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  • Le SIDA en Afrique: l’ampleur du désastre
    Réveillez-vous ! 1992 | 8 août
    • Le SIDA en Afrique: l’ampleur du désastre

      De notre correspondant en Afrique

      VOUS rappelez-​vous les prédictions? Elles donnaient froid dans le dos. Des millions d’Africains allaient contracter le SIDA. Leur système immunitaire s’effondrerait, laissant les défenses naturelles de leur corps incapables de résister à l’invasion de maladies terrifiantes. À l’image de l’épidémie de peste qui a ravagé l’Europe au XIVe siècle, la mort et la destruction allaient s’abattre sur le continent africain à une échelle sans précédent.

      Puis le silence. Les médias étaient saturés, et le public finissait par se lasser de ces prédictions apocalyptiques. Cela allait-​il être si terrible? Voyons donc quelle est l’ampleur exacte de l’épidémie de SIDA en Afrique.

      Selon le sidologue André Spier, “personne ne peut avancer de chiffres pour l’avenir”. Reste qu’il n’est guère optimiste: “Ils seront extrêmement élevés, et ce sera une véritable hécatombe dans toute la société.” Déjà en 1988, lors d’une conférence internationale sur le SIDA tenue à Stockholm, le médecin suédois Lars Kallings prédisait “un bilan effrayant (...) dans seulement deux ou trois ans”.

      Plus de trois ans ont passé. Aujourd’hui, on découvre avec effroi que nombre de ces prédictions n’étaient pas exagérées. Aux chiffres commencent à se substituer les avis nécrologiques. Et le pire est encore à venir.

      Mort et agonie

      Le SIDA sème la mort et la destruction dans nombre de pays subsahariens. Un récent article de la revue scientifique Nature révèle que “dans certains centres urbains, le SIDA est désormais la première cause de mortalité chez les adultes et l’une des premières chez les enfants”. Dans une ville, le SIDA fait tellement de victimes que les prêtres ont du mal à assurer les offices funèbres.

      En octobre 1991, les chefs de gouvernement des pays du Commonwealth réunis à Harare, au Zimbabwe, ont pris connaissance d’un rapport bien inquiétant sur le SIDA en Afrique. On y apprenait que dans certains pays les sidéens occupaient 50 à 80 % des lits d’hôpitaux. À propos de l’Ouganda, pays particulièrement touché, le sidologue Stan Houston a révélé que le SIDA y a déjà fait plus de victimes que les 15 dernières années de guerre civile.

      Tout aussi inquiétantes sont les découvertes faites à Abidjan (Côte d’Ivoire). Des médecins et des scientifiques ont passé plusieurs mois à examiner les cadavres des deux plus grandes morgues de la ville. À quelle conclusion sont-​ils arrivés? La revue Science, qui a publié le compte rendu des travaux, écrit qu’à Abidjan le SIDA se révèle “la première cause de mortalité” chez les adultes de sexe masculin. Elle ajoute que les chiffres cités “sont probablement inférieurs à la véritable mortalité due à l’infection par le VIH [virus de l’immunodéficience humaine]”.

      Même l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui contrôle la progression de la maladie dans le monde, estime qu’il s’agit seulement de la partie visible de l’iceberg. Selon New Scientist, elle “est convaincue que de nombreux pays d’Afrique orientale et d’Afrique centrale n’ont signalé qu’environ 10 % des cas de SIDA (...). Les rapports sont incomplets et inexacts parce que la surveillance est sommaire”.

      Infection latente

      Un aspect terrifiant du SIDA est la longue période de latence qui précède l’apparition des signes de la maladie par eux-​mêmes. La personne infectée peut héberger le virus mortel dans son organisme pendant dix ans sans ressentir ni présenter le moindre symptôme. À moins de se soumettre à un test de dépistage, elle ne se saura condamnée que lorsque la maladie se déclarera. C’est cette fraction de la population, infectée bien qu’apparemment saine, qui propage involontairement le SIDA.

