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Qu’est-ce qui est le mieux pour l’enfant ?Réveillez-vous ! 1997 | 8 décembre
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Qu’est-ce qui est le mieux pour l’enfant ?
DIVORCER ou ne pas divorcer ? Telle est la grande question pour beaucoup de personnes malheureuses en ménage. Autrefois, le divorce était désapprouvé, sinon condamné, pour des raisons morales et religieuses. En général, on restait ensemble, pour les enfants. Mais aujourd’hui, les valeurs sont bouleversées, et le divorce largement accepté.
Pourtant, parents, juges, spécialistes des sciences humaines et autres sont de plus en plus nombreux à dénoncer les effets du divorce sur les enfants. Les appels à la prudence se multiplient, les preuves s’accumulent des retombées parfois dévastatrices du divorce sur les enfants. On invite les parents à réfléchir aux conséquences d’une telle décision pour eux-mêmes et pour leurs enfants. “ Soixante à soixante-quinze pour cent des couples qui divorcent devraient s’accorder plus de temps et de réflexion pour juger du bien-fondé de leur décision ”, dit Sara McLanahan, sociologue à Princeton.
Des études récentes montrent que les grossesses d’adolescentes, les abandons de scolarité, les cas de dépression, les divorces et les cas d’assistés sociaux sont plus nombreux chez les enfants de divorcés que chez les autres. En Occident, 1 enfant sur 6 a des parents divorcés. Dans son livre sur la garde des enfants aux États-Unis, l’historienne Mary Ann Mason fait observer : “ Un enfant né en 1990 [a] en gros une chance sur deux de tomber sous le coup d’une décision de justice stipulant où et avec qui il [doit] vivre. ”
Malheureusement, le divorce ne met pas toujours fin aux hostilités. Comme si l’enfant ne souffrait pas assez, il n’est pas rare que l’on se batte devant les tribunaux à propos de sa garde ou du droit de visite. Ces rencontres dans l’atmosphère tendue des salles d’audience mettent à rude épreuve la fidélité de l’enfant à ses parents et lui laissent souvent un sentiment d’impuissance et de profonde insécurité.
Remarque d’une conseillère familiale : “ Le divorce ne libère pas les enfants. Il libère parfois les adultes. ” En divorçant, il se peut que l’on résolve ses problèmes, mais on risque de porter un coup à ses enfants, qui devront peut-être lutter leur vie durant contre le tort ainsi causé.
La garde des enfants
Dans le climat conflictuel et éprouvant du divorce, il est difficile de négocier la garde des enfants calmement et en personnes raisonnables. Pour réduire au minimum les conflits avec son ex-conjoint et éviter les querelles en justice, il est possible, en certains endroits, de régler l’affaire par la médiation.
Une médiation bien menée permet aux parents de parvenir à un accord sans qu’un juge ait à trancher. Là où la médiation est impossible, les parents peuvent s’entendre sur la garde et les visites par l’intermédiaire de leurs avocats. Une fois les parents parvenus à un accord et celui-ci couché par écrit, le juge pourra l’entériner par une décision de justice.
Et si les parents n’arrivent pas à s’entendre ? Dans la plupart des pays, la loi prévoit des moyens visant à défendre les intérêts de l’enfant. La préoccupation première du juge sera l’enfant, et non les parents. Il prendra en compte de nombreux facteurs, tels que les souhaits des parents, les relations de l’enfant avec chacun d’eux, les préférences de l’enfant et la capacité de son père et de sa mère, pris individuellement, à combler ses besoins journaliers. Il décidera alors où et avec qui l’enfant vivra, et comment seront prises les décisions importantes touchant son avenir.
L’autorité parentale est dite exclusive quand seul le père ou la mère est investi du pouvoir de décision. Elle est dite conjointe lorsque les parents doivent s’entendre sur les décisions importantes, telles que l’instruction et les soins médicaux.
