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Les pères absents, un phénomène alarmantRéveillez-vous ! 2004 | 22 août
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Les pères absents, un phénomène alarmant
DE PLUS en plus de pères abandonnent leur famille. À la fin des années 90, le journal USA Today disait des États-Unis qu’ils étaient le “ champion du monde des familles sans père ”. Mais l’absence du père à la maison est un problème d’ampleur mondiale.
Un recensement effectué en 2000 au Brésil a révélé que la direction du foyer revenait à la mère dans 11,2 millions de familles, pour 44,7 millions au total. Au Nicaragua, un quart des enfants ne vivent qu’avec leur mère. Au Costa Rica, le nombre des enfants non reconnus par leur père est passé de 21,1 % à 30,4 % en une dizaine d’années, de 1990 à 2000.
Ces chiffres en provenance de trois pays ne sont qu’un échantillon de ce qui se passe à l’échelle mondiale. Les pères, cependant, peuvent s’absenter d’une autre façon encore.
Présents, mais pas disponibles
Jetez un coup d’œil à l’encadré “ Papa, quand est-ce que tu reviens nous voir ? ” Nao, âgée aujourd’hui de 23 ans, avoue : “ Avant d’entrer en cours élémentaire, je voyais rarement mon père. Un jour qu’il partait, je l’ai supplié en lui disant : ‘ Tu reviens, hein, c’est promis ? ’ ”
C’est ce genre de situation qui a incité l’écrivain polonais Piotr Szczukiewicz à déclarer : “ Il semble que le père soit un élément majeur manquant dans la famille. ” Il est vrai que beaucoup de pères habitent avec les leurs et pourvoient à leurs besoins matériels. Pourtant, selon les termes du magazine Capital, “ trop de pères se contentent d’être nourriciers sans être éducateurs ”.
Souvent, le père vit dans le foyer, mais ses préoccupations sont ailleurs. Il ne s’intéresse pas à la vie de ses enfants. “ Même s’il est présent physiquement, fait remarquer la revue Famille chrétienne, il peut être absent psychologiquement. ” Pourquoi tant de pères sont-ils mentalement et affectivement absents de leur famille ?
Comme l’explique la même revue, une raison toute simple est “ qu’il a perdu le sens de son rôle de père et d’époux ”. De nombreux hommes croient que le rôle d’un bon père se limite à ramener un salaire décent. Selon l’écrivain polonais Józef Augustyn, “ beaucoup de pères pensent être de bons parents parce qu’ils subviennent aux besoins pécuniaires de leur famille ”. Mais ce n’est là qu’un des aspects de la responsabilité du père !
À vrai dire, la valeur que les enfants accordent à leur père n’est fonction ni de son salaire ni du prix des cadeaux qu’il leur offre. Au contraire, ce qu’ils veulent, bien plus que des biens matériels, c’est l’amour, le temps et l’attention de leur père. Voilà ce qui compte vraiment à leurs yeux.
Une remise en cause est nécessaire
D’après un rapport du Conseil supérieur japonais de l’Éducation, “ les pères devraient revoir leur mode de vie, qui est beaucoup trop axé sur le travail ”. Un père opérera-t-il les changements nécessaires pour le bien de son enfant ? Telle est la question qui se pose. Une enquête publiée par le journal allemand Gießener Allgemeine montrait que la plupart des pères interrogés refusaient de faire passer le bien-être de leurs enfants avant leur carrière.
Les enfants sont parfois profondément blessés par cet apparent manque d’intérêt de la part de leur père. Lidia, aujourd’hui âgée de 21 ans, se souvient encore très bien du comportement de son père alors qu’elle était jeune fille, en Pologne. “ Il ne nous parlait jamais, explique-t-elle. Nous vivions dans deux mondes différents. Il ne savait pas que je passais mon temps libre en discothèque. ” Pareillement, Macarena, une jeune Espagnole du même âge, se rappelle que, lorsqu’elle était enfant, son père “ sortait le week-end avec ses amis pour se donner du bon temps, et disparaissait parfois pendant plusieurs jours ”.
