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L’art d’être de bons grands-parentsRéveillez-vous ! 1980 | 8 décembre
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prendre soin des miens, je me cabre. Après tout, ce sont MES enfants. Par contre, j’apprécie les suggestions présentées d’une manière qui reflète de l’intérêt et de la tolérance pour les problèmes que ma femme et moi rencontrons en tant que parents.”
Il est assurément difficile de se montrer patient et tolérant quand on voit naître des situations génératrices de regrets futurs, mais si nous voulons nous faire respecter en tant que grands-parents, il nous faut bien comprendre le rôle qui nous est dévolu dans le cercle de famille, sans essayer d’usurper celui des parents. Il y a évidemment des cas où ce sera avec nous qu’il faudra faire preuve de patience et de tolérance. Expliquons-nous là-dessus.
Notre attitude de grands-parents
Tout comme changent les saisons de l’année, les différentes étapes de la vie présentent des contrastes. Certains supportent mieux que d’autres ces changements de saison-là.
À mesure que les grands-parents vieillissent, ils peuvent causer des problèmes. Certains d’entre nous sont plus difficiles à vivre avec l’âge. Notre manière d’agir va peut-être à contre-courant de celle de nos enfants. Il se peut aussi que nous devenions plus irritables, moins patients et moins tolérants. Malheureusement, certains d’entre nous sont touchés par la sénilité, à un degré ou à un autre. Si, dans le passé, nous avons semé la patience, la tolérance et l’affection, il y a de bonnes raisons de penser que nous récolterons ces mêmes qualités au soir de la vie.
Nous qui sommes grands-parents aimons beaucoup nous sentir membres à part entière de la famille, même le grand âge venu. Il est certain que l’on prend plaisir à entretenir des relations qui reposent sur un dialogue ouvert entre les générations, jeunes et moins jeunes étant pleinement conscients qu’ils peuvent s’enrichir mutuellement de leur expérience de la vie. Quand l’affection et le respect sont là, les trois générations, c’est-à-dire aussi bien les grands-parents que les parents et leurs enfants, peuvent, même au sein de l’agitation du présent monde, connaître quantité de bénédictions parmi toutes celles que Dieu avait prévues pour la famille quand il l’a instituée. — D’un de nos lecteurs.
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De la “cabane au Canada” à la maison de vos rêvesRéveillez-vous ! 1980 | 8 décembre
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De la “cabane au Canada” à la maison de vos rêves
De notre correspondant au Canada
UNE nouvelle génération de structures en rondins est en train de retenir l’attention d’un nombre croissant de Canadiens, regain d’intérêt qui a abouti à la construction de résidences secondaires, de salles des fêtes, de bibliothèques municipales, de musées et même de Salles du Royaume des Témoins de Jéhovah.
Comment cette faveur dont jouissent les constructions en rondins s’explique-t-elle? Plusieurs facteurs interviennent. D’aucuns se sentent simplement attirés par la beauté naturelle du bois, tandis que d’autres sont mus par un souci d’économie. D’autres encore expriment leur choix d’une maison en bois par un retour à la nature, de préférence au monde de béton et de plastique qui les entoure.
Brève rétrospective
L’histoire des habitations en rondins va nous permettre de comprendre qu’il ne s’agit pas de vulgaires cabanes. C’est ainsi qu’en 1605, à Port-Royal, en Nouvelle-Écosse, d’habiles charpentiers avaient édifié une grande habitation en rondins dessinée par des architectes français, et où l’explorateur français Samuel de Champlain élut domicile. Elle était si belle que si jamais vous visitez sa réplique moderne, vous risquez de nourrir le désir d’avoir vous aussi une maison en rondins.
Par la suite, d’autres artisans contribuèrent au perfectionnement de ces maisons qui se construisaient au Canada. Par exemple, les Scandinaves apportèrent leur goût raffiné et leurs talents. Contrairement à l’architecture française qui fait reposer la construction sur des montants verticaux, le style scandinave exige de faire supporter le poids de l’édifice par des rondins horizontaux. Au lieu d’emboîter les rondins à tenon dans les montants verticaux, le style scandinave les emboîte les uns sur les autres par un système d’entailles, les extrémités faisant saillie.