Éventualités
Dans une procédure judiciaire touchant à la garde de son enfant, un Témoin de Jéhovah doit aussi réfléchir aux intérêts spirituels de celui-ci. Que faire, par exemple, si l’ex-conjoint, non Témoin, s’oppose à ce que son enfant reçoive une instruction biblique ? Ou s’il n’est plus membre de la congrégation chrétienne ?
Ces situations peuvent compliquer les prises de décisions d’un chrétien. Il voudra agir en personne sage et raisonnable, garder une bonne conscience devant Jéhovah et le prier pour déterminer ce qui sera le mieux pour son enfant.
Dans les articles suivants, nous examinerons des questions comme celles-ci : Dans l’attribution de la garde des enfants, que dit la loi en matière de pratique religieuse ? Comment agir lors d’un procès ? Comment réagir si l’on n’obtient pas la garde de son enfant ? Quel point de vue adopter sur l’exercice d’une autorité parentale conjointe avec un ex-conjoint qui n’est plus Témoin de Jéhovah ?
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Garde des enfants : la religion et la loiRéveillez-vous ! 1997 | 8 décembre
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Garde des enfants : la religion et la loi
DANS les affaires de divorce et de garde des enfants, la religion peut constituer un facteur aussi important que complexe. Des questions comme les suivantes peuvent être soulevées :
Un juge doit-il tenir compte d’affirmations selon lesquelles le père ou la mère n’est pas apte à se voir confier la garde de son enfant parce qu’il est membre de telle ou telle religion, surtout s’il s’agit d’une religion minoritaire ? Doit-il tenir compte de témoignages faisant état des croyances et des pratiques religieuses des parents pour décider ensuite quelle religion, à son avis, serait la meilleure pour l’enfant ? Devrait-il alors décider que l’enfant soit élevé dans cette religion et interdire qu’il soit soumis à l’influence d’autres ?
De plus en plus de nos contemporains se marient avec quelqu’un de religion ou de nationalité différentes. Quand ils divorcent, leurs enfants ont donc peut-être déjà des liens avec deux groupes religieux. Parfois, un père ou une mère engagé dans une procédure de divorce a changé depuis peu de religion. Sa nouvelle religion, peut-être stabilisatrice et très importante pour lui, est étrangère à son enfant. D’où cette autre question : le juge peut-il interdire à ce père ou à cette mère d’emmener son enfant aux offices de sa religion pour la seule raison qu’elle est différente de celle que ses parents pratiquaient auparavant ?
Ce sont là des questions épineuses. Elles exigent du magistrat qu’il prenne en compte non seulement les besoins de l’enfant, mais aussi les intérêts et les droits des parents.
Les droits fondamentaux des parents et des enfants
Il est vrai que des juges peuvent être influencés par leurs propres idées religieuses. Pourtant, dans de nombreux pays, il est peu probable que les droits religieux des parents comme de l’enfant soient bafoués. Ces pays ont généralement une constitution qui interdit au juge de restreindre l’exercice du droit fondamental des parents de diriger l’éducation de leur enfant, y compris son instruction, qu’elle soit religieuse ou profane.
De son côté, l’enfant a le droit de recevoir pareille formation de ses parents. Pour que le juge ait légalement le droit de restreindre l’éducation religieuse d’un enfant, il doit disposer de preuves solides que “ [ces] pratiques religieuses représentent une menace grave et immédiate pour le bien-être physique ou matériel de l’enfant ”. (C’est nous qui soulignons.) De simples divergences d’opinions religieuses, voire une hostilité entre le père et la mère sur ces questions, ne sont pas suffisantes pour autoriser l’État à intervenir.
Au Nebraska (États-Unis), la position raisonnable d’une femme Témoin de Jéhovah dans un conflit portant sur la garde de son enfant illustre la protection que ces dispositions légales offrent tant aux parents qu’à l’enfant. Le père, non Témoin, ne voulait pas que sa fille assiste aux services religieux que les Témoins de Jéhovah tiennent dans leurs Salles du Royaume. Un juge de première instance lui avait donné raison.
