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  • g92 8/9 p. 20-22
  • Je recherchais un monde meilleur

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  • Je recherchais un monde meilleur
  • Réveillez-vous ! 1992
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Réveillez-vous ! 1992
g92 8/9 p. 20-22

Je recherchais un monde meilleur

Récit d’une ancienne religieuse catholique

UN MONDE meilleur — était-​ce possible? Incontestablement, un monde rempli de haine, de violence, d’égoïsme, de corruption, d’injustices et de souffrances n’était pas ce que Dieu avait prévu à l’origine. Un monde meilleur devait sûrement exister. Si tel était le cas, alors j’étais déterminée à faire ma part pour l’instituer.

Je suis née et j’ai grandi dans la province de Corrientes, en Argentine, un lieu renommé pour le culte de la Vierge d’Itati. Les gens de l’endroit sont des catholiques fervents qui font chaque année de nombreux pèlerinages pour adorer cette vierge. J’étais des leurs. Toute petite, j’avais déjà envie de connaître ce Dieu dont on parlait tant, mais mon père m’interdisait d’assister aux cours de catéchisme. Plus tard — j’étais alors adolescente — mon père a sombré dans l’ivrognerie à cause de ses mauvaises fréquentations. Nous avons tous souffert de cette situation, mais c’est surtout ma mère qui a fait les frais de ses violences verbales et physiques. Pour cette raison, j’ai développé de la haine pour l’autre sexe, considérant tous les hommes comme des êtres méchants et pervers.

Mon objectif: trouver une arme pour tuer

Malgré tout, l’école a fait ressortir ce qu’il y avait de meilleur en moi. J’étudiais avec empressement et ténacité, ce qui m’a valu d’obtenir des diplômes en couture et dans des disciplines commerciales, puis plus tard celui d’enseignante avec les meilleures mentions. Enfin allait se réaliser mon désir le plus cher: acquérir des titres et des diplômes qui m’affranchiraient du joug paternel. Je souhaitais également travailler dur afin d’améliorer la condition de ma mère, puis acheter un revolver pour tuer mon père!

Il va de soi que cette idée de meurtre ne m’apportait aucune joie, encore moins la paix et le bonheur. Je me sentais plutôt comme un animal en cage; j’avais 20 ans et l’impression de me trouver dans une impasse.

La vie religieuse: des espoirs déçus

À peu près à la même époque, j’ai commencé de fréquenter à la fois des religieuses et des communistes. Les unes comme les autres essayaient de me gagner à leurs idées. Mais c’est la pensée d’aider les pauvres dans des continents lointains comme l’Afrique ou l’Asie qui m’a finalement fait pencher pour le couvent.

J’ai vécu dans un couvent pendant 14 ans. La vie y était agréable, calme, paisible. Les choses ont changé lorsque j’ai commencé à travailler avec des prêtres marqués par une philosophie tiers-mondiste. J’ai pris conscience du fossé qui séparait le monde au sein duquel nous autres religieuses évoluions, et celui du reste des humains: un monde fait de douleurs et d’injustices dans lequel les gens souffraient sous le joug tyrannique des puissants.

Dans l’ordre religieux auquel j’appartenais, les Missionnaires carmélites de Thérèse d’Avila, on parlait beaucoup de justice, mais mes supérieures semblaient oublier totalement de manifester cette qualité dans leurs relations avec les autres. Les membres du personnel enseignant percevaient un salaire bien inférieur à celui fixé par l’État, ils n’avaient aucun avantage social pour leur famille et pour eux-​mêmes, et ils pouvaient être licenciés sans préavis et sans indemnités. La situation des femmes de ménage était pire encore; après avoir travaillé entre 10 et 12 heures à l’école, elles devaient occuper un emploi supplémentaire afin de subvenir aux besoins de leur famille. Je voulais rectifier cette situation injuste.

Quand j’en ai parlé à la mère supérieure, je me suis entendue répondre que si je voulais jouer les révolutionnaires, je n’avais qu’à porter une mitrailleuse! À ce moment-​là, je me suis dit qu’il valait mieux être extrémiste qu’inhumaine comme eux. J’ai alors décidé de demander à être relevée de mes vœux perpétuels de chasteté, de pauvreté et de soumission. Je voulais aider l’Église d’une manière plus étendue. On m’a facilement accordé cette dispense.

Mes activités politiques

C’est alors que j’ai vraiment commencé à accomplir mon vœu de pauvreté. Bien souvent, si les personnes qui m’entouraient n’avaient pas fait preuve de générosité à mon égard, je n’aurais même pas eu un morceau de pain à manger. Je découvrais à quoi ressemblait réellement l’existence du commun des mortels. Je me démenais avec l’Église locale dans les domaines religieux, social et politique. Comme je donnais des cours à des adultes, j’avais souvent l’occasion d’évoquer avec eux les conditions de vie difficiles que la société leur imposait, les raisons de ces conditions et les éventuelles solutions. Quelles étaient ces solutions? Tout d’abord, utiliser des moyens pacifiques, comme les manifestations, puis, si cela s’avérait nécessaire, recourir à la violence afin d’atteindre le but recherché: la justice.

Le mouvement politico-religieux auquel j’adhérais alors était dirigé par des prêtres et soutenu par des laïcs; ce mouvement oriente ses activités vers les régions en voie de développement d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Il prône un changement immédiat et radical des structures socioéconomiques en place par un processus révolutionnaire: le rejet pur et simple de toutes les formes d’impérialisme économique, politique et culturel. Son objectif est d’établir un socialisme latino-américain qui favorise la création de l’hombre nuevo, le “nouvel homme”, libéré des obligations imposées par les systèmes politiques étrangers.