Déterminer ce qui est prioritaire
La plupart des pères ont conscience qu’ils accordent trop peu de temps et d’attention à leurs enfants. “ J’espère que mon fils comprendra ma situation, plaide le père d’un adolescent japonais. Je pense tout le temps à lui, même quand je suis occupé. ” Mais espérer qu’un enfant comprenne l’absence de son père résout-il le problème ?
Manifestement, il n’est pas facile de donner aux enfants ce dont ils ont le plus besoin : l’amour, le temps, et l’attention. De grands efforts, des sacrifices même, sont nécessaires. Jésus Christ a dit : “ L’homme doit vivre, non pas de pain [de nourriture physique] seul. ” (Matthieu 4:4). Pareillement, les biens matériels ne suffisent pas pour qu’un enfant devienne un adulte épanoui. En tant que père, êtes-vous prêt à sacrifier ce à quoi vous tenez peut-être le plus (votre temps, voire une promotion) afin de vous rendre disponible pour vos enfants ?
Le Mainichi Daily News du 10 février 1986 relatait le cas d’un père qui a fini par prendre conscience que ses enfants avaient de l’importance. Il disait : “ Un cadre supérieur de la Société nationale des chemins de fer japonais (JNR) a préféré démissionner plutôt que d’être séparé de sa famille. ” Le journal citait ensuite ces propos de l’homme en question : “ La fonction de directeur général peut être assumée par bien des gens. Par contre, je suis le seul père de mes enfants. ”
Quelle est la première étape à parcourir pour devenir un bon père ? Il s’agit en fait d’identifier le type de père dont les enfants ont besoin. Découvrons ensemble ce que cela implique.
[Encadré, page 3]
“ Papa, quand est-ce que tu reviens nous voir ? ”
Nao, une petite Japonaise de cinq ans, a posé cette question à son père, un jour qu’il partait au travail. Ce dernier logeait pourtant sous le même toit que sa famille, mais Nao le voyait rarement. Souvent, il sortait quand elle dormait encore et rentrait alors qu’elle était déjà couchée.
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De quel genre de père vos enfants ont-ils besoin ?Réveillez-vous ! 2004 | 22 août
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De quel genre de père vos enfants ont-ils besoin ?
UN ENFANT a besoin d’un père qui l’aime, qui soit disponible et qui fasse de son mieux pour l’aider à devenir un adulte responsable et digne de confiance. Malheureusement, ces besoins n’ont pas toujours été reconnus comme il se doit.
Évidemment, ce sont les femmes qui mettent au monde les bébés, et on ne rappellera jamais trop l’importance d’être une bonne mère. Toutefois, commentant le rôle tout aussi vital du père, The Wilson Quarterly écrivait : “ Le déclin de la paternité est à l’origine de beaucoup de problèmes parmi les plus préoccupants qui frappent la société américaine. ” Nous pourrions ajouter : “ ... et le reste du monde ! ”
Selon les conclusions d’une enquête publiée dans le journal brésilien Jornal da Tarde, de nombreux troubles de la conduite chez les jeunes, tels que l’agressivité, la turbulence, le manque d’investissement et d’intérêt scolaire, l’apathie, sont souvent “ la conséquence de l’absence du père ”. Quant au livre Gli imperfetti genitori [Les parents imparfaits], de l’Italien Marcello Bernardi, il souligne le fait qu’un enfant a besoin de ses deux parents pour devenir un adulte accompli.
Des améliorations sont possibles
Si un père négligent a contribué à créer des problèmes familiaux, ou même qu’il en soit le principal responsable, il est encore possible de changer les choses et d’améliorer la vie de famille. Comment cela ? Que doit faire le père ?
De toute évidence, un enfant a besoin d’une structure familiale, de sentir qu’il est sous l’autorité de quelqu’un qui se soucie de son bien-être. Si ce besoin n’est pas comblé, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, l’enfant en pâtit. La situation néanmoins, qu’il y ait ou non un père, n’est jamais désespérée. “ Père des orphelins de père, dit la Bible en Psaume 68:5, tel est Dieu dans sa demeure sainte.a ”
Où trouver de l’aide ?
