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Donner: une source de joieRéveillez-vous ! 1992 | 22 décembre
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Les cadeaux de Noël
On ne peut nier que beaucoup soient sincèrement désireux de s’imprégner de ce qu’ils appellent l’esprit de Noël, la générosité. Certains s’y prennent très à l’avance, mettant un point d’honneur à trouver des cadeaux inédits et des cartes de vœux appropriées. Incidemment, c’est dans les années 1840, en Angleterre, que les cartes de vœux commencèrent à être utilisées, bien que personne ne sache au juste qui en lança l’idée. Cadeau ou carte, beaucoup trouvent une grande joie à dénicher la perle rare.
Cependant, il est évident que de nombreux donateurs ne sont pas animés par une telle générosité, comme le confirme cette remarque d’un commerçant allemand: “Plus on approche de Noël, plus les gens sont tendus. À la fin, ils n’ont plus qu’une idée en tête: trouver quelque chose, n’importe quoi.”
Certains se plaignent de la course et de la tension inhérentes aux longues heures passées dans des magasins bondés à la recherche des cadeaux qui plairont. Selon un journal autrichien, un tiers des clients déplorent “le rythme trépidant” qui accompagne Noël, ajoutant qu’ils seront soulagés “une fois que la bousculade sera passée”. Voici quelques remarques d’adolescents allemands interrogés sur Noël: “Ça me porte sur les nerfs”, “On ne sait jamais quoi donner” et “Ça coûte cher”.
Manifestement, tous n’éprouvent pas ce ‘bonheur de donner’ dont Jésus a parlé. Cela tient certainement, dans une grande mesure, à tout le commerce attaché à Noël, un commerce qui, depuis longtemps, en irrite beaucoup. Selon un ouvrage de référence (The World Book Encyclopedia), “de nombreux magasins enregistrent un quart de leurs ventes annuelles à l’époque de Noël”. À l’évidence, le tintement de clochettes le plus agréable pour le monde du commerce est celui des tiroirs-caisses.
Souvent, donc, offrir des cadeaux à Noël ne procure pas la joie que l’on devrait éprouver en donnant. “Je redoute Noël”, reconnaît une catholique.
Dès lors, qui s’étonnera que le bien-fondé de cette coutume soit remis en question? D’ailleurs, a-t-elle un sens?
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Faire des cadeaux à Noël: est-ce raisonnable?Réveillez-vous ! 1992 | 22 décembre
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Faire des cadeaux à Noël: est-ce raisonnable?
LA PLUPART de ceux qui offrent des cadeaux à Noël le font parce que l’usage le veut. Ne pas s’y conformer, c’est violer une coutume solidement établie. L’économiste James Henry, lui, écrit dans la revue The New Republic que ces “cadeaux forcés” détruisent la joie et constituent un véritable gâchis.
“Les cadeaux peu judicieux sont une indication de ce gâchis, explique-t-il. Selon les grands magasins new-yorkais, chaque année, environ 15 % des achats de Noël sont retournés. Considérant que beaucoup les gardent même s’ils ne leur conviennent pas (...), c’est peut-être un tiers des cadeaux qui ne plaisent pas.”
Franchement, à quoi rime-t-il d’économiser toute l’année pour acheter aux autres des cadeaux dont ils n’ont peut-être ni besoin ni envie? Par ailleurs, est-il sensé de vouloir impressionner autrui par des présents onéreux?
“L’un des aspects particulièrement nocifs des achats de Noël, affirme James Henry, est ‘le cadeau offert de façon ostentatoire’. Les cadeaux de luxe sont précisément destinés à ceux qui n’ont besoin de rien, ceux qui ont déjà tout. La plupart de ces présents sont offerts à Noël; selon un sondage effectué auprès des grands magasins new-yorkais, plus de la moitié des ventes de diamants, de montres et de fourrures se font pendant le dernier trimestre de l’année.”
Souvent, cependant, même les cadeaux coûteux ne rendent pas les gens heureux, surtout s’ils sont offerts pour masquer une mésentente. Selon le psychologue canadien Richard Allon, “si vous ne pouvez pas vivre en bons termes pendant l’année, vous ne vous rattraperez pas en offrant un cadeau coûteux. Ce dernier n’effacera pas votre sentiment de culpabilité, et vous en ferez probablement naître un chez celui qui reçoit le présent”.
