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  • Les arthropathies : des maladies invalidantes
    Réveillez-vous ! 2001 | 8 décembre
    • Les arthropathies : des maladies invalidantes

      “ ON NE PEUT PAS IMAGINER LA DOULEUR TANT QU’ON NE L’A PAS VÉCUE. JE PENSAIS QUE SEULE LA MORT POURRAIT ME SOULAGER. ” — SETSUKO, JAPON.

      “ COMME JE SOUFFRE DE CETTE MALADIE DEPUIS L’ÂGE DE 16 ANS, J’AI LE SENTIMENT QU’ELLE M’A VOLÉ MA JEUNESSE. ” — DARREN, GRANDE-BRETAGNE.

      “ J’AI PERDU DEUX ANNÉES DE MA VIE CLOUÉE AU LIT. ” — KATIA, ITALIE.

      “ UNE FOIS APPARUE DANS MES ARTICULATIONS, LA DOULEUR S’EST EMPARÉE DE MA VIE TOUT ENTIÈRE. ” — JOYCE, AFRIQUE DU SUD.

      CES cris de souffrance émanent de personnes atteintes de maladies des articulations, ou arthropathies. Chaque année, des millions d’entre elles cherchent auprès des médecins le moyen d’en finir avec les douleurs, l’immobilité et les déformations causées par ces affections.

      Rien qu’aux États-Unis, les arthropathies frappent plus de 42 millions de personnes, dont 1 sur 6 de façon invalidante. En fait, elles sont la principale cause d’invalidité dans ce pays. Le tribut qu’elles prélèvent sur l’économie américaine — plus de 64 milliards de dollars par an en frais médicaux et en perte de productivité — est “ en gros l’équivalent d’une récession modérée ”, indique le Centre de contrôle et de prévention des maladies. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), des enquêtes menées notamment au Brésil, au Chili, en Chine, en Inde, en Indonésie, en Malaisie, au Mexique, au Pakistan, aux Philippines et en Thaïlande ont montré que dans les pays en voie de développement les arthropathies et d’autres maladies rhumatismales sont un fardeau presque “ aussi lourd que dans les nations industrialisées ”.

      Contrairement aux idées reçues, les arthropathies ne sont pas le lot de la vieillesse. Il est vrai qu’elles s’aggravent avec l’âge. Toutefois, l’une des formes les plus répandues, la polyarthrite rhumatoïde, touche généralement les 25-​50 ans. Aux États-Unis, près de 3 personnes sur 5 atteintes d’arthropathie ont moins de 65 ans. De même, sur les 8 millions de Britanniques qui en souffrent, 1,2 million ont moins de 45 ans et plus de 14 500 sont des enfants.

      Le nombre des personnes malades des articulations augmente chaque année rapidement. Dans la prochaine décennie, il y en aura un million de plus au Canada. Bien que les arthropathies soient plus fréquentes en Europe qu’en Afrique et en Asie, elles sont aussi en plein essor sur ces deux continents. Face à cette déferlante, l’OMS a décidé de déclarer les années 2000-​2010 “ Décennie des os et des articulations ”. Durant cette période, docteurs et professionnels de la santé du monde entier uniront leurs efforts pour améliorer la qualité de vie des personnes souffrant de maladies de l’appareil locomoteur, telles que les arthropathies.

      Que sait-​on de ce mal terrible ? Qui menace-​t-​il ? Comment affronter une maladie invalidante ? Pourra-​t-​on en guérir un jour ? Les articles suivants traiteront de ces questions.

      [Crédit photographique, page 3]

      Radiographie : avec l’aimable autorisation de l’Arthritis Research Campaign, Royaume-Uni (www.arc.org.uk)

  • Qu’est-ce qu’une arthropathie ?
    Réveillez-vous ! 2001 | 8 décembre
    • Qu’est-​ce qu’une arthropathie ?

      “ QUAND JE VAIS ME COUCHER, JE REGARDE MES PIEDS ET MES MAINS DÉFORMÉS, ET JE PLEURE. ” — MIDORI, JAPON.