La construction du plus grand bâtiment en rondins que l’on ait jamais vu remonte à 1930. Il s’agissait d’un hôtel de la compagnie Canadian Pacific, le “Château Montebello”, entre Ottawa et Montréal. La bâtisse comprend une pièce centrale hexagonale de 30 mètres de large avec un impressionnant foyer de 20 mètres de haut. De ce centre rayonnent six zones d’habitation de différentes tailles, qui comprennent 200 chambres et appartements. Les 3 500 ouvriers qui avaient travaillé à cette construction avaient dû assembler 10 000 rondins. Pourtant, l’ouvrage fut terminé en quatre mois, ce qui constituait un délai remarquable. L’immeuble a 146 mètres de long et comporte deux étages. Tout en rondins, ce bâtiment est vraiment magnifique.
Un autre édifice construit en rondins récemment à Inuvik, au nord du cercle polaire, montre que les traditions du métier ne se sont pas perdues. Il s’agit d’un centre de loisirs pour Indiens et Esquimaux construit en quatre ans par deux spécialistes qui ont utilisé la technique finlandaise. L’assemblage est si remarquable que l’on n’arrive même pas à glisser une feuille de papier entre les rondins.
Pour citer un autre exemple de construction récente, mentionnons la magnifique Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah à Masset, dans l’archipel de la Reine-Charlotte, en Colombie britannique. C’est l’une des quelques Salles du Royaume à ossature en bois que l’on trouve au Canada. Certains de ses rondins ont 15 mètres de long.
De telles réalisations prouvent que les constructions en rondins sont tout à fait adaptées à la vie moderne. Beaucoup de gens commencent à se rendre compte qu’une maison à ossature en bois n’est pas forcément un cabanon au sol en terre battue, aux murs qui laissent passer l’air et au toit de terre percé de gouttières. Les entrepreneurs ont repris les méthodes anciennes, mais les ont perfectionnées et combinées avec des techniques modernes, si bien qu’une maison en rondins peut s’avérer tout à fait confortable.
Envisagez-vous de bâtir une maison en rondins?
La vogue actuelle de ces constructions vous amènera peut-être à vous demander si vous allez vous faire construire une maison en rondins.
Il faut faire preuve de réalisme et envisager un certain nombre de facteurs. On n’insistera jamais trop sur la nécessité de se préparer méticuleusement avant de bâtir. Il y a pour cela différentes façons de s’y prendre. Certains, rares il est vrai, démontent soigneusement une maison en rondins et la remontent sur de nouvelles fondations et avec un toit neuf. D’autres préfèrent acheter les éléments préfabriqués et les assembler eux-mêmes. D’autres encore choisissent de monter tout seuls leur maison. Comme ce travail exige une grande habileté, nombreux sont ceux qui estiment plus sage de recourir à un charpentier professionnel. Là encore, il faut se montrer circonspect et vérifier qu’il possède bien les compétences indispensables en prenant soin d’examiner les ouvrages qu’il a déjà réalisés.
Pour ceux que séduit l’idée de faire eux-mêmes ce travail, voici quelques suggestions pratiques:
Le facteur temps: On a généralement tendance à sous-estimer le temps que requiert ce genre de construction. Un charpentier qualifié place parfois de deux à quatre rondins seulement par jour. Que dire alors d’un amateur!
L’aspect financier: Certains sous-estiment également le prix de la construction. Comme il y a beaucoup de différences d’une maison à une autre, différences qui vont de la facilité de se procurer des rondins jusqu’à leur prix, en passant par les options, telles qu’une cheminée, le coût de chaque construction doit au préalable faire l’objet d’un devis détaillé.
Pour ce qui est de la construction proprement dite, voici quelques suggestions:
La sécurité: Comme les rondins pèsent plusieurs centaines de kilos chacun, il faut les manier avec prudence. De même, les outils, tels que les tronçonneuses, les haches et autres instruments tranchants exigent des précautions. Protégez vos yeux; portez des chaussures de sécurité à semelle antidérapante. N’entreprenez rien tant que vous n’avez pas les pieds bien calés par terre. Veillez à ce que votre chantier soit dégagé et éloigné des spectateurs. Ne relâchez jamais votre vigilance, sinon un grave accident pourrait faire tourner votre entreprise au drame.
