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Divorce: l’explosionRéveillez-vous ! 1992 | 8 février
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Divorce: l’explosion
“LES BIJOUX DU DIVORCE.” Sous ce titre pour le moins inhabituel, un magazine féminin a fait la suggestion suivante: “Votre mariage a volé en éclats, et les souvenirs vous consument: Pourquoi ne pas faire fondre ceux qui encombrent encore votre boîte à bijoux?” Moyennant rémunération, n’importe quel bijoutier accepte de passer l’alliance d’une personne divorcée au feu du chalumeau pour lui donner une forme qui ne rappellera pas à son propriétaire l’échec de son mariage.
Comme les stylos, les assiettes, les couches pour bébés et les rasoirs, c’est sous une forme jetable que le mariage semble être désormais le plus prisé. ‘Dès que vous en avez assez, à la poubelle!’ telle est l’attitude qui prévaut aujourd’hui.
Pour Lorenz Wachinger, psychothérapeute allemand connu pour ses ouvrages, “le mariage en tant que tel n’existe plus”. Exagération? Peut-être; mais il n’est pas difficile de comprendre ce qui l’amène à tirer cette conclusion. Selon le quotidien Stuttgarter Zeitung, quelque 130 000 mariages se brisent tous les ans en Allemagne. Cependant, ce pays n’a pas l’exclusivité du divorce.
Un phénomène mondial
On observe le développement d’une tendance similaire partout dans le monde. Les États-Unis, par exemple, pourraient se voir décerner la palme du divorce. En effet, plus de 1 160 000 divorces y sont prononcés en moyenne chaque année, ce qui correspond presque à la moitié du nombre des mariages ou encore à plus d’un divorce toutes les 30 secondes.
Comparés à ceux d’autrefois, ces chiffres représentent une véritable explosion. Il y a seulement un siècle, aux États-Unis, on ne comptait qu’un divorce pour 18 mariages. Si l’on excepte une brusque flambée après la Seconde Guerre mondiale, la proportion n’a augmenté que graduellement jusque dans les années 60. Puis, en seulement 25 ans, le nombre des divorces a triplé.
Au milieu des années 80 (les statistiques sérieuses les plus récentes dont nous disposons), on a enregistré des chiffres records un peu partout dans le monde. En voici quelques exemples: Union soviétique, 940 000 divorces en un an; Japon, 178 000; Royaume-Uni, 159 000; France, 107 000; Canada, 61 000; Australie, 43 000. Même dans les pays où la religion et la législation ont maintenu le divorce à un niveau relativement bas, le vent est en train de tourner. C’est ainsi qu’à Hong-Kong, même si la proportion n’est encore que d’un divorce pour 17 mariages, le nombre de divorces a doublé entre 1981 et 1987. La revue India Today a signalé que le déshonneur attaché au divorce s’estompe au sein de la bourgeoisie indienne. En une seule décennie, le nombre de procédures de divorce a augmenté, selon les États, de 100 à 328 %, ce qui a nécessité la création de nouveaux tribunaux.
Il va de soi que la sécheresse des chiffres ne peut refléter le coût affectif de toutes ces unions brisées. Malheureusement, le divorce nous concerne pour ainsi dire tous pour la simple raison que le mariage est universel. Il y a de grandes chances pour que nous soyons mariés, que nos parents le soient ou que nous côtoyions des gens mariés. Dès lors, même si nous n’avons pas souffert personnellement d’un divorce, nous pouvons nous inquiéter de la menace qu’il représente.
Pourquoi tant de divorces? Une partie de la réponse tient peut-être aux changements politiques. Ces dernières années, de nombreux gouvernements ont aboli les lois interdisant le divorce, lois longtemps soutenues par les religions influentes. Par exemple, dans les années 80, l’Argentine a déclaré inconstitutionnelle une loi qui n’autorisait pas le divorce. L’Espagne et l’Italie ont, elles aussi, légalisé le divorce. Mais ces changements juridiques ne se traduisent pas systématiquement par une montée en flèche du nombre des divorces.
Dès lors, derrière cette épidémie mondiale de divorces ne doit pas se trouver seulement une question de législation, mais un phénomène beaucoup plus profond. L’auteur Joseph Epstein y fait allusion en écrivant qu’il n’y a pas si longtemps “divorcer, c’était en quelque sorte se voir officiellement certifier son manque d’intégrité morale”. Mais aujourd’hui, écrit-il, “dans certains cercles, ne pas avoir connu le divorce semble plus exceptionnel que le contraire; rester sa vie durant avec le même conjoint pourrait même passer pour un manque d’imagination”. — Divorced in America.
