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Le dilemme de l’avortement: 60 millions de meurtres sont-ils la solution?Réveillez-vous ! 1993 | 22 mai
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Le dilemme de l’avortement: 60 millions de meurtres sont-ils la solution?
DÉROUTÉE, effrayée et en larmes, une adolescente de 15 ans regarde son petit ami s’éloigner, dégoûté. Il vient de la traiter d’imbécile parce qu’elle est enceinte. Elle pensait qu’ils s’aimaient.
À son plus grand désespoir, une femme apprend qu’elle attend son sixième enfant. Son mari n’a pas de travail, et sa petite famille va se coucher tous les soirs le ventre creux. Comment peuvent-ils nourrir un enfant de plus?
“Cela ne pouvait pas tomber plus mal”, explique à son docteur une femme élégamment vêtue. Elle vient de décrocher son diplôme d’ingénieur et est sur le point d’entamer une nouvelle carrière. Quant à son mari, il est entièrement absorbé par son travail d’avocat. Où trouveraient-ils le temps de s’occuper d’un enfant?
Ces personnes ont des modes de vie très différents et ne rencontrent pas les mêmes difficultés. Mais elles choisissent la même solution: l’avortement.
L’avortement est l’un des dossiers les plus brûlants de ces dix dernières années. Il suscite de violents débats dans les domaines politique, social, médical et théologique. Aux États-Unis, les adversaires de l’avortement manifestent pour les droits de l’enfant. Ses défenseurs, eux, invoquent les principes de la liberté et du droit de la femme à décider. Les deux camps s’affrontent lors des élections, devant les tribunaux, dans les églises, voire dans la rue.
Des millions de personnes sont prises entre deux feux, écartelées dans la controverse passionnée qui oppose les deux parties. Les termes eux-mêmes (“pour le choix” et “pour la vie”) ont été soigneusement choisis pour séduire les indécis. En cette époque où l’on idolâtre la liberté, qui n’inclinerait pas pour le droit de choisir? Mais, inversement, qui ne pencherait pas pour le droit à la vie? Les uns brandissent des tiges de métal comme symbole des femmes opprimées qui meurent lors d’avortements illégaux. Les autres brandissent des bocaux de fœtus pour évoquer les millions d’enfants qui n’ont jamais vu le jour.
Laurence Tribe résume très bien la tragédie dans son livre Avortement: le choc des absolus (angl.): “Beaucoup de ceux qui sont prompts à reconnaître dans le fœtus un humain à part entière, qui lui attachent un grand prix et qui versent des larmes oublient cet autre humain qui le porte et sa situation critique. (...) Beaucoup d’autres, qui pensent avant tout à la femme et à son corps, qui réclament à cor et à cri le droit de celle-ci à disposer d’elle-même, ne pensent guère au fœtus qu’elle abrite et ne le considèrent pas comme un véritable être vivant.”
Pendant que cette guerre continue de faire rage, 50 à 60 millions de fœtus seront cette année encore immolés sur l’autel des droits.
Quelle est votre position sur ce sujet délicat? Que répondriez-vous à ces questions essentielles: la femme a-t-elle fondamentalement le droit de décider? L’avortement se justifie-t-il, quel que soit le cas? Quand la vie commence-t-elle? Enfin, la question la plus importante, bien que rarement posée: Comment le Créateur de la vie et de la maternité considère-t-il l’avortement?
L’avortement est une pratique ancienne. Dans la Rome et la Grèce antiques, elle était courante. Dans l’Europe du Moyen Âge et de la Renaissance, elle était permise tant que la mère ne sentait pas le fœtus remuer dans son ventre. Puis vint la révolution sexuelle et ses conséquences: des millions de grossesses non désirées.