La mère a interjeté appel. Elle a fait valoir que rien ne permettait d’affirmer que l’une quelconque des activités des Témoins de Jéhovah représentait une menace grave ou immédiate pour le bien-être de son enfant. Elle a déclaré “ que l’assistance et la participation aux activités religieuses de son père et de sa mère [...] fourniraient à l’enfant une base sur laquelle elle pourrait décider quelle religion choisir quand elle aurait atteint l’âge de discernement ”.
La Cour a annulé la décision de la juridiction inférieure et a estimé que “ [ce] tribunal [avait] excédé son pouvoir d’appréciation en restreignant le droit de la mère, qui [avait] la garde de sa fille, de diriger l’éducation religieuse de son enfant mineure ”. Rien ne permettait de croire que l’enfant subissait un tort quelconque en assistant aux services religieux tenus à la Salle du Royaume des Témoins de Jéhovah.
Les droits de celui qui n’a pas la garde matérielle des enfants
Parfois, l’ex-conjoint tente de se servir de la question religieuse pour placer son enfant sous sa coupe. Par exemple, dans une affaire qui s’est déroulée dans l’État américain du Nouveau-Mexique [Khalsa c. Khalsa], le père et la mère avaient tous les deux pratiqué la religion sikhe. Mais, peu après leur divorce, la mère s’était convertie au catholicisme et avait entrepris de détourner ses enfants du sikhisme.
Le père, mécontent, avait saisi la justice pour pouvoir éduquer plus facilement ses enfants dans sa religion. Qu’a fait le juge de première instance ? Il l’a débouté de sa demande et a décidé que “ lorsque les enfants étaient avec [lui] ils ne devaient, volontairement ou contre leur gré, participer à aucune activité sikhe : pas de culte, de camps ni de garderies sikhs ”.
Le père a interjeté appel devant la cour d’appel du Nouveau-Mexique, qui lui a donné raison et a annulé la décision du premier juge. La Cour a déclaré : “ En matière de religion, les tribunaux devraient s’attacher à faire preuve d’impartialité et n’intervenir dans ce domaine délicat et constitutionnellement protégé que lorsque l’enfant subit indiscutablement un tort. Les restrictions dans ce domaine présentent un danger : celui d’empiéter sur la liberté de culte garantie au père ou à la mère par la constitution ou d’être perçues comme ayant cet effet. ”
Cette décision s’harmonise avec tout un ensemble de principes bien établis dans de nombreux pays. Un père ou une mère raisonnables tiendront compte de ces principes. En outre, un chrétien réfléchira au besoin qu’a son enfant de fréquenter son père et sa mère, ainsi qu’à son obligation de les honorer tous les deux. — Éphésiens 6:1-3.
La médiation
Bien que la médiation soit généralement moins austère qu’une audience devant un juge, on ne devrait pas l’aborder à la légère. Tout accord ou condition établi lors de cette procédure est susceptible d’être rendu exécutoire par une décision de justice. Il est donc conseillé de consulter un (bon) avocat spécialiste en droit de la famille pour s’assurer que toutes les questions relatives à la garde des enfants soient traitées correctement et équitablement.
Une médiation doit être préparée. Le comportement des intéressés durant la procédure peut influer grandement sur son issue. Trop souvent, les parents pensent tellement au divorce lui-même qu’ils en oublient les questions importantes : Qu’est-ce qui est le mieux pour mon enfant ? De quoi a-t-il besoin pour s’épanouir sur les plans mental, affectif et physique ?
Souvenez-vous que, du point de vue juridique, la médiation n’a pas pour vocation première de régler des différends personnels (religieux ou autres), mais d’amener les parents à trouver un terrain d’entente pour parvenir à un accord bénéfique à leur enfant. On aura peut-être à affronter des préjugés religieux ou autres, des questions inattendues, des manœuvres destinées à déstabiliser ou à créer un incident. Les manquements de l’un et de l’autre risquent d’être dévoilés, voire grossis. Cependant, quand les deux parties restent raisonnables, on parvient à un accord.