      Les tests de dépistage révèlent à présent toute l’étendue du fléau en Afrique. Par exemple, selon la revue African Affairs, “la région très peuplée qui borde le lac Victoria (...) signale une forte prévalence de [VIH] (...), qui est de l’ordre de 10 à 18 % pour les adultes présentant un risque d’infection faible ou moyen, et de 67 % pour ceux qui changent souvent de partenaires sexuels”. De même, la revue Nature estime que, “depuis 1984, l’infection s’est propagée progressivement au sein de la population adulte, atteignant une proportion de 20 à 30 % dans les centres urbains les plus touchés”. Rendez-​vous compte: presque un tiers de la population adulte condamnée à mourir dans les dix ans à venir!

      Naguère peu disposés à révéler l’étendue de la maladie, les gouvernements et autres autorités prennent aujourd’hui conscience de l’ampleur du désastre. L’ancien président d’un pays d’Afrique a accepté d’engager son pays dans la lutte contre le SIDA après que son propre fils a succombé à la maladie. Un autre homme d’État a récemment annoncé que son pays compte 500 000 séropositifs. Ignorants de leur état, la plupart d’entre eux contribuaient à répandre le fléau par leurs mœurs légères.

      “Dites-​leur ce qui se passe ici”

      Le pourcentage des séropositifs augmentant régulièrement, le nombre de ceux qui tomberont gravement malades et mourront va monter en flèche. Ces disparitions provoqueront des chagrins et des douleurs indescriptibles. Témoin ce qui est arrivé à Khamlua, un Africain de 59 ans qui vit à la frontière ougando-tanzanienne, une région où le SIDA fait des ravages. Depuis 1987, il a enterré 11 de ses enfants et petits-enfants, tous morts du SIDA. “Allez raconter partout ce qui m’arrive, gémit-​il, écrasé de douleur. Dites-​leur ce qui se passe ici.”

      Compte tenu des voies de transmission du SIDA, le drame qui a frappé Khamlua l’Africain peut se reproduire en de nombreux endroits du monde. ‘Mais, vous demandez-​vous peut-être, pourquoi le sort semble-​t-​il s’acharner sur l’Afrique?’

      [Entrefilet, page 3]

      Dans certains pays en développement, “en 1993 le SIDA sera la première cause de mortalité”. —The World Today, Angleterre.

  • Pourquoi l’Afrique?
    Réveillez-vous ! 1992 | 8 août
    • Pourquoi l’Afrique?

      JACOB, 42 ans, est malade. Il est atteint du SIDA. De plus, il a contaminé sa femme. “Ma femme sait que c’est moi qui le lui ai transmis”, soupire-​t-​il.

      Mais comment Jacob lui-​même a-​t-​il contracté ce virus fatal? Il explique: “Je vivais seul à Harare. Je faisais du transport routier entre la Zambie, le Zimbabwe, le Botswana et le Swaziland. Ma femme vivait avec les enfants au Manicaland [Zimbabwe]. Et avec les autres routiers, on n’a pas fait assez attention.”

      Le fléau de l’immoralité

      L’immoralité sexuelle est actuellement le principal vecteur du SIDA en Afrique. “Les mœurs sexuelles se sont considérablement relâchées”, fait observer la sidologue Dawn Mokhobo. “En Afrique subsaharienne, on accorde une très grande valeur aux enfants, mais bien peu de prix au mariage, fait observer African Affairs. Même (...) quand elles débouchent sur une grossesse, les relations sexuelles extraconjugales ne sont pas condamnées très sévèrement.” Selon Nature, c’est la prostitution qui est généralement le premier maillon de la chaîne. “Les prostituées transmettent l’épidémie à la plupart des femmes mariées par l’intermédiaire de leurs maris volages”, dit l’article.