En d’autres termes, c’est la conception fondamentale que les gens ont du mariage qui a changé. Le respect pour cette institution longtemps tenue pour sacrée s’érode. En conséquence, le divorce est de plus en plus accepté partout dans le monde. Pourquoi? Qu’est-ce qui a pu amener les gens à accepter aujourd’hui ce qu’ils désapprouvaient en masse autrefois? Se pourrait-il après tout que le divorce ne soit pas si mauvais que cela?
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Divorce: le piègeRéveillez-vous ! 1992 | 8 février
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Divorce: le piège
ANNE et André formaient un couple merveilleux. Anne était la plus calme et la plus posée des deux, mais ses qualités semblaient être le contrepoint idéal de la personnalité plus expansive d’André, doté d’une énergie et d’un humour à toute épreuve. Ses yeux pétillaient quand elle était en sa présence. Quant à lui, il était évident qu’il était fou d’elle.
Pourtant, au bout de sept ans, leur mariage a commencé à battre de l’aile. Le nouvel emploi d’André lui prenait beaucoup de temps. Peu à peu, Anne s’est aigrie de l’attention qu’il accordait à son travail et du fait qu’il rentrait souvent tard à la maison. Elle a cherché à “combler le vide”, comme elle disait, en se concentrant sur sa propre carrière. Puis André a commencé à sentir l’alcool; il expliquait qu’il était sorti avec des collègues. Son problème de boisson s’est aggravé, au point qu’Anne a fini par quitter le foyer. André a alors sombré dans la dépression. Quelques mois plus tard, ils étaient divorcés.
Beaucoup ne connaissent que trop bien cette situation. Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, le nombre des divorces monte en flèche partout dans le monde. Évidemment, il est des divorces qui s’imposent ou sont inévitables. Contrairement à ce qu’on prétend souvent, la Bible n’interdit pas catégoriquement le divorce. Juste et raisonnable dans ses principes, elle l’autorise en cas d’adultère (Matthieu 19:9). Elle permet également la séparation dans certaines circonstances extrêmes, les violences physiques par exemplea. (Voir Matthieu 5:32; 1 Corinthiens 7:10, 11.) Mais rien de cela n’entrait en jeu dans le divorce d’André et Anne.
Étant tous deux chrétiens, ils ont, à une époque, considéré le mariage comme sacré. Mais comme chacun d’entre nous, ils évoluent au sein d’un monde qui prêche une morale très différente, à savoir que le mariage est un “produit” jetable, et le divorce un moyen de s’en débarrasser. Chaque année, des milliers de couples se laissent influencer et divorcent pour des motifs futiles, non bibliques. Par la suite, beaucoup s’aperçoivent, mais trop tard, que leur conception “moderne”, “éclairée”, du divorce les a conduits tout droit dans un piège.
Un piège? ‘Le terme est un peu fort’, diront certains. Comme quantité de gens, peut-être ne voyez-vous dans le divorce qu’un moyen civilisé d’échapper à un mariage malheureux. Mais êtes-vous conscient du revers de la médaille? Et voyez-vous avec quelle subtilité le monde modèle notre conception du divorce sans que nous nous en rendions compte?
Se réaliser à tout prix: un piège?
Si André et Anne sont tombés dans le piège du divorce, c’est notamment parce qu’ils se sont laissé séduire par la perspective de se réaliser totalement dans la réussite professionnelle. Ils ont ainsi sacrifié leur mariage sur l’autel de leur carrière. Ils n’étaient pas les premiers. En 1983, la revue Family Relations écrivait déjà: “Se réaliser est devenu le mot d’ordre. En conséquence, les liens étroits qui unissent les membres de la plupart des familles se rompent rapidement, et les liens conjugaux eux-mêmes subissent des tensions de plus en plus fortes.” André était obnubilé par son nouveau travail et les promesses d’avancement qu’on lui faisait miroiter. Il s’est chargé de dossiers supplémentaires et a commencé à fréquenter ses collègues en dehors des heures de bureau pour se faire accepter d’eux et gagner leur estime. Pendant ce temps, Anne était toute à ses rêves de réussite professionnelle par la formation continue.