Nous avons décidé de nous intégrer de plus en plus dans les rangs des pauvres, assimilant notre vie à la leur. Forte de cet idéal, je m’efforçais d’aider tout le monde: les jeunes comme les moins jeunes, les adolescents comme les adultes.

Ma vie privée: la plus grande désillusion

Dans ma lutte pour améliorer la condition des pauvres, j’ai oublié que le cœur peut être traître. Je suis tombée amoureuse de mon responsable, un prêtre, avec qui j’ai vécu pendant deux ans. Puis je me suis retrouvée enceinte. Quand le prêtre l’a appris, il a voulu que je me fasse avorter, ce que j’ai refusé puisque cela serait revenu à commettre un meurtre. Pour garder l’enfant, j’ai dû abandonner mon travail avec le prêtre et quitter la ville, de peur qu’on ne découvre que j’étais sa maîtresse.

Très affectée, j’ai quitté la ville et j’ai pensé me suicider en me jetant sous un train, mais quelque chose m’en empêchait. J’ai enduré ma peine. Des amis, des membres de ma famille et des personnes bienveillantes de ma ville natale m’ont manifesté amour, compassion et compréhension — ce que le seul homme que j’avais jamais aimé n’avait pas fait. Quand mon fils est né, ce sont eux qui ont pris soin de nous. Je voulais que mon fils devienne un homme fort et dynamique, fidèle à ses convictions et prêt à mourir pour ses idéaux. Pour cette raison, je lui ai donné comme deuxième prénom Ernesto en souvenir d’Ernesto Che Guevara (le célèbre guérillero argentin), pour qui j’avais une grande admiration.

Quand l’armée a renversé le gouvernement argentin, les groupes gauchistes ont commencé à être persécutés. Nombre de mes compagnons ont été arrêtés. À plusieurs reprises, ma maison a été envahie par les encapuchados (les encapuchonnés), qui l’ont mise sens dessus dessous et ont presque tout volé. Maintes fois, on m’a appelée à comparaître devant les autorités pour que je révèle où se trouvaient mes compagnons, mais je suis restée fidèle à mes amis, préférant la mort à la trahison.

Un tournant décisif

Dans cette situation difficile, j’ai ressenti le besoin d’avoir quelqu’un avec qui communiquer, un véritable ami en qui je pourrais avoir confiance et sur qui je pourrais compter. C’est alors que deux Témoins de Jéhovah ont frappé à la porte. Je les ai reçus avec plaisir. Il y avait chez eux une sérénité et une amabilité qui m’ont attirée. Je leur ai demandé de revenir pour étudier la Bible avec moi. Quand ils l’ont fait, je leur ai expliqué dans quelle situation inextricable je me trouvais, tout en les assurant que je tenais à ce qu’on ne les prenne pas pour mes complices. Ils m’ont garanti qu’ils ne craignaient rien, car les autorités les connaissaient.

Notre étude de la Bible a été une véritable course d’obstacles dès le départ. Comme j’avais perdu la foi et la confiance en Dieu, il m’était très difficile d’accepter les points doctrinaux de l’auxiliaire biblique La vérité qui conduit à la vie éternelle. J’étais sur le point d’arrêter l’étude, car j’estimais que la Bible était un mythe et que Marx avait raison quand il déclarait que la religion était “l’opium du peuple”. Lorsque j’ai exprimé mes sentiments aux Témoins et leur ai dit de ne pas perdre davantage de temps avec moi, ils m’ont répondu que pour eux aider des personnes qui en ont besoin n’était pas une perte de temps.

J’ai changé de point de vue lorsque j’ai été invitée à la Salle du Royaume. J’avais eu mon compte de réunions où je déplorais le manque de communication, de respect mutuel et de bienveillance. Toutefois, les réunions des Témoins de Jéhovah sont différentes. Elles sont basées sur la Bible, fortifient notre foi, nous incitent à nous aimer les uns les autres et même à aimer nos ennemis.

Une nouvelle personnalité chrétienne remplace la violence

J’avais enfin découvert ce qui allait améliorer le monde. Le 8 juin 1982, j’ai symbolisé l’offrande de ma personne à Jéhovah Dieu par le baptême d’eau. À partir de ce moment, j’ai désiré, comme jamais auparavant, me dépouiller de la vieille personnalité, l’hombre nuevo politique de violence, et revêtir la nouvelle qui produit les excellents fruits mentionnés en Galates 5:22, 23. Je participe maintenant à une autre forme de guerre, une guerre chrétienne qui consiste à prêcher la bonne nouvelle du Royaume, et je me dépense pour enseigner aux autres la vérité du Royaume concernant un monde meilleur à venir.

Quelle bénédiction de pouvoir apprendre à mon petit garçon à suivre les traces de Jésus Christ, notre Chef et Modèle, au lieu de vouloir en faire un Ernesto Che Guevara! Je prie pour que mon fils et moi-​même, ainsi que tous les amis de la justice, mes anciens compagnons et ma famille y compris, puissions entrer dans ce monde meilleur, ce paradis terrestre où la joie, la paix, le bonheur et la justice régneront éternellement. La violence ne profite à personne; elle engendre seulement des haines, des divisions, des déceptions et des difficultés sans fin. Et je parle en connaissance de cause. — Par Eugenia María Monzón.

[Illustration, page 22]

En prédication de maison en maison en Argentine.

[Photo d’Eugenia María Monzón, page 20]

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