      Peu de gens sont disposés à changer de conduite. Un document consacré au SIDA en Afrique (Panos Document) relate le fait suivant dont a été témoin un chercheur au Zaïre: “Un soir, alors que nous nous trouvions en zone rurale, les collègues zaïrois avec lesquels j’avais fait des analyses de sang pendant la journée sont sortis avec des filles de l’endroit. Ils ont couché avec elles, et un seul a utilisé un préservatif.” Lorsque ce médecin leur a demandé s’ils se rendaient compte des risques qu’ils prenaient, “ils ont éclaté de rire, disant qu’on ne pouvait quand même pas s’arrêter de vivre sous prétexte qu’on risquait de tomber malade”. De fait, pour beaucoup, avoir des relations sexuelles au gré de leurs rencontres, c’est vivre; c’est un jeu, un divertissement.

      En Afrique comme ailleurs, le vagabondage sexuel est particulièrement courant chez les jeunes. Une récente étude a montré que sur 377 jeunes Sud-Africains plus de 75 % avaient déjà eu des relations sexuelles. Dans le sud du continent, un missionnaire a observé que “rares sont les filles de 15 ans qui ne sont pas encore enceintes”. Il a ajouté: “Quand vous voyez une jeune fille seule, vous vous dites que l’année suivante, à la même époque, elle sera enceinte.”

      Cependant, dans le cas de l’Afrique, d’autres facteurs ont accéléré la propagation du SIDA.

      L’éclatement des familles

      “Tant que de nombreux hommes de 20 à 40 ans seront obligés de quitter leurs femmes et leurs familles pour partir travailler au loin comme mineurs, ouvriers dans les plantations ou dans les usines, ou comme chauffeurs routiers, la propagation du SIDA continuera au même rythme”, explique la revue Africa South. Les émigrés n’ont pas la vie facile. Séparés de leurs femmes et de leurs familles, beaucoup doivent se débattre pour trouver un toit et un emploi en ville. Selon African Affairs, les difficultés que l’émigré rencontre pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille restée au pays provoquent chez lui un sentiment “d’impuissance et de déception” qui l’incite souvent à “négliger totalement ses responsabilités”.

      On a constaté que les itinéraires empruntés par les camions sont autant de voies par lesquelles le SIDA se propage. “Je m’arrange pour avoir une petite amie partout où je passe”, a dit un routier. Il y a en Afrique orientale un bidonville dont un quartier est occupé par 600 prostituées; c’est un véritable bouillon de culture pour le SIDA. Bon nombre des clients de ces femmes sont des routiers qui font ici ce qu’ils appellent leur pause café. La proportion de prostituées séropositives y est supérieure à 80 %. Les routiers infectés s’arrêteront plus loin pour une autre “pause café” et finiront par rentrer chez eux, ayant semé la mort tout au long de leur parcours.

      Il faut également évoquer les guerres civiles et autres conflits politiques, qui traînent dans leur sillage des millions de réfugiés. “Qui dit guerre civile dit effondrement des normes sociales en matière de conduite, fait remarquer le sidologue Alan Whiteside. Les réfugiés sans cesse en déplacement peuvent constituer une source d’infection. Eux aussi changent plus souvent de partenaires sexuels que les autres.”

      Catastrophe médicale

      Compte tenu de sa situation financière catastrophique, l’Afrique est incapable de faire face à ses problèmes de santé. “Dans de nombreux pays d’Afrique, le montant du budget de la santé par personne et par an est inférieur au coût d’un simple test de dépistage du SIDA”, lit-​on dans la brochure Comprendre et prévenir le SIDA (angl.). De même, dans son livre Le SIDA: compte à rebours vers la fin du monde (angl.), Keith Edelston révèle qu’“il est souvent difficile de se procurer ne serait-​ce que du savon pour stériliser le matériel ou de l’eau de javel pour désinfecter”.

      Dans certains pays d’Afrique, il est courant de réutiliser les seringues. D’où cette mise en garde de M. Edelston: “Méfiez-​vous si vous devez vous faire faire une piqûre (...) en Afrique (...). Exigez une seringue et une aiguille neuves qu’on aura sorties de leur emballage stérile devant vous.”