Les années 60 ont vu l’émergence du mouvement féministe, dont ce que l’on a appelé le droit à disposer de son corps est une pierre de fondement. Certains réclament à cor et à cri le droit d’avorter pour les femmes victimes de viol ou d’inceste, ou lorsque la santé de la mère est en danger. Les techniques médicales permettent aujourd’hui de détecter d’éventuelles malformations congénitales et de connaître le sexe du bébé avant sa naissance. Des grossesses sont interrompues sur simple diagnostic pessimiste d’un médecin. Quant aux femmes de plus de 40 ans, certaines redoutent de mettre au monde un enfant anormal.
Dans les pays pauvres, de nombreuses femmes qui n’ont guère accès aux méthodes contraceptives estiment ne pas pouvoir nourrir un enfant de plus. D’autres donnent au libre choix la définition la plus large et choisissent d’avorter parce qu’elles jugent que la grossesse tombe à un mauvais moment ou, apprenant le sexe de l’enfant, elles n’en veulent pas.
Quand la vie commence-t-elle? C’est souvent autour de cette question qu’ont lieu les affrontements. Rares sont ceux qui nieront que l’ovule fécondé est une cellule vivante. La question porte plutôt sur ce qu’est cette vie: un simple tissu ou un humain? Un gland est-il un chêne? Pareillement, un fœtus est-il une personne? A-t-il des droits? La guerre des mots est sans fin. Comble de l’ironie, dans un même hôpital des médecins feront tout pour sauver la vie d’un prématuré tandis qu’ils interrompront la vie d’un fœtus du même âge. La loi leur permet de tuer un bébé dans le ventre de sa mère, alors que ce serait un meurtre hors du ventre.
Les plus combatives à défendre l’avortement légal sont ces femmes “libérées” qui ont plein accès aux méthodes contraceptives. Elles revendiquent avec véhémence ce qu’elles appellent le droit à disposer de leur corps, alors qu’elles font déjà librement usage de leurs facultés de conception et de reproduction. Ce qu’elles désirent, en réalité, c’est le droit d’interrompre la reproduction. “C’est mon corps!” disent-elles pour se justifier. Mais l’est-ce vraiment?
La mère: “C’est mon corps!”
L’enfant: “Non! C’est le mien!”
On lit dans le Guide de l’avortement (angl.) que, dans les 12 premières semaines de la grossesse, “le minuscule morceau de tissus à l’état gélatineux est très facile à ôter”. Peut-on à bon droit considérer l’avortement comme l’“ablation d’une boule de tissus” ou l’“interruption du fruit de la conception”? Ces expressions tout miel n’ont-elles pas plutôt été forgées pour adoucir le goût amer de la vérité et apaiser les consciences troublées?
Ce morceau de tissus indésirable est en réalité un être vivant en plein épanouissement, doté de chromosomes bien à lui. Ces chromosomes, telle une autobiographie prophétique, racontent en détail l’histoire d’un individu comme il n’en existe pas deux. A. Liley, chercheur renommé en fœtologie, explique: “Du point de vue biologique, à aucun stade on ne peut souscrire à l’idée selon laquelle le fœtus est un simple appendice de la mère. La mère et le bébé sont deux individus génétiquement distincts depuis la conception.”
Un comportement irresponsable
Toutefois, compte tenu de la facilité avec laquelle on peut se faire avorter, beaucoup ne ressentent pas le besoin particulier de se prémunir contre une grossesse non désirée. L’avortement sert alors de filet de secours en cas d’“accident”.
Les chiffres montrent que l’âge de la puberté a chuté au XXe siècle. Les jeunes filles peuvent donc porter des enfants plus tôt qu’autrefois. Leur fait-on prendre conscience de la lourde responsabilité que cela implique? En moyenne, un Américain, ou une Américaine, perd sa virginité à 16 ans, et 1 sur 5 la perd avant 13 ans. Un tiers des personnes mariées ont (ou ont eu) une liaison. Par ailleurs, les adeptes du vagabondage sexuel sont des candidates toutes désignées à l’avortement. De même que la légalisation de la prostitution est parfois réclamée pour contenir la progression du sida, de même la légalisation de l’avortement a peut-être rendu la pratique un peu plus sûre médicalement parlant, mais elle a contribué plus encore à créer un environnement propice au développement d’une perte de la morale.