Cette soif de réussite a eu une double conséquence. Tout d’abord, André et Anne ont eu moins de temps à s’accorder l’un à l’autre. “Chacun était tiré dans une direction différente, se rappelle Anne. À cause de cela, nous n’avions plus nos tête-à-tête de 22 heures, ces moments où nous nous asseyions et avions des conversations profondes. Désormais il se préparait pour la journée de travail du lendemain, et moi aussi. Nous avons cessé de communiquer.”
La seconde conséquence a été d’ordre spirituel. En accordant la priorité à leur carrière, André et Anne ont relégué leurs relations avec Dieu au second plan au moment où ils avaient le plus besoin de lui. S’ils s’étaient appliqués, de façon concertée, à mettre en pratique les principes bibliques, peut-être André aurait-il eu la volonté de s’attaquer à son problème de boisson et Anne aurait-elle eu la force de le soutenir dans ces moments difficiles.
Ainsi, au lieu d’essayer de résoudre leurs difficultés conjugales, ils ont commencé à considérer le divorce comme une possibilité, voire une solution à leur situation. Après leur divorce, écrasés par la honte, tous deux ont perdu leur spiritualité. Ils n’ont plus osé se dire chrétiens.
Des “spécialistes” du trompeur
Nombre de couples ayant des difficultés conjugales se tournent vers des médecins, des conseillers matrimoniaux ou lisent des ouvrages rédigés par ces “spécialistes”. Malheureusement, certains d’entre eux s’avèrent plus prompts à encourager le divorce qu’à sauver les mariages. Au cours des dernières décennies, ces avis “autorisés” se sont multipliés et ont fait des dégâts indescriptibles.
Par exemple, dans leur livre Le courage de divorcer (angl.), les psychothérapeutes Susan Gettleman et Janet Markowitz écrivent: “On continue à croire de façon irrationnelle que les divorcés se sont écartés d’une entité salutaire qu’on appelle ‘vie de famille normale’.” Et de dénoncer avec virulence les “barrières juridiques et les valeurs morales” qui s’opposent au divorce et sont “fondées sur des principes religieux vieux de plusieurs siècles”. Selon elles, le divorce continuera d’exister jusqu’à ce que la “graduelle obsolescence du mariage” le rende “caduc”. Elles recommandent leur livre aux avocats, aux juges... et aux ministres religieux!
‘Le divorce n’est pas mauvais. Le divorce libère. La généralisation du divorce n’est pas un signe que la société va mal; elle est plutôt le signe que l’institution qu’est le mariage ne convient plus.’ Plus d’un “spécialiste” a exprimé cette opinion, surtout aux beaux jours de la révolution sexuelle des années 60 et 70. Plus récemment, de soi-disant psychologues et anthropologues ont même avancé l’hypothèse selon laquelle l’homme aurait été “programmé” — par l’évolution, rien de moins! — pour changer de partenaire au bout de quelques années. Autrement dit, les liaisons extraconjugales et le divorce n’auraient rien que de très naturel.
Difficile de dire combien de mariages ont fait les frais de telles théories. Mais le divorce est souvent encouragé de façon plus insidieuse. En recherchant son livre Contre le divorce (angl.) dans la bibliothèque de son quartier, l’auteur Diane Medved a trouvé quelque 50 ouvrages qui, sans faire ouvertement l’apologie du divorce, ‘encourageaient chaudement les lecteurs à y recourir’. “Ces livres vous introduisent sans effort dans l’univers du célibat, avertit-elle, et ils présentent votre ‘nouvelle liberté’ comme (...) la voie royale vers l’épanouissement.”
D’autres influences
Ces “spécialistes” malavisés sont loin d’être les seuls à prôner le divorce. Que ce soit par la télévision, le cinéma, la presse ou les romans à l’eau de rose, les médias apportent souvent leur contribution au dénigrement systématique du mariage. C’est ainsi qu’on laisse parfois entendre que l’aventure, le plaisir des sens et la possibilité de se réaliser se trouvent en dehors du cadre monotone et ennuyeux du mariage et qu’au bout de la trajectoire lumineuse d’un célibat libéré vous attend un partenaire bien supérieur à la personne avec laquelle vous vivez.
Un simple scepticisme n’assure pas toujours une protection suffisante contre ces idées subversives. “Vous regardez un film, et malgré votre expérience du monde vous y êtes sensible, explique Diane Medved. C’est inévitable: l’histoire et le dialogue sont conçus de telle sorte que le personnage principal (le mari volage?) ait le beau rôle et l’autre (sa mégère de femme?) le mauvais. (...) Peut-être n’êtes-vous pas d’accord avec ce que vous voyez, mais le simple fait de savoir que d’autres le sont (et on s’emploie par quantité de moyens à vous le faire savoir) mine votre détermination et vos certitudes.”
