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  • Une lutte sans trêve contre la mer
    Réveillez-vous ! 1970 | 8 janvier
    • Une lutte sans trêve contre la mer

      De notre correspondant aux Pays-Bas

      LES beaux jours de la puissance maritime des Pays-Bas sont révolus depuis longtemps. En effet, c’était pendant la seconde moitié du dix-septième siècle que la marine néerlandaise sillonnait les mers en défiant les flottes de l’Angleterre, de la France, de l’Espagne et du Portugal, seules ou réunies. Cependant, depuis lors, les Néerlandais mènent sans trêve une lutte maritime d’un autre genre : une série de batailles destinées à conserver et à étendre le territoire sur lequel ils vivent, travaillent et se distraient.

      Jusqu’à quel point ont-​ils réussi ? Certains faits concernant les Pays-Bas répondront à cette question. Depuis le seizième siècle, quelque 480 000 hectares de terres ont été conquis sur la mer du Nord, c’est-à-dire une superficie à peu près deux fois et demie celle du grand-duché de Luxembourg. Environ 60 pour cent des Néerlandais habitent cette région arrachée aux eaux tumultueuses et écumantes. Quarante pour cent des terres des Pays-Bas sont situées au-dessous du niveau de la mer, et pourtant, elles produisent d’énormes quantités de céréales et des millions d’oignons de tulipes et d’autres fleurs.

      Les vaillants Néerlandais poursuivent cette lutte séculaire sans trêve. Loin de cesser le combat, ils dressent les plans de nouvelles offensives, qui se révèlent d’ailleurs nécessaires, car selon les derniers chiffres, le pays compte déjà environ vingt-deux personnes par hectare, une population plus dense que celle de l’Angleterre (13,5 personnes par hectare). En outre, le prix de l’oisiveté est trop élevé. En effet, la mer ne tarderait pas à envahir de nouveau les terres et à anéantir le travail de nombreuses générations de combattants courageux. La lutte doit donc se poursuivre sans relâche. Cependant, il est agréable de penser que cette conquête de nouvelles terres ne perturbe aucune frontière internationale et n’exige aucune activité militaire ou navale. Et pourtant, les résultats sont tangibles et profitables.

      Les polders

      Un “polder” est une zone de terres basses conquise sur la mer, un lac ou un fleuve. La technique employée pour créer un polder consiste tout d’abord à entourer d’une digue la région à assécher, et cela pendant qu’elle est encore inondée. On prépare la fondation de la digue en enlevant les couches de terre molle, parfois jusqu’à une profondeur de dix mètres ou davantage, puis on pompe dans cette tranchée sous-marine du sable mélangé avec de l’eau. On dépose sur ce fondement du sable pur jusqu’à une hauteur d’environ deux mètres au-dessous de la surface de la mer. À ce niveau, on doit commencer à utiliser des matériaux plus solides capables de résister à la turbulence de l’eau superficielle.

      Sur chacun des bords de cette longue levée de sable sous-marine, on élève une digue plus étroite faite d’argile à blocaux. L’espace intermédiaire est ensuite rempli de sable. La digue est donc composée principalement de sable renfermé dans un revêtement d’argile à blocaux, lequel constitue la partie exposée à l’eau. Évidemment, ce revêtement ne résisterait pas longtemps à la mer houleuse, c’est pourquoi les ouvriers préparent en même temps d’énormes fascines. Celles-ci sont lestées de blocs de basalte et immergées au pied de la digue. Elles la protègent contre le puissant courant de fond qui, sans cela, la saperait.

      Ensuite, il faut protéger, avec un rempart plus épais, la partie de la digue qui émerge de l’eau, particulièrement du côté de la mer. On enfonce dans le bord supérieur des fascines, des palplanches qui sont réunies ensuite par des planches horizontales. Sur le revêtement d’argile, on pose des paillassons sur lesquels on déverse des enrochements dont la couche supérieure consiste en blocs de basalte. Le sommet de la digue est recouvert d’argile fertile puis de gazon. Sur certaines digues, on construit même une route.

      On reconquiert également des terres par l’assèchement des lacs d’eau douce et des marais. En général, une digue circulaire est construite autour de la zone à assécher. À l’extérieur de cette digue, un canal de ceinture sert de réservoir pour l’eau en excès. Ce genre de digue ne doit pas être aussi robuste que celle que nous avons décrite plus haut, car son côté extérieur n’est pas appelé à résister aux attaques de la mer. Une fois la digue terminée, on procède à l’assèchement par pompage. Autrefois, on utilisait à cette fin les moulins à vent, mais aujourd’hui on se sert généralement de puissantes pompes à moteur Diesel ou électrique.