Victimes de la violence ou des circonstances?
Les études montrent que les grossesses dues aux viols sont extrêmement rares. Lors d’une enquête portant sur 3 500 viols survenus à Minneapolis (États-Unis), on n’en a relevé aucune. Sur 86 000 femmes qui se sont fait avorter dans l’ex-Tchécoslovaquie, seules 22 étaient enceintes à la suite d’un viol. Ainsi, rares sont les femmes qui cherchent à se faire avorter à la suite d’une agression sexuelle.
Que dire des pronostics effrayants faisant état de malformations congénitales graves ou de tares héréditaires? Au moindre soupçon, certains médecins conseillent vivement l’avortement. Mais peuvent-ils être absolument sûrs de leur diagnostic? De nombreux parents sont là pour attester que ces sinistres prédictions ne sont pas forcément fondées, et ils ont des enfants heureux et en bonne santé pour le prouver. D’autres, dont les enfants sont considérés comme handicapés, n’en sont pas moins heureux de les avoir. En fait, seules 1 % des femmes américaines qui cherchent à se faire avorter agissent par crainte d’une malformation du fœtus.
Quoi qu’il en soit, pendant que vous lisiez cet article, des centaines d’enfants à naître sont morts. Où cela? En quoi cela touche-t-il l’existence des personnes impliquées?
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L’avortement: une effroyable tragédieRéveillez-vous ! 1993 | 22 mai
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L’avortement: une effroyable tragédie
L’AVORTEMENT tue 50 à 60 millions d’enfants par an. Avez-vous une idée de ce que représente ce chiffre? C’est comme si l’on rayait chaque année de la carte un pays comme la France.
La plupart des gouvernements ne tenant pas de comptes rigoureux, il est difficile d’obtenir des chiffres exacts. De plus, là où l’avortement est illégal ou soumis à des restrictions, les spécialistes ne peuvent qu’avancer des estimations. Se dégagent néanmoins les grandes lignes suivantes:
Aux États-Unis, l’avortement est la deuxième intervention chirurgicale après l’ablation des amygdales. Chaque année, plus de 1,5 million de femmes se font avorter, dont la grande majorité (80 %) ne sont pas mariées. Les femmes seules avortent deux fois plus souvent qu’elles n’enfantent, alors que les femmes mariées enfantent dix fois plus souvent qu’elles ne se font avorter.
En Amérique latine, où le catholicisme domine largement, les lois sur l’avortement sont les plus strictes du monde. Les avortements illégaux y sont pourtant monnaie courante et constituent une grave menace pour la santé des femmes. Ainsi, environ quatre millions de Brésiliennes se sont fait avorter l’année dernière, dont 400 000 ont dû être soignées à cause de complications. En Amérique latine, environ un quart des grossesses sont interrompues.
En Afrique, les lois sont également sévères. Les accidents et les décès sont fréquents, particulièrement chez les pauvres qui se tournent vers des avorteurs clandestins.
Dans de nombreux pays du Proche-Orient, les textes de lois sont stricts, mais les femmes qui en ont les moyens cherchent fréquemment, et parviennent aisément, à se faire avorter.
La plupart des pays occidentaux autorisent l’avortement sous certaines conditions. C’est en Scandinavie que les gouvernements sont les plus libéraux. Les Services britanniques de la santé tiennent un relevé des avortements depuis la légalisation de la procédure en 1967: il s’en pratique aujourd’hui deux fois plus, et l’on observe une augmentation des naissances illégitimes, des maladies sexuellement transmissibles et de la prostitution, ainsi que quantité d’affections des organes reproducteurs.
En Europe de l’Est, les lois sur l’avortement sont à l’image d’une situation en perpétuelle évolution. L’ex-Union soviétique détiendrait l’un des records mondiaux, avec un chiffre annuel d’avortements estimé à 11 millions. À cause de la rareté des contraceptifs et de la précarité des conditions économiques, les femmes se font avorter en moyenne six à neuf fois dans leur vie.