Les autres nous influencent. Si c’est vrai des médias, combien plus des amis dont nous nous entourons! La Bible nous donne ce conseil plein de sagesse: “Ne vous laissez pas égarer. Les mauvaises compagnies gâtent les saines habitudes.” (1 Corinthiens 15:33). Un bon mariage constitue l’une des plus saines habitudes qui soient. Toutefois, nous risquons de le gâter si nous choisissons comme amis des gens qui ne respectent pas cette institution. Beaucoup de couples ont glissé vers la pente du divorce pour avoir confié leurs difficultés conjugales à ce genre d’“amis”, des personnes qui parfois avaient elles-mêmes divorcé sans motifs vraiment valables.
D’autres couples dont le mariage subit quelques turbulences recherchent prématurément le conseil d’un avocat. Ils oublient que dans nombre de pays le système juridique est une machine bien huilée conçue pour faciliter le divorce. Après tout, les avocats ont plus à gagner à voir les gens divorcer qu’à les voir se réconcilier.
Mais peut-être vous dites-vous: ‘Le fait que tous ces avocats, conseillers, grands noms des médias, amis et connaissances aient adopté et encouragé avec succès une attitude plus conciliante envers le divorce n’indique-t-il pas qu’ils ont raison?’ Comment tant de gens pourraient-ils se tromper sur une question aussi importante? Un examen de quelques-unes des conséquences du divorce nous aidera à répondre à cette question.
[Note]
a Voir les numéros de La Tour de Garde du 15 juillet 1989, pages 8 et 9, du 15 mai 1988, pages 4 à 7 et du 1er novembre 1988, pages 22 et 23.
[Illustration, page 7]
Certains spécialistes sont plus prompts à encourager le divorce qu’à sauver les mariages.
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Divorce — Ses fruits les plus amersRéveillez-vous ! 1992 | 8 février
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Divorce — Ses fruits les plus amers
CE NE sont ni les avocats, ni les amis, ni les médias, ni les “spécialistes”, qui doivent payer le prix d’un divorce, mais bien le couple — et les enfantsa. Loin d’être une expérience libératrice, le divorce se paie parfois très cher.
Dans son livre Contre le divorce, Diane Medved reconnaît que son intention première était d’écrire un ouvrage exempt de “tout jugement moral” sur le divorce. Elle s’est pourtant sentie obligée de réviser son objectif; elle s’en explique: “Je me suis tout simplement aperçue au fil de mes recherches que le divorce et ses conséquences sont à ce point dévastateurs — pour le corps, l’esprit et le mental — que, dans l’immense majorité des cas, la ‘guérison’ est assurément pire que le ‘mal’.”
Anne, mentionnée dans l’article précédent, partage cet avis: “Je voyais le divorce comme une issue, dit-elle. Si je parvenais à me libérer de ce mariage, alors tout irait bien pour moi. Tant que j’étais mariée, ma souffrance me donnait au moins l’impression de vivre. Mais après le divorce, je me suis sentie comme morte. Je ressentais un tel vide que j’avais l’impression de ne plus exister. C’était une sensation terrible, que les mots ne suffisent pas à décrire.” Après le divorce, les vagues promesses de liberté et de bon temps s’évanouissent devant les tristes réalités que sont le train-train quotidien et le combat pour vivre.
La vérité, c’est que, même lorsqu’il existe des motifs légitimes de divorce, les conséquences peuvent être douloureuses et longues à s’effacer. Quiconque envisage une décision aussi radicale se montrera donc sage en tenant compte auparavant de ce conseil de Jésus: ‘Calculez la dépense.’ (Luc 14:28). Voyons plus précisément quelles sont certaines des séquelles du divorce.
Le coût affectif et moral
Aux termes d’une récente étude publiée dans le Journal du mariage et de la famille (angl.), il apparaît que divorce rime avec tristesse et dépression: les divorcés sont plus sujets à la dépression, le phénomène s’accentuant pour ceux qui ont divorcé plusieurs fois. Dans son livre Divorce — La révolution (angl.), la sociologue Lenore Weitzman fait observer que c’est chez les personnes divorcées ou séparées que l’on observe le taux le plus élevé de malades admis en établissements psychiatriques. Ce sont également les plus sujettes à la maladie, au suicide ou à une mort prématurée.