      Puisque l’évaporation ne suffit pas pour éliminer l’eau qui s’accumule par suite des pluies ou de l’infiltration, il est nécessaire de construire également un système permanent de drainage. Un polder asséché est donc divisé en parcelles appelées kavels. Celles-ci sont délimitées par un réseau de fossés qui ont une double fonction : assurer le drainage et servir de lignes de démarcation. Les kavels sont divisés à leur tour en parcelles plus petites encore par des rigoles qui alimentent les fossés. L’eau aboutit aux canaux qui la dirigent vers les stations de pompage et servent en même temps de voies navigables.

      Si le polder souffre d’une pénurie d’eau en été, il est irrigué grâce au même réseau de fossés et aux installations de pompage utilisés en sens inverse. Dès qu’un polder est asséché, le gouvernement prépare le sol pour sa mise en culture, tâche qui demande environ quatre ans. En automne, on sème le chou-marin et le blé d’hiver, que l’on récolte l’année suivante. On laisse alors la terre en jachère jusqu’aux semailles de l’orge au printemps de la troisième année. Au cours de la quatrième année, on sème l’avoine, la luzerne et le lin. La cinquième année, les terres sont affermées.

      Pour conjurer les catastrophes

      De temps à autre, au cours des siècles, il s’est produit des inondations désastreuses. Lors de ces catastrophes, les habitants des polders ont dû se réfugier sur les buttes ou collines artificielles appelées terpen, en attendant que les eaux soient de nouveau maîtrisées. Il devint évident que le meilleur moyen de conjurer ces désastres consistait à raccourcir le littoral vulnérable. Une carte ancienne des Pays-Bas montre le Zuiderzee comme un golfe avançant très loin dans les terres. À marée basse, sa profondeur était d’environ quatre mètres cinquante. On proposa donc de construire une digue de trente kilomètres de longueur qui fermerait ce golfe à l’endroit le plus étroit, c’est-à-dire entre la Frise et la Hollande septentrionale.

      Commencée en 1927, cette digue de barrage fut achevée en 1932. Elle a une épaisseur de 100 mètres au niveau de la surface de l’eau et de 150 mètres à sa base. Elle est pourvue d’écluses pour l’évacuation dans la mer de l’eau des fleuves. D’autres écluses permettent l’entrée de bateaux jaugeant jusqu’à 2 000 tonnes. De cette manière, le commerce n’est pas entravé, tandis que le danger de grandes inondations est considérablement réduit. En outre, cette digue a permis d’ajouter de vastes étendues de terres au royaume des Pays-Bas. En effet, on a déjà reconquis 126 000 hectares sur l’ancien Zuiderzee. Les travaux sont en cours pour la création d’un polder de 40 000 hectares et on vient d’entreprendre ceux d’un autre de 60 000 hectares. Finalement, il ne restera du Zuiderzee qu’un lac d’eau douce, l’IJselmeer, d’une superficie d’environ 120 000 hectares.

      Un autre front

      L’inondation la plus grave de l’histoire des Pays-Bas eut lieu en janvier 1953 ; elle dévasta les terres autour des estuaires du sud-ouest du pays. En tout, une superficie de 160 000 hectares fut inondée, et 1 800 personnes trouvèrent la mort. Une commission fut donc nommée pour étudier d’éventuels moyens de défense contre ce genre de catastrophe. C’est ainsi qu’en 1957, le gouvernement vota une loi approuvant le “plan Delta”. Ce projet proposait d’isoler de la mer du Nord les bras de mer du sud-ouest, et de raccourcir ainsi de près de 700 kilomètres le littoral des Pays-Bas.

      En 1961, on ferma le bras de mer entre l’île de Walcheren et le Beveland, appelé le Veersche Gat. Il est large d’environ deux kilomètres et demi, et 70 000 000 de tonnes d’eau s’y engouffraient à chaque marée haute. À partir des deux pointes de terre, on construisit un long barrage de sorte qu’il ne restait finalement qu’une brèche de 315 mètres à fermer. Pour effectuer cette dernière opération, on se servit de caissons. Le caisson, qui mesure 45 mètres de long, 20 de large et 20 de haut, est conçu de telle façon qu’il peut flotter ou être immergé, et il est muni de grilles susceptibles d’être levées ou abaissées. Sept de ces caissons furent immergés dans la brèche à fermer. Au moment où la marée était la plus favorable, on remplit les caissons de lest et on ferma les grilles. On déversa ensuite sur les caissons un énorme volume de sable qui formait une digue capable de résister à la mer la plus démontée.