Dans les pays d’Europe de l’Est, la tendance est généralement à la libéralisation. La Roumanie en est un exemple frappant. L’ancien régime proscrivait farouchement l’avortement et interdisait la contraception afin de favoriser la croissance démographique. Les femmes étaient tenues à un quota d’au moins quatre enfants. En 1988, les enfants abandonnés étaient si nombreux que les orphelinats étaient surpeuplés. Depuis que le gouvernement révolutionnaire de 1989 a levé l’interdit qui frappait l’avortement, 3 grossesses sur 4 sont interrompues, soit le taux le plus élevé d’Europe.
C’est en Asie que l’on pratique le plus d’avortements. La Chine, avec son programme d’enfant unique et ses avortements obligatoires, tient le haut de la liste: 14 millions d’avortements par an. Au Japon, les femmes ornent des statuettes de bavoirs et de jouets en souvenir des enfants qu’elles n’ont pas eus du fait d’un avortement. La pilule contraceptive suscite une grande méfiance, et l’avortement constitue la méthode favorite de planification familiale.
Partout en Asie, et plus particulièrement en Inde, les progrès de la médecine placent les militantes des droits de la femme dans une situation délicate. Grâce à l’amniocentèse et à l’échographie, on peut déterminer le sexe de l’enfant de plus en plus tôt. Or la culture orientale a depuis longtemps un penchant marqué pour les fils. Par conséquent, là où il est facile de connaître le sexe de l’enfant et d’interrompre la grossesse, nombre des femmes qui portent une fille se font avorter, nuisant du même coup à l’équilibre des sexes. Le mouvement féministe se trouve donc aujourd’hui dans une situation paradoxale: il réclame le droit de la femme à avorter lorsqu’elle porte un fœtus de son sexe.
En Asie, où l’on préfère les garçons, les médecins pratiquent des milliers d’avortements sur les femmes enceintes de filles.
Ce que ressent la mère
Comme toute intervention médicale, l’avortement comporte son lot de risques et de douleur. Durant la grossesse, le col de l’utérus est hermétiquement fermé pour protéger le bébé. Sa dilatation et l’insertion d’instruments peuvent être douloureuses et provoquer des lésions. L’avortement par aspiration dure une trentaine de minutes. Chez certaines femmes, il cause des douleurs et des crampes qui vont du supportable à l’atroce. L’avortement par injection de solution saline consiste à provoquer l’accouchement, parfois à l’aide de prostaglandine, une substance qui déclenche le travail. Les contractions, qui durent parfois des heures, voire des jours, peuvent être douloureuses et moralement épuisantes.
Hémorragies, lésions ou déchirures du col de l’utérus, perforation utérine, caillots de sang, réaction à l’anesthésie, convulsions, fièvre, frissons et vomissements sont au nombre des complications immédiates de l’avortement. Le risque d’infection est particulièrement important si des morceaux de fœtus ou de placenta restent dans l’utérus. Cela arrive fréquemment, et il faut parfois opérer afin d’ôter les résidus en décomposition, voire l’utérus lui-même. Selon des enquêtes officielles réalisées aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans l’ex-Tchécoslovaquie, l’avortement accroît considérablement les risques de stérilité, de grossesses tubaires, de fausses couches, de prématurité et de malformations congénitales.
Everett Koop, ancien ministre américain de la Santé, a fait observer que personne n’avait jamais réalisé d’“étude sur les réactions affectives ou le sentiment de culpabilité des femmes qui ont subi un avortement et veulent maintenant à tout prix un enfant qu’elles ne peuvent avoir”.
Les études sur l’avortement auraient dû prendre en compte des groupes de jeunes chrétiennes chastes qui restent vierges par respect pour la vie et pour les lois divines. On se serait alors aperçu qu’elles bénéficient de relations plus saines, d’une plus grande estime de soi et de la paix de l’esprit.