Alors que dans les pays en développement des millions de personnes n’ont même pas les nécessités de la vie, les habitants des pays industrialisés, eux, semblent souvent avoir tout... sauf conscience de l’abondance dont ils jouissent. Les cadeaux qu’on leur offre à Noël les laissent indifférents (“Qu’est-ce que je vais faire avec ça?”) ou les ennuient (“Mais ce n’est pas cela que je voulais!”), voire les fâchent (“Ce que moi j’ai offert coûtait au moins le double!”). Il n’est donc pas étonnant qu’une association allemande de protection de l’enfance soit arrivée à la conclusion que l’on donne trop à Noël, et souvent avec un manque d’intérêt sincère.
De plus, Noël accentue les inégalités, d’où des pressions énormes et un mal-être. Certains n’ont pas de quoi acheter des cadeaux, ce qui, aux États-Unis, expliquerait l’augmentation des vols durant la période de Noël. “Pour la police, toutes ces atteintes à la propriété viennent de ce que les malfaiteurs sont, eux aussi, poussés par le besoin de remplir les sabots de leurs familles”, rapporte James Henry.
Beaucoup seront d’accord avec Tom Harpur, qui a écrit dans le Sunday Star de Toronto (Canada): “Sous toute cette gaieté forcée, je sais que Noël est de plus en plus une époque où se développent des sentiments de culpabilité, une époque de profond malaise, d’insatisfaction et de fatigue pour des millions de personnes dans notre société.”
‘Mais cela en vaut la peine puisque c’est pour faire plaisir aux enfants’, diront certains. Pourtant, Noël est-il vraiment bénéfique aux enfants?
Noël et les enfants
“Bien que [Noël] soit censé être un moment ‘joyeux’ de l’année, fait remarquer Betty Poloway, conseillère scolaire, beaucoup d’enfants sont malheureux.” Pourquoi cela? Pourrait-on leur faire du tort en leur offrant des cadeaux à Noël?
Susan James, mère de trois jeunes enfants, raconte: “J’ai regardé mes enfants déchirer l’un après l’autre les emballages de leurs cadeaux. À peine avaient-ils fini de tout déballer qu’ils en ont demandé d’autres! Ils ne sont pas avides, mais tous ces cadeaux, toutes ces promesses — cela leur a fait un effet tel qu’ils le sont devenus.”
Karen Andersson, chef du service de psychologie pédiatrique dans un hôpital du Connecticut (États-Unis), énonce le problème: “Quitter sa chambre le matin de Noël pour trouver toutes ces belles choses, c’est trop. Vite, ils ouvrent tous les paquets sans avoir le temps d’en regarder vraiment le contenu. Pour l’enfant hyperactif, impulsif ou facilement excité dans les situations les plus calmes, Noël peut être dévastateur.”
“Les cadeaux ne procurent plus le même bonheur qu’autrefois”, disait un article sur Noël paru dans un journal allemand. Témoin la plainte de cette femme: “Avant, les enfants étaient contents de recevoir un bon livre, une paire de gants ou quelque autre petit cadeau. Mais, maintenant, mon petit-fils me dit: ‘Grand-mère, cette année je veux un ordinateur.’”
Indéniablement, Noël engendre l’avidité et l’égoïsme. “Il suffit de se rendre à n’importe quel [rayon de jouets] en cette période de l’année, souligne James Henry, pour voir les pressions extraordinaires qui pèsent sur les relations enfants-parents à ce moment-là: des mères anxieuses traînent des petits drogués du jouet qui hurlent et tapent des pieds pour avoir la dernière nouveauté, un objet de mauvaise qualité vendu à prix d’or.”
Mais il y a plus grave que cela.
Noël et la vérité
Demandez à un jeune enfant d’où lui viennent ses cadeaux de Noël; que vous répondra-t-il très probablement? D’après un sondage réalisé par le New York Times, 87 % des enfants américains de trois à dix ans croient au père Noël. De nombreux parents perpétuent la légende en demandant: “Que veux-tu que le père Noël t’apporte cette année?” Quelles en sont les conséquences?