      Entre-temps, on avait entrepris l’endiguement du Haringvliet, bras de mer entre Goeree-Overflakkee et les îles de Voorne et de Putten. La marée précipite 260 000 000 de tonnes d’eau dans cet estuaire d’environ quatre kilomètres de large. À ce volume d’eau viennent s’ajouter les eaux du Rhin et de la Meuse. Le barrage du Haringvliet aura une double fonction : protéger les fleuves contre l’invasion de la mer, et régler le débit, la répartition et la mise en réserve de l’eau des fleuves. La réalisation de ces tâches exige un complexe d’écluses qui a déjà été construit sur une fondation de 22 000 pilots de béton. Il mesure un peu plus d’un kilomètre et comporte dix-sept vannes pesant chacune 467 tonnes et mesurant 55 mètres de large. Ces vannes, munies d’une porte de chaque côté, laissent passer près de 20 000 000 de litres d’eau à la seconde.

      L’endiguement de deux autres bras de mer est encore à l’état de projet. L’un d’eux, le Brouwershavense Gat, nécessitera un barrage de cinq kilomètres et demi de longueur. L’autre, qui fermera l’Escaut oriental, doit pouvoir résister à une marée qui déverse dans l’estuaire 1 100 000 000 de tonnes d’eau. À titre de comparaison, la digue qui ferme le Zuiderzee fut construite dans de l’eau de cinq mètres de profondeur en moyenne, tandis que la profondeur de l’Escaut oriental est de 17 mètres en moyenne et elle atteint 40 mètres par endroits. La digue de barrage du Zuiderzee a une épaisseur de 150 mètres à la base, tandis que celle de l’Escaut oriental devra avoir une épaisseur de 1 100 mètres.

      Ces deux grands projets exigent aussi la construction de deux barrages auxiliaires. Le premier, le barrage de Grevelingen, est déjà terminé. Le second, celui de Volkerak, entre Goeree-Overflakkee et la terre ferme, est presque achevé. Ils permettront de contrôler les courants de marée pendant la construction des grands barrages.

      À Grevelingen, on a recouru à une nouvelle méthode de construction : l’emploi d’un transporteur aérien. Il comportait deux câbles suspendus à des pylônes en acier et pourvus de douze bennes chacun. Chaque benne portait un filet d’une capacité de dix tonnes de gravier ou d’enrochements. Cette méthode s’est révélée rapide et efficace.

      Les fruits de la victoire

      Les vaillants combattants des Pays-Bas ont dû mener une lutte dure et longue. Ils ont essuyé des revers et ont connu des moments d’angoisse, mais leurs efforts ont été largement récompensés. Les deux projets les plus importants, le plan Delta et le plan Zuiderzee, permettent d’alimenter le pays en eau douce, élément indispensable à la fois à l’agriculture et à l’industrie croissante. Déjà, le Zuiderzee est devenu un gigantesque réservoir d’eau douce grâce à l’eau apportée par les fleuves au cours des années écoulées depuis sa construction. De même, la fermeture des bras de mer du sud-ouest créera un autre énorme lac d’eau douce.

      Le plan Delta a aussi l’avantage de rendre possible la construction d’un réseau de bonnes routes dans le sud-ouest du pays. Les deux projets ont pour but également de combattre la salure du sol. En effet, le sel apporté par les marées se dépose sur le fond des fleuves, des canaux et des fossés de drainage d’où il s’infiltre dans la terre, diminuant ainsi sa productivité. Les vastes lacs d’eau douce auront pour effet d’empêcher cette infiltration d’eau salée.

      La carte ci-dessus permet de se rendre compte d’un autre avantage, car elle montre les régions des Pays-Bas qui se trouveraient sous l’eau sans les digues et les dunes qui se dressent entre une grande partie de la population et la tumultueuse mer du Nord. Sans conteste, la lutte des vaillants combattants néerlandais contre la mer leur apporte une récompense bien plus grande que les victoires navales les plus éclatantes — mais meurtrières — du passé !

      [Carte, page 24]

      (Voir la publication)

      Voici à quoi ressembleraient les Pays-Bas sans les digues et les dunes

      [Illustration, page 22]

      Les digues peuvent servir de routes

  • La superficie des terres
    Réveillez-vous ! 1970 | 8 janvier
    • La superficie des terres

      On estime à près de 150 000 000 de kilomètres carrés la superficie des terres de notre planète. Cependant, cela ne représente que 29,4 pour cent de la superficie totale, dont la plus grande partie est formée d’eau.

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