Ayant étudié quelque 200 cas, Diane Medved a constaté que les divorcés — hommes ou femmes — connaissaient en moyenne sept années de troubles affectifs, troubles qui pouvaient persister plusieurs dizaines d’années pour certains. Le seul domaine sur lequel le divorce n’avait eu aucune influence était le comportement regrettable qui avait amené le couple à se défaire une première fois. Il n’est donc guère étonnant que les remariages soient encore plus souvent voués à l’échec.
Loin d’être bénéfique, le divorce a souvent un effet négatif sur la conduite morale de ceux qui passent par là. Comme le montrent les études, après leur divorce, la plupart des hommes et des femmes tombent momentanément dans une sorte de seconde adolescence. Goûtant leur liberté nouvelle, ils se lancent dans des aventures sentimentales successives, cherchant ainsi à se revaloriser ou à combattre un sentiment de solitude. Toutefois, flirter par égocentrisme peut mener à l’immoralité sexuelle, laquelle engendre à son tour un cortège de drames. De plus, les enfants risquent d’être profondément traumatisés par le comportement de leurs parents.
Trop souvent, cependant, les couples en instance de divorce souscrivent à l’opinion qui prévaut de nos jours: ce sont leurs besoins et leurs problèmes à eux qui passent en premier. Ils deviennent alors insensibles à la peine qu’ils risquent de causer à leur entourage, qu’il s’agisse de leurs enfants, de leurs parents ou de leurs amis. En outre, certains oublient que l’on peut attrister Dieu lorsqu’on fait fi de ses principes (voir Psaume 78:40, 41; Malachie 2:16). Enfin, le divorce peut donner lieu à toutes sortes de mesquineries, surtout quand il dégénère en conflits juridiques sur la garde des enfants ou le partage des biens.
Une catastrophe financière
Plus loin dans son livre, Lenore Weitzman explique que pour les Américaines le divorce est aussi une “catastrophe financière”. En moyenne, leur budget pour des besoins aussi importants que la nourriture, le logement et le chauffage est réduit de moitié. Selon ses observations, le divorce entraîne une chute de leur niveau de vie de 73 % — rien de moins.
Lenore Weitzman avait espéré que les lois modernes et “éclairées” sur le divorce protégeraient les femmes. Au lieu de cela, les femmes qu’elle a interrogées ont évoqué leur désespoir et leur dénuement: du jour au lendemain, elles avaient dû recourir à l’aide sociale, aux bons de nourriture, aux refuges pour sans-abri et à la soupe populaire. Plus de 70 % d’entre elles vivaient perpétuellement dans la peur de ne pas pouvoir joindre les deux bouts. Certaines étaient littéralement terrorisées ou se sentaient frustrées, voire prisonnières de leurs enfants sans avoir une minute à elles.
Les parents d’un jeune homme que nous appellerons Thomas ont divorcé lorsqu’il avait huit ans. “Quand papa est parti, se souvient-il, nous avons toujours mangé à notre faim, mais très vite une bouteille de jus de fruit est devenue un luxe. Nous n’avions plus de quoi acheter des vêtements neufs. Maman devait nous faire nos chemises. Sur les photos, bien tristes, de cette époque nous avons l’air d’une famille de malheureux.”
Puisque la mère obtient généralement la garde des enfants et que l’ex-mari néglige souvent de verser une pension alimentaire de toute façon insuffisante, ce sont le plus souvent les femmes qui voient leur niveau de vie baisser. Ce qui ne signifie pas que les hommes deviennent forcément plus riches. L’ouvrage Pères divorcés (angl.) souligne en effet que les dépenses imposées par la loi peuvent réduire de moitié leur budget annuel. De plus, les maris et les pères divorcés souffrent eux aussi sur le plan affectif. Beaucoup sont profondément peinés de ne plus être, dans la vie de leurs enfants, que de simples visiteurs.
Sauvegardez votre mariage!
Au vu de ce qui précède, on ne sera pas surpris devant les résultats suivants d’une étude menée auprès de personnes divorcées depuis un an: 81 % des maris (ou pères) et 97 % des femmes (ou mères) ont reconnu qu’ils avaient peut-être commis une erreur en divorçant et qu’ils auraient dû travailler davantage à la réussite de leur mariage. En outre, un nombre croissant de “spécialistes” qui dépréciaient autrefois le mariage s’empressent aujourd’hui de faire marche arrière. Comme l’écrivait récemment le Los Angeles Times, “forts de plus de 25 ans d’expérience, de nombreux conseillers (...) s’appliquent davantage à sauvegarder les mariages”.