Le cas de Cynthia Keeler, rapporté dans le Daily News de New York, en est une bonne illustration: “Maman, lui a demandé un jour Britton, son fils de sept ans, est-ce que le père Noël existe vraiment?”
Cynthia a répondu évasivement, comme beaucoup de parents quand on leur pose cette question. “Qu’est-ce que tu en penses?” lui a-t-elle demandé.
Ses amis, a alors expliqué Britton, lui avaient dit qu’il n’existait pas, mais il n’en était pas certain. Puis il s’est mis à pleurer, lâchant entre deux sanglots: “Il faut que je sache, maman.”
“S’il n’avait pas pleuré, raconte Cynthia, je ne le lui aurais probablement pas dit. Mais, à ses yeux, c’était une question de vie ou de mort; il avait besoin de savoir. Je lui ai donc avoué que le père Noël n’existait pas.”
“Toujours en pleurs, poursuit le Daily News, Britton Keeler a porté contre sa mère l’accusation redoutée de tous les parents lorsque le mensonge est découvert et le père Noël démasqué: ‘Pourquoi m’as-tu menti?’”
Quand les parents trompent leurs enfants, les conséquences sont souvent dévastatrices, comme l’explique Bruce Roscoe, sociologue de la famille à l’université centrale du Michigan (États-Unis): “L’enfant découvre que sa maman a menti et que tous les autres enfants avaient raison.” En conséquence, poursuit ce professeur, l’enfant doutera souvent de ce que ses parents lui ont dit dans d’autres domaines.
“Quand les enfants finissent par découvrir la vérité, la crédibilité des parents s’en trouve fortement atteinte”, insiste Fred Koenig, professeur de psychologie sociale à l’Université Tulane de la Nouvelle-Orléans (États-Unis). Et d’ajouter: “Cela jette un doute sur beaucoup de choses.” L’enfant pensera “peut-être que tout ce qui est religion n’est que fadaise”.
Perpétuer un mensonge en disant aux enfants que c’est un personnage mythique qui apporte les cadeaux n’est certainement pas faire preuve de bon sens. Pourtant, des visiteurs n’ont-ils pas apporté des cadeaux à Jésus le jour de sa naissance? Alors, pourquoi n’approuverait-il pas les cadeaux offerts à Noël aujourd’hui?
Une coutume chrétienne?
La Bible dit effectivement que des mages, des astrologues, ont apporté des présents à Jésus. Toutefois, ceux qui offrent des cadeaux à Noël ne suivent pas leur exemple, car les astrologues ne s’échangèrent pas de cadeaux entre eux. Plus important, ils ne donnèrent pas leurs présents lors de la naissance de Jésus, mais plus tard. Ils observaient ainsi la coutume de l’Antiquité qui consistait à honorer les rois. On notera que, d’après le récit biblique, quand ils arrivèrent, Jésus n’était plus dans une crèche; il vivait dans une maison. Voilà pourquoi Hérode, sur la base de ce qu’ils lui avaient dit, décréta la mort de tous les garçons âgés de deux ans ou moins. — Matthieu 2:1-18.
Considérez encore ceci: N’est-il pas étrange qu’à l’occasion du prétendu anniversaire de la naissance de Jésus, celui-ci ne reçoive rien? Il n’est même pas certain qu’il lui soit accordé la moindre considération! En réalité, d’où vient la coutume des cadeaux de Noël?
“Les échanges de cadeaux, explique Diane Bailey dans l’Independent de Los Angeles, remontent à la Rome antique, quand les gens se faisaient de simples cadeaux symboliques durant les cérémonies du culte du soleil et les célébrations du nouvel an.”
Sous le titre “Les traditions de Noël dévoilées”, Anita Sama écrivait ceci dans une publication de l’agence de presse Gannett: “Bien avant les fêtes chrétiennes, l’échange de cadeaux faisait partie des célébrations d’hiver. Les Romains s’échangeaient des branches d’arbres provenant d’un bosquet sacré, puis ils passèrent à des présents plus élaborés en symbole de leurs vœux pour la nouvelle année: argent, or et friandises au miel.”
Noël est donc en réalité une fête païenne adoptée par la chrétienté. Le 25 décembre n’est pas la date de la naissance de Jésus Christ, mais une date liée à d’anciennes festivités païennes licencieuses dont les premiers chrétiens se gardaient. — Voir l’encadré “La véritable origine de Noël”, aux pages suivantes.