Ce qu’a vécu Lidia, la jeune Polonaise mentionnée dans l’article précédent, est la preuve que l’aide de Dieu est indispensable et qu’on peut l’obtenir. Quelle atmosphère régnait dans son foyer ? Comment sa famille a-t-elle bénéficié de l’aide divine ?
Franciszek, le père de Lidia, reconnaît qu’à l’époque où ses enfants étaient en bas âge, il négligeait les siens, comme l’expliquait sa fille. “ Je ne me préoccupais pas de ce que faisaient nos enfants, dit-il. Je ne manifestais aucune marque d’affection et nous n’avions aucune complicité. ” Il ne savait donc pas qu’à l’âge de 14 ans Lidia, ainsi que son frère et sa sœur plus jeunes, participaient déjà à des soirées arrosées et tapageuses, fumaient, buvaient et prenaient part à des bagarres.
Franciszek a fini par se rendre compte des ennuis que s’attiraient ses enfants, et le choc qu’il a ressenti l’a décidé à prendre des mesures. “ J’ai prié Dieu de m’aider ”, se souvient-il. Peu de temps après, des Témoins de Jéhovah sonnaient à sa porte. Franciszek et sa femme ont accepté d’étudier la Bible et ont commencé à mettre en pratique les principes qu’elle enseigne. Comment leurs enfants ont-ils réagi ?
Franciszek explique : “ Ils se sont rendu compte que je ne buvais plus et que je devenais un meilleur père. Ils voulaient mieux connaître les Témoins de Jéhovah. Eux aussi se sont mis à étudier la Bible et ont rompu avec leurs mauvaises fréquentations. ” Le fils, Rafał, dit à propos de son père : “ Maintenant, je l’aime comme un ami. ” Il ajoute : “ Du jour au lendemain, la bande a perdu toute son importance. Nous étions occupés à des activités spirituelles. ”
Franciszek est aujourd’hui ancien dans une congrégation des Témoins de Jéhovah, et il continue de s’intéresser à sa famille et à la croissance spirituelle de chacun de ses membres. Sa femme et Lidia sont pionnières, ou évangélisatrices à plein temps. Rafał et sa jeune sœur Sylwia étudient la Bible avec application, participent aux réunions chrétiennes et propagent leur foi avec zèle.
Il a appliqué ce qu’il a appris
Arrêtons-nous également sur le cas de Luis, le père de Macarena, la jeune femme espagnole de 21 ans qui a été mentionnée dans l’article précédent. Les comportements de Luis étaient calqués sur ceux de son père alcoolique. Ainsi que le disait Macarena, il disparaissait avec ses amis pendant plusieurs jours. Qui plus est, il considérait sa femme comme une domestique, non comme une compagne qu’il aurait estimée. Leur mariage était sur le point de se briser ; Macarena et ses frères et sœurs en étaient traumatisés.
Un jour cependant, Luis a accepté d’étudier la Bible avec les Témoins de Jéhovah. “ J’ai commencé à passer du temps avec ma femme et mes enfants, explique-t-il. Nous parlions ensemble, prenions nos repas ensemble et étudiions la Bible ensemble. Nous nous retrouvions également pour les tâches ménagères et pour les distractions. ” Macarena avoue : “ J’ai commencé à percevoir la présence d’un père attentionné, d’un père qui se souciait sincèrement de sa famille. ”
Notons que Luis a non seulement encouragé sa famille à servir Dieu, mais qu’il a aussi appliqué ce qu’il apprenait. Il a renoncé à “ une entreprise florissante, explique Macarena, parce qu’elle lui prenait trop de temps et qu’il voulait se consacrer davantage à des questions familiales ”. Et quels résultats il a obtenus ! “ Grâce à son exemple, j’ai appris à garder l’œil simple et à donner la priorité aux choses spirituelles ”, dit Macarena, qui sert aujourd’hui comme pionnière. Quant à sa mère et à ses jeunes frères et sœurs, ce sont des membres actifs de leur congrégation.
