Mal perçus par les classes dirigeantes

9. Pour ce qui est d’être séparés du monde, quelle différence remarquable existe entre les premiers chrétiens et les catholiques de notre époque?

⁹ Les premiers chrétiens ont été mal perçus par la plupart des empereurs romains qui les ont persécutés. Montrant pourquoi, L’épître à Diognète, que certains datent du II^e siècle, déclare: “Les chrétiens résident dans le monde, mais ne font pas partie intégrante du monde.” D’un autre côté, le concile Vatican II, dans sa Constitution dogmatique de l’Église, a statué qu’il appartient aux catholiques, “en gérant les choses temporelles (...), de chercher le Royaume de Dieu” pour qu’“ils contribuent comme du dedans (...) à la sanctification du monde”.

10. a) Comment les classes dirigeantes considéraient-​elles les premiers chrétiens? b) Comment considère-​t-​on souvent les Témoins de Jéhovah, et quel effet cela a-​t-​il sur eux?

¹⁰ L’historien E. Hardy déclare que les empereurs romains considéraient les premiers chrétiens comme des “individus d’un enthousiasme quelque peu méprisable”. L’historien Étienne Trocmé parle du “mépris des lettrés grecs et des administrateurs romains pour une secte orientale [les chrétiens] à leurs yeux fort étrange”. Une correspondance entre Pline le Jeune, gouverneur romain de Bithynie, et l’empereur Trajan montre que, dans l’ensemble, les classes dirigeantes ne connaissaient pas la vraie nature du christianisme. Pareillement, aujourd’hui, les Témoins de Jéhovah sont souvent mal perçus et même méprisés par les classes dirigeantes du monde. Toutefois, ils n’en sont ni étonnés ni effrayés. — Actes 4:13; 1 Pierre 4:12, 13.

“Partout on parle contre elle”

11. a) Qu’a-​t-​on dit des premiers chrétiens, et des Témoins de Jéhovah? b) Pourquoi les Témoins de Jéhovah ne participent-​ils pas à la vie politique?

¹¹ On a dit des premiers chrétiens: “Pour ce qui est de cette secte, nous savons que partout on parle contre elle.” (Actes 28:22). Au II^e siècle, Celse, qui était païen, prétendait que le christianisme n’attirait que la lie de la société humaine. On a dit pareillement des Témoins de Jéhovah que, “pour la plupart, ils sont issus des milieux défavorisés de notre société”. L’historien ecclésiastique Johann Neander a relaté que “l’on voyait dans les chrétiens des hommes morts au monde et inutiles dans toutes les affaires de la vie; (...) et on se demandait comment serait la vie si tout le monde était comme eux”. Ne participant pas à la vie politique, les Témoins de Jéhovah sont souvent accusés d’être inactifs dans la société. Mais comment pourraient-​ils à la fois s’investir dans la politique et prêcher que le Royaume de Dieu est le seul espoir des humains? Les Témoins de Jéhovah prennent à cœur ces paroles de l’apôtre Paul: “Prends ta part de souffrance en bon soldat du Christ Jésus. Personne, en s’engageant dans l’armée, ne s’embarrasse des affaires de la vie civile s’il veut donner satisfaction à celui qui l’a enrôlé.” — 2 Timothée 2:3, 4, TOB.

12. Dans quel aspect important de la neutralité les Témoins de Jéhovah ressemblent-​ils aux premiers chrétiens?

¹² Dans son Histoire du christianisme (angl.), le professeur Latourette écrit: “L’un des sujets de divergence entre les premiers chrétiens et le monde gréco-romain était la participation à la guerre. Pendant les trois premiers siècles de notre ère, aucun écrit chrétien, de ceux qui nous sont parvenus, ne voyait d’un bon œil la participation des chrétiens à la guerre.” Dans l’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain, d’Edward Gibbon, on peut lire: “Les chrétiens, à moins de renoncer à l’exercice d’un devoir plus sacré, ne pouvaient se soumettre aux fonctions de soldats, de magistrats ou de princes.”

Des chrétiens, non des trinitaires

14. Quelle accusation a été portée contre les premiers chrétiens, et pourquoi peut-​on parler de paradoxe?

¹⁴ Paradoxalement, dans l’Empire romain, l’une des accusations portées contre les premiers chrétiens était celle d’être athées. Johann Neander a écrit: “Les impies, les athées, (...) tel était le nom que les gens donnaient habituellement aux chrétiens.” Il est vraiment étonnant que les chrétiens, qui adoraient le Créateur, le Dieu vivant, et non des dieux multiples, aient été traités d’athées par des païens, qui adoraient, non “pas des dieux, mais l’ouvrage des mains de l’homme, du bois et de la pierre”! — Ésaïe 37:19.