Si Jésus Christ était sur la terre aujourd’hui, que penserait-il des cadeaux de Noël?
Ce que Jésus pense des cadeaux
Jésus ne condamne certainement pas le don généreux. Au contraire, toujours disposé à donner de lui-même avec désintéressement, il ordonna à ses disciples: “Appliquez-vous à donner.” Puis, montrant que celui qui donne serait lui-même béni pour son geste, il ajouta: “Et l’on vous donnera.” — Luc 6:38.
Toutefois, Jésus ne parlait pas ici d’échange de cadeaux. Il dégageait plutôt cette vérité universelle: celui qui donne avec désintéressement est généralement payé en retour. C’est particulièrement vrai de ceux qui donnent avec de bons mobiles et aiment les autres “profondément, du fond du cœur”. — 1 Pierre 1:22.
L’amour n’exige pas le paiement de ses services; aussi Jésus a-t-il fait cette recommandation: “Quand tu fais des dons de miséricorde, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta droite, afin que tes dons de miséricorde se fassent en secret.” Celui qui donne fait bien de n’attirer l’attention ni sur lui-même ni sur son cadeau; mais il n’en est pas moins récompensé. Ce que Jésus montra en ajoutant: “Ton Père, qui regarde dans le secret, te le rendra.” (Matthieu 6:3, 4). Par ailleurs, celui qui donne doit, comme le dit la Bible, “[faire] comme il l’a résolu en son cœur, non avec regret ni par contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie”. — 2 Corinthiens 9:7.
Par conséquent, celui qui donne plaît à Christ s’il est poussé par l’amour, s’il agit sans rien attendre en retour et s’il le fait sans regret ni par contrainte. Une attitude bien différente de celle qui prévaut chez bon nombre de ceux qui offrent des cadeaux à Noël.
Les cadeaux qui procurent de la joie ne dépendent donc ni du calendrier ni des coutumes. Ils ne révèlent rien sur la grosseur du porte-monnaie de celui qui offre; ils ne laissent voir que la grandeur de son cœur. Noël a amené des millions de personnes à offrir des cadeaux qui ne plaisent pas et à le faire, bien souvent, avec de mauvais mobiles. Dès lors, pourquoi ne pas essayer de pratiquer une autre forme de don, bien meilleure, le don de bonnes choses qui procurent de grands bienfaits et une joie réelle? Ce sera l’objet de l’article suivant.
[Encadré/Illustration, pages 8, 9]
La véritable origine de Noël
LES gens bien informés comprennent que Jésus Christ n’est pas né le 25 décembre. “On ignore la date de la naissance du Christ, lit-on dans la Nouvelle Encyclopédie catholique (angl.). Les Évangiles n’en révèlent ni le jour ni le mois.”
De plus, les preuves abondent que Noël et ses coutumes ont été empruntés à des sources non chrétiennes. En fait, explique la revue U.S. Catholic, “il est impossible de dissocier Noël de ses origines païennes”.
L’Encyclopédie américaine (angl.) dit ceci: “La plupart des coutumes aujourd’hui attachées à Noël n’étaient pas à l’origine des coutumes de Noël, mais des coutumes préchrétiennes ou non chrétiennes adoptées ultérieurement par l’Église chrétienne. Les saturnales, fête romaine célébrée à la mi-décembre, ont fourni le modèle de nombre des réjouissances propres à Noël. C’est de cette fête que viennent, par exemple, les festins raffinés, l’échange de cadeaux et l’utilisation des bougies.”
À propos de la coutume consistant à offrir des cadeaux, la revue History Today écrit: “Les présents offerts à l’occasion de la fête du milieu de l’hiver étaient presque certainement à l’origine une coutume plus magique que sociale. Au nombre des cadeaux offerts pendant les saturnales figuraient des poupées de cire, que l’on donnait aux enfants; cette coutume, charmante quand on l’a découverte, avait une origine macabre: les gens de l’époque eux-mêmes y voyaient un vestige probable des sacrifices humains, des sacrifices d’enfants destinés à favoriser les semailles.”