Parfois, la procédure semble traîner en longueur et ne pas donner les résultats escomptés. Mais c’est cela ou un interminable procès, avec la publicité, le fardeau financier et le tort infligé aux enfants qu’il implique. Comme dans tous les moments difficiles de l’existence, le chrétien voudra prier, se souvenant de cette invitation inspirée par Dieu : “ Roule ta voie sur Jéhovah, compte sur lui, et c’est lui qui agira. ” — Psaume 37:5.
Que faire si une solution ne peut être trouvée et que le juge attribue la garde matérielle des enfants à votre ex-conjoint ? Qu’en est-il si celui-ci n’est plus membre de la congrégation chrétienne ? Enfin, quel point de vue adopter vis-à-vis de l’autorité parentale conjointe ou exclusive ? Ces questions et les principes bibliques qui s’y rattachent seront examinés dans l’article suivant.
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Garde des enfants : la religion et la loiRéveillez-vous ! 1997 | 8 décembre
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Trois qualités importantes
Voici trois des qualités qu’un juge aux affaires familiales interrogé par Réveillez-vous ! recherche chez un père ou une mère :
Un comportement raisonnable : Est-il/elle disposé(e) à permettre à son ex-conjoint de voir le plus possible son enfant (s’il n’y a pas danger pour la santé physique ou morale de celui-ci) ?
La sensibilité : Perçoit-il/elle les besoins affectifs de l’enfant ?
La maîtrise de soi : Mène-t-il/elle une vie équilibrée qui contribuera à une atmosphère paisible, propice à l’épanouissement de l’enfant ?
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Garde des enfants : la religion et la loiRéveillez-vous ! 1997 | 8 décembre
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Grands principes juridiques
Désireux de prévenir des discussions inutiles sur les convictions religieuses d’un père ou d’une mère, des magistrats ont établi certains grands principes. Par exemple :
1. On doit encourager des relations authentiques entre l’enfant et ses deux parents. John Sopinka, juge de la Cour suprême du Canada, a fait observer que le père comme la mère doivent pouvoir “ exercer les activités qui contribuent à les identifier tels qu’ils sont vraiment [y compris la pratique de leur religion]. Le titulaire du droit de visite ne doit pas jouer un rôle ou adopter un faux mode de vie pendant les périodes d’exercice du droit de visite ”.
2. C’est violer la liberté de culte d’un individu que d’interdire au titulaire du droit de visite et d’hébergement d’enseigner à son enfant ses convictions religieuses, sauf s’il est évident qu’une menace grave et immédiate pèse sur l’enfant.
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Garde des enfants : une attitude raisonnableRéveillez-vous ! 1997 | 8 décembre
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Garde des enfants : une attitude raisonnable
SOUVENT, les vraies difficultés commencent après le divorce, quand on cherche à avoir la mainmise sur l’enfant et à obtenir le monopole de son affection. Le proverbe “ Il faut être deux pour se battre ” n’est pas toujours véridique. Il suffit d’un père ou d’une mère dominateur décidé à imposer sa loi. Remarque d’un avocat spécialisé de Toronto : “ En droit de la famille, tout est explosif. On touche aux sentiments des individus. ”
Au lieu de penser aux intérêts de leur enfant, des parents prolongent volontairement les hostilités en déposant des requêtes sur des questions hors sujet. Ainsi, certains tentent de faire juger que la garde devrait être retirée à leur ex-conjoint parce qu’il est Témoin de Jéhovah et que, de ce fait, il privera l’enfant d’une ‘ vie normale ’.
Le parent non Témoin fera peut-être toute une affaire de la célébration de Noël ou des anniversaires de naissance. À moins qu’il ne dise qu’en décidant de ne pas saluer le drapeau son enfant aurait des difficultés d’intégration, ou qu’en accompagnant son ex-conjoint dans son activité d’évangélisation il serait perturbé psychologiquement.