Ce que ressent l’enfant
Que ressent l’enfant bien au chaud et en sécurité dans le ventre de sa mère lorsqu’il est victime de cette agression mortelle? Nous ne pouvons que l’imaginer, car aucun ne sera jamais là pour nous le raconter.
La plupart des avortements ont lieu dans les 12 premières semaines de la vie. À ce stade, le minuscule fœtus respire et déglutit. Son cœur bat. Il remue les orteils, serre les poings, se retourne dans son monde liquide... et ressent la douleur.
De nombreux fœtus sont arrachés du ventre et aspirés dans un bocal par un tube au bout tranchant. Le procédé est appelé aspiration sous vide. La puissance de l’aspiration (29 fois celle d’un aspirateur domestique) déchire le petit corps. L’avortement par dilatation du col et curetage est une autre méthode: un couteau en forme de boucle racle la muqueuse utérine, coupant l’enfant en tranches.
Pour les fœtus de plus de 16 semaines [dans les pays où la loi l’autorise], on emploie l’avortement par injection de solution saline, ou empoisonnement par le sel. À l’aide d’une longue aiguille on perce la poche des eaux pour enlever une partie du liquide amniotique et le remplacer par une solution saline concentrée. Tandis qu’il avale et respire, emplissant de poison ses fragiles poumons, l’enfant lutte et se convulse. Sous l’effet caustique de la solution, l’épiderme, brûlé, laisse la chair à vif et flétrie. Une hémorragie cérébrale peut se déclarer. La mort, douloureuse, survient en quelques heures; bien que parfois, lorsque le travail commence le lendemain, la femme accouche d’un bébé vivant, mais à l’agonie.
Si l’enfant est trop développé pour être tué par ces méthodes ou d’autres, semblables, il reste la solution de l’hystérotomie, une césarienne dont le but n’est pas de sauver la vie, mais de l’interrompre. On ouvre l’abdomen de la mère, et on en sort presque toujours un bébé vivant. Certains même pleurent. Mais on doit le laisser mourir, quand on ne va pas jusqu’à l’étouffer, le noyer ou le tuer délibérément par quelque autre moyen.
Ce que ressent le médecin
Depuis des siècles les médecins font leurs les valeurs énoncées dans le serment d’Hippocrate, qui dit entre autres: “Je ne remettrai à personne du poison si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai dans l’innocence et la pureté.”
Quel conflit intérieur taraude les médecins qui interrompent la vie dans l’utérus maternel? Le docteur George Flesh raconte: “Mes premiers avortements, du temps où j’étais interne, ne me tourmentaient pas. (...) C’est après que j’ai eu pratiqué des centaines d’avortements que le malaise est apparu. (...) Qu’est-ce qui m’a fait changer? À mes débuts, un couple est venu me voir pour me demander de réaliser un avortement. Or le col de l’utérus de la femme était rigide, et je n’ai pas pu le dilater. Je leur ai donc demandé de revenir une semaine plus tard, quand le col serait plus souple. Quand ils sont revenus, ils avaient changé d’avis. Sept mois plus tard, j’ai procédé à l’accouchement.
“Des années après, j’ai joué avec le petit Jeffrey dans la piscine du club de tennis dont ses parents et moi étions membres. C’était un beau petit garçon, heureux de vivre. J’ai été horrifié à la pensée que seul un obstacle technique m’avait empêché d’interrompre la vie de Jeffrey. (...) Je pense que déchirer un fœtus membre par membre sur simple requête de la mère est un acte de dépravation que la société ne devrait pas permettre.”
Aux États-Unis, 80 % des femmes qui se font avorter ne sont pas mariées.