      LES arthropathies sont un fléau qui frappe les humains depuis des siècles. Les momies égyptiennes prouvent que ces maladies existaient déjà il y a fort longtemps. Tout porte à croire que l’explorateur Christophe Colomb en souffrait, tout comme des millions de nos contemporains. Mais que sont au juste ces maladies invalidantes ?

      Le mot “ arthropathie ” signifie littéralement “ maladie des articulations ”. Il désigne plus d’une centaine d’affections ou d’états rhumatismauxa qui peuvent toucher, outre les articulations, les muscles, les os, les tendons et les ligaments qui les entourent. Certaines arthropathies détériorent parfois la peau, les viscères et même les yeux. Penchons-​nous de plus près sur deux des arthropathies les plus répandues : la polyarthrite rhumatoïde (PR) et l’arthrose.

      Gros plan sur une articulation

      Une articulation est le point de rencontre entre deux os. Les articulations mobiles sont entourées d’une enveloppe résistante, la capsule articulaire, qui les protège et les maintient (voir l’illustration page 4). La membrane synoviale, qui tapisse la capsule articulaire, sécrète un liquide lubrificateur. Les deux extrémités osseuses sont recouvertes de cartilage, un tissu souple et élastique qui empêche le frottement de l’une contre l’autre. Véritable coussinet, le cartilage absorbe aussi les chocs et répartit uniformément la pression sur les os.

      Par exemple, lorsque vous marchez, courez ou sautez, la pression qui s’exerce sur vos hanches et vos genoux est de quatre à huit fois le poids de votre corps ! Bien que la majeure partie du choc soit absorbée par les muscles et les tendons périphériques, le cartilage aide aussi les os à supporter la charge en se comprimant comme une éponge.

      La polyarthrite rhumatoïde

      La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une attaque sans merci des articulations par le système immunitaire. Pour des raisons inconnues, une grande quantité de cellules sanguines — entre autres des lymphocytes T, qui jouent un rôle clé dans la défense de l’organisme — se ruent au cœur des articulations. Ce déferlement déclenche une réaction chimique en chaîne, qui débouche sur une inflammation articulaire. Les cellules synoviales peuvent se mettre à proliférer de façon anarchique, formant un pannus, une masse de tissu semblable à une tumeur. Le pannus fabrique à son tour des enzymes qui détruisent le cartilage. Le frottement des surfaces osseuses maintenant dénudées réduit la mobilité et occasionne de violentes douleurs. Cette détérioration progressive affaiblit aussi les ligaments, les tendons et les muscles. Les articulations se fragilisent et se disloquent, des déformations apparaissent. Habituellement la PR s’attaque de façon symétrique aux poignets, aux genoux et aux pieds. Plus de 50 % des malades développent également des nodules, ou renflements, sous-cutanés. Certains sont atteints d’anémie, de sécheresse des yeux et de la gorge. La PR s’accompagne aussi de fatigue extrême et de symptômes grippaux : fièvre et douleurs musculaires.

      L’apparition de la PR, ses effets et sa durée sont très variables. La douleur et les raideurs peuvent se manifester progressivement sur des semaines, voire des années, ou bien apparaître brutalement. Chez certains malades, la PR dure quelques mois puis disparaît sans dommages notables. D’autres passent par des périodes d’aggravation des symptômes — des poussées — entrecoupées de phases de rémission qui leur offrent un soulagement. Parfois, le mal sévit sans répit pendant des années, rongeant inexorablement le corps.

      Qui la PR menace-​t-​elle ? “ Elle prédomine chez les femmes d’âge mûr ”, signale le docteur Michael Schiff. Cependant, ajoute-​t-​il, “ n’importe qui à n’importe quel âge, les enfants comme les hommes, peut être affecté ”. Le risque est plus élevé en cas d’antécédents familiaux. Plusieurs études laissent aussi entendre que le tabac, l’obésité et le fait d’avoir été transfusé augmentent les risques de façon significative.