Comment un chrétien réagira-t-il face à de telles attaques ? Renvoyer la balle à son ex-conjoint ne produira rien de bon. Si l’affaire est portée devant un juge, le père comme la mère pourront être entendus. Il est crucial de garder ce conseil biblique présent à l’esprit : “ Jette ton fardeau sur Jéhovah lui-même, et lui te soutiendra. Il ne permettra jamais que le juste chancelle. ” (Psaume 55:22). En méditant sur ces paroles et en appliquant les principes bibliques, on peut, avec l’aide de Jéhovah, faire face à toute éventualité. — Proverbes 15:28.
Un comportement raisonnable
L’intérêt de l’enfant, voilà ce qui compte avant tout. L’individu trop exigeant risque de ne pas obtenir la garde matérielle de son enfant et même de voir son droit de visite et d’hébergement soumis à restrictions. La sagesse veut que l’on se montre pacifique, en se souvenant toujours de ces paroles de la Bible : “ Ne rendez à personne le mal pour le mal. [...] Donnez du champ à la colère [...]. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais continue à vaincre le mal par le bien. ” (Romains 12:17-21). Que ce soit dans une salle de tribunal, dans un cabinet d’avocat ou devant un enquêteur social, il faut que “ [notre] nature raisonnable soit connue de tous les hommes ”. — Philippiens 4:5.
Parfois, l’ex-conjoint essaiera de tromper autrui par des affirmations fallacieuses ou relevant de la spéculation. Il est sage de combattre la tendance humaine à réagir trop vivement à ces accusations verbales. La santé, la religion et l’instruction sont des sujets de prédilection pour les ex-conjoints désireux de ‘ forger le mal ’ lors d’une audience. — Proverbes 14:22.
Être raisonnable, c’est notamment être capable de peser les faits pour négocier un accord équitable. Nul ne devrait oublier que, même après un divorce, l’enfant a toujours un père et une mère. Le père et la mère ont divorcé l’un de l’autre, mais pas de l’enfant. Par conséquent, sauf cas extrêmes, chacun des parents doit pouvoir jouir de la liberté d’agir en père ou en mère quand il a l’enfant. Tous deux doivent jouir de la liberté d’exprimer leurs sentiments et leurs convictions et d’associer leur enfant à toute activité licite, qu’elle soit religieuse ou autre.
Voyons les issues possibles d’une audience : 1) l’autorité parentale conjointe, 2) l’autorité parentale exclusive et 3) un droit de visite et d’hébergement. Quelle est la différence entre l’autorité parentale conjointe et l’autorité parentale exclusive ? Comment réagir si l’on n’obtient pas la garde matérielle de son enfant ? Que faire si son ex-conjoint n’est plus membre de la congrégation chrétienne ?
Autorité parentale conjointe
De l’avis de certains juges, il est important que l’enfant continue de fréquenter son père comme sa mère. Leur raisonnement s’appuie sur des études qui montrent qu’un enfant de divorcés est soumis à moins de tensions et moins perturbé affectivement quand ses parents se partagent les prérogatives de l’autorité parentale. Au lieu de se sentir abandonné de l’un ou de l’autre, il se sentirait aimé de tous les deux et intégré aux deux foyers. “ L’autorité parentale conjointe est un moyen de préserver l’intérêt et du père et de la mère pour leur enfant ”, dit un avocat spécialiste en droit de la famille.
Toutefois, le professeur Judith Wallerstein, directrice d’un centre californien d’aide aux familles en transition, souligne que l’autorité parentale conjointe n’est valable que si les parents coopèrent l’un avec l’autre et que l’enfant est souple et sociable. Ces qualités sont essentielles, car, dans le cadre de cette disposition, le père et la mère ont tous les deux un droit de décision sur des questions importantes telles que la santé, l’instruction (profane et religieuse) et la vie sociale de l’enfant ; droit qui ne peut s’exercer correctement que si les deux parents, en personnes raisonnables, placent l’intérêt de leur enfant avant les leurs.
