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Déclarer justeÉtude perspicace des Écritures (volume 1)
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Dans les Écritures grecques chrétiennes, qui renferment l’explication la plus complète sur ce point, les mots originaux (dikaïoô [verbe], dikaïôma et dikaïôsis [noms]) emportent fondamentalement l’idée d’absoudre ou de disculper d’une accusation, de tenir pour innocent et, partant, d’acquitter, autrement dit de déclarer juste et de traiter comme tel. — Voir A Greek-English Lexicon of the New Testament, par W. Bauer, F. Gingrich, F. Danker, 1979, p. 197, 198 ; voir aussi A Greek-English Lexicon, par H. Liddell, R. Scott, H. Jones, Oxford, 1968, p. 429.
Ainsi, l’apôtre Paul dit de Dieu qu’il ‘ se révèle juste [forme de dikaïoô] ’ dans Ses paroles et qu’il est victorieux lorsque des détracteurs le jugent (Rm 3:4). Jésus déclare que “ la sagesse se révèle juste par ses œuvres ”, et que, lorsque les hommes rendront compte au Jour du Jugement, ils seront ‘ déclarés justes [forme de dikaïoô] ’ ou condamnés par leurs paroles (Mt 11:19 ; 12:36, 37). Jésus dit aussi que l’humble collecteur d’impôts qui, plein de repentance, a prié dans le temple, “ est descendu chez lui s’étant révélé plus juste ” que l’orgueilleux Pharisien qui a prié en même temps que lui (Lc 18:9-14 ; 16:15). L’apôtre Paul affirme que la personne qui meurt est ‘ acquittée [forme de dikaïoô] de son péché ’, puisqu’elle a subi la peine de mort. — Rm 6:7, 23.
Toutefois, outre ces emplois, les mots grecs en question s’utilisent dans un sens particulier pour désigner un acte de Dieu, par lequel on est tenu pour innocent (Ac 13:38, 39 ; Rm 8:33) et aussi l’acte par lequel Dieu déclare une personne parfaitement intègre et donc digne du droit à la vie, comme on le verra.
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Déclarer justeÉtude perspicace des Écritures (volume 1)
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Que faut-il entendre par cette expression ? Le verbe grec logizomaï, “ compter ”, qui est employé ici, en éclaire le sens.
“ Compté ” comme juste — en quel sens ? Dans les temps anciens, le verbe grec logizomaï s’employait communément pour les calculs ou opérations numériques, par exemple en comptabilité. Il était utilisé, en effet, quand on parlait de ce qui était porté en compte, soit au débit, soit au crédit du compte. Dans la Bible, il est utilisé dans le sens de “ compter, créditer ou porter à l’actif de, tenir compte de ”. Ainsi, en 1 Corinthiens 13:5, il est dit que l’amour “ ne tient pas compte [forme de logizomaï] du mal subi ” (voir aussi 2Tm 4:16) ; le psalmiste David est cité en ces termes : “ Heureux l’homme du péché de qui Jéhovah ne tiendra aucun compte. ” (Rm 4:8). À ceux qui regardaient les choses selon leur apparence, Paul montra qu’ils devaient évaluer les choses à leur valeur réelle, qu’ils devaient examiner les deux colonnes (débit et crédit) du registre, pour ainsi dire (2Co 10:2, 7, 10-12). D’autre part, l’apôtre ne voulait pas qu’on ‘ porte à son actif ou crédit [forme de logizomaï] ’ plus que ce qui était conforme à la vérité en ce qui concernait son ministère. — 2Co 12:6, 7.
Le verbe logizomaï peut également signifier “ estimer, considérer ou compter comme (c’est-à-dire ranger dans un groupe, dans une catégorie ou dans un genre) ”. (1Co 4:1.) Par exemple, Jésus dit qu’il serait “ compté [forme de logizomaï] avec des sans-loi ”, c’est-à-dire compté au nombre des sans-loi, comme s’il était l’un d’eux (Lc 22:37). Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre dit à propos de l’incirconcis qui garde la Loi que son “ incirconcision sera comptée comme circoncision ”, c’est-à-dire qu’elle sera estimée, considérée comme si c’était une circoncision (Rm 2:26). Dans un sens analogue, il a été dit aux chrétiens de ‘ s’estimer comme morts par rapport au péché, mais vivants par rapport à Dieu par Christ Jésus ’. (Rm 6:11.) Et les chrétiens oints d’entre les Gentils, chrétiens qui n’étaient pas des descendants d’Abraham selon la chair, étaient ‘ comptés comme la semence ’ d’Abraham. — Rm 9:8.
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