      Face au risque d’infection accidentelle, le personnel médical se raréfie. Deux médecins d’un hôpital sud-africain se sont piqués avec une aiguille en soignant des sidéens. Infectés, ils sont morts tous les deux. Six médecins étrangers ont alors quitté l’hôpital.

      Dans ces conditions, il n’est guère étonnant que beaucoup remettent désormais en question la transfusion de sang, l’un des principaux vecteurs du SIDA. “Le sang contaminé demeure un important mode de transmission”, écrit South African Medical Journal, ajoutant que “les examens systématiques ne sont pour ainsi dire jamais pratiqués en Afrique centrale et [qu’]au moins 60 % du sang provenant de donneurs est contaminé”.

      Ainsi, alors qu’elle se débat déjà au milieu de problèmes sans nom, l’Afrique voit s’abattre sur elle un nouveau fléau. Et au nombre des conséquences les plus tragiques figurent les souffrances des femmes et des enfants.

      Les victimes innocentes

      Lucy est une victime innocente du SIDA. Elle a été infectée par son mari infidèle. Aujourd’hui, veuve à 23 ans, elle ne sait plus que penser. “Je n’arrive pas à savoir si je dois chérir son souvenir, ou le haïr pour m’avoir transmis la maladie”, dit-​elle. On retrouve cette douleur intense chez la plupart des victimes innocentes du SIDA.

      “Un nombre à peu près équivalent d’hommes et de femmes seront victimes du VIH dans les pays en développement; cependant, il est probable que l’impact sur les femmes sera (...) infiniment plus cruel”, déclare The World Today. C’est particulièrement vrai en Afrique où les femmes, grandement défavorisées parce qu’illettrées, pauvres et abandonnées par leurs maris partis au loin, souffrent en silence.

      Mais c’est principalement sur les enfants que le SIDA imprime ses plus terribles marques. L’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) estime que les 2,9 millions d’Africaines qui mourront du SIDA dans les dix ans à venir laisseront quelque 5,5 millions d’orphelins. Dans un pays qui compte au moins 40 000 orphelins du SIDA, on a d’ores et déjà signalé l’existence “de villages (...) peuplés uniquement d’enfants”.

      Une autre tragédie est celle des mères infectées dont les enfants sont eux aussi porteurs de la maladie. Selon le South African Medical Journal, “la question que pose souvent une mère dont le nouveau-né est séropositif est de savoir qui, d’elle ou de son enfant, mourra le premier”.

      Il n’est donc pas étonnant que nombre de femmes se sentent désarmées devant le SIDA. Un médecin zambien, M. Phiri, raconte: “Les femmes viennent nous demander s’il existe un médicament qui les protégerait de la maladie (...). Elles prennent des précautions pour elles-​mêmes, mais elles redoutent que leur partenaire ou leur mari ne soit pas aussi fidèle. Cela les inquiète.”

      Dès lors, que peut faire une personne mariée qui découvre que son conjoint l’a trompée? Si elle décide de lui pardonner et qu’il y ait réconciliation, le ou la coupable devrait accepter de se soumettre à un test de dépistage du VIH. (Voir Matthieu 19:9; 1 Corinthiens 7:1-5.) Tant que le résultat des analyses ne sera pas connu, les époux décideront peut-être de s’abstenir de relations sexuelles ou, pour le moins, de prendre des précautions afin de se prémunir contre l’infection.

      Compte tenu de la longue période d’incubation du SIDA, les jeunes gens qui envisagent de se marier devraient être prudents et ne pas s’engager trop vite vis-à-vis de quelqu’un qui a un passé douteux, même si cette personne mène désormais une vie conforme aux principes chrétiens. À propos de ce groupe à risques, un sidologue tanzanien, le docteur S. Tibangayuka, conseille aux jeunes de “passer un test de dépistage du VIH avant de se marier”.