Autorité parentale exclusive
Le juge accordera peut-être l’autorité parentale exclusive à la partie qu’il estime être la mieux à même de pourvoir aux besoins de l’enfant. C’est à elle seule que reviendra le pouvoir de décision sur les grandes questions relatives au bien-être de l’enfant. Souvent, c’est après avoir entendu le rapport d’enquêteurs, généralement des psychologues, des psychiatres ou des travailleurs sociaux, que le juge prendra sa décision.
Les défenseurs de l’autorité parentale exclusive voient dans cette disposition un gage de stabilité pour l’enfant. Quand les parents sont (ou semblent) incapables de communiquer correctement l’un avec l’autre, beaucoup de juges optent pour cette solution. Bien entendu, le parent privé des prérogatives de l’autorité parentale n’est pas exclu de la vie de l’enfant. Un droit de visite et d’hébergement lui est généralement accordé, et il continuera, comme son ex-conjoint, à apporter à son enfant la direction, l’amour et l’affection dont il a besoin.
Droit de visite et d’hébergement
Des parents sensés ne considèrent pas la garde des enfants comme une bataille dans laquelle il y a un “ gagnant ” et un “ perdant ”. On “ gagne ” quand on voit son enfant devenir un adulte mûr, capable et respectable. Une éducation réussie ne dépend pas directement de la décision de justice. En respectant les conditions imposées par celle-ci, même lorsqu’elles semblent injustes, un chrétien montre qu’il est “ [soumis] aux autorités supérieures ”. (Romains 13:1.) Il importe également de se souvenir qu’il ne convient pas de chercher à s’assurer le monopole de l’affection ou de la fidélité de l’enfant en rabaissant son ex-conjoint.
La Bible parle d’hommes et de femmes attachés à Dieu qui, pour diverses raisons, ont été séparés de leurs enfants. Par exemple, Amram et Yokébed, les parents de Moïse, ont agi au mieux des intérêts de leur enfant en le plaçant dans une petite arche flottante “ parmi les roseaux au bord du Nil ”. Quand leur bébé a été recueilli par la fille de Pharaon, ils ont continué à faire confiance à Jéhovah. Ces parents sages et fidèles ont été récompensés par un magnifique “ droit de visite ” qu’ils ont mis à profit pour élever leur garçon dans les voies de Jéhovah. En grandissant, Moïse est devenu un remarquable serviteur du vrai Dieu. — Exode 2:1-10 ; 6:20.
Que faire, cependant, si l’on est chrétien et que son ex-conjoint n’est plus membre de la congrégation ? Devrait-on chercher à l’empêcher de voir son enfant ? Le renvoi de la congrégation n’a d’incidence que sur les relations spirituelles entre l’individu concerné et la congrégation chrétienne. En fait, il rompt les liens spirituels. Mais les relations entre cette personne et son enfant demeurent intactes. Le parent qui a la garde matérielle de l’enfant doit respecter le droit de visite d’un père ou d’une mère qui n’est plus Témoin de Jéhovah. Cependant, s’il y a danger immédiat et grave pour la santé physique ou affective de l’enfant, le tribunal (et non le titulaire de la garde matérielle de l’enfant) prendra peut-être des dispositions pour que les visites s’effectuent en milieu protégé.
Vous n’êtes jamais seul
Les procédures de divorce et les litiges touchant à la garde des enfants sont épuisants sur le plan affectif. Une union prometteuse s’est brisée, ainsi que les rêves, les projets et les attentes du couple. Par exemple, l’infidélité ou le comportement extrêmement violent de son mari peuvent obliger une femme fidèle à chercher la protection de la loi pour elle et pour son enfant. Pourtant, en réfléchissant aux causes de la faillite ou à ce qui aurait pu être fait pour l’éviter, peut-être entretiendra-t-elle un sentiment de culpabilité ou d’échec. De nombreux couples se demandent avec angoisse comment leurs enfants réagiront à la rupture de leur union. La bataille en justice autour de la garde peut se transformer en un parcours du combattant qui met à rude épreuve tant l’attachement de l’individu à ses enfants que sa foi et sa confiance en Jéhovah. — Voir Psaume 34:15, 18, 19, 22.