      L’arthrose

      “ L’arthrose, explique le Western Journal of Medicine, ressemble au temps à maints égards : omniprésente, souvent inaperçue, parfois spectaculaire dans ses effets. ” Contrairement à la PR, l’arthrose s’attache à ronger quelques articulations, voire une seule, mais s’étend rarement à d’autres parties du corps. Au fur et à mesure que le cartilage s’érode, les os commencent à frotter l’un sur l’autre. Des excroissances osseuses, ou ostéophytes, apparaissent aussi. Des kystes peuvent surgir ; l’os sous-jacent s’épaissit alors et se déforme. Citons également, entre autres symptômes, les nodosités sur les mains, les grincements des articulations touchées, les spasmes musculaires, la douleur, les raideurs et la mobilité réduite.

      Autrefois, on pensait que l’arthrose était juste une des conséquences du vieillissement. Mais les spécialistes ont écarté cette croyance ancienne. The American Journal of Medicine déclare : “ Rien ne prouve qu’une articulation saine, soumise aux tensions ordinaires, doive se détériorer au cours de l’existence. ” Mais alors, qu’est-​ce qui provoque l’arthrose ? Selon la revue britannique The Lancet, les efforts pour déterminer son origine exacte “ s’enlisent dans les polémiques ”. Des chercheurs sont d’avis que le facteur préliminaire est une lésion de l’os, des microfractures par exemple, qui provoque ensuite des excroissances osseuses et l’usure du cartilage. D’autres pensent que l’arthrose naît au sein même du cartilage. Selon eux, en raison de la dégénérescence et de l’érosion du cartilage, les os sont soumis à des tensions plus fortes. Des modifications pathologiques s’opèrent alors que l’organisme tente de réparer le cartilage abîmé.

      Qui l’arthrose menace-​t-​elle ? Bien que la vieillesse seule ne soit pas responsable de l’arthrose, la disparition du cartilage articulaire s’accroît avec l’âge. Le risque grandit aussi chez les personnes qui souffrent de malformations des articulations ou d’une déviation de la colonne vertébrale, chez ceux dont les muscles des jambes et des cuisses sont faibles ou dont les jambes sont de longueur inégale. Autre facteur propice : un traumatisme articulaire dû à un accident ou à une activité répétitive qui sollicite outre mesure une articulation. Une fois la détérioration amorcée, l’obésité peut favoriser le développement de l’arthrose.

      Le docteur Tim Spector déclare : “ L’arthrose est un mal complexe ; aux facteurs de risques extérieurs bien déterminés s’ajoute une composante génétique majeure. ” Les femmes d’âge mûr et au-delà qui comptent des arthrosiques dans leur famille sont les plus menacées. Contrairement à l’ostéoporose, l’arthrose est précédée d’une densité osseuse forte, et non faible. Quelques chercheurs placent aussi au rang des facteurs propices à la maladie les lésions dues aux radicaux oxygénés libres et aux carences en vitamines C et D.

      Traitement

      Le traitement des arthropathies associe aux médicaments exercices et nouveau mode de vie. Le kinésithérapeute pourra mettre en place un programme d’activités physiques thérapeutiques (amplitude du mouvement, exercices d’aérobic, musculation isométrique et isotonique) qui se sont révélées efficaces contre une multitude de symptômes, tels que les articulations douloureuses et enflées, la fatigue extrême, les malaises et la dépression. Ces exercices soulagent même les personnes très âgées. Ils limitent également la réduction de la densité osseuse. Des formes de thermothérapie ainsi que l’acupuncture permettent, dit-​on, de calmer les douleursb.