La décision prise par un cadre des chemins de fer
Manifestement, les enfants ont besoin d’un père qui prenne des décisions en tenant compte de leur bien-être. Le fils de Takeshi Tamura (le cadre japonais cité dans l’article précédent), alors adolescent, fréquentait des individus peu recommandables et semblait devoir s’attirer des ennuis. C’était en 1986, l’année où Takeshi a décidé de démissionner. Que pense ce père aujourd’hui, plus de 18 ans après avoir pris sa décision ?
“ C’est peut-être le meilleur choix que j’aie jamais fait, a-t-il déclaré récemment. Passer plus de temps avec mon fils et faire des choses ensemble, notamment étudier la Bible, a été très bénéfique. Nous sommes devenus amis, et il a mis un terme à ses mauvaises fréquentations et à sa mauvaise conduite. ”
La femme de Takeshi était devenue Témoin de Jéhovah quelques années plus tôt. C’est sa conduite exemplaire qui a incité son mari à étudier la Bible et à s’intéresser à sa famille. Il a fini par devenir Témoin, ainsi que son fils et sa fille. Takeshi et son fils servent à présent comme anciens, chacun dans sa congrégation ; la femme de Takeshi et sa fille sont pionnières.
Les pères ont besoin d’aide
De nombreux pères, quoique conscients de négliger leurs enfants, ne savent pas quoi faire pour eux. Une édition du journal espagnol La Vanguardia titrait : “ Quarante-deux pour cent des parents [espagnols] avouent ne pas savoir comment éduquer leurs enfants adolescents. ” Le constat est le même avec les parents de préadolescents ou de tout-petits. Contrairement à une opinion répandue, les plus jeunes ont eux aussi besoin de la présence et de l’attention d’un père aimant.
Que dire de plus sur le rôle du père ? Quels personnages ont laissé le meilleur exemple qui soit aux pères, et que peut-on apprendre d’eux ? Le dernier volet de ce dossier abordera ces questions.
[Note]
a Voir le chapitre “ Les familles monoparentales peuvent réussir ” dans le livre Le secret du bonheur familial, publié par les Témoins de Jéhovah.
[Illustrations, page 7]
Des pères qui ont répondu aux besoins de leurs enfants.
Franciszek et sa famille.
Luis et sa famille.
Takeshi et sa famille.
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Comment être un bon pèreRéveillez-vous ! 2004 | 22 août
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Comment être un bon père
UN ARTICLE sur la détérioration de la vie de famille, paru dans la revue The Economist, commençait par cette phrase frappante : “ Il est facile pour un père d’avoir des enfants, mais plus difficile pour des enfants d’avoir un bon père. ”
Beaucoup d’occupations, dans la vie, réclament des efforts ; être un bon père est une des tâches les plus ardues, mais aussi l’une des plus importantes qui soient. Tous les pères devraient avoir le désir de s’acquitter au mieux de leurs responsabilités, puisque le bien-être et le bonheur de leur famille en dépendent.
Pourquoi ce n’est pas facile
Il n’est pas facile d’être un bon père, principalement en raison de l’imperfection héréditaire, à la fois celle des parents et celle des enfants. “ L’inclination du cœur de l’homme est mauvaise dès sa jeunesse ”, dit la Bible (Genèse 8:21). C’est pourquoi un rédacteur biblique a reconnu : “ Dans le péché ma mère m’a conçu. ” (Psaume 51:5 ; Romains 5:12). Mais l’inclination au mal, due au péché héréditaire, n’est pas le seul obstacle.
Ce monde — ou système de choses — est un autre obstacle de taille. Pour quelle raison ? La Bible explique que “ le monde entier se trouve au pouvoir du méchant ”, qui est aussi “ celui qu’on appelle Diable et Satan ”. Elle présente également Satan comme “ le dieu de ce système de choses ”. Il n’est donc pas surprenant que Jésus ait dit de ses disciples que, pas plus que lui, ils ne feraient “ partie du monde ”. — 1 Jean 5:19 ; Révélation 12:9 ; 2 Corinthiens 4:4 ; Jean 17:16.
