“ ‘ Tous ’ nous avons des anges qui nous guident et nous protègent. [...] Si nous les laissons tranquilles et que, comme des enfants, nous les considérions avec totale confiance, amour et humble gratitude, ils nous combleront de bienfaits. Ils jouent avec nous. Ils s’occupent de nous. Ils nous soignent, nous touchent, nous réconfortent de la chaleur de leurs mains invisibles, et toujours essaient de nous donner ce que nous voulons. ” — Extrait du livre “ Lettres d’anges ” (angl.).

RECONNAISSONS que cette idée populaire sur les anges ne manque pas de charme. À en croire ce que certains appellent la “ nouvelle spiritualité ”, à chacun de nous est attribué au moins un ange dont le devoir est de nous consoler et de nous protéger du mal. Votre ange, paraît-​il, est puissant et affectueux. Il n’exige ni obéissance ni adoration, et jamais il ne vous jugera ni ne vous gourmandera. Il est toujours près de vous, tout dévoué à votre bien-être, empressé à exaucer votre moindre souhait. Voilà ce à quoi beaucoup aujourd’hui croient sincèrement.

Et puis il y a les livres. Une grande librairie de New York vend plus de 500 ouvrages sur le sujet, surtout sur les anges gardiens. Dans leurs pages, promesse est faite au lecteur de lui montrer comment entrer en contact avec les anges gardiens, connaître leur nom, leur parler et solliciter leur aide. On y découvre comment des anges se sont manifestés quand quelqu’un en avait besoin, ont happé des piétons sur le point de se faire renverser par une voiture, ont guéri des maladies mortelles, ont consolé des désespérés, ont protégé des soldats au combat. Ils rendent ces services, affirme-​t-​on, “ sans exiger aucun signe de repentance, de conversion ou de fidélité à une doctrine ”. Cela dit, il est rare qu’après ces prétendues “ rencontres ” les bénéficiaires se sentent poussés à modifier leur façon de vivre. Habituellement, ils n’en gardent tout au plus qu’un agréable souvenir.