Évidemment, faire marche arrière n’est guère difficile pour les “spécialistes”: il leur suffit de faire amende honorable et de changer de répertoire. Ce n’est pas aussi simple pour les milliers de personnes qui ont suivi leurs conseils. Reste que les victimes du divorce peuvent tirer d’importantes leçons de leur amère expérience. Celle-ci, par exemple, que résume Psaume 146:3, 4: “Ne mettez pas votre confiance dans les nobles, ni dans le fils de l’homme tiré du sol, à qui n’appartient point le salut. Son esprit sort, il retourne à son sol; en ce jour-là périssent ses pensées.”
Amis, conseillers, avocats et grands noms des médias ne sont rien d’autre que des humains imparfaits. Dès lors, pourquoi se fier à leur seul avis lorsqu’on a besoin de conseils sur le mariage? Ne serait-il pas plus judicieux de se tourner en premier vers Jéhovah Dieu, l’Auteur du mariage? Ses principes ne fluctuent pas au gré des opinions versatiles des “spécialistes”. Ils se sont révélés véridiques pendant des millénaires et continuent de produire d’excellents résultats.
C’est ce qu’ont compris André et Anne quelque temps après leur divorce. Ils se sont aperçus qu’ils avaient commis une terrible erreur. Cependant, il n’était pas trop tard. Après s’être réconciliés, ils se sont remariés. Puis, ils ont entrepris de transformer leur façon de penser. “J’ai compris, raconte André, que j’avais sombré sur le plan moral et que j’avais besoin d’aide. Pour la première fois depuis des années, j’en ai parlé dans la prière. Je voulais faire ce qui est droit. Il me fallait donc changer de conduite et rejeter toutes les valeurs que j’avais empruntées au monde. Ces valeurs, je n’en voulais plus.”
“Si nous sommes de nouveau ensemble aujourd’hui et que ces moments horribles font partie du passé, renchérit Anne, c’est que chacun de nous désirait agir avec droiture aux yeux de Jéhovah. Et nous étions déterminés à faire de notre mariage une réussite.” Cela n’est pas facile pour autant. “Depuis, nous veillons constamment à la qualité de nos relations un peu comme des chiens de garde. Si l’un ou l’autre sent un relâchement, nous en parlons ensemble.”
André et Anne ont aujourd’hui deux enfants charmants. André est serviteur ministériel dans une congrégation de Témoins de Jéhovah. Bien sûr, leur mariage n’est pas parfait. Il n’y a pas de mariage parfait dans ce vieux monde. Et comment pourrait-il en être autrement de l’union de deux êtres imparfaits? Voilà pourquoi la Bible nous avertit que, depuis le jour où le péché est entré dans le monde, le mariage s’accompagne de ‘tribulations dans la chair’. (1 Corinthiens 7:28.) On ne peut donc se permettre d’agir à la légère dans ce domaine: quiconque envisage de se marier ferait bien de prendre tout son temps pour apprendre à connaître celui ou celle qu’il envisage d’épouser. De plus, la réussite d’un mariage est généralement proportionnelle aux efforts déployés pour le rendre heureux.
Il est tout aussi clair que le divorce ne doit pas être, lui non plus, pris à la légère. Lorsqu’il apparaît nécessaire ou inévitable, Dieu peut assurément nous fournir l’aide dont nous avons besoin pour endurer les moments difficiles qui risquent de survenir. Mais si nous imitons le monde en tenant pour rien l’institution sacrée qu’est le mariage, qui pourra nous protéger des conséquences d’une telle folie? Par conséquent, sauvegardez votre mariage. Au lieu de vouloir tout envoyer promener lorsque les choses vont mal, appliquez-vous à trouver des solutions. Essayez de réparer les brèches plutôt que de couper les ponts. Tournez-vous vers la Parole de Dieu pour trouver des réponses pratiques aux difficultés conjugalesb. Les solutions sont là. Et elles sont efficaces.
[Notes]
a Les conséquences du divorce sur les enfants ont été examinées dans le Réveillez-vous! du 22 avril 1991.
b Voir le livre Comment s’assurer une vie de famille heureuse, publié par la Watchtower Bible and Tract Society of New York, Inc.
[Illustration, page 10]
Sauvegardez votre mariage en vous réservant du temps pour faire des choses en famille.
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