utiliser avec prudence et
l’allume-gaz. les ranger hors de portée des
enfants.
5. Les enfants jouent près de 5. Éloigner les enfants de la
la cuisinière ou avec elle. cuisinière.
6. Les rideaux volettent près 6. Attacher les rideaux loin du
de la flamme du gaz. feu ou, mieux, mettre des
rideaux en fibre de verre.
7. Un liquide nettoyant 7. Éviter de l’employer près
s’enflamme. d’une flamme ou d’une
veilleuse.
8. Un vêtement aux manches 8. Ne pas cuisiner avec de tels
flottantes prend feu. vêtements ou bien porter
des tissus ignifugés.
9. Par suite de négligence 9. Toujours manier avec prudence
dans l’utilisation des les ustensiles de cuisine.
ustensiles de cuisine ou
bien parce que les manches
sont mal disposés, de la
nourriture inflammable tombe
sur le brûleur.
10. Quand des objets sont 10. Prendre dans le placard
rangés dans le placard ce qui est nécessaire avant
au-dessus de la cuisinière, de commencer à cuisiner.
ils peuvent tomber et
répandre les aliments sur
la flamme.
11. Une odeur de gaz. 11. Vérifier si la veilleuse
reste allumée, voir si un
brûleur est resté ouvert.
Sinon, informer les pompiers
et la compagnie du gaz.
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Leur honnêteté est connueRéveillez-vous ! 1979 | 22 septembre
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Leur honnêteté est connue
L’honnêteté fait partie des exigences chrétiennes. L’apôtre Paul avait donc tout à fait raison d’écrire: “Continuez à prier pour nous, car nous avons la conviction d’avoir la conscience honnête, désireux que nous sommes de nous conduire honnêtement en toutes choses.” (Héb. 13:18). Cette honnêteté ne passe pas inaperçue du public, comme le montre l’anecdote suivante qui s’est déroulée en France.
Un chrétien qui est dans les affaires expliqua que celles-ci étaient loin d’être faciles, en raison de la crise économique. Il écrivit:
“Fabricant, je suis parfois, en raison des difficultés des affaires, gêné en fin de mois dans le règlement de mes échéances. C’est ainsi que fin août 1977, je me suis trouvé dans l’obligation de demander à un fournisseur le report du paiement d’une somme relativement élevée. Il s’agissait d’une firme étrangère très importante et intransigeante en ce qui concerne le délai des règlements. Le directeur financier refusa donc ma demande et pria le représentant local de me réclamer un règlement immédiat. Le représentant à qui j’avais donné le témoignage répondit qu’il me connaissait bien et que l’on pouvait me faire confiance. Mais aucun argument ne semblait infléchir la décision.
“C’est alors que le représentant déclara au directeur que j’étais Témoin de Jéhovah. Alors, le directeur dit: ‘Dans ce cas, c’est différent! Accordez le délai demandé.’ Le représentant m’a visité depuis lors et, m’expliquant cette affaire, m’a montré une photocopie d’une lettre que le directeur a envoyée au siège de la maison. Sur cette lettre était inscrite la mention: ‘Il est Témoin de Jéhovah. — Avis favorable’.”
Ce report permit au Témoin de régler sa dette et de rester en excellentes relations d’affaires avec cette société. Naturellement, le chrétien ne cherchera pas à être honnête pour en tirer un avantage matériel, mais il n’empêche que son honnêteté ne passe pas inaperçue.
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