      Puisque la perte de poids réduit de façon significative la douleur articulaire, une alimentation raisonnée peut s’avérer un aspect essentiel du traitement de l’arthrose. Il semblerait par ailleurs qu’un régime privilégiant les aliments riches en calcium — légumes-feuilles, fruits frais et poissons des mers froides riches en acides gras oméga 3 — au détriment des aliments industriels et des graisses saturées, non seulement favorise la perte de poids, mais aussi réduise la douleur. De quelle façon ? Une telle alimentation inhiberait la réaction inflammatoire. Autre piste : les régimes sans viande, sans produits laitiers, sans blé et sans légumes de la famille des solanacées (tomates, pommes de terre, poivrons et aubergines) seraient efficaces pour certains malades.

      L’arthroscopie, une technique chirurgicale, est parfois conseillée. Elle consiste à introduire à l’intérieur de l’articulation un instrument permettant au chirurgien d’ôter la membrane synoviale qui fabrique les enzymes destructrices. Son efficacité est cependant limitée, car l’inflammation réapparaît souvent. Plus radicale encore, l’arthroplastie, c’est-à-dire le remplacement de l’articulation entière (habituellement la hanche ou le genou) par une prothèse. Les articulations artificielles ont une durée de vie de 10 à 15 ans et suppriment souvent très efficacement les douleurs.

      Plus récemment, les médecins ont essayé des traitements moins invasifs, comme la viscosupplémentation, une injection intra-articulaire d’acide hyaluronique. Cette technique s’emploie couramment sur le genou. Selon des études menées en Europe, l’injection d’agents chondroprotecteurs, des substances qui favorisent la réparation du cartilage, a également connu un certain succès.

      Bien qu’aucun ne guérisse les arthropathies, de nombreux médicaments réduisent la douleur et l’inflammation, et certains semblent prometteurs dans le ralentissement du développement de la maladie. L’arsenal thérapeutique destiné à soulager les malades comprend les antalgiques (ou antidouleurs), les corticostéroïdes, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), les traitements de fond antirhumatismaux, les immunosuppresseurs, les modificateurs de la réponse biologique et les médicaments, issus de manipulations génétiques, qui agissent sur les réactions immunitaires. Cependant le soulagement peut être cher payé, car toutes ces substances peuvent avoir des effets secondaires graves. La difficulté consiste, pour le patient comme pour son médecin, à évaluer les avantages et les risques potentiels.

      Comment certains, touchés par les arthropathies, ont-​ils affronté ce mal douloureux ?

      [Notes]

      a Citons notamment l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé, l’arthrite rhumatoïde juvénile, la goutte, la bursite, le rhumatisme articulaire aigu, la maladie de Lyme, le syndrome du canal carpien, la fibromyalgie, le syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter et la spondylarthrite ankylosante.

      b Réveillez-vous ! ne préconise aucun traitement, médicament ou chirurgie en particulier. Il appartient au malade de se renseigner et d’évaluer soigneusement toute thérapie à la lumière des faits.

      [Entrefilet, page 6]

      L’OBÉSITÉ, LE TABAC ET LE FAIT D’AVOIR ÉTÉ TRANSFUSÉ PEUVENT ACCROÎTRE LE RISQUE DE DÉVELOPPER UNE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE.

      [Encadré/Illustration, page 8]

      D’AUTRES THÉRAPIES

      Des agents thérapeutiques seraient moins agressifs que les traitements traditionnels, occasionnant moins d’effets secondaires. Citons le collagène de type 2, qui, selon des chercheurs, parvient à réduire les gonflements articulaires et la douleur dans des cas de polyarthrite rhumatoïde (PR). De quelle façon ? En inhibant les cytokines, substances destructrices à l’origine de l’inflammation, notamment l’interleukine 1 et le TNF α (facteur de nécrose tumorale). Un petit nombre d’éléments nutritifs se sont aussi avérés efficaces pour neutraliser ces substances : les vitamines C et E, la nicotinamide, les huiles de poisson à forte teneur en acide eicosapentaénoïque et en acide gamma-linolénique, l’huile de bourrache et l’huile d’onagre. En Chine, on se sert depuis des années de Tripterygium wilfordii, une plante médicinale qui serait d’une certaine efficacité pour combattre les symptômes de la PR.