Pour être un bon père, il est par conséquent vital de ne jamais oublier notre imperfection héréditaire, Satan le Diable, et ce monde qu’il domine. Ces obstacles ne sont pas imaginaires. Ils sont bel et bien réels ! Mais où un homme peut-il apprendre à les vaincre et à devenir un bon père ?
Des exemples divins
Afin de venir à bout des obstacles que nous venons d’énumérer, un père peut se tourner vers la Bible, qui contient des exemples remarquables de pères qui se sont montrés excellents. Jésus a identifié le plus grand de tous en enseignant à ses disciples à prier : “ Notre Père dans les cieux. ” À propos de notre Père céleste, la Bible dit en toute simplicité : “ Dieu est amour. ” Quel effet cet exemple plein d’amour devrait-il avoir sur les pères ? “ Devenez donc des imitateurs de Dieu, a vivement conseillé l’apôtre Paul, et continuez à marcher dans l’amour. ” — Matthieu 6:9, 10 ; 1 Jean 4:8 ; Éphésiens 5:1, 2.
Matthieu 3:17 nous révèle qu’au moment où Jésus a été baptisé dans l’eau, la voix de Dieu s’est fait entendre depuis le ciel. Si vous êtes père, réfléchissez à ce qu’une seule déclaration de Dieu à Jésus, son Fils, peut vous apprendre : “ Celui-ci est mon Fils, le bien-aimé, que j’ai agréé. ” Que retirons-nous de cette parole ?
Premièrement, songez à ce que peut ressentir un enfant quand son père, avec fierté, dit à quelqu’un d’autre : “ Celui-ci est mon fils ” ou “ Celle-ci est ma fille ”. Les enfants s’épanouissent lorsqu’ils sont l’objet de l’attention de leurs parents, notamment lorsqu’on leur fait des compliments. De façon générale, ils se sentent alors poussés à fournir davantage d’efforts pour se montrer dignes de louanges.
Deuxièmement, Dieu a exprimé ses sentiments pour Jésus en le qualifiant de “ bien-aimé ”. Ces paroles pleines de tendresse, prononcées par son Père, ont dû toucher Jésus. Vos enfants seront eux aussi encouragés si les mots que vous utilisez — ainsi que le temps que vous leur consacrez, l’attention que vous leur portez et le souci que vous vous faites pour eux — prouvent que vous les aimez tendrement.
Troisièmement, Dieu a dit à son Fils : “ Je t’ai agréé. ” (Marc 1:11). Cela aussi est un devoir essentiel du père : faire savoir à son enfant qu’il est content de lui. Bien sûr, un enfant déçoit souvent, comme nous tous d’ailleurs. Mais en tant que père, êtes-vous à l’affût des occasions qui vous permettraient d’exprimer votre satisfaction pour ce que votre enfant fait ou dit de bien ?
Jésus a beaucoup appris de son Père. Au cours de son séjour terrestre, il a montré en actes et en paroles ce que ressent exactement Jéhovah envers Ses enfants humains (Jean 14:9). Même quand il était occupé ou soumis au stress, Jésus prenait le temps de s’asseoir et de discuter avec les enfants. “ Laissez les petits enfants venir vers moi, disait-il à ses disciples, n’essayez pas de les en empêcher. ” (Marc 10:14). Pouvez-vous, pères, suivre plus pleinement le modèle laissé par Jéhovah Dieu et par son Fils ?
Donner le bon exemple est vital
On ne saurait trop souligner l’importance de donner le bon exemple à ses enfants. Vos efforts pour continuer à “ les élever dans la discipline et les avertissements de Jéhovah ” auront sans doute peu de résultats si vous n’acceptez pas vous-même la discipline de Dieu et si vous ne la laissez pas diriger votre vie (Éphésiens 6:4). En revanche, avec l’aide de Dieu, vous pouvez surmonter tous les obstacles et obéir au commandement qui dit de prendre soin de ses enfants.