      Malgré tout, aussi longtemps que le SIDA subsistera en Afrique, et dans le reste du monde, il y aura des victimes innocentes — des conjoints et des enfants.

      [Illustration, page 7]

      Il y a quantité de raisons pour lesquelles le SIDA fait des ravages en Afrique.

      [Crédit photographique]

      OMS/E. Hooper

  • Le SIDA en Afrique: un avertissement pour le monde!
    Réveillez-vous ! 1992 | 8 août
    • Le SIDA en Afrique: un avertissement pour le monde!

      “SI VOUS avez un amant ou une maîtresse par an pendant six ans et qu’ils ou elles en fassent autant, c’est comme si vous aviez eu des contacts sexuels avec 45 000 personnes.” Ce calcul simple établi par le docteur K. Sapire et reproduit dans un mensuel sud-africain (Continuing Medical Education) illustre l’énorme risque d’infection par le SIDA attaché au vagabondage sexuel.

      Mais pourquoi s’intéresser particulièrement à l’Afrique?

      Parce que ce qui s’y passe constitue un avertissement pour le monde entier. L’Afrique, en effet, n’est pas le seul endroit au monde où les mœurs sont relâchées. Le phénomène est planétaire. “En fait, a dit le sidologue Dennis Sifris, toute personne sexuellement active ayant plus d’un partenaire est en danger.” En outre, comme le fait remarquer la revue U.S.News & World Report, compte tenu des tendances actuelles, même “le mariage n’est pas une garantie d’hétérosexualité — ni de fidélité — et ne protège donc pas de façon absolue contre le SIDA”.

      À juste titre, African Affairs fait observer que “l’épidémie pourrait se reproduire n’importe où”. Tout indique d’ailleurs que le fléau qui ravage l’Afrique est sur le point d’éclater en de nombreux autres endroits du monde.

      La revue Newsweek signale qu’au Brésil, par exemple, “de plus en plus d’hétérosexuels contractent le SIDA à la suite de rapports avec un partenaire infecté”. Le ministre de la Santé estime que 500 000 personnes sont déjà séropositives. “Si nous ne faisons rien”, prévient le docteur Carlos Alberto Morais de Sá, directeur de la recherche sur le SIDA au centre hospitalier universitaire Gaffrée e Guinle de Rio de Janeiro, “nous allons au-devant d’un monstrueux problème de santé publique”.

      Les États-Unis aussi sont menacés. “Bien que le nombre d’hétérosexuels infectés reste relativement faible, lit-​on dans la revue Time, il a augmenté de 40 % l’an dernier [1990], soit plus qu’aucune autre catégorie.” Le célèbre basketteur Magic Johnson a contracté le SIDA à la suite d’une relation hétérosexuelle. Quelques jours après l’annonce de cette nouvelle, les standards téléphoniques des services médicaux ont été pris d’assaut par des gens paniqués qui voulaient des renseignements sur la maladie.

      D’Asie parviennent également des signes avant-coureurs d’une catastrophe imminente. Alors que le SIDA était pour ainsi dire inconnu sur ce continent en 1988, le nombre de séropositifs y est aujourd’hui supérieur à un million. “Les taux de transmission enregistrés en Afrique vont sembler faibles en comparaison”, a prédit le docteur Jim McDermott à son retour d’une mission d’enquête en Asie. Et d’ajouter: “J’ai la conviction que l’Asie est le géant endormi d’une épidémie mondiale de SIDA.”

      Il est à la fois inutile et futile de chercher à faire porter la responsabilité de l’origine et de la transmission du SIDA à un continent ou à un groupe national particulier. Pour reprendre la formule lapidaire du docteur June Osborn, doyenne de la faculté de santé publique à l’université du Michigan (États-Unis), l’élément déterminant “ce n’est pas ce que vous êtes, mais ce que vous faites”.

      Le SIDA poursuivra-​t-​il sa progression meurtrière dans le monde? Y a-​t-​il une solution, ou bien le fléau finira-​t-​il par vider de ses habitants des régions entières d’Afrique et d’autres parties du monde?