La personne innocente qui décide d’agir parce que son enfant est maltraité ou qu’elle-même est victime d’agressions extrêmes, ou qui, mariée à un conjoint infidèle, entend ainsi se protéger d’une maladie sexuellement transmissible, n’a pas à se sentir coupable ou abandonnée de Jéhovah (Psaume 37:28). C’est la personne infidèle ou responsable de maltraitance qui a violé le contrat sacré qu’est le mariage et qui ‘ a trahi ’ son conjoint. — Malaki 2:14.
Gardez “ une bonne conscience ” devant les hommes et devant Jéhovah en appliquant les principes bibliques, en agissant honnêtement envers votre ex-conjoint et en vous montrant souple dans les accords touchant à la garde des enfants. “ Mieux vaut souffrir parce qu’on fait le bien, si le veut la volonté de Dieu, que parce qu’on fait le mal. ” — 1 Pierre 3:16, 17.
Quant aux enfants, ils ont besoin qu’on les rassure, qu’on leur explique qu’ils ne sont pas responsables de la rupture de la famille. Parfois, les choses ne se passent pas comme prévu. Mais l’application des principes bibliques peut rendre le divorce moins traumatisant en encourageant un dialogue franc et empreint de compréhension entre parents et enfants. Par exemple, pourquoi ne pas permettre aux enfants de participer activement à la préparation de l’après-divorce ? Soyez patient et bon, intéressez-vous aux sentiments de votre enfant, et écoutez-le. Il lui sera alors beaucoup plus facile de s’adapter à la vie et au programme nouveaux qui seront les siens.
L’aide des autres
Ses parents ne sont pas les seuls à pouvoir aider un enfant dont le foyer se brise. Sa famille, ses professeurs et ses amis peuvent faire beaucoup pour le soutenir et le rassurer. L’attitude de ses grands-parents en particulier peut contribuer largement à sa stabilité et à son équilibre affectif.
Les grands-parents chrétiens souhaiteront peut-être offrir à l’enfant une instruction spirituelle et des activités salutaires, mais ils doivent respecter les décisions des parents quant à l’instruction religieuse de l’enfant. Ce sont en effet les parents, et non les grands-parents, qui détiennent l’autorité morale et légale pour prendre ce genre de décisions. — Éphésiens 6:2-4.
Grâce à ce soutien, les enfants pourront supporter le divorce de leurs parents. Par ailleurs, ils peuvent continuer à attendre impatiemment les bienfaits que nous vaudra le monde nouveau promis par Dieu, où toutes les familles seront libérées de “ l’esclavage de la corruption et aur[ont] la liberté glorieuse des enfants de Dieu ”. — Romains 8:21 ; 2 Pierre 3:13.
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Garde des enfants : une attitude raisonnableRéveillez-vous ! 1997 | 8 décembre
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Mise au point
“ La langue des sages fait du bien avec la connaissance ”, et un père ou une mère chrétien a une excellente occasion de tordre le cou à certaines idées fausses ou demi-vérités (Proverbes 15:2). Par exemple, au chapitre de la santé de leurs enfants, “ les Témoins de Jéhovah reçoivent des traitements médicaux et bénéficient d’interventions chirurgicales ”, mais le Témoin de Jéhovah titulaire de la garde de son enfant se réserve le droit au consentement éclairé pour tout acte médicala. — The Journal of the American Medical Association.
Leur religion, basée sur la Parole de Dieu, la Bible, est pour les Témoins de Jéhovah une question très sérieuse. Ce qui en fait de meilleurs pères, de meilleures mères, de meilleurs enfants, de meilleurs amis, de meilleurs voisins et de meilleurs citoyens. Les parents chrétiens disciplinent leurs enfants avec amour. Ils bâtissent en eux le respect de l’autorité et leur transmettent un ensemble de valeurs pour la vieb. — Proverbes 13:18.
L’instruction profane est une partie importante de l’éducation d’un enfant, et les Témoins de Jéhovah veulent que les leurs bénéficient de la meilleure qu’ils puissent recevoirc. — Proverbes 13:20.
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