Le New York Times du 24 décembre 1991 contenait un article sur l’origine des coutumes de Noël, dont celle des cadeaux. Simon Schama, professeur d’histoire à l’Université Harvard, écrivait: “La fête de Noël en elle-même a été superposée aux fêtes de l’Antiquité célébrant le solstice d’hiver (...). Au IIIe siècle, quand les cultes du soleil, telle la religion mithriaque de Perse, gagnèrent Rome, on réserva certains jours de décembre à la célébration de la renaissance du Sol invictus: le soleil invincible. (...)
“L’Église primitive de Rome mena une lutte particulièrement difficile contre deux autres grandes fêtes païennes: les saturnales, qui commençaient le 17 décembre et duraient une semaine, et les calendes, qui célébraient le nouvel an. La première de ces fêtes était un moment de dérèglement autorisé, souvent présidé par un pape des fous qui n’était pas [le père Noël] mais plutôt le gros Saturne lui-même, le maître des orgies: excès de table et de boissons, et autres écarts de conduite. Toutefois, c’est durant les calendes, au tournant de l’année, que l’on échangeait rituellement des cadeaux, souvent attachés aux rameaux de verdure qui ornaient les maisons durant les festivités.
“Comme on s’en doute, l’Église primitive n’approuvait pas toutes ces réjouissances indécentes. Ses Pères, notamment l’ardent saint Jean Chrysostome, s’élevaient contre toute compromission avec ces abominations païennes. (...) La date exacte de la naissance de Jésus n’étant pas établie (...), il a dû sembler utile de la substituer aux saturnales. (...) C’est ainsi que la renaissance du soleil devint la naissance du Fils de Dieu (...).
“De la même façon, les calendes furent remplacées par l’Épiphanie, et aux cadeaux et bibelots que les Romains de l’Antiquité s’échangeaient on substitua l’hommage des trois rois au nouveau Roi du monde. Au milieu du IVe siècle, les principales caractéristiques du calendrier de Noël étaient définitivement fixées.”
Si les gens bien informés reconnaissent volontiers que Noël et ses coutumes sont d’origine païenne, beaucoup disent que cela n’a pas d’importance. Répondant à l’article du professeur Schama, un rabbin en retraite a écrit, au début de l’année, cette lettre à la rédaction du New York Times: “Les origines d’une coutume n’ont rien à voir avec sa valeur présente.” À propos de Noël et d’autres fêtes, il affirmait: “Ceux qui les célèbrent leur accordent une signification nouvelle qui donne un sens à leur vie et élève leur esprit dans l’exultation.”
Pourtant, les célébrations de Noël élèvent-elles l’esprit dans l’exultation et produisent-elles d’excellents fruits chrétiens? Pour être franc — et on l’admettra sans peine —, les fruits sont généralement mauvais. De plus, les chrétiens devraient-ils emprunter quoi que ce soit aux fêtes religieuses païennes? La Bible fait cette exhortation: “Ne formez pas avec les incroyants un attelage mal assorti. En effet, quels rapports y a-t-il entre la justice et le mépris de la loi? Ou quelle association y a-t-il entre la lumière et les ténèbres? Par ailleurs, quel accord y a-t-il entre Christ et Bélial? (...) ‘“C’est pourquoi sortez du milieu d’eux, et séparez-vous”, dit Jéhovah, “et ne touchez plus à la chose impure.”’” — 2 Corinthiens 6:14-17.
Souvenez-vous également de ce que Jésus a dit à propos du culte du Dieu Tout-Puissant: “Ceux qui l’adorent doivent l’adorer avec l’esprit et la vérité.” (Jean 4:24). Par conséquent, pour que Dieu l’agrée, le culte que nous lui rendons doit être basé sur la vérité. Or Noël est présenté comme la naissance de Jésus Christ, ce qui est faux. Que dire encore des personnages mythiques comme le père Noël? Quand on fait croire aux enfants que c’est lui qui donne les cadeaux, n’est-ce pas les tromper?
Si vous vous souciez réellement de Dieu, vous obéirez à son commandement nous enjoignant de ne plus participer à ce qui est impur sur le plan religieux. Aimez-vous suffisamment la vérité pour vous tenir à l’écart d’une fête caractérisée par le mensonge?