      [Crédit photographique, page 8]

      Photo OMS par H. Anenden; arrière-plan: photo NASA

  • Le SIDA: que réserve l’avenir?
    Réveillez-vous ! 1992 | 8 août
    • Le SIDA: que réserve l’avenir?

      “J’AI l’intime conviction que nous trouverons un vaccin dans les dix ans.” — Jorg Eichberg, responsable de l’unité de recherche sur les vaccins au Centre de recherche Wyeth-Ayerst de Philadelphie (États-Unis).

      Imaginez que l’on trouve effectivement un remède, ou même un vaccin, contre le SIDA. Ce serait formidable! À n’en pas douter, cette pensée était au centre des préoccupations des 9 000 sidologues qui se sont réunis l’an dernier à Florence autour du thème “La science relève le défi du SIDA”.

      Alors que 90 % des nouveaux cas d’infection surviennent dans les pays en développement, il devient impératif de trouver une parade. Or, selon New Scientist, nombre d’assistants à la conférence de Florence semblaient avoir “perdu la notion de l’urgence”. “Peut-être”, ajoute la revue, le fléau a-​t-​il pris une telle ampleur que beaucoup “ont purement et simplement abdiqué devant le problème”.

      Le fait est, malheureusement, que les scientifiques trouvent sur leur chemin plus de questions que de réponses. New Scientist explique qu’“après 10 ans d’épidémie les problèmes auxquels se heurtent virologues et immunologistes semblent aussi importants”. Selon le sidologue britannique Ian Weller, “le traitement antiviral absolu n’est pas pour demain”.

      Même en supposant qu’on parvienne à mettre au point un vaccin contre le SIDA, dans quelle mesure serait-​il disponible? Voici ce qu’en pense le docteur Dennis Sifris, un médecin présent sur le terrain africain: “Nous disposons d’un vaccin très efficace contre la tuberculose. Théoriquement, donc, la tuberculose ainsi que la rougeole et l’hépatite B devraient avoir été éradiquées. Or ces trois maladies (...) font toujours des ravages en Afrique. Cela montre que, même si l’on trouve un vaccin, sa diffusion dans la population posera un énorme problème.”

      Avec si peu d’espoir de trouver un traitement efficace contre le SIDA, il ne reste qu’une solution: persuader la population africaine de changer ses habitudes sexuelles. Mais comment?

      La solution de facilité

      Pour enrayer l’épidémie en Afrique, un seul mot d’ordre: ‘Des préservatifs, encore des préservatifs, toujours des préservatifs.’ Les routiers s’en voient remettre gratuitement aux postes frontière. On en trouve insérés dans les journaux. Les cliniques et le personnel médical les stockent par millions.

      Bien que ces mesures puissent avoir un certain effet sur la transmission du SIDA, elles n’en présentent pas moins des inconvénients — notamment en Afrique. Stefan van der Borght, membre de Médecins Sans Frontières en Angola, explique que distribuer trois millions de préservatifs peut sembler une bonne idée. Mais cela signifie que, quand le million et demi d’hommes de la province aura fait l’amour deux fois, les réserves seront épuisées.

      Outre ces complications d’ordre logistique, quel effet la distribution systématique de préservatifs a-​t-​elle sur le vagabondage sexuel, la cause première du SIDA en Afrique? Tous les rapports indiquent que cette mesure stimule l’activité sexuelle plutôt qu’elle ne la refrène. Les autorités gouvernementales elles-​mêmes commencent à le reconnaître. Un gouvernement a demandé à ses organes officiels de cesser la publicité pour les préservatifs, car elle encourage le vagabondage sexuel. Dans son livre Le SIDA: compte à rebours vers la fin du monde, Keith Edelston suggère une solution plus radicale encore: “Compte tenu des risques (...) inhérents à l’utilisation des préservatifs, il est clair que la stricte monogamie est le seul moyen d’être totalement à l’abri.”