Citons le cas de Viktor Goutshmidt, un Témoin de Jéhovah de l’ex-Union soviétique. En octobre 1957, il a été condamné à sept ans de prison pour prosélytisme. Il laissait seules ses deux fillettes et sa femme, Polina. Pendant son incarcération, il avait la permission d’écrire à sa famille, mais il lui était interdit de parler de Dieu ou de thèmes religieux. Malgré cette épreuve, Viktor était résolu à se montrer un bon père. Or, il savait que parler de Dieu à ses enfants était vital. Qu’a-t-il donc fait ?
“ Je puisais mon inspiration dans Le jeune naturaliste et Nature, des magazines soviétiques, raconte Viktor. Je dessinais des animaux et des personnages sur des cartes et j’y ajoutais une histoire ou un fait à propos de la nature. ”
“ Quand nous recevions ces cartes postales, se rappelle Polina, nous cherchions immédiatement leur rapport avec des thèmes bibliques. Par exemple, quand elles parlaient de la beauté de la nature, des forêts, des rivières, je lisais Isaïe chapitre 65 qui expose la promesse de Dieu de transformer la terre en paradis. ”
Yulia, la fille de Viktor, se souvient : “ Maman priait alors avec nous, et nous pleurions. Ces cartes ont joué un grand rôle dans notre éducation. ” Polina explique que, grâce à ces courriers, “ les filles ont profondément aimé Dieu depuis leur toute petite enfance ”. Qu’est devenue cette famille aujourd’hui ?
Laissons Viktor répondre : “ Chacune de mes filles est mariée à un ancien et toutes deux ont fondé une famille spirituellement forte ; leurs enfants servent fidèlement Jéhovah. ”
Il faut souvent de l’ingéniosité, mais aussi de longs efforts pour donner le bon exemple. Quand les enfants constateront tout le mal que se donne leur père, leur cœur sera sans doute touché. Un homme qui a passé de nombreuses années dans le ministère à plein temps déclare, reconnaissant, à propos de son père : “ Parfois, papa était si fatigué en rentrant du travail qu’il avait du mal à rester éveillé, mais l’étude [de la Bible] avait quand même lieu, et cette régularité nous a aidés à en comprendre tout le sérieux. ”
Indéniablement, donner le bon exemple, en paroles et en actes, est un aspect essentiel du rôle de père. C’est indispensable si on tient à constater la véracité de ce proverbe biblique : “ Éduque le garçon selon la voie pour lui ; même lorsqu’il vieillira, il ne s’en écartera pas. ” — Proverbes 22:6.
N’oubliez donc pas ceci : ce n’est pas seulement ce que vous dites qui compte, mais surtout ce que vous faites, l’exemple que vous donnez. Un expert canadien dans l’éducation des tout-petits a écrit : “ Le meilleur moyen d’amener nos enfants à se conduire [comme nous le souhaitons], c’est de nous conduire nous-mêmes de cette façon. ” Effectivement, si vous désirez que vos enfants attachent du prix aux questions spirituelles, il est capital que vous y attachiez du prix vous aussi !
Réservez-leur du temps !
Il faut que vos enfants voient le bon exemple que vous leur donnez. Il est donc nécessaire que vous passiez du temps avec eux, beaucoup de temps, et pas seulement quelques minutes par-ci par-là. Faites preuve de sagesse et suivez le conseil biblique enjoignant de ‘ racheter le temps ’, c’est-à-dire de renoncer à des choses secondaires pour être avec vos enfants (Éphésiens 5:15, 16). Franchement, qu’est-ce qui pourrait compter davantage ? Un téléviseur grand écran, une voiture rutilante, une belle maison, votre emploi ?
On a l’habitude de dire : “ On récolte ce que l’on sème. ” Que les enfants sombrent dans l’immoralité, ou adoptent simplement un mode de vie dépourvu de spiritualité, et les pères éprouvent souvent des remords cuisants. Ils regrettent de ne pas avoir passé plus de temps avec leurs enfants quand ceux-ci avaient vraiment besoin de leur père.