Une infirmière qui a cessé de participer aux avortements nous parle de ce qu’était son travail dans une clinique spécialisée: “L’une de nos tâches consistait à compter les morceaux. (...) Si la patiente repart avec des morceaux du bébé encore dans l’utérus, elle risque de graves ennuis de santé. Je prenais les morceaux et vérifiais soigneusement qu’il y avait bien deux bras, deux jambes, un torse, une tête. (...) J’ai quatre enfants. (...) Il y avait entre ma vie professionnelle et ma vie privée un conflit insoluble. (...) L’avortement est quelque chose de vraiment pénible.”
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La vie: un don à chérirRéveillez-vous ! 1993 | 22 mai
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La vie: un don à chérir
EN ACCORDANT aux humains le privilège d’enfanter, Jéhovah Dieu leur a fait un don merveilleux. Un couple heureux et uni accueillerait l’enfant, prêt à chérir et à entourer de soins le fruit de son union conjugale. L’enfant grandirait et serait une incessante source de joie pour la famille.
Mais le péché d’Adam et Ève eut des conséquences tragiques sur les enfants. À cause du péché, notre première mère connut des accouchements pénibles et douloureux. Par la suite, la société pécheresse dans laquelle naquit sa descendance compliqua grandement la tâche des parents. Il n’est donc pas étonnant que, dans le monde complexe qui est le nôtre, la nouvelle d’une grossesse suscite souvent tout sauf de la joie. Pourtant, comment Dieu considère-t-il l’enfant dans le ventre de sa mère? A-t-il révisé son point de vue au gré des courants moraux? Certainement pas. Son souci pour les enfants à naître est resté inchangé.
Les Écritures montrent clairement que dans le ventre de la mère se développe un être humain semblable à nul autre. La vie commence dès la conception. L’accouchement ne fait que révéler à l’homme l’enfant que Dieu voyait déjà. Ézéchiel parle de “tout enfant qui ouvrait la matrice”. (Ézéchiel 20:26.) Job utilise l’expression “les portes du ventre de ma mère” et parle des avortons comme des “enfants qui n’ont pas vu la lumière”. — Job 3:10, 16.
Notez le respect empreint de tendresse que Jéhovah Dieu porte à la vie fragile qui se développe dans l’utérus maternel. Il dit à Jérémie: “Avant que je te forme dans le ventre, je t’ai connu, et avant que tu sortes de la matrice, je t’ai sanctifié.” (Jérémie 1:5). David s’est exprimé ainsi: “Mes os ne t’étaient pas cachés, quand je fus fait dans le secret, quand je fus tissé dans les parties les plus basses de la terre. Tes yeux virent mon embryon.” (Psaume 139:15, 16). Job appelle Dieu ‘Celui qui m’a fait dans le ventre, qui s’est mis à nous préparer dans la matrice’. — Job 31:15.
Que dire du souci de Dieu pour la femme désespérée qui ne veut pas de l’enfant? Mieux que quiconque, le Créateur sait qu’élever un enfant est une lourde responsabilité. Si une femme enceinte, bien que dans une situation difficile, décide de garder son enfant par respect pour les exigences divines, Dieu ne bénira-t-il pas sa décision? Les parents peuvent, et doivent, lui demander dans la prière de les aider à rendre leur enfant heureux. Dans sa Parole, Dieu a donné les meilleurs conseils qui soient sur la façon d’élever les enfants. L’application des principes bibliques dans la vie de famille produira d’excellents résultats. Comme l’attesteront tous les parents fiers de leurs enfants, les joies et les récompenses que procurent des enfants pieux font oublier tous les sacrifices consentis.
Jéhovah voit-il les choses différemment si l’enfant est le produit d’un viol ou d’un inceste? Bien que ces actes soient criminels, l’enfant n’est pas en cause. Interrompre sa vie reviendrait seulement à opposer à un acte de violence un autre acte de violence. À coup sûr, Jéhovah est conscient du traumatisme causé, et il peut aider la mère et l’enfant à en surmonter les séquelles.