      Mais ce retour à la fidélité conjugale est-​il une solution réaliste?

      La fin du SIDA

      “Si, demain, le vagabondage sexuel cessait, le virus disparaîtrait, affirme le professeur Reuben Sher, spécialiste du SIDA en Afrique. Les malades qui en sont porteurs mourraient, et avec eux le virus.” Dans le même ordre d’idée, voici ce qu’on a pu lire dans le Star, quotidien sud-africain de Johannesburg: “Celui qui ne couche pas à droite et à gauche, qui n’utilise pas de seringues ayant déjà servi et qui ne reçoit pas de transfusions sanguines, court très peu de risques de contracter le [VIH].”

      Actuellement, plus de 450 000 Témoins de Jéhovah d’Afrique se gardent de ces pratiques. Ils croient fermement à la valeur des principes moraux de la Bible. Leur raisonnement est le suivant: si le Créateur, Jéhovah Dieu, a fait les humains, alors le mode de conduite qu’il préconise doit être bénéfique. Le principe énoncé en Hébreux 13:4 en est un bon exemple: “Que le mariage soit honoré chez tous et le lit conjugal sans souillure.” Loin de se sentir frustrés, ceux qui mettent en pratique de tels principes s’épargnent bien des tourments sur les plans physique et affectif. — Voir Actes 15:29; 2 Corinthiens 7:1; Éphésiens 5:3-5.

      Les médias font d’ailleurs souvent l’éloge de la haute moralité des Témoins de Jéhovah d’Afrique. “Ce sont (...) des citoyens honnêtes et disciplinés qui respectent un code de haute moralité”, a fait observer le Daily Telegraph de Londres, ajoutant: “Le vagabondage sexuel et la polygamie caractéristiques de la société africaine sont tout bonnement inconcevables chez les Témoins.” De même, dans son livre L’évolution de la religion de nos jours (angl.), Bryan Wilson écrit que, “dans la société africaine, les Témoins (...) deviennent des gens exceptionnels” et que “les effets de [leur] (...) code de moralité se voient clairement chez eux”.

      Cela ne veut pas dire que les Témoins de Jéhovah sont totalement immunisés contre le SIDA. Certains ont été infectés par un conjoint qui n’adhérait pas aux principes chrétiens et d’autres ont contracté la maladie avant de devenir Témoins. Quelques-uns ont également choisi de retourner aux pratiques laxistes du monde moderne et, parmi eux, un petit nombre en ont payé les conséquences: ils ont contracté le SIDA (Galates 6:7). Ceux qui ont sciemment persisté dans ce mode de vie immoral ont, en outre, perdu le privilège de demeurer au sein de la congrégation chrétienne (1 Corinthiens 5:13; 6:9, 10). Cependant, l’immense majorité des plus de quatre millions de Témoins de Jéhovah du monde entier jouissent du bien-être physique, affectif et spirituel qui résulte de l’obéissance aux principes moraux établis par le Créateur.

      On peut être heureux de savoir que la Bible annonce la fin prochaine et définitive des fléaux tels que le SIDA (Révélation 21:1-4). Jéhovah Dieu promet l’établissement d’un monde nouveau dans lequel toutes les pratiques immorales responsables de maladies comme le SIDA auront disparu. Il n’y aura plus alors de victimes innocentes, car tout le monde aura un mode de vie droit et sain qui procurera le bonheur véritable. — Ésaïe 11:9; 2 Pierre 3:13.

      [Entrefilet, page 9]

      “Ce n’est pas de consacrer des milliards à la recherche dont nous avons besoin (...). C’est d’un retour à la morale.” — Docteur Mark Hendricks, immunologiste sud-africain.

      [Illustration, page 9]

      La stricte monogamie est l’une des meilleures protections contre le SIDA.

      [Illustration, page 10]

      Dieu fait la promesse d’un monde nouveau débarrassé de maladies telles que le SIDA.

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