Souvenez-vous de ceci : c’est quand vos enfants sont jeunes qu’il faut réfléchir aux conséquences de vos choix. La Bible parle de vos enfants comme d’“ un héritage de Jéhovah ”, quelque chose que Dieu lui-même vous a confié (Psaume 127:3). N’oubliez donc jamais que vous aurez des comptes à rendre à Dieu à leur sujet !
Vous pouvez trouver de l’aide
Un bon père désire ardemment recevoir de l’aide pour assurer le bonheur de son enfant. Quand un ange a prévenu la femme de Manoah qu’elle mettrait au monde un fils, Manoah a alors prié Dieu : “ Que cet [ange], s’il te plaît, vienne encore vers nous et qu’il nous instruise quant à ce que nous devons faire pour l’enfant qui va naître. ” (Juges 13:8, 9). De quelle aide Manoah avait-il besoin ? Penchons-nous sur cette question, puisqu’elle a gardé toute son actualité.
“ L’un des plus beaux dons que l’on puisse faire à un enfant, c’est de lui inculquer un système de valeurs ”, disait Brent Burgoyne, professeur à l’université du Cap, en Afrique du Sud. Un tel système est nécessaire, comme en témoigne ce commentaire du quotidien japonais Daily Yomiuri : “ [Un] sondage montre que 71 % des enfants japonais n’ont jamais entendu leur père leur dire qu’il ne faut pas mentir. ” N’est-ce pas malheureux ?
Mais qui peut établir un système de valeurs fiable ? Celui qui a guidé Manoah : Dieu lui-même ! Pour nous fournir de l’aide, Dieu a envoyé son Fils bien-aimé, Jésus, qui s’est révélé l’Enseignant par excellence. C’est d’ailleurs ainsi qu’on avait l’habitude de l’appeler. Le livre Écoute le grand Enseignant, un condensé des enseignements de Jésus, est maintenant disponible en de nombreuses langues.
Non seulement Écoute le grand Enseignant expose des valeurs tirées de la Parole de Dieu, mais il contient aussi plus de 160 images accompagnées de questions pertinentes. Voici par exemple ce qu’on peut lire au chapitre 22, qui a pour titre “ Pourquoi nous ne devons pas mentir ”, et où figure l’illustration reproduite à la page 32 : “ Un garçon promet à son papa de ne pas jouer au ballon dans la maison, mais il y joue quand même. Est-ce que ce serait mal s’il disait qu’il ne l’a pas fait ? ”
On trouve d’autres leçons précieuses dans les 48 chapitres du livre, notamment dans ceux intitulés “ L’obéissance te protège ”, “ Il faut résister aux tentations ”, “ Une leçon sur la bonté ”, “ Ne deviens jamais un voleur ! ”, “ Toutes les fêtes plaisent-elles à Dieu ? ”, “ Comment faire plaisir à Dieu ” et “ Pourquoi il faut travailler ”.
L’avant-propos du livre conclut : “ Les enfants ont surtout besoin qu’on les oriente vers Celui de qui vient toute sagesse, notre Père céleste, Jéhovah Dieu. C’est ce qu’a toujours fait Jésus, le grand Enseignant. Notre vœu le plus cher est que cet ouvrage vous aide, vous et votre famille, à vivre d’une manière qui plaise à Jéhovah, pour votre bonheur éternela. ”
À l’évidence, un bon père se doit de donner le bon exemple à ses enfants, de leur consacrer beaucoup de temps et de les aider à vivre en accord avec les normes que Dieu a révélées dans la Bible.
[Note]
a Les Témoins de Jéhovah ont publié d’autres ouvrages destinés à aider les familles : le Recueil d’histoires bibliques, Les jeunes s’interrogent — Réponses pratiques et Le secret du bonheur familial.
[Illustration, page 8]
Bien qu’étant en prison, Viktor Goutshmidt a rempli son rôle de père.
[Illustrations, pages 8, 9]
Tandis qu’il était incarcéré à cause de sa foi, Viktor a dessiné ces images pour enseigner ses filles.
[Illustration, page 9]
Les filles de Viktor en 1965.
[Illustration, page 10]
Les pères devraient s’impliquer sérieusement dans l’enseignement de leurs enfants.
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