[Illustration, page 7]
Est-il raisonnable de tromper les enfants en leur disant que c’est le père Noël qui apporte les cadeaux?
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Mieux que les cadeaux de NoëlRéveillez-vous ! 1992 | 22 décembre
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Mieux que les cadeaux de Noël
“CHRISTOPHER, six ans, m’a dit le plus naturellement du monde qu’à Noël il n’avait ‘rien du tout’. Pas la moindre trace de déception dans sa remarque. Alexander, huit ans, m’a dit la même chose, en ajoutant: ‘Nous sommes Témoins de Jéhovah.’”
Telle était l’introduction, dans le Kölner Stadt-Anzeiger, d’un article sur une famille qui, pour reprendre ses termes, “ne fête pas Noël parce que ce n’est pas la date de la naissance de Jésus et que cette célébration a des origines païennes”. Mais Christopher et Alexander ne sont-ils pas à plaindre? Absolument pas, puisque, comme le soulignait l’article, leurs coffres à jouets attestent toute l’attention que leurs parents leur témoignent.
Dans le sud de l’Allemagne, lors d’une réunion de parents d’élèves, certains ont affirmé que les enfants des Témoins de Jéhovah, parce qu’ils ne reçoivent pas de cadeaux à Noël, en éprouvent un sentiment d’insécurité. C’est faux, comme l’a fait remarquer leur institutrice. “Les enfants des Témoins de Jéhovah, a-t-elle répondu, s’expriment librement. Ils sont équilibrés et parfaitement à même d’expliquer leur foi, ce dont les autres enfants sont incapables.”
De fait, des dizaines de milliers de familles du monde entier ont remplacé les cadeaux de Noël par quelque chose de mieux: elles s’attachent à offrir des cadeaux à leurs enfants à tout moment de l’année. Cela se révèle être une source de joie pour tous.
Les moments heureux sont ainsi plus nombreux, et l’enfant apprécie beaucoup plus chaque cadeau. C’est l’un des avantages. Il y en a un autre: l’enfant sait que le cadeau vient de ses parents qui l’aiment, et c’est à eux que va sa reconnaissance. Les parents ne dilapident donc pas argent et efforts pour voir ensuite leur enfant remercier un père Noël imaginaire ou pour en faire un ingrat parce que, dans l’esprit de l’enfant, le père Noël ne fait rien de plus que son travail en lui apportant des cadeaux.
Le plus beau des cadeaux
Dominik et Tina, âgés de dix et six ans, trouvent souvent une petite surprise de leurs parents: un morceau de chocolat sur l’oreiller, un stylo ou un carnet pour l’école, ou encore le jouet qui les occupera pendant les mois d’hiver. Mais qu’apprécient-ils le plus? “Les moments que nous passons avec eux, à jouer dans la neige par exemple”, répondent les parents.
Beaucoup d’autres parents Témoins de Jéhovah disent de même. “Dans ce monde trépidant, explique Edelgard, le temps est la chose la plus importante que je puisse donner à mes enfants.” Et ce ne sont pas les jeunes qui diront le contraire. Ursula explique qu’aux yeux de ses enfants les sorties en famille sont “le plus beau cadeau”. De même, le président d’un syndicat d’enseignants allemand a récemment déclaré que le temps et la patience sont les plus beaux cadeaux que des parents puissent offrir à Noël.
Le don de soi — de son temps et de son attention —, à sa famille ou à ses amis, est assurément le plus beau cadeau. Qu’il ne soit pas nécessaire de le réserver pour certains jours de l’année est évident.
Des cadeaux qui procurent joie et satisfaction
Considérez les exemples de Témoins de Jéhovah qui font mieux qu’offrir des cadeaux à Noël. “Les cadeaux que nous faisons sont généralement spontanés, mais nous en offrons d’autres, plus importants, et ceux-là nous les prévoyons”, expliquent Wilfried et Inge. Pareillement, Dieter et Debora veillent à offrir quelque chose à leur jeune fils tout au long de l’année. “La taille ou le prix est secondaire, disent-ils. Nous lui achetons rarement quelque chose de très coûteux.”
