AMNISTIE
Esther 2:18 relate qu’Assuérus roi de Perse offrit un grand banquet en l’honneur d’Esther après l’avoir faite reine et accorda “ une amnistie aux districts administratifs ” de son empire. Le terme hébreu utilisé ici, hanaḥah, ne figure qu’à cet endroit des Écritures. Il est traduit diversement par “ remise ” (LXX [Giguet]), “ dispense d’impôts ” (un targoum ; voir aussi Syn), “ repos ” (Vg) et “ jour férié ”. (VB.) Au dire des commentateurs, cette libération ou amnistie consista peut-être en une remise de tributs, en une exemption du service militaire, en la libération de prisonniers ou encore en une combinaison de ces faveurs. Dans les autres passages des Écritures où sont mentionnées une remise de dette ou la suspension d’un travail, un autre mot hébreu est employé (shemittah). — Dt 15:1, 2, 9 ; 31:10 ; voir SABBATIQUE (ANNÉE).
À propos de libération de prisonniers, il est intéressant de noter qu’un certain nombre de révoltes furent fomentées sous le règne de Xerxès Ier, qui passe pour être l’Assuérus du livre d’Esther. Une inscription découverte à Persépolis et attribuée à Xerxès déclare : “ Lorsque je suis devenu roi, parmi les pays qui sont écrits ci-dessus, ils se sont révoltés ; alors, [...] j’ai battu ces pays et je les ai remis sur leur terre. ” (Les inscriptions de la Perse achéménide, par P. Lecoq, Paris, 1997, p. 257). À n’en pas douter, à la suite de la répression de ces insurrections, il y eut des prisonniers politiques ; par conséquent, à l’occasion de la fête donnée en l’honneur du couronnement d’Esther, Assuérus put tout à fait passer sur les accusations portées contre ces hommes et leur accorder une amnistie ou les relâcher (voir Mt 27:15). Toutefois, la nature exacte de cette amnistie reste indéterminée.