Et si un médecin dit à une femme enceinte qu’elle mettrait sa vie en danger en allant au terme de sa grossesse? Le docteur Alan Guttmacher explique: “De nos jours, presque toutes les patientes peuvent survivre à une grossesse, sauf si elles sont atteintes de maladies mortelles comme le cancer ou la leucémie. Dans de tels cas, un avortement aurait peu de chances de prolonger la vie, et encore moins de la sauver.” On lit dans un ouvrage de référence (Encyclopedia Americana): “Puisque la majorité des femmes, y compris celles qui ont de graves ennuis de santé, peuvent aller au terme de leur grossesse sans que leur vie soit menacée, les avortements destinés à protéger la santé de la mère devraient être rares. La plupart des avortements sont motivés par le refus de l’enfant.” Les cas où la santé de la mère est menacée sont donc exceptionnels. Toutefois, si cela arrive au moment de l’accouchement, les parents devront choisir entre la vie de la mère et celle de l’enfant. Cette décision leur appartient.
Est-il étonnant que le Créateur de la vie ait établi des principes bien définis sur l’usage des facultés reproductrices? À ses yeux, donner le départ à une vie dont on n’a pas l’intention de s’occuper est un péché, au même titre qu’ôter la vie.
À n’en pas douter, le débat se poursuivra jusqu’à la fin de ce système de choses. Mais pour le Créateur de la vie, Jéhovah Dieu, et pour ceux qui aiment ses lois, les choses sont claires. La vie est précieuse; c’est un don qu’il faut chérir et entourer de soins dès qu’elle apparaît.
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Ces religions détiennent-elles la réponse?Réveillez-vous ! 1993 | 22 mai
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Ces religions détiennent-elles la réponse?
FACE au dilemme de l’avortement, beaucoup recherchent la direction de leurs chefs spirituels. Qu’est-ce que ceux-ci ont à leur répondre?
L’Église catholique est fermement opposée à l’avortement; la vie commence dès la conception, enseigne-t-elle. Certains prêtres engagés prient le pape d’excommunier les hommes politiques qui votent en faveur de l’avortement. Reste que beaucoup de catholiques sont pour l’avortement et en réclament la libéralisation.
L’Église presbytérienne (États-Unis) rapporte que, pour 46 % des pasteurs, “la Bible n’enseigne pas que l’avortement est condamnable”. La position officielle de l’Église est favorable à l’avortement.
Le 16e synode général de l’Église unifiée du Christ a décidé que c’est ‘défendre les droits de l’homme et de la femme que de disposer de services de planification familiale adaptés et de conserver l’avortement légal comme une option’.
Pour l’Église luthérienne évangélique, l’avortement “ne devrait être envisagé qu’en dernier recours”; mais elle a refusé de parler de “péché” ou de dire que “la vie commence dès la conception”.
L’Assemblée baptiste du Sud est radicalement opposée à l’avortement. Toutefois, l’Église baptiste américaine a déclaré: “Nous sommes divisés quant à la position elle-même de l’Église sur la question de l’avortement. Par conséquent, nous reconnaissons à chacun la liberté de défendre une ligne de conduite qui reflète ses croyances.”
Le judaïsme est, lui aussi, divisé. La branche orthodoxe adopte une position largement hostile, tandis que les judaïsmes réformé et conservateur se prononcent en grande majorité pour l’avortement.
L’islam autorise l’avortement pour quelque motif que ce soit au cours des 40 premiers jours. Passé ce délai, il faut qu’il y ait menace sur la vie de la mère. Selon le hadith, le fœtus se présente pendant “40 jours sous la forme d’une graine, puis c’est un caillot de sang pendant une période égale, puis un morceau de chair pendant une période égale, puis (...) lui est envoyé l’ange qui insuffle le souffle de vie en lui”.
Le shintoïsme n’a pas de position officielle sur la question; il laisse à chacun le soin de décider.
Les hindous, les bouddhistes et les sikhs enseignent le respect de la vie en général. Mais ils ne se mêlent pas au débat sur l’avortement, car ils croient en la réincarnation; l’avortement revient simplement à transférer la vie de l’enfant.
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