Nombre d’enfants s’attendent à recevoir des jouets à Noël. Le côté surprise est donc sacrifié. Helga dit que ses “enfants sont plus heureux quand ils reçoivent un cadeau inattendu”. Natascha, 15 ans, pense, elle aussi, que “c’est mieux de recevoir un cadeau qu’on n’attendait pas et qui vient du cœur plutôt qu’un cadeau offert à date fixe parce que c’est la coutume”.
Il importe également d’être attentif au genre de cadeaux que l’enfant aime. À ce propos, voici ce que dit Fortunato, qui habite lui aussi en Allemagne: “Les cadeaux que nous leur offrons sont en général des choses que nos enfants ont souhaité avoir. Nous essayons toutefois de les leur donner quand ils ne s’y attendent pas. Si vous voyiez alors comme ils sont contents!”
Des parents se sont également aperçus qu’un cadeau réconforte leurs enfants quand ils sont malades. D’autres leur offrent quelque chose avant les vacances scolaires pour qu’ils aient de quoi s’occuper. Stefan, par exemple, a reçu un microscope. “C’était une surprise totale, raconte son père. Il sautait littéralement de joie.” Les cadeaux offerts spontanément et de bon gré procurent incontestablement une grande joie, tant à ceux qui les font qu’à ceux qui les reçoivent.
Certes, les enfants ont des désirs particuliers. “Quand notre fille nous dit ce qu’elle aimerait, expliquent Jörg et Ursula, nous en parlons avec elle. Son souhait est-il raisonnable? L’objet est-il adapté à son âge? Avons-nous suffisamment de place? Si nous ne pouvons pas lui donner satisfaction immédiatement, nous prenons note et essayons de le faire plus tard, à un moment approprié.” Bien sûr, il n’est pas sage de gâter les enfants en se pliant à tous leurs caprices; on les priverait alors de la joie que l’on peut éprouver à recevoir des cadeaux.
Les parents qui ont l’habitude de faire des cadeaux transmettent à leurs enfants un état d’esprit qu’ils refléteront dans la joie. “Je n’ai pas besoin d’attendre les fêtes pour rendre heureux mes parents et mes sœurs, dit Sebastian, dix ans. Il suffit que je sois de bonne humeur et que j’aie quelques pièces en poche.”
Pour les familles Témoins de Jéhovah, d’autres cadeaux encore sont de loin préférables aux cadeaux de Noël: par exemple les voyages et les excursions, la visite d’un zoo, d’un musée, d’une exposition ou d’un coin de campagne. Ces cadeaux sont à la fois éducatifs et très plaisants pour les jeunes.
Celui qui donne avec joie se procure des bienfaits
Qui applique les principes bibliques lorsqu’il donne s’évite les tensions et les déceptions qui accompagnent la distribution de cadeaux à Noël. Souvenez-vous également que donner de son temps et de ses capacités pour édifier mentalement et spirituellement autrui est un cadeau plus précieux que les présents matériels. Cette forme de don supérieure renforce les liens familiaux, cimente l’amitié et procure tout au long de l’année une joie authentique, non seulement à celui qui reçoit, mais plus encore à celui qui offre. — Actes 20:35.
Dès lors, cette année, au lieu d’offrir des cadeaux à Noël parce que la coutume l’exige, pourquoi ne pas tenter une approche différente? Pourquoi ne pas opter pour une meilleure forme de don?
[Encadré/Illustration, page 12]
Les enfants ne vont-ils pas être déçus?
“Noël ne me manque pas, puisque j’ai des cadeaux à tout moment de l’année. Je préfère de très loin une surprise à un cadeau offert par contrainte.” — Rebecca, 16 ans.
“Ce que j’aime, c’est recevoir des cadeaux qui me plaisent, non pas à date fixe, mais à n’importe quel moment de l’année. Je n’aime pas recevoir des cadeaux pour lesquels je dois dire merci alors que je n’en veux même pas.” — Tina, 12 ans.
“Tous les cadeaux du monde ne servent à rien s’il y a des problèmes au sein de la famille. C’est pourquoi nous faisons beaucoup de choses ensemble.” — Birgit, 15 ans.
“Nous aimons nos parents même quand ils ne nous offrent pas de cadeaux. Leur amour est en lui-même un très beau cadeau.” — Janosch, 12 ans.
[Illustration, page 10]
Un beau cadeau: votre temps.
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