Les fondations: Le bois des rondins exige des fondations renforcées. Les murs d’une maison classique d’une centaine de mètres carrés pèsent un peu plus de trois tonnes et demie. Avec des murs en rondins, il faut compter plus de douze tonnes et demie. Pour éviter les effondrements et satisfaire aux normes des services de sécurité, il sera peut-être nécessaire de faire reposer les murs portants, de 25 centimètres de large, sur une semelle de 60 centimètres, les chiffres pouvant varier avec l’état du sol.
Le choix et la préparation des rondins
On s’évite beaucoup de problèmes en choisissant des rondins bien droits et réguliers. Leur taille a également de l’importance. Les rondins dont le plus grand diamètre atteint de 35 à 43 centimètres et le plus petit diamètre de 25 à 30 centimètres donnent bel aspect à la construction et ils offrent une solidité et un isolement suffisants. On peut se servir de différentes sortes d’arbres, mais les spécialistes préfèrent le pin, l’épicéa, le sapin ou le cèdre.
La meilleure saison pour couper les rondins est l’hiver, lorsqu’il y a peu de sève et qu’il est facile de les traîner sur la neige, ce qui évite de les abîmer. Il vaut mieux n’enlever l’écorce qu’au moment de les utiliser. Certains spécialistes pensent que cela permet au bois de mieux “se marier” une fois monté. S’il faut entreposer les rondins, on les dressera en hauteur en évitant de les faire reposer directement sur le sol, afin qu’il y ait suffisamment d’aération pour empêcher l’humidité. Après que l’on a mis les rondins en place, on peut leur appliquer un fongicide.
Le montage et les emboîtements
Une fois que l’on a choisi ses rondins, qu’on les a amenés sur place et qu’on les a débarrassés de leur écorce, il s’agit de monter les murs, tâche qui exige de l’organisation, de l’ingéniosité, de l’habileté, des efforts et des précautions. Chaque rondin doit être choisi et mis en place avec soin. Comme il faut poser tout nouveau rondin sur le précédent et creuser des entailles à l’endroit où les rondins s’emboîtent, on procédera à un chantournage minutieux.
Un autre facteur important à envisager est le tassement qui se produit lorsque les rondins “se marient”. Quand on pose des portes et des fenêtres, des cloisons ou des escaliers, il faut prévoir un espace vertical supplémentaire de 6,25 cm par mètre de haut. Il ne faut donc pas fixer directement les pièces de charpente sur les rondins, mais à des linteaux verticaux qui “flottent” sur une entaille creusée dans le rondin. Sinon, on risque d’être confronté à de graves problèmes lorsque les rondins se tasseront.
Si vous désirez construire vous-même votre maison, il sera sage de suivre des cours ou de travailler avec quelqu’un de qualifié.
L’isolation
Les murs en bois fournissent une excellente isolation, à condition d’être convenablement montés avec des rondins suffisamment gros. C’est ainsi qu’un mur de rondins coniques dont le plus petit diamètre atteint 25 centimètres, s’il est bien ajusté, a un coefficient d’isolation supérieur de 20 pour cent à celui d’un mur porteur de 5 à 10 centimètres recouvert de neuf centimètres de laine de verre. L’isolation est encore plus efficace avec des rondins plus gros dont le dessous a été bouveté pour former une rainure dans laquelle on fixe un joint isolant.
Un autre avantage des murs en rondins est qu’ils ont la propriété de garder la chaleur. Le mur que nous avons décrit plus haut retient cinq fois plus de chaleur qu’un mur porteur. De ce fait, la température varie moins, et la maison est plus confortable. Le toit et le sol seront isolés comme dans une maison classique, faute de quoi tous les avantages d’une construction en rondins seraient perdus.
La plomberie et l’électricité
On s’épargnera bien du labeur en posant les canalisations et l’électricité au fur et à mesure que l’on monte les rondins. Si l’on prend soin de dissimuler les tuyaux et les fils, les pièces n’en seront que plus coquettes.
Il est indéniable que la construction d’une maison en rondins comporte une foule de détails. Peut-être commencerez-vous par construire un cabanon pour y ranger vos outils ou autre chose, ce qui vous permettra de vous faire la main et de vivre avec vos erreurs, mais pas dedans. Vous serez ainsi mieux à même de juger si la maison de vos rêves devrait ou non être en rondins.
[Illustrations/Schémas, page 13]
emboîtement à queue d’aronde
entaille à mi-bois
emboîtement arrondi et bouvetage d’isolation
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