      [Schémas, pages 4, 5]

      (Voir la publication)

      ARTICULATION SAINE

      BOURSE SÉREUSE

      MUSCLE

      CARTILAGE

      TENDON

      CAPSULE ARTICULAIRE

      MEMBRANE SYNOVIALE

      LIQUIDE SYNOVIAL

      OS

      ARTICULATION ARTHRITIQUE

      PERTE D’ESPACE

      DESTRUCTION DES OS ET DU CARTILAGE

      MEMBRANE SYNOVIALE ENFLAMMÉE

      ARTICULATION ARTHROSIQUE

      DÉBRIS DE CARTILAGE

      DESTRUCTION DU CARTILAGE

      ÉPERON OSSEUX

      [Indication d’origine]

      Source : Arthritis Foundation

      [Illustrations, page 7]

      Les arthropathies touchent des personnes de tous âges.

      [Illustrations, page 8]

      Des exercices physiques réguliers et une alimentation appropriée peuvent apporter un certain soulagement.

  • Maladies articulaires : un espoir
    Réveillez-vous ! 2001 | 8 décembre
    • Maladies articulaires : un espoir

      “ LES arthropathies ne sont pas une cause majeure de mortalité, comme c’est le cas des maladies cardiovasculaires ou du cancer, déclare le docteur Fatima Mili, mais elles affectent considérablement la qualité de la vie. ” En fait, elles peuvent bouleverser l’existence tout entière. Quelles difficultés les malades doivent-​ils affronter ? Peuvent-​ils les surmonter ?

      Katiaa, une Italienne de 28 ans, nous confie : “ J’avais 20 ans quand on a diagnostiqué ma maladie. Depuis, ma vie a basculé. À cause de la douleur, j’ai dû démissionner de mon poste et renoncer à évangéliser à plein temps. ” La douleur frappe tous les malades. Alan, un Anglais de 63 ans, explique : “ Il y a toujours une partie du corps qui fait mal, même modérément. ” L’épuisement est une autre épreuve. “ Même si on parvient à endurer la douleur et la tuméfaction, affirme Sarah, 21 ans, la fatigue, elle, est insupportable. ”

      La douleur affective

      La lutte quotidienne contre une douleur chronique peut aussi, comme le dit Setsuko, une Japonaise de 61 ans, “ vous vider affectivement et intellectuellement ”. Essayer de saisir un stylo ou le téléphone est toute une affaire ! Kazumi, 47 ans, se lamente : “ Même les choses élémentaires qu’un enfant peut faire me sont devenues impossibles. ” Janice, 60 ans, ne peut pas rester longtemps debout. “ C’est décourageant, dit-​elle, parce que je ne peux plus en faire autant qu’avant. ”

      De telles contraintes sont source de frustration et de dépréciation. Gaku, un Témoin de Jéhovah de 27 ans, déclare : “ Puisque je ne peux pas participer pleinement à l’œuvre d’évangélisation ni m’acquitter de responsabilités dans la congrégation, j’ai le sentiment que je ne vaux rien. ” Francesca, qui se bat contre une arthropathie depuis l’âge de deux ans, dit qu’elle se sent “ entraînée toujours plus profond dans une spirale de désespoir ”. Un tel désespoir sape la spiritualité. Joyce, une Sud-Africaine, avoue qu’elle a commencé à déserter les réunions chrétiennes. “ Je n’avais pas la force de voir qui que ce soit ”, explique-​t-​elle.

      Un malade sera peut-être assailli de craintes quant à l’avenir : la crainte de ne plus pouvoir se mouvoir et de dépendre d’autrui, la crainte d’être laissé sans soins, la crainte de tomber et de se casser quelque chose, la crainte de ne pas être en mesure de pourvoir aux besoins de sa famille. Yoko, 52 ans, reconnaît : “ Quand j’ai vu des déformations apparaître, j’ai commencé à avoir peur qu’elles ne s’accentuent. ”

      La famille peut elle aussi ressentir une douleur affective à la vue quotidienne des souffrances du malade. Certains couples subissent même de graves tensions conjugales. Denise, une Anglaise, se souvient : “ Après 15 ans de mariage, mon mari m’a annoncé : ‘ Je ne peux plus supporter ta maladie ! ’ Il m’a quittée, me laissant seule avec ma fille de cinq ans. ”

      Les arthropathies sont donc une véritable épreuve pour les malades comme pour leur famille. Pourtant, beaucoup en sortent victorieux. Voyons quelques exemples.

      Respectez vos limites

      Il est essentiel de se reposer suffisamment afin de réduire l’épuisement. Bien sûr, cela ne veut pas dire renoncer à tout. Timothy explique : “ Vous devez rester actif pour que la maladie ne vous domine pas, car, alors, vous passeriez le reste de votre vie assis avec vos douleurs. ” William Ginsburg, rhumatologue à la clinique Mayo, constate : “ En faire trop ou trop peu, la différence ne tient pas à grand-chose. Parfois il faut rappeler aux malades qu’ils doivent prendre le temps de s’écouter. ”

      Cela signifiera peut-être modifier votre façon de voir vos limites. Daphne, une Sud-Africaine, raconte : “ Je devais être objective et admettre que certaines choses étaient encore à ma portée. Il fallait juste les faire beaucoup plus lentement. Plutôt que de m’inquiéter ou de m’irriter, j’en fais simplement moins à la fois. ”

      Il est aussi judicieux de se renseigner sur les aides techniques qui existent et de demander l’avis de votre médecin ou de votre ergothérapeute. Keiko raconte : “ Nous avons installé un fauteuil électrique sur rampe. Tourner les boutons de porte me fait mal aux poignets, alors nous les avons remplacés. Maintenant, je peux ouvrir les portes en les poussant avec ma tête. Nous avons équipé tous nos robinets de manettes pour que je puisse faire un peu de ménage. ” Gail, elle aussi arthritique, déclare : “ Les clés de ma voiture et de ma maison sont attachées à une longue poignée. C’est plus facile pour les tourner. Pour me coiffer, je me sers d’un peigne et d’une brosse fixés à un long manche qui peut s’orienter à volonté. ”

      Le soutien familial : “ une tour forte ”

      Carla, une Brésilienne, nous confie : “ Mon mari m’a apporté un soutien vital. Le fait qu’il m’ait accompagnée lors de mes consultations chez le médecin m’a donné du courage. Nous étions ensemble pour apprendre comment la maladie affectait mon organisme, quels en étaient les symptômes et quels traitements seraient nécessaires. Je me sentais mieux parce qu’il comprenait ce par quoi je passais. ” Oui, les maris et les femmes qui acceptent les limites de leur conjoint et qui sont disposés à en savoir plus sur ce qu’ils endurent sont une véritable source de force et de soutien.

      Bette, par exemple, a trouvé un emploi dans le nettoyage quand son mari a été contraint d’arrêter son activité professionnelle en raison d’une arthropathie. Le mari de Kazumi non seulement a soigné sa femme, mais aussi s’est chargé des tâches ménagères qu’elle ne pouvait pas effectuer. Puis il a appris à leurs enfants à faire ce qu’ils pouvaient pour les aider. Laissons parler Kazumi : “ Mon mari est une tour forte. Sans son aide, mon état serait bien pire. ”

      Carol, une Australienne, donne ce conseil : “ Prenez garde de ne pas surcharger votre emploi du temps. Des sentiments de médiocrité m’envahissent rapidement dès que je n’arrive plus à suivre le rythme de ma famille. ” Quand il s’accompagne de compréhension et de considération, le soutien familial est vraiment une “ tour forte ” pour les malades.

      L’aide spirituelle

      Katia déclare : “ Avec ce genre de maladie, on est convaincu que personne ne sait ce qu’on endure. C’est pourquoi il est important de se tourner vers Jéhovah Dieu, sachant qu’il comprend vraiment notre état physique et affectif (Psaume 31:7). Les relations étroites que j’ai avec lui m’ont procuré la paix de l’esprit nécessaire pour vivre presque sereinement ma maladie. ” C’est avec justesse que la Bible appelle Jéhovah “ le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toute notre tribulation ”. — 2 Corinthiens 1:3, 4.

      La prière est donc une source puissante de consolation pour qui souffre de douleurs chroniques. Kazumi en témoigne : “ Pendant les longues nuits où je ne peux pas dormir à cause de la douleur, je vide mon cœur devant Jéhovah en pleurant, et je lui demande la force de supporter la souffrance ainsi que la sagesse pour affronter tous mes problèmes. Jéhovah m’a vraiment répondu. ” Francesca a elle aussi ressenti le soutien plein d’amour de Dieu. Elle dit : “ J’ai vu se réaliser les paroles de Philippiens 4:13 : ‘ Pour toutes choses j’ai cette force grâce à celui qui me donne de la puissance. ’ ”

      Souvent, Jéhovah Dieu apporte son soutien par l’intermédiaire de la congrégation chrétienne. Voici ce que dit Gail à propos de l’aide qu’elle a reçue de ses frères et sœurs chrétiens : “ Leur amour m’a empêchée de sombrer dans la dépression. ” De même, quand on a demandé à Keiko : “ Qu’est-​ce qu’il y a eu de bien dans ta vie ? ” elle a répondu : “ Tout l’amour et la compassion que chacun me manifeste dans la congrégation. ”

      Dans les congrégations des Témoins de Jéhovah, les surveillants sont les premiers à offrir leur soutien. Setsuko déclare : “ Vous ne pouvez pas imaginer l’effet considérable que l’écoute et la consolation des anciens peuvent avoir sur une personne qui se bat contre la maladie. ” Cependant, comme nous le rappelle Daniel, atteint lui aussi d’une arthropathie, “ nos frères et sœurs spirituels ne peuvent nous aider qu’à la condition que nous le leur permettions ”. Il est essentiel pour les malades de ne pas se couper de leurs compagnons chrétiens et de faire leur possible pour assister aux réunions de la congrégation (Hébreux 10:24, 25). Là, ils recevront les encouragements spirituels dont ils ont besoin pour endurer.

      La souffrance cessera

      Les personnes atteintes d’arthropathie sont reconnaissantes à la profession médicale des progrès qu’elle a accomplis jusqu’ici. Cependant, même les traitements les plus performants sont loin de guérir le mal. Tout compte fait, c’est dans les promesses divines d’un monde nouveau que les malades trouveront le plus de réconfortb (Isaïe 33:24 ; Révélation 21:3, 4). Dans ce monde, ‘ le boiteux bondira comme le cerf ’. (Isaïe 35:6.) Les arthropathies ainsi que toutes les autres maladies qui frappent l’humanité auront disparu à jamais ! Aussi, Pierre, atteint à la colonne vertébrale, dit-​il : “ Je vois une lumière au bout de ce tunnel que je traverse. ” Giuliana, une chrétienne, déclare elle aussi : “ Je considère chaque jour qui passe comme une nouvelle victoire et comme un jour de moins à endurer jusqu’à la fin. ” Oui, le temps est proche où non seulement les arthropathies, mais aussi toutes les souffrances, auront disparu !

      [Notes]

      a Par souci d’anonymat, certains prénoms ont été changés.

      b Si vous souhaitez que les Témoins de Jéhovah vous rendent visite pour vous expliquer les promesses bibliques, veuillez prendre contact avec leur congrégation la plus proche de chez vous ou écrire aux éditeurs de Réveillez-vous !

      [Illustrations, page 10]

      Il existe beaucoup d’objets qui aident les malades à rester actifs.

      [Illustration, page 12]

      On trouve aux réunions chrétiennes un soutien plein d’amour.

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