La Bible l’avait-elle prédit ?
AU DÉBUT de juin 1967, les journaux commentaient le développement de la guerre au Moyen-Orient en publiant de gros titres comme ceux-ci : “Israël progresse sur tous les fronts”, “Les Israélites mettent les Arabes en fuite ; ils approchent de Suez”. Quelques jours après, c’était fini ; les troupes israéliennes occupaient entièrement la ville de Jérusalem, tout le territoire jordanien situé à l’ouest du Jourdain et toute la péninsule du Sinaï.
Dans le même temps, on se livrait partout à bien des conjectures sur le sens de ces événements. Beaucoup se demandaient s’il ne s’agissait pas là de l’accomplissement d’anciennes prophéties bibliques, entre autres celle que Jéhovah fit consigner, il y a plus de 2 500 ans, en ces termes : “Je les ramènerai dans le pays que j’ai donné à leurs pères, et ils le posséderont.” — Jér. 30:3 ; voyez aussi Ézéchiel 37:21.
À ce sujet, l’opinion et la conduite des Israéliens eux-mêmes ne sont pas sans importance. La dispersion des Juifs a-t-elle pris fin ? Les Israéliens affirment-ils que leur État est en tous points théocratique ou gouverné par Dieu, et comptent-ils sur Dieu pour assurer leur protection ? Considérons certains des faits.
L’année qui suivit la proclamation de l’indépendance de l’État d’Israël, un éminent rabbin allemand, Ignaz Maybaum, fit cet aveu pertinent : “Sion n’existe pas encore. Nous ne devons pas cesser de prier pour qu’elle soit établie. Le Messie n’est pas encore venu, seul un État juif a été créé. Le monde n’est pas encore racheté. Il nous faut attendre, espérer et prier sans cesse. Nous sommes toujours dans le galut [en exil] ; les citoyens d’Israël aussi.” — The Christian Century du 3 avril 1963.
David Ben-Gourion, ancien premier ministre d’Israël, a toujours été hostile à l’idée de la formation d’un État théocratique moderne. Dans son examen rétrospectif des dix premières années de l’existence d’Israël en tant qu’État indépendant, il ne trouva rien à dire au sujet de l’aide et de la direction de Dieu, fait qui mérite d’être noté. Il déclara : “Israël est déterminé à renforcer sa formation militaire et à poursuivre son œuvre de reconstruction et de rédemption ; à ramener les Juifs de tous les pays où ils connaissent l’oppression et la souffrance ; à assujettir le désert et à le rendre florissant grâce au pouvoir de la science et à l’esprit de pionnier.” — New York Times Magazine, 20 avril 1958.
Les Israéliens actifs et militants n’ajoutent pas foi au récit biblique rapportant les interventions miraculeuses de Dieu en faveur de leurs ancêtres. Ils ne le considèrent pas comme historique. Ils soutiennent que leur État est un État laïque, gouverné par des lois laïques décrétées non par la Torah, mais par leur propre Knesset (parlement). Ils sont en désaccord avec le principe biblique suivant : “Si Jéhovah ne bâtit pas la maison [ou l’État], en vain travaillent ceux qui la bâtissent !” (Ps. 127:1, AC). Pour réussir, ils se confient en leur propre force et en leurs propres capacités.
Mais que dit la Bible, la Parole écrite de Dieu, à propos des relations entre Dieu et les Juifs ? Elle révèle que Jéhovah a permis leur dispersion en 607 avant notre ère, lorsque les Babyloniens ont détruit Jérusalem et emmené en exil les habitants de la Judée. Conformément à la prophétie de Jérémie, les Juifs retournèrent dans leur pays après soixante-dix ans d’exil. — Jér. 29:10 ; Dan. 9:1, 2.
Mais se peut-il qu’il y ait un autre et plus grand accomplissement des prophéties relatives au rétablissement de la nation juive, cette fois sur l’État d’Israël moderne ? Qu’indiquent les Écritures et les faits ? Ce qui est certain, c’est que les Juifs ont rejeté le Messie promis lorsqu’il est venu il y a dix-neuf siècles. Le Messie à son tour leur déclara : “Voici, votre maison vous est abandonnée.” “Le royaume de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits.” (Mat. 23:38 ; 21:43). Le coup final fut porté à Israël en 70 de notre ère, lorsque les Romains détruisirent le temple de Jérusalem et dispersèrent les Juifs. — Luc 19:43, 44.
Depuis cette date, Dieu ne traite plus avec un système de choses juif (Col. 2:14 ; Gal. 3:24, 25). À la vérité, depuis la Pentecôte de l’an 33 de notre ère, pendant laquelle l’esprit de Dieu fut répandu sur les disciples de Jésus-Christ, Jéhovah traite avec la congrégation chrétienne, à propos de laquelle l’apôtre Paul écrivit : “Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car vous êtes tous une seule personne en union avec Christ Jésus. De plus, si vous appartenez à Christ, vous êtes vraiment la postérité d’Abraham, héritiers relativement à une promesse.” — Gal. 3:28, 29.
L’apôtre Paul identifia en ces termes ceux qui recevraient la protection et le salut : “Si tu déclares publiquement cette ‘parole dans ta propre bouche’, que Jésus est Seigneur, et si tu exerces la foi dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car ‘quiconque invoque le nom de Jéhovah sera sauvé’.” — Rom. 10:9, 13.
Il est incontestable que l’actuel État d’Israël n’admet pas que Jésus-Christ est Seigneur, et qu’il n’invoque pas non plus le nom de Jéhovah. Cet État est politique et non religieux. Bien que les Juifs puissent, individuellement, accepter le Christ et être admis dans la congrégation de ses disciples, il est clair que Dieu ne traite plus avec les Juifs en tant que nation. De plus, la ville de Jérusalem n’a plus d’importance pour ce qui est du vrai culte, car ceux qui servent Dieu et le Christ, son Roi établi, se trouvent dispersés sur toute la terre. — Jean 4:21.
Alors, comment faut-il considérer ce qui se passe actuellement au Moyen-Orient ? Il faut voir là quelques-uns des aspects d’une situation générale annoncée par la Bible ; les luttes internationales, le crime et la violence sont des signes caractéristiques de notre époque indiquant que nous vivons les “derniers jours” du présent système de choses mauvais (II Tim. 3:1-5). Effectivement, ces événements prouvent d’une manière indiscutable que nous approchons de la fin de l’actuel ordre de choses. En poursuivant vainement la paix tout en se préparant pour la guerre, les nations ne tiennent aucun compte du décret du Souverain suprême de l’univers attribuant au Christ le pouvoir et l’autorité de les fouler aux pieds en leur infligeant une défaite complète (Dan. 2:44 ; I Cor. 15:24, 25). ‘Soumettez-vous au Fils de Dieu !’ Voilà l’appel pressant adressé aux hommes de toutes les nations qui veulent survivre à la plus grande tribulation de tous les